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La Chine toujours

De Tel Quel à L’Infini (article du 12-09-06, dernière mise à jour le 28-04-2016)

D 14 janvier 2009     A par Albert Gauvin - C 5 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


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Pourquoi la Chine ?

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1961. Gravure en couleur de Tsi Pai-Che (détail).
Coll. part. DR.

1. L’expérience personnelle. « Ce qui m’a amené à la Chine, c’est la littérature, c’est-à-dire mon expérience personnelle [...] En 65 paraît de moi un petit livre, Drame, qui est un essai de recherche de la narration la plus "vide" possible. C’est une sorte de cheminement que je fais depuis des années déjà à ce moment-là et qui n’attend qu’une sorte de confirmation dans le tissu symbolique chinois. C’est par une expérience mentale et physique que je suis arrivé à m’intéresser à la philosophie chinoise, à la poésie chinoise et à la disposition du corps chinois par rapport au langage et à l’écriture. J’étais attiré par ce qui va être une constante dans mes intérêts à cette époque-là, par le taoïsme. Il s’agit d’abord d’une expérience érotique. »

Philippe Sollers, « Pourquoi j’ai été chinois », Tel Quel n°88, été 1981 [1].

2. L’expérience scissionniste. « Entre 1965 et le commencement des années 1970 une très grande expérience scissionniste a lieu dans le monde. C’est la première fois qu’on voit se constituer dans le mouvement communiste international une tendance minoritaire qui met en accusation le pouvoir central. C’est ce qui se passe en Chine sous le nom de "révolution culturelle". (...) On a le droit de récuser ce genre d’expérience d’un point de vue moral ; mais cela ne l’empêche pas d’avoir lieu et d’avoir complètement bouleversé les rapports de force mondiaux (...) Celui qui ne comprend pas cela ne comprend rien. Comprendre cela signifie être à la mesure stratégique de l’événement en question qui est le plus grand évènement mondial de la seconde moitié du siècle. C’est ainsi à cette époque que se déroulent en Occident un certain nombre de scissions ; car à partir de ce qui se passe en Chine, nous entrons dans l’ère de la scission. »

Philippe Sollers, Poker, Entretiens avec Ligne de risque (Coll. L’Infini, avril 2005)
(De la scission, entretien du printemps 1998, p 64 et 65) [2].

*


Les années 60

1965 : «  Drame » : « Drame était déjà un roman chinois » Ph. Sollers, dans « Pourquoi j’ai été chinois », Improvisations , 1991.
Denis Roche, traduction des Cantos pisans d’Ezra Pound (L’Herne).

1968 (avril) : « Nombres »  :

« [...] notre « temps » : arrivée du dialogue entre Occident et Orient, question du passage d’une écriture aliénée à une écriture traçante, à travers la guerre, le sexe, le travail muet et caché des transformations. » (Nombres, 4ème de couverture)

« Nombres est un livre qui annonce l’arrivée de la Chine. J’ai fait ça en 66-67 et Nombres est paru en avril 68. J’ai trouvé admirable que, à peine le livre était-il sorti, eh bien tout le monde était en train de se demander ce que c’était que l’apparition de la Chine dans l’atmosphère révolutionnaire. » (Ph. Sollers, « Pourquoi j’ai été chinois, sept. 1980 »).

Les quatre derniers idéogrammes du roman : le premier signifie Nombres, le second intégrer, le troisième cosmos, le quatrième reprend la formule qui conclut le livre — (1+2+3+4) au carré = 100 — le cube  [3].

« [...] si je prends Nombres, paru en avril 1968, en regardant ces idéogrammes, vous voyez que l’inscription du chinois vient là pour marquer la sortie de notre langage occidental. Le dialogue commence alors avec une autre dimension de la pensée, de l’espace, du temps, de l’écriture, de la vie, du geste. »

« Ces idéogrammes ont été tracés fin 67, début 68, par François Cheng qui a fait depuis des livres magnifiques sur la peinture chinoise et qui, ironie de l’histoire, est le premier Chinois à avoir été élu à l’Académie française. » (Déroulement du Dao, juin 2003)

Promesse n°23-24 (automne-hiver 1968) : Ph. Sollers, « L’ouest s’éloigne » (texte qui précède une traduction de certains « Cantos » d’Ezra Pound, par Denis Roche)

Tel Quel 36 (Hiver 1969).

En couverture les idéogrammes chinois signifiant « parole » « fouet » (= leçon) et, à droite, « lettre  », l’ensemble signifiant «  texte  ».

Philippe Sollers, Survol / Rapports (Blocs) / Conflit :

La question orientale : « en elle-même, la question du rapport de l’Occident à la Chine mériterait des années de recherche et un autre statut que celui de la simple érudition. Précisément, si l’on se souvient que pour l’Occident, la première expérience du non-alphabétisme a été le chinois, et que cette expérience remonte à peine au XVIIIe siècle ; si l’on réfléchit au fait qu’il ne sera bientôt plus possible d’ignorer ou de censurer une telle réalité qui, de plus, n’est-ce pas, est une réalité politique ; si l’on demande finalement : qu’est-ce que le chinois en nous ? (ce qui est une autre façon d’interroger : qu’est-ce qui n’est pas déjà parlé en nous ? c’est-à-dire : qu’est-ce qui n’est pas chrétien en nous ?), on soupçonnera déjà un très général, mais très urgent, aspect de la question. » (p.14).

Tel Quel 38 (Eté 1969). Chang Tung-Sun, La logique chinoise.

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Les années 70

Tel Quel 40 (Hiver 1970). Marcelin Pleynet, Incantation dite au bandeau d’or.
Dix poèmes de Mao Tse-toung, lus et traduits par Ph. Sollers [4].

Tel Quel 45 (Printemps 1971).

Philippe Sollers, Sur la contradiction (lecture de l’essai de Mao, De la contradiction (1937) [5], communication faite le 27 janvier 1971 au Groupe d’Etudes Théoriques de Tel Quel [6]) :

« Le chinois, nous le savons, utilise, plutôt que des " concepts " à proprement parler, ce qu’il vaudrait mieux appeler — en tenant compte des particularités de son écriture — des " catégoriogrammes " [...] C’est ainsi que le titre même du texte de Mao Tsé-toung, De la contradiction, se prononce mao dùn lùn, et s’écrit [voir ci-contre], c’est-à-dire : javelot-bouclier-traité (le caractère " traité " étant lui-même composé de " parole " — à l’intérieur duquel on reconnaît le dessin de la bouche) et de " claie " (de bambous), " assemblage ", " série "). [...] Pour contradiction (javelot-bouclier), il n’est pas indifférent de constater que la condensation d’une disjonction logique implique d’une part une percée irrésistible, de l’autre impossible. X perce tout y, y n’est percé par aucun x. D’une main et de l’autre main. La micro-séquence "contradiction" est ainsi la scène d’un concept vide, clivé, où deux comprend un qui se divise en deux : en même temps et ensemble l’un et l’autre en tant que l’un sans l’autre . » [7]

VH 101 (printemps 1971) : Ph. Sollers, Alain Kirili, « Texte aphoristique pour un enregistrement/magnétophone ».

