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À Ars-en-Ré, des artistes se mobilisent pour sauver l’église au célèbre clocher noir et blanc.
Édifice emblématique de l’Île de Ré, l’église Saint-Étienne du petit village d’Ars-en-Ré doit sa survie à d’importants travaux de rénovation entamés en 2016. Pour continuer de les financer, une soixantaine d’artistes, réunis par la communicante parisienne Valérie Solvit, vendent leurs œuvres. En 2023, la troisième édition se tient du 7 au 13 août sur le thème de « L’amer, l’amour, la mer ».
Vincent Darré - La Mer - l’Amour - 21 x 29,7 cm Solvit Communication
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Madeleine Roger-Lacan - Étude pour le jardin merveilleux,
Aquarelle sur papier 30.2 x 42 cm Solvit Communication
Fabrice Hyber - Les crayons - 21 x 29,7 cm Solvit Communication
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L’île de Ré accueille une exposition en hommage à l’écrivain décédé en mai. Au programme, les œuvres d’une soixantaine d’artistes accompagnées de textes de plusieurs auteurs, et des fonds qui serviront à restaurer l’église Saint-Étienne d’Ars-en-Ré.
À deux pas de l’église Saint-Étienne d’Ars-en-Ré, la salle des Halles accueille une exposition hommage à l’écrivain Philippe Sollers, disparu cette année, et amoureux de l’île.
« Il venait à Ars-en-Ré depuis sa naissance, cet endroit était pour lui, synonyme de repos absolu » raconte Valérie Solvit, commissaire de l’exposition et directrice d’une agence de communication. « La vue de sa maison était un enchantement, qui a beaucoup compté dans la plénitude que lui apportait l’île. »
Wiaz, Jospin, Hybert, Casadesus…
L’objectif de cette expo : collecter des fonds afin de poursuivre la restauration de l’église Saint-Étienne d’Ars-en-Ré. Elle réunit ainsi des œuvres d’une soixantaine d’artistes contemporains
Des artistes amateurs ont posé leurs pattes comme Jocelyne Leydier, mais aussi Canard, le peintre du village, ou encore Françoise Héraudeau, surtout connue ici pour ses Confitures du clocher. Au fil des œuvres, on découvre des noms plus connus tels que les dessinateurs de presse Pierre Wiazemsky – dit « Wiaz » – et Nicolas Vial, le plasticien Fabrice Hybert, les peintres Olivier Suire et Madeleine Roger-Lacan,
D’autres encore, Bernard Venet, Vincent Darré, mais aussi Lionel Jospin (qui a écrit un poème) et sa fille artiste, Eva, ou encore le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus. accompagnés de textes de Sylviane Agacinski, Julia Kristeva ou Jérôme Dumoulin.
Quand Lionel Jospin écrit un poème sur l’église d’Ars-en-Ré
L’ancien Premier ministre Lionel Jospin, très discret depuis son retrait de la vie politique, a écrit un poème pour une vente d’œuvres au profit de la restauration de l’église d’Ars-en-Ré, où il possède une maison.
A.G. nous a révélé de poème dans « Si vous passez par l’île de Ré », cité plus haut.. En voici la version manuscrite.
Comme on peut le lire dans le texte reproduit ci-dessous, Lionel Jospin, auteur d’une dizaine de livres de réflexion ou d’analyse politiques, joue avec les mots au long de ces quatre strophes comprenant chacune trois vers. Et décline les sonorités du mot : « amer », « amères », « âme erre » et « Ah ! mer ! »
Poème de Lionel Jospin écrit dans le cadre de la vente d’œuvres pour participer au financement des travaux de l’église d’Ars-en-Ré.
L’ancien Premier ministre rend ici un hommage au célèbre clocher noir et blanc d’Ars-en-Ré. C’est ici qu’il a acheté une maison après être tombé amoureux de l’île, dans laquelle il venait en vacances – en location – notamment quand il était en poste à Matignon. Fidèle à sa discrétion, Lionel Jospin, sollicité, n’a pas souhaité s’exprimer.
« Je suis ravie qu’il ait accepté de produire quelque chose pour cette troisième édition de la vente, se réjouit Valérie Solvit, l’organisatrice. Il se retrouve notamment aux côtés du dessinateur Wiaz, dont il adore les dessins, y compris sa propre caricature. »
Sa fille et sa femme participent également
Parmi la soixantaine d’artistes ou de personnalités qui participent à cette vente caritative donc, l’ancien Premier ministre comptera deux autres proches. Sa fille, la plasticienne Eva Jospin, a réalisé une immense Vague (voir ci-dessous), au crayon sur papier.
La Vague, œuvre d’eva Jospin , vendue au profit des travaux de restauration de l’église d’Ars-en-Ré.
Son épouse, la philosophe Sylviane Agacinski, a écrit un texte intitulé « Comment aimer la mer », dans lequel elle convoque Homère, Victor Hugo ou Paul Valéry.