Tel Quel 47 (Automne 1971, n° spécial Roland Barthes — Ph. Sollers : R.B.) Positions du " Mouvement de juin 71 " [8].

Peinture, cahiers théoriques 2/3 (janvier 1972) : Ph. Sollers, Tac au tac, entretien.
Marc Devade, Comment voir la Chine en peinture.
Textes du Mouvement de Juin 1971.

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En couverture les idéogrammes signifiant " Lois "

1972 : « Lois  »  : « dans les caractères traduits par "loi", fa zé on verra se peindre, de façon sous-jacente, la série "eau", "aller", "monnaie", "couteau" » [9].
Extraits : « un se divise en deux cassant l’androgyne » — « L’ombrageuse vérité dont je me suis fait, comme vous le savez, le porteur, semble réellement marqué par la crise du dollar comme par l’invraisemblable montée de la Chine sur la scène internationale. Voulez-vous me dire pourquoi des chinois ? » — « Cachez cette chine qui ne saurait me voir. » — « Soutenez les filles qui ne veulent plus fusionner en un. Loin de vous vexer, dites ouf enfin ! »


Tel Quel 48-49 (Printemps 1972).CHINE Sommaire .
Deux parties : l’une sur « la pensée chinoise » (présentation, non signée ; textes de Joseph Needham, Ion Banu, Cheng Chi-hsien, Viviane Alleton, Julia Kristeva) ; l’autre, politique, avec deux textes de Sollers : De la Chine (sur le livre de Macchiocchi) ; La lutte philosophique dans la Chine révolutionnaire (« Un se divise en deux » et « deux ne fusionnent pas en un »).

Tel Quel 50 (Eté 1972). CHINE 2 Sommaire .

Julia Kristeva, Sun tse : « Les treize articles ».

Peinture, cahiers théoriques 4/5 (octobre 1972) : Textes philosophiques de Chine Populaire.

Tao Tö King 35 {JPEG}

1973 (avril) : Marcelin Pleynet, Stanze I-IV. « Le sous-titre de ce recueil, Incantation dite au bandeau d’or, se justifie d’une légende chinoise rapportée dans le SI YEOU KI ou le voyage en Occident (Editions du Seuil, 1957). » (p.153) [10].

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« Exergue : Celui qui tient la grande image, tous les mondes accourent à lui. Ceux qui accourent ne subissent pas de tort, mais demeurent en paix et union. La musique, les appâts font s’arrêter un étranger qui passe. Mais les paroles qu’on dit sur la voie, comme elles sont fades et sans saveur ! Regardée, elle ne vaut pas qu’on la voit ; écoutée, elle ne vaut pas qu’on l’entende. Mais employée, elle ne peut être épuisée. »

Tao Tö King (35) [11].

Peinture, cahiers théoriques 6/7 (avril 1973) : Jean-Louis Baudry, Films pour le 25e anniversaire de la RPC.
Textes philosophiques de Chine Populaire (2).

Tel Quel 53 (Printemps 1973). Michelle Loi [12], Lire Luxun.
Luxun, La littérature révolutionnaire (et autres inédits).

Tel Quel 54 (Eté 1973). Jean Daubier, Idéologie, pouvoir et gauchisme en Chine.
Susan Sontag, Projet d’un voyage en Chine.

1ère édition {JPEG}

Tel Quel 55 (Automne 1973). Philippe Sollers, Sur le matérialisme I. Note de Sollers : « Exposé au Groupe d’Etudes Théoriques de Tel Quel, mai 1969. Le déroulement reproduit celui des trois séances (corrigé en 1972). »

Tel Quel 56 (Hiver 1973). Philippe Sollers, Sur le matérialisme II et III.
Donald M. Lowe, " Marx, Engels et la Chine ".

Art press n°5 (juillet - août 1973), Ph. Sollers, « Les trésors d’art chinois, Notes d’expo »

1974 (janvier) : Publication de Sur le matérialisme (coll. Tel Quel). Sous-titré De l’atomisme à la dialectique révolutionnaire, le volume comprend :
- Sur le matérialisme I, II, III (1969)
- Lénine et le matérialisme philosophique (1970)
- Sur la contradiction (1971)
- Poèmes de Mao Tsé-toung (1970)
- La lutte philosophique dans la Chine révolutionnaire (1971) [13].

Art press n° 9 (février 1974) : « Sur le matérialisme », entretien avec Jacques Henric.

Peinture, cahiers théoriques 8/9 (février 1974) : Marc Devade, Note sur la Chine et la modernité.
Pierre Ryckmans [14], Propos sur la peinture de Shitao.

Tel Quel 57 (Printemps 1974). Philippe Sollers, Paradis (début d’une « publication permanente » qui durera sept ans).



Photo Julia Kristeva. IMEC.
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1974 (11 avril-3 mai) : Marcelin Pleynet, Le voyage en Chine - chronique du journal ordinaire (publié en 1980) [15].

Le Voyage en Chine

Film super8 de Philippe Sollers (1974)

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Tel Quel 59 (Automne 1974). EN CHINE. Sommaire .
Ph. Sollers, A propos de "La Chine sans utopie" : « Cette particularité de la révolution chinoise est le fond du problème : ou bien on l’étudie dans son histoire, ou bien on projette sur la Chine l’utopie négative ou positive d’une imitation stérile de l’URSS ou de sa version améliorée. [...] Tout oppose Mao à Staline, tout et depuis toujours.[...] Mao n’a jamais été Staline. » [16]
Quelques thèses : « 8. Au fond, jusqu’à la révolution chinoise, il n’était pas sûr, historiquement, que le christianisme ne resterait pas le retour du refoulé universel. Eh bien, voilà, c’est jugé. Le vent d’est l’emporte sur le vent d’ouest. Italiens, encore un effort si vous voulez liquider les prêtres. » [17]
La Chine sans Confucius : « Au fond, Mao et le parti chinois sont en train de donner à la révolution culturelle une ampleur beaucoup plus ambitieuse que l’on n’a cru. » [18].
Mao contre Confucius : « La révolution doit tout mettre en cause, et l’obstination de Mao, depuis les grottes de Yenan, jusqu’au défi lancé à Confucius, c’est l’histoire de cette capacité mobile, étrange, de remise en question. » [19].

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Lu Xun en 1936.

Tel Quel 60 (Hiver 1974). Marcelin Pleynet, Du discours sur la Chine.
Julia Kristeva, Pratique signifiante et mode de production.
Luxun [20], Bavardages d’un profane sur l’écriture.

Julia Kristeva, Des chinoises (1ère édition : Ed. des femmes).

Tel Quel 61 (Printemps 1975). Jean Chesneaux [21], Yanan.
Paul Kratochvil, Le chinois, langue divisée.
Eliane Escoubas, L’école chinoise.
Luxun (suite).

Tel Quel 62 (Eté 1975). Mao Tsé-toung, Entretien sur la philosophie [22].

Tel Quel 63 (Automne 1975). Irène Pih, Un jésuite portugais en Chine.