Remettre l’église au milieu du village
« Cette église est un symbole du village et de l’île de Ré. Elle est inspirante et centrale, pour tout le monde » résume Valérie Solvit. Après un appel aux dons et quatre ans de chantier, le monument, qui avait réouvert ses portes en 2020, nécessite encore des travaux. « L’Amer, L’Amour, La Mer », titre de la troisième édition de l’exposition, fait référence au clocher de l’église qui sert aussi d’amer, c’est-à-dire de repère pour les marins en mer. Noir et blanc, haut de 43 mètres, il est visible à plus de 20 kilomètres et permet d’avertir, par temps brumeux, de la proximité du port de La Rochelle. L’intitulé s’est aussi imposé comme une évidence pour la commissaire de l’exposition : « Il vient d’un poème de Marbeuf que j’avais au fond de moi et qui m’est revenu. C’est une exposition qui me tient à cœur. »
« L’Amer, L’Amour, La Mer », du 7 au 13 août à la Salle des Halles, à Ars-en-Ré.
VOIR AUSSI la série "Insula Rhea"
Insula Rhéa (I)
Insula Rhéa (II)
Insula Rhéa (III)
Insula Rhéa (IV
Insula Rhéa (V)
Insula Rhéa (VI) Epilogue avec Anton Webern
Crédit : Charlotte Larroche, , Madame Figaro, 07/08/2023
Julia Tourneur, Ouest Trance, 08/08/2023
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Valérie Solvit est la commissaire de l’exposition « L’amer, l’amour, la mer » au profit de l’église d’Ars-en-Ré.
Publié le 29/08/2023
60 artistes, amateurs ou reconnus, ont participé du 7 au 13 août à l’exposition « L’amer, l’amour, la mer » organisée par l’association des amis de l’église d’Ars en Ré afin de récolter des fonds destinés à la rénovation de cet édifice emblématique.
Le public s’est pressé nombreux tout au long de ces sept jours d’exposition salle du Havre à Ars afin d’admirer les multiples oeuvres réalisées pour l’occasion. Des peintures, mais aussi des poèmes et des textes, tous dans des styles très différents. Sous l’impulsion de Valérie Solvit, membre de l’association des amis de l’église et commissaire de l’exposition, 61 artistes très précisément ont proposé une ou plusieurs oeuvres réalisées pour l’occasion. « Le thème de L’amer, l’amour, la mer est issu d’un poème de Pierre de Marbeuf qui avait été choisi par Francis Dumoulin, figure casseronne pour ceux qui l’ont connu, il y a plus de dix ans déjà comme thème d’une régate mémorable. Et cette exposition est aussi dédiée à Philippe Sollers. J’ai voulu rendre hommage à cet écrivain français disparu le 5 mai dernier qui venait depuis son enfance dans la maison familiale du Martray. Il repose aujourd’hui au cimetière d’Ars-en-Ré. »
Des thèmes qui ont largement inspiré les artistes de tous bords. Des artistes locaux comme Olivier Suire, Canard, Rodolphe Coré ou Sylvie Franel. Des artistes de renommée internationale comme Francis Cante Pacos ou Madeleine Roger-Lacan. Et des inconnus et des amateurs aussi ! « Le succès de cette exposition est multiple » estime Valérie Solvit. « Parce qu’on a des personnalités comme Lionel Jospin ou Sylviane Agacinski qui ont participé. Parce que les artistes locaux sont là aussi. Parce que les oeuvres se vendent bien. Mais aussi parce que des inconnus ont participé et vendu leurs oeuvres comme les autres ! Ils en ont été très émus et c’est un immense bonheur pour nous aussi. »
Rénover la sacristie
Au fil des oeuvres, le visiteur découvre des noms comme celui du dessinateur de presse Pierre Wiazemsky – dit « Wiaz ». Il a ainsi offert plusieurs oeuvres, et notamment une représentant la vue depuis la maison de Philippe Sollers. Lionel Jospin, quant à lui, a écrit un poème, Si vous passez par l’île de Ré, dont la version manuscrite faisait partie de l’exposition. La plupart des oeuvres ont été vendues, et les fonds ainsi récoltés serviront un projet très précis : rénover la sacristie de l’église d’Ars. « Elle est en très mauvais état », explique Jérôme Vignon, le président de l’association des amis de l’église. « Ce n’est pas un endroit accessible au public, mais il est central pour nos activités. C’est là que se trouve notamment le tableau électrique et nous avons besoin de le rendre accessible et en état afin de pouvoir éclairer l’intérieur de l’église ou de proposer une animation musicale lors de nos visites guidées. Les deux premières expositions organisées par Valérie Solvit nous ont permis de récolter 30.000 euros environ et de financer en partie la rénovation des bancs de la nef centrale. Et cette nouvelle exposition devrait à nouveau nous permettre de financer la rénovation de la sacristie ! » A noter que l’embellissement de l’église date déjà d’il y a plusieurs dizaines d’années. Le maire Émile Gaudin avait lancé dans les années 70 les travaux d’excavation de l’édifice, puis son successeur Jean-Louis Olivier avait ensuite initié d’importants travaux de rénovation, autant extérieure qu’intérieure. Les fonds récoltés par l’Association des amis de l’église viendront s’additionner à de nombreux financements publics, la mairie d’Ars-en-Ré restant le maître d’ouvrage des travaux sur l’église. Jérôme Vignon et les autres bénévoles de l’association rêvent aussi à d’autres projets permettant de récolter des fonds, comme des concerts ou des récitations poétiques, qui prendront peut-être forme en 2024.
Aurélie Bérard
Journal Ré à la Hune