Tel Quel 64 (Hiver 1975). Alain Peyraube, La réforme de l’écriture en Chine.

Tel Quel 66 (Eté 1976. Bandeau de la revue : Encore la Chine). Mao Tsé-toung, Deux poèmes (1965) (traduits par Philippe Sollers).
Alain Peyraube, La révolution de l’enseignement en Chine.

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1976 (juillet) : Philippe Sollers, Délivrance, Face à face avec Maurice Clavel : « J’ai donc rêvé de Marx, de Lénine et de Mao, après sa mort, me disant tous les trois : « Ce marxisme quand même, quelle merde ! ». Les événements actuels en Chine me paraissent être une véritable tragédie. » la suite ici

1976 (20 septembre) : Le seul antimaoïste sérieux (article de Sollers dans Le Nouvel Observateur ).

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Marcelin Pleynet
Source : Peinture, cahiers théoriques 13 (1978)

Peinture, cahiers théoriques 12 (février 1977) :
Kiai-tseu-yuan Houa Tchouan, Les enseignements de la peinture du jardin comme un grain de moutarde.

Peinture, cahiers théoriques 13 (mai 1978) :
Kiai-tseu-yuan Houa Tchouan, Les enseignements de la peinture du jardin comme un grain de moutarde (suite).

Tel Quel 80 (Eté 1979). Alain Peyraube, La nouvelle contestation en Chine.

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Les années 80-90

1980 (25 avril) : Marcelin Pleynet, Le Voyage en Chine [23].

1980 (?) : Ph. Sollers et M. Pleynet participent à l’émission Mao, une vie une oeuvre sur France Culture.

Tel Quel 88 (Eté 1981). Philippe Sollers, "Pourquoi j’ai été chinois" (University of California, Los Angeles, septembre 1980) [24].

1981 (janvier) : Ph. Sollers, Paradis : voir Déroulement du Dao et Paradis. Où il est question de la rivière Luo.

1983 : Ph. Sollers, Femmes, ( 女人們 ) : il y a Ysia Li, une chinoise : « [...] j’ai prêté à Ysia des livres sur le taoïsme... Le grand bouquin de Maspero, ce chercheur français de génie, mort comme par hasard à Büchenwald... Je voulais qu’elle m’explique mieux ce qu’est le Lingbao, le " joyau sacré "... Une mythologie qui a de quoi fasciner un écrivain... Comme la Bible... Elle me le rend... Elle a coché un passage... [...] Le Joyau sacré, ce sont les les livres saints eux-mêmes, qui se sont créés spontanément par la coagulation des Souffles Purs à l’origine du monde, sous forme de tablettes de jade gravées d’or. [...] je vois qu’elle est plus qu’intriguée par ces vieux machins de sa propre culture qui lui sont interdits là-bas... Qui lui reviennent par moi... Contes... Légendes... Poèmes... Techniques d’immortalité... Rouleaux et peintures... Comme l’histoire de la tortue sortant de la rivière Luo avec les caractères chinois gravés sur la carapace... L’eau... Les Souffles... Le jade qui résume tout... Je la revois, la Luo, mince filet sombre au-dessous de moi, pendant mon voyage, filet d’encre, en bas... Pont de bambou suspendu..
Le Joyau sacré ?... Pas besoin de vous faire un dessin ?... Ce ne serait pas mal non plus comme titre... Mieux que Les bijoux indiscrets !... Plus profond !... Encyclopédique !... L’Asie !... »
 [25]

1989 : Ph. Sollers, Le Lys d’or : « Simon Rouvray, quarante ans, est professeur de chinois au Centre d’études religieuses. » (Quatrième de couverture)

Les dernières lignes du roman : « Au manuscrit était jointe une note : « Préciser que le lys d’or a été donné au narrateur. »
Ainsi que deux formules du Livre de la Voie et de la Vertu.
La première : « Quand il réussit, il s’identifie au succès ; quand il échoue, il s’identifie à l’échec. »
L’autre : « Retirer son corps quand l’oeuvre est accomplie, telle est la Voie du Ciel. »
C’est tout. »


L’infini 30 (Eté 1990) LA CHINE TOUJOURS (p 123 à 204).
Dossier introduit par une photo des idéogrammes de Huaisu, 777 : La hardiesse extrême, suivi de Philippe Sollers, Paradis III.
De nombreux textes et photos suite au mouvement démocratique de 1989 [26].

L’infini 31 (Automne 1990) : La langue chinoise (inédit de Joseph de Maistre).

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Pékin, printemps 1989.

L’infini 33 (Printemps 1991) Chine : Françoise Nahour, " Joyce, racines et reportages ".
Photo de la place Tian Anmen à Pékin en avril 1989.
Can Xue, La lucarne.

1992 Ph. Sollers, Le Secret et l’Art de la guerre .

1994 (octobre) La Chine toujours ("La guerre du goût", p.405). Citons le début, véritable programme et manifeste pour les années à venir [27] :

« Si la Chine, aujourd’hui plus que jamais, dans l’hypocrisie générale, est enfermée dans un carcan policier, il nous revient de retrouver en nous, pour l’avenir, sa philosophie et sa littérature profondes, sans cesse méconnues, seulement écoutées par quelques isolés obstinés. On ne le dira jamais assez : la Chine est aussi une expérience intérieure, universelle, qui devrait être accessible à tous ; une recomposition de l’espace et du temps, de l’audition et du geste, que notre civilisation planétaire, monomaniaque, affairiste, puritaine et morbide, ne peut que vouloir déformer et nier. Si nous voulons aider les Chinois dans leur dur combat pour la démocratie, commençons par être plus chinois nous-mêmes : ouvrons les fenêtres, de l’air. »

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1996 : Entretien de Julia Kristeva avec Shan Benson filmé par la réalisatrice de videos irlandaise Cathy Vogan au Festival de Sydney consacré à " 100 ans de cruauté " (28’30) [28].

« Une manière d’interroger l’occident à travers l’orient » :
Les "maoïstes" français des années 68-70
Mao et la tentative de faire du "national", du socialisme à la chinoise
La révolte comme sujet. Le négatif
Ni maoïste "partisan", ni "pro-chinois"
Une tentative utopique de s’approprier une subjectivité non européenne.

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1998 (février, Le Monde) : La voie chinoise (François Jullien, Un sage est sans idée).

1999 : L’année du tigre (journal de l’année 1998).

L’infini 66 (Eté 1999). P. Wou, Les travailleurs chinois et la Grande Guerre (1938).

*


Les années 2000

2000 (mars) : Passion fixe, roman : « Enfin, l’affaire communiste est criminelle et absurde ? — Oui. — Partout la même impasse catastrophique ? — Oui. — Mais alors pourquoi faire une exception pour la Chine ? » Silence, et, de nouveau, geste vers le siècle prochain. »
Le Yi king — le Livre des mutations — y tient une place essentielle [29].

2001 (avril) repris dans "Eloge de l’infini" [30] :
La voie chinoise (à propos de "Un sage est sans idée, ou l’autre de la philosophie" de François Jullien)
Yi king (sur Le livre des mutations)
Shitao, l’unique (François Cheng "Shitao")
La domination mystique (HaFei-tse ou le Tao du Prince)
Un paradis chinois
Deux et deux font quatre ("Essais sur la Chine" de Simon Leys).

L’infini 73 (Printemps 2001). Philippe Sollers, Eloge de Wei Jingsheng (A propos de Lettres de prison, 1998).

L’infini 79 (Eté 2002). Philippe Sollers, L’évidence chinoise (A propos de Jean François Billeter, "Leçons sur Tchouang-tseu" et "L’art chinois de l’écriture").

L’infini 85 (Hiver 2003). Rémi Mathieu, « Qu Yuan ». Qu Yuan, « Elégies de Chu ».

L’infini 86 (Printemps 2004). Qu Yuan, « Elégies de Chu » (fin).

2003 (27 février, Le Monde) : Ph. Sollers, Comment être chinois (à propos de "La grande image n’a pas de forme" de François Jullien).

2003 (23 mai, Le Monde) : Ph. Sollers, Splendeurs et subtilités du taoïsme (à propos des " Philosophes taoïstes II, Huainan zi ")

2003 (18 décembre, Le Monde) : Ph. Sollers, Le corps chinois (à propos de "Les jardins du plaisir, érotisme et art dans la Chine ancienne" de Ferdinand Bertholet).

2004 (19 mars, Le Monde) : Ph. Sollers, La Chine en direct (à propos des "Etudes sur Tchouang-tseu" de J.F. Billeter, de "Quatre mille marches" de Ying Chen et de "La peinture chinoise" d’Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong).


L’infini 90 (Printemps 2005) ENCORE LA CHINE (numéro spécial).
Avec, entre autres [31] :
Rémi Mathieu, Première version connue du Dao de Jing de Lao zi [32].
Charles Le Blanc, La critique du légisme et du confucianisme dans le Huainan zi.

Julia Kristeva, La Chine telle quelle (2000, préface à "Des chinoises", réédition Pauvert) ; Pourquoi Wu Xian alias L’Infini (2004, Post scriptum pour "Meurtre à Byzance").

Ph. Sollers, La Chine en direct ; Le corps chinois.

Déroulement du Dao. On y lit :
« Il faut donc essayer de faire rentrer le chinois dans le français, le français dans le chinois, l’Occident dans l’Orient. » et, après un long extrait de Paradis : « Nous étions dans Paradis, et vous avez vu en passant la Chine avaler en quelque sorte la Bible. Ici, Le Cantique des cantiques. C’est un livre où on peut suivre le dialogue parfois violent, entre la Bible et le taoïsme ou la Chine. C’est à dire deux fonctions fondamentales qu’il s’agit de penser en tant que nous pourrions ouvrir un dialogue réel entre l’Occident et l’Orient. L’Orient étant désormais en nous et l’Occident là-bas. Et il faudrait aussi revoir toutes ces histoires absurdes autour du "maoïsme". » [33]

L’infini 93 (Hiver 2005) Philippe Sollers, Mao était-il fou ?.

2005 (décembre) : Philippe Sollers, Une vie divine, roman — où il est à nouveau question de Mao, un jeune chinois de 24 ans .

2006 (mai) : Romain Graziani, Fictions philosophiques du "Tchouang-tseu" (Collection L’infini).

L’infini 96 (automne 2006). Marcelin Pleynet, Situation (p 103-105) « Je dois dire que dans cette guerre que nous avons gagnée, nous nous sommes tout de même considérablement amusés, et de toute évidence ce n’est pas fini  ».

2006 (octobre) : Fleurs : « Eh bien oui, je ne sais ni comment ni pourquoi, me voici devenu chinois. Ce papillons blanc, dans le jardin, s’appelle Tchouang et moi tseu, à nous deux nous sommes Tchouang-tseu. » (p.113). Autres extraits : Chine.

2006 (novembre) : Claude Minière, Pound caractère chinois (Coll. L’Infini).

2007 : L’infini 98 (printemps) : Marcelin Pleynet, Mao et la Chine.

2007 (avril) : Traduction de Passion de Lacan en chinois.

2007 (juilllet) : Ph. Sollers, Le génie chinois (sur les Propos du moine-citrouille de Shitao, traduit par P. Ryckmans).

2007 (septembre) : Philippe Sollers, La guerre chinoise in Guerres secrètes (p.247-276) :

« Il y a une guerre incessante : celle qui nous saute à la figure à travers le terrorisme déchaîné par la stratégie directe. Et une guerre plus secrète qui se mène sans cesse, pas seulement économique, et dont les Chinois sont en train de tirer la plupart des fils. Si l’adversaires est unilatéral, je vais faire du multilatéralisme ; comme l’adversaire est capitaliste, je vais devenir encore plus capitaliste. pratiquer la défensive stratégique, utiliser la force de l’adversaire pour la retourner en ma faveur. Le Chinois s’appuie d’instinct sur la compréhension interne de ce que l’adversaire ose, veut, calcule et est obligé de faire. Il mène une guerre défensive qui peut durer une éternité : sa conception du temps n’est pas la nôtre. Cette guerre peut se prolonger indéfiniment pour user l’adversaire. Elle ne cherche pas l’anéantissement, mais la domination. C’est donc en prenant le point de vue chinois qu’on voit l’histoire de la métaphysique s’achever dans sa propre perversion : dans le nihilisme accompli, qui peut tout à fait être emprunté par la logique chinoise sans qu’elle sorte réellement de sa propre substance. L’être, le non-être, le néant sont redistribués autrement. » (p.254)
Autres extraits : La guerre chinoise.

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Philippe Sollers dans les grottes bouddhistes de Longmen à Loyang.

2007 (octobre) : Philippe Sollers, Un vrai roman. Mémoires : « la folie Mao »  : « pas du tout pour approuver les ravages de la "révolution culturelle", mais pour porter les coups les plus efficaces au totem vichyste comme à l’influence du parti communiste. Bon, un peu de propagande et de langue de bambou, mais, au fond, un intérêt constant pour la Chine, sa pensée, son écriture, son art, ses corps. [...] la question, pour moi, était surtout de devenir le plus "chinois" possible, et je pense y être parvenu pour une grande part. Il faut me croire si je dis qu’à Pékin, à Shanghai, à Nankin, au printemps 1974, toutes mes perceptions ont été tournées vers l’architecture, les corps et les paysages, et non pas vers le catéchisme local. [...] Je n’oublie pas les grottes de Longmen [34], ce petit temple taoïste en ruine près de Nankin, ni la mince et noire rivière Luo d’où est montée la tortue révélant l’écriture idéographique. L’écriture au plus près des transformations et des mutations, c’est mon sujet, je n’en ai pas d’autre. [35]
Plus de trente après, je vois qu’on continue à me faire un mauvais procès comme ayant été "maoïste". Je laisse courir, je me suis expliqué cent fois sur ce sujet, mais visiblement en vain. Le sage Marcel Duchamp a raison : il faut laisser pisser le mérinos. »
(p. 125-126)

2006 (juin)-2008 (août) : La Chine dans le Journal du mois.

2008 (janvier) : En passant par la Chine, entretien entre François Jullien et Philippe Sollers dans la Revue des deux mondes.

2008 (automne) : Sollers traduit en chinois :

La Chine dans les romans de Philippe Sollers [36] :
Déroulement du Dao I et Déroulement du Dao II.

2008 (octobre) : Vita Nova, un film de Marcelin Pleynet et Florence Lambert (la Chine au milieu et en toile de fond).

2009 (janvier) : Les Voyageurs du Temps, roman.

Méditation sur Être et Temps et Temps et Être avec ce passage :

« La bonne traduction pour Être et Temps est shi yu shi.
Le premier shi (4e ton) signifie oui, juste, vrai, être. Certains pensent que, étymologiquement, ce premier shi et le deuxième (caractère différent, 2e ton) sont de la même racine, et qu’ainsi le premier (être) est né du deuxième (temps). Dans les textes les plus anciens, comme le Classique des documents et le Classique des vers, on emploie souvent shi, le temps, pour dire l’être. Le caractère temps est ainsi plus ancien que le caractère être dans l’écriture chinoise. Conclusion : au commencement, il y a le Temps, et du Temps provient l’Être.
Temps et Être.
Les voyageurs du Temps sont les voyageurs de l’Être. »
(p. 141. [37]).

Le passage dans son contexte >> Extraits >> Le temps chinois.

Et, plus loin, de nouveau, la rivière Luo : « Sur une passerelle de bambous, au-dessus de la rivière Luo, j’ai longuement regardé le lieu de naissance de l’écriture. Cette rivière étroite, noire comme de l’encre, s’encaisse dans un paysage ocre désert. Je l’ai encore dans les yeux (les yeux de Viva sont très noirs). Il faisait beau, silence de vie d’après la mort, 20000 lieues sous les siècles. C’est là que l’appel a eu lieu de nouveau. La Luo, c’est aussi le Jourdain. J’étais très ému, je le suis encore. » (p. 216)

Le Temps, l’Être, l’écriture.

2009 (29-01) : Le supplice chinois de Roland Barthes.

2009, janvier-mars : une étudiante de Nankin m’informe qu’elle a entrepris une traduction de Fleurs en chinois, a déjà écrit un article sur le livre et va entreprendre en juillet la traduction des Mémoires...


2009, juin : L’Infini n° 107 — DÉCIDÉMENT LA CHINE :
Julia Kristeva, Une Européenne en Chine
Marcelin Pleynet, Situation : en Chine
Ph. Sollers, Supplice chinois.

2009, octobre : Fleurs traduit en chinois.

2009, 5 novembre, Philippe Sollers, Confucius au septième ciel, Le Nouvel Observateur.


Les années 2010

2010, janvier : Ph. Sollers, Shanghaï, corps et silence
— Jean-Michel Lou, Les caractères chinois dans Nombres (L’Infini n° 109, Pileface).
— Marcelin Pleynet, Une nouvelle race d’esprit, dans Lautréamont : Écrits sur la Grâce, notamment p. 67-68 : « Je retiendrai [...] comme décisif de ce qui se joue là, l’association de la « Science de Lautréamont » [de Sollers, 1967] avec le « Tshai Chhen »... [...] Il faut retenir la référence quasi explicite à une écriture et à une culture chinoise, autrement dit non-occidentale. »

2010, mars : Philippe Sollers, Étonnant Confucius
Julia Kristeva, « Fleur de Chine » (L’Infini n° 110)

2010, juin : Jean-Michel Lou, Le signe chinois dans « Lois » (L’Infini n° 111).

2010, octobre : Julia Kristeva, Europe/Chine : les axes de l’échange

2010, 2 décembre : Ph. Sollers, La Chine en guerre, Le N.O..

2011, janvier : Hervé Couchot, Passion fixe, roman d’amour chinois (L’Infini n° 113).

2011, mars : Ph. Sollers, La Guerre chinoise
— Jean-Michel Lou, Sollers et Zhuangzi
— Marcelin Pleynet, Situation (La guerre du goût, L’art de la guerre, Comment et pourquoi la Chine), L’Infini n° 114.

2011, juin : Jean-Michel Lou, Sollers et le « dao » : Corps chinois, corps d’enfance (L’Infini n° 115).

2012, janvier : Jean-Michel Lou, Corps d’enfance corps chinois — Sollers et la Chi, coll. L’infini.

— Philippe Sollers, L’Éclaircie, p. 195-199 :
«  Quelle joie d’être déchiffré plus tard (oui, cette ligne-là !) par une jeune Chinoise sérieuse ! »

2012, 29-02 : Julia Kristeva, La rencontre de la culture occidentale et de la Chine moderne : un dialogue est-il possible ?

Marcelin Pleynet, Le voyage en Chine (réédition)

2012, 29 avril : Philippe Sollers, Devenir chinois, Le Nouvel Observateur.

Julia Kristeva, vidéoconférence pour Nankin,, 10 juin 2012, au colloque Le féminisme et la Chine, Nanjing University 南京大学

2012, décembre : Dix poèmes de Mao Tse-toung, lus et traduits par Philippe Sollers.

2012, 30 décembre : Philippe Sollers Interventions (à propos de la censure des portraits de Mao lors de l’exposition d’Andy Warhol à Pékin et à Shanghai en 2013).

2013, 4 juillet : Philippe Sollers, L’exception chinoise, Le Nouvel Observateur.

2013 : Femmes traduit en chinois.

2013 : Trésor d’amour traduit en chinois.

2013, L’Infini 125 : Philippe Sollers, Deviner la Chine.

2014, L’Infini 126 : John Steinbeck, Dépêches du Vietnam.

2014, Un vrai roman. Mémoires traduit en chinois.

2015, 极限体验与书写 L’écriture et l’expérience des limites traduction en chinois
Voir Écrire Christian de Portzamparc, Philippe Sollers, parution en chinois.

2016 : Philippe Sollers, Mouvement (lire notamment le chapitre « Lumières »).
Marcelin Pleynet, Le retour.
Abe Shizuko, La Chine sollersienne.

*

Les titres en chinois des oeuvres de Sollers.

Tout à relire depuis le début. A suivre...

*

Autres entrées sur pileface :
Chine
Sollers et la Chine

*

[1Repris dans Improvisations (Folios, 1991).

[2Pour qui a suivi de près cette histoire, il n’est pas inutile de citer ici ce qu’écrivait Bernard Sichère en 1995 :

« Briser un obstiné tabou est parfois nécessaire, se souvenir est vital : nous respirons de plus en plus mal, il faut un appel d’air... Encore la Chine ? Vous ne vous êtes donc pas réveillé ? Le train est parti depuis longtemps et vous restez sur le quai ? Il est donc vrai, demande le jeune homme suffisant ou protecteur, que vous fûtes chinois sans avoir jamais mis les pieds en Chine ni connaître la langue chinoise, ni savoir comment on respire là-bas, comment on mange et dort et rêve là-bas ? Au fait, quelles étaient alors vos pensées et vos chimères, vos perceptions ? Est-ce que vos yeux insensiblement se bridaient dans la nuit ? Aviez-vous sur votre table de chevet le « petit livre rouge » d’avant la publicité Camel ? Sous vos yeux la tête ronde de Mao couleur sang de boeuf sur ces affiches en vente au Quartier latin ? Vous vous souvenez ? Vous reniez ou vous assumez ? Et jusqu’où ? »

Bernard Sichère, Les années Tel Quel
(L’infini 49-50, De Tel Quel à l’Infini, Printemps 1995.
Repris en postface à la réédition du Moment lacanien, Le Livre de Poche, 2004.)

On peut toujours répondre au jeune « infatué » (je l’ai rencontré) qui dirait : « Repens-toi à ton dernier moment ! Pentiti ! » « No » — « Si » — « Si, Si » — « No, No ! ».

[3Pour mieux connaître la Chine, rien ne remplace une... Chinoise. Je remercie Jianqing YE de m’avoir traduit tous les idéogrammes du roman.

Ces idéogrammes résument chaque séquence du livre en reprenant le dernier mot de la séquence. On notera que les quatre derniers du roman reprennent, outre son titre, Les nombres de la bible et le cosmos grec (Héraclite) ; le passage du carré au cube annonce le roman suivant de Sollers, Lois.

[5Le texte traduit : Mao, De la contradiction (1937)

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De la contradiction
Tel Quel 45, printemps 1971 (p.7)
Sur le matérialisme, janvier 1974 (p.129)

[6Voir Le G.E.T

[7Nous citons la version publiée en 1974 dans Sur le matérialisme, coll. Tel Quel, p.131 et 132. Le texte publié dans le n°45 de Tel Quel en 1971 diffère dans le passage suivant : « (le caractère " traité " étant lui-même composé de " parole " — à l’intérieur duquel on reconnaît le dessin de la bouche — et de "roue qui tourne") ».

Dans Du mal/du négatif François Jullien revient sur l’essai de Mao dans une passionnante analyse où il écrit notamment : « Le "bouclier" et la "lance", l’un servant à défendre et l’autre à attaquer, nomment les deux contraires en lutte entre eux en même temps qu’interdépendants, l’un ne pouvant se penser sans l’autre, comme le sont traditionnellement en stratégie offensive et défensive, avance et retraite, victoire et défaite [...] » (coll. Points 551, p. 126.)
On lira aussi ce qu’il en dit p.128 : « [...] en dépit de la traduction couramment adoptée pour rendre le titre de cette ouvre : De la contradiction (Mao dun lun), se voit ainsi pensée, sous ce binôme emblématique de la lance et du bouclier, moins la contradiction, à vrai dire, que la contrariété (selon les termes grecs, non pas enantiologia mais enantiôsis) : non pas une exclusion logique entre deux énoncés rivaux mais l’interaction - transformation permettant le renouvellement sans fin des phénomènes. Pourtant, dans ce même intitulé de la lance et du bouclier, la Chine antique avait bien envisagé une incompatibilité des énoncés, mais sans chercher à la théoriser davantage [...] Elle l’introduit sous une mode anecdotique, par deux fois, à titre d’illustration (chez Han Fei, au IIIe siècle avant notre ère [Han Fei zi, chap. 36 et 40])... »

(François Jullien,  Du mal/du négatif , X. Histoires parallèles ; Contrariété/contradiction/contraduction, p.124-143).

Sur le Han Fei zi, lire : Ph. Sollers, La domination mystique.

[9Sur la contradiction, SLM, op. cité, p.131.

Le caractère fa signifie aussi : "code", "méthode", voire "organisation". Voir Jean Lévi, Les sept traités de la guerre, Pluriel, 2008, p.556 et aussi p.92, note 3.

[11

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Tao Tö King 35
Stanze, Exergue (p.7)

« Exergue : Celui qui tient la grande image, tous les mondes accourent à lui. Ceux qui accourent ne subissent pas de tort, mais demeurent en paix et union. La musique, les appâts font s’arrêter un étranger qui passe. Mais les paroles qu’on dit sur la voie, comme elles sont fades et sans saveur ! Regardée, elle ne vaut pas qu’on la voit ; écoutée, elle ne vaut pas qu’on l’entende. Mais employée, elle ne peut être épuisée. »

Tao Tö King (35)

[13Sur le matérialisme sera donc finalement publié en janvier 1974.
Entre la date des exposés (mai 1969 : j’y étais) et la sortie en volume, près de cinq ans se seront déroulés.
En 1972 un ami lillois eut l’occasion de rencontrer Sollers à Paris. Je lui avais dit de demander où en était Sur le matérialisme. Réponse de Sollers : « C’est un gros bateau échoué qui attend du vent pour prendre le large. »
J’ai noté cette phrase dans mes carnets et dans mon exemplaire de Tel Quel n°56 après cette citation de Mao qui conclut Sur le matérialisme III : « La montée révolutionnaire est le bateau dont le mât signale déjà l’horizon, le disque solaire dont les rayons percent déjà l’orient et sont visibles depuis le sommet de la montagne, l’enfant qui bouge déjà dans le ventre de sa mère et va voir le jour. » (p.35)

Je continue à penser que Sur le matérialisme — sans doute le livre le plus méconnu de Sollers (et d’ailleurs non réédité) — est un très bon livre, le meilleur, peut-être, qu’on ait écrit — il y a près de quarante ans — sur le matérialisme philosophique. A.G.

[14Simon Leys.

[15Voir également (à propos de Lacan) : Le voyage (manqué) en Chine.

[16

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RB, Carnets du voyage en Chine

"La Chine sans utopie" est le titre d’un article de François Wahl (Le Monde du 15 au 19 juillet 1974) à son retour du voyage en Chine auquel il avait participé avec le groupe Tel Quel. Dans cet article F. Wahl était assez lucide pour voir que la Chine n’était peut-être pas sortie de l’ornière "soviétique", mais pas assez pour voir la spécificité de la révolution chinoise. La réplique de Tel Quel (non signée mais sans doute de Sollers) fut cinglante. En fait si cette "réplique" montre bien quelles étaient alors les préoccupations de Tel Quel — s’appuyer sur la Chine et la "pensée-mao-tsé-toung" pour une critique de gauche du stalinisme —, elle souffre des mêmes limites que l’analyse de Wahl : celles-là même de la référence marxiste considérée comme indépassable.

On lit dans Le Monde du 21 juin 1974 :

« Nous avons reçu la lettre suivante de M. Philippe Sollers :

Dans la série d’articles de François Wahl, " La Chine sans utopie ", publiée récemment par le Monde, je ne relèverai pour l’instant qu’une inexactitude grave concernant un séjour en Chine dont j’ai été le témoin direct. François Wahl affirme en effet que les musées en Chine sont "de nouveau presque tous fermés", que les "temples sont tous en réparation", que les Chinois font preuve à cet égard de "mauvaise foi", bref que la Chine actuelle fait table rase de son passé, ce qui revient à se faire l’écho des accusations bien connues de l’Union soviétique contre la révolution culturelle et la campagne en cours contre Lin Piao et Confucius.
Je peux de mon côté affirmer tout autre chose. Sans parler de la Cité interdite et de la vallée des tombeaux ming, que nous avons longuement visitées, nous avons pu, à Luo-Yang, à Xian, à Nankin, voir de très nombreux lieux culturels de la plus grande valeur : la pagode de la Grande-Oie à Xian, des tombeaux han à Luo-Yang, le musée de Xian, d’une inestimable richesse, avec sa fameuse "forêt des stèles", un ancien temple bouddhiste à Nankin, ainsi que l’allée de tombeaux ming dans un parc de cette même ville, le passionnant musée préhistorique de Xian, où tout un village exhumé se trouve protégé et présenté au public chinois avec une précision scientifique qui n’a rien à envier à l’Occident.
Enfin, nous sommes restés longuement aux grottes bouddhistes de Long-Men, haut lieu de la culture bouddhiste chinoise, que des centaines et des centaines de Chinois visitent chaque jour pour en admirer les sculptures monumentales. Là encore, nous avons pu constater non seulement le soin avec lequel le gouvernement chinois traite le passé culturel du pays mais encore de l’intérêt que ce passé, cette histoire, suscite visiblement dans le peuple.
Précisément, l’un des aspects de la campagne contre Lin Piao et Confucius est de faire de la Chine entière un immense champ d’étude de son propre passé pour mieux y découvrir sa mémoire, son présent, ses contradictions et son avenir. C’est ainsi que nous avons pu aussi visiter le grand tumulus de l’empereur Chehouangti des Ts’in, personnage autour duquel toute une controverse se déroule actuellement en Chine.
Je peux aussi témoigner de l’inlassable courtoisie de nos hôtes et du peuple Chinois en général, qui ont tout fait pour nous faciliter ce voyage, ainsi que nos désirs, sur le plan culturel. François Wahl doit bien le savoir puisque son appareil de photographie a enregistré tout ce que je viens de dire. Pourquoi alors le nier avec une telle âpreté ? »

[17Milan, mai 1974.

[18Libération, juin 1974.

[19Le Monde, 14 juillet 1974.

[21Jean Chesneaux, sinologue et militant
Sur Joseph Needham.

Le premier article de Jean Chesneaux sur la Chine : Quinzaine littéraire du 1er avril 1966. Il y a 42 ans !
Où va la Chine ? par Jean Chesneaux.
Charles Bettelheim, La construction du socialisme en Chine. Maspéro éd.
René Dumont, La Chine surpeuplée, Tiers Monde affamé.
Le Seuil éd.
Robert Guillain, Dans trente ans, la Chine. Le Seuil éd..

[22Vient d’être republié avec d’autres textes de Mao et une préface de Slavon Zizek aux éditions La Fabrique.

Textes de Mao en ligne (ne cherchez pas, l’Entretien sur la philosophie n’y figure pas). 

[23Voir aussi, dans Mao et la Chine, ce passage.

[24Voir article ICI.

[25Gallimard, Edition blanche, p. 341-342.

[26On peut s’étonner que ce numéro de L’Infini consacré pour l’essentiel au développement de la démocratie en Chine n’ait pas eu le même retentissement que, dans les années 70, les numéros de Tel Quel sur la Chine révolutionnaire. On peut s’en étonner mais... faut-il vraiment s’en étonner ?

[27Et, encore aujourd’hui, toujours à venir.

[30Tous les textes constituent le "milieu" du livre ou son "toit".

[31

[34Les grottes de Longmen, Diaporama.

[35Je souligne. A.G.

[36CD, éd. Frémeaux et associés

[37Méditation à partir du chinois sur Être et Temps et le "retournement" qu’opère Heidegger dans Temps et Être. Se reporter à mon article du 26-02-08 : Question de Temps. A.G.

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5 Messages

  • A.G. | 25 novembre 2014 - 11:34 1

    Que veut la Chine ?

    C’est la question que pose le dernier numéro de la Revue des Deux Mondes dont vous lirez ci-dessous l’éditorial de Michel Crépu.

    Éditorial
    Écouter la Chine

    Dans sa préface à la colossale biographie de l’épouse de Tchang Kaï-chek par Philippe Paquet (1), le regretté Simon Leys rappelled que les Chinois, « qui inventèrent il y a plus de deux mille ans l’historiographie moderne (en pratiquant l’étude comparée et critique des sources, les enquêtes sur le terrain, les interwiews des témoins, l’exposé objectif des points de vue antagonistes), estiment qu’un bon historien doit “lire dix mille livres et voyager dix mille lieues”. » On se permettra d’ajouter à ce précieux rappel qu’il ne concerne pas seulement les historiens. Ce numéro spécial de la Revue des Deux Mondes ne prétend d’ailleurs pas faire œuvre d’« historiographie ». En revanche, il est certain qu’un désir de dépasser les images toutes faites sur la Chine contemporaine anime ce numéro réalisé avec la collaboration précieuse de la Fondation Victor Segalen.
    Nous n’avons jamais manqué, en France, d’amateurs de la Chine. Et le mot « amateur » ne doit pas être ici pris en mauvaise part. Bien au contraire. Pierre Morel en retrace les moments de cette passion française et l’on se rend vite compte d’un embarras du choix. Quelle bonne échelle de mesure pour comprendre la Chine ? En 1925, André Malraux écrivait ce petit livre magique et prophétique, la Tentation de l’Occident : il n’est pas interdit de le mêler au fameux Quand la Chine s’éveillera d’Alain Peyrefitte, l’un des ouvrages majeurs de nos années soixante-dix. Quant à Simon Leys, hélas disparu cet été, plus personne ne doute aujourd’hui de la justesse cinglante de ses observations sur la Révolution culturelle dans les Habits neufs du président Mao. Trois livres seulement, sur dix mille...
    Le cinquantième anniversaire de l’ouverture de l’ambassade de France à Pékin par le général de Gaulle est l’occasion d’élargir le spectre, de faire le point : où en est cette Chine qui devait s’éveiller ? que veut-elle en jouant à la fois du référent révolutionnaire et d’un libéralisme qui effarouche jusqu’à nos propres ultras du libre marché ? Nous avons voulu pour cela donner la parole à des Chinois, historiens, sociologues. Il n’y a qu’une Chine et non pas des allégories de la Chine selon les besoins de la cause. Non pas une Chine des dissidents d’un côté et une Chine du Parti de l’autre. Cette Chine paradoxale, déroutante, complexe, nous avons voulu l’écouter. Les événements récents à Hongkong, qui ont fait craindre le pire, ont montré que la Chine avait besoin en effet qu’on l’écoute. Cela sans préjugés, sans idées toutes faites. François Bujon de l’Estang examine ici la place stratégique de la Chine dans le grand combat mondial. C’est sans doute la grande leçon de ce XXIe siècle commençant : la Chine n’y apparaît plus comme une divinité immobile et lointaine, mais comme partie prenante au concert général. Puisse ce numéro contribuer à une meilleure écoute du concert.
    Bonne lecture,
    La rédaction

    1. Philippe Paquet, Madame Chiang Kai-shek. Un siècle d’histoire de la Chine, Gallimard, 2010.

    Revue des Deux Mondes


  • Musarder | 16 mars 2010 - 14:17 2

    Merci beaucoup pour cet article. Concernant ce sujet à la fois passionnant et difficile à étudier, je pense qu’il faut également évoquer la thèse de Eric Hayot intitulé "Chinese dreams : Pound, Brecht, Tel Quel" sans oublier l’influence de Pound sur Sollers et Pleynet.

    Voir en ligne : Chinese dreams


  • Albert Gauvin | 14 septembre 2006 - 18:40 3

    Un heureux hasard fait que je découvre à l’instant que, dans le dernier numéro de l’Infini, Marcelin Pleynet fait, lui aussi, retour sur 40 ans de rapport à la Chine, insistant sur l’intérêt porté dès l’époque sur la "Chine ancestrale". CQFD. C’est fait.


  • Albert Gauvin | 12 septembre 2006 - 21:38 4

    Bon. La machine est lancée ! Tout à relire. GO !
    Sollers s’est souvent plaint qu’on n’ait jamais prêté trop d’attention à la "référence" chinoise dans la plupart de ses livres. La preuve est faite que l’intérêt a été constant.

    Vous avez raison de citer plusieurs fois Pleynet qui, comme l’a remarqué un autre de vos "rédacteurs", est présent depuis le début de l’aventure. "Le voyage en Chine", écrit pendant le séjour de 1974, mais publié seulement en 1980, permet de voir que TQ, à l’époque, développe une double stratégie, l’une, politique ("défendre tout ce que l’ennemi combat"), et l’autre, plus secrète, ancrée dans la pratique littéraire ("expérience intérieure"), ouvrant déjà d’autres horizons, multiples.

    CE N’EST PAS UN HASARD si, dans le même mouvement, Sollers commence à publier Paradis et si Pleynet écrit Stanze. On pourrait montrer que la poésie de Pleynet doit beaucoup, elle aussi, à la poétique chinoise. D’ailleurs on l’a fait.

    Jacqueline Risset ("Marcelin Pleynet", Poètes d’aujourd’hui, 1988) : "Ce qui ouvrira la grande méditation de Stanze sera précisément la problématique du "Grand commencement", avec la phrase de Si Yéou Ki (Voyage en Occident) prise comme clé de voûte : "Si on connaît les commencements on connaît les fins"". Etc, etc...

    Tout à relire. Tout à lire ?

    Salut !


  • Viktor | 12 septembre 2006 - 19:05 5

    Bravo et bienvenue à Albert Gauvin en tant que contributeur.

    Que ce soit de Tel Quel à l’Infini ou en dehors de ce champ, les références à la Chine fusent depuis 1965 dans les « dits et écrits » de Sollers. Alors appel à de nouvelles contributions pour compléter ce beau travail ! Ce sera notre défi chinois, à nous. Une longue marche ou démarche, en perspective. Comme vous le sentez !

    Et comme Mao, plongeant dans le fleuve Yangtse pour montrer la voie, plongeons le premier. Go ! (même si les historiens peuvent ne pas être complètement d’accord avec moi quant à la visée de sa nage de quinze kilomètres malgré un fort courant. Il avait plus de 72 ans et lançait la révolution culturelle)

    1965 : Dans Drame, Sollers expérimente une structure de 64 sections , celle de l’échiquier et du Yi-king

    1968 :

    C’est Marcelin Pleynet qui souligne. L’idéogramme est d’origine : « Après une longue accumulation les choses se révèlent soudainement dans leur inter-action ». N’est-ce pas là, du bon chinois ? Merci M.P. pour cette citation. Il fera partie du « voyage en Chine » en 1974. Pour l’heure en 1968, il est secrétaire général de Tel Quel, en remplacement de Jean-Edern Hallier que le groupe a écarté. Pleurs et grincements de dents de Jean-Edern ne suffiront pas à le ramener dans ses fonctions... mais c’est un autre sujet.

    1969 : Que voit-on aussi dans Tel Quel ? Des poèmes de Mao .- Oui, bon dîtes-vous. - Mais qui les a traduits ? Philippe Sollers. L’homme s’est en effet mis au chinois. Deux ans d’apprentissage de la langue pour mieux comprendre la pensée chinoise. Naturellement, François Cheng y a consacré plus de temps, mais tout de même ...pour un amateur, ce n’est pas rien. C’est vrai qu’au sens premier : l’« amateur » est celui qui aime.

    1971 : Marcelin Pleynet publie dans la collection Tel Quel, un livre, intitulé l’Enseignement de la peinture, avec en épigraphe un long extrait du Kir tseu yuan houa tchouan , classique de la littérature chinoise. M.P. nous venons de le voir, n’est pas le membre le moins influent du groupe Tel Quel. Les idées des uns sont discutées par les autres, reprises, fusionnées, et les choses se révèlent soudain dans leur inter-action... n’est-ce pas ?

    1972 : Lois, déjà cité par Albert Gauvin, ci-dessus. Et que voit-on sur la couverture ? Un idéogramme. Et de nombreux autres ponctuent le texte de Sollers.

    1973 : C’est encore Marcelin Pleynet qui nous le rappelle : « pratiquement un an, jour pour jour, avant le séjour de Tel Quel en Chine, je publie dans la collection tel Quel un volume de poésie STANZE, inspiré par le Si Yeou Ki, ouvrage d’un écrivain chinois du XVIe siècle, avec en épigraphe une citation du Tao Tö King, en caractères chinois, et son commentaire en notes »

    1976 : Dominique Brouttelande nous signale les entretiens radio Clavel/Sollers publiées en 1977, édition du Seuil, collection Point. Titre « Délivrance » Sous-titre : Face à face, En épilogue, un entretien , hors antenne Clavel/Sollers recueilli par le journaliste Jacques Paugham sur l’événement qui vient de faire la une des média : la mort de Mao. Qu’en disait alors Sollers ? En 1976. Prochainement sur ce site.

    Marcelin Pleynet encore dans un petit couplet sur MAO et LE PAPE :
    1998 : « Si l’on veut savoir ce qu’il fut, et ce qu’il en est aujourd’hui encore, de la politique de Sollers dans cette aventure, on peut se reporter à ce qu’il écrit dans L’année du Tigre (Journal de l’année 1998), : « le maoïsme »puis le « papisme », étaient deux façons de combattre l’église stalino-fasciste (elle existe je l’ai rencontrée). Principe stratégique : tout ce que l’adversaire attaque on le défend ; tout ce qu’il défend on l’attaque. Qu’est-ce que les Russes ont le plus détesté avant de sombrer ? Mao, le pape. Idem pour leurs alliés plus ou moins apparents en Europe et en France. Surtout en France. »

    2006 : Une Vie divine p. 368-369 et p. 373-374 (signalement Albert Gauvin)

    2006 : Sur Mao dans Le Journal du Mois de Philippe Sollers / Journal du Dimanche du Dimanche du 30 juin 2006

    Adapté de vos signalements
    _ et extraits du Journal de Marcelin Pleynet
    _ Entrée du 23 février 2006
    _ in Situation, L’Infini N° 96, Automne 2006, p. 103-106.