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Pâques 2024 – Les derniers mystères du saint suaire.

Ce que nous révèle le linceul du Christ

D 1er avril 2024     A par Viktor Kirtov - C 2 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


A l’occasion de Pâques 2024, nous publions cet article de Paris Match qui prolonge l’intérêt que Philippe Sollers portait au Suaire de Turin, et l’écho des diverses controverses scientifiques à ce sujet, évoquées au fil du temps sur ce site.

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Philippe Sollers
(c) La Stampa 05/04/2003

Déjà en avril 2003, lors d’un voyage à l’Université de Turin, Sollers, invité de Gabriella Bosco, avait voulu mener son enquête et rencontrer un physicien, le professeur Luigi Gonella, que G. Bosco connaissait ayant été à l’école avec son fils. Luigi Gonella est celui qui, trente ans plus tôt, avait été chargé d’analyser le Saint Lin au carbone 14 par l’archevêque de Turin, Mgr Ballestrero. Le professeur Gonella dirigea l’équipe qui fut chargée de l’analyse.
Echo de cette visite de Sollers ICI
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En 2024, que peut-on dire sur ce linceul ?


ZOOM : cliquer l’image

Interview Arthur Herlin

Paris Match. Quel itinéraire connu et attesté a parcouru le saint suaire à travers les siècles ?
Jean-Christian Petitfils.

Ce grand linceul de 4,42 mètres de longueur sur 1, 13 mètre de largeur, présentant la double silhouette des faces ventrale et dorsale d’un crucifié, flagellé, torturé, portant tous les signes de la Passion du Christ, fait son apparition vers l’an 405, lorsque le bienheureux Daniel de Galash se rend à Édesse, en haute Mésopotamie (aujourd’hui Urfa en Turquie), pour véné¬rer une mystérieuse image acheiropoiète, c’est-à-dire « non faite de main d’homme », du Messie, probablement arrivée en 388 de la grande ville d’Antioche, où vivaient de nombreux chrétiens depuis les temps aposto¬liques. À partir de ce moment, toute l’icono¬graphie du visage du Christ, représentations picturales ou pièces de monnaie byzantines, se met à obéir aux caractéristiques de cette image (cheveux longs séparés par une raie au milieu, barbe bifide, carré ouvert entre les sourcils, coulée de sang sur le front souvent confondue, par les artistes, avec une mèche... soit quinze signes). L’image est alors conservée dans la cathédrale Sainte-Sophie d’Édesse avant que les Byzantins ne l’achètent à l’émir en 944, où, le 15 août, elle est transférée solennellement à Constantinople, capitale de l’Empire romain d’Orient. Comme la plupart des reliques du palais impérial du Boucoléon, elle échappe aux pillages des croisés lors du sac de 1204. En septembre 1241, l’empe¬reur latin de Constantinople, Baudouin II de Courtenay, la cède à Saint Louis, qui la place dans la Sainte-Chapelle, à Paris, à côté de la couronne d’épines, acquise deux ans plus tôt, et de nombreuses autres reliques de la Passion. En septembre 1347, Philippe VI de Valois, qui en ignore l’origine et la valeur insigne, l’offre à son valeureux porte-oriflamme, Geoffroy de Charny. C’est sa petite-fille, à court d’argent, qui la cède en 1452 à Louis I de Savoie. Elle est alors transportée à Genève, puis à Chambéry et à Turin, où elle arrive le 1er juin 1578. En 1983, la maison de Savoie en fait don au Vatican à condition qu’elle soit conservée à Turin, où elle se trouve toujours

Pourquoi a-t-il fallu attendre l’apparition de la photographie pour comprendre la portée de cette relique ?

Le 28 mai 1898, le chevalier turinois Seconda Pia photographie pour la première fois le linceul dans la cathédrale Saint-Jean¬Baptiste. Il s’aperçoit alors avec stupéfaction que le négatif de son film argentique révèle une image positive : le noir devenant blanc et le blanc, noir ! L’impression est saisissante. Commence alors l’histoire scientifique du linceul avec ses avancées étonnantes : le Suisse Max Frei y découvre en 1973 des pollens de plantes qui ne poussent qu’entre le désert du Néguev et la mer Morte. Entre 1973 et 1976, le Français Paul Gastineau et les Américains John P.Jackson et R. W. Mottern font apparaitre le caractère tridimensionnel de l’image, son intensité étant inversement proportionnelle à la distance entre le corps et le linge. En 1981, trente-trois savants du Sturp (Shroud of Turin Research Project) remettent leurs conclusions : il ne s’agit ni de peinture ni de pigment colorant, mais d’un mystérieux et léger brunissement dégradé n’affectant que le sommet des fibrilles de lin sur une épaisseur de 20 à 40 microns.

A-t-on analysé les traces de sang sur le lin ?

Absolument. En 1980, les Américains John H. Heller et Alan D. Adler ont découvert des traces de sang humain par analyse chimique et la présence de liquide séreux sur les traces des coups de fouet par photographie à fluorescence. Depuis on a déterminé le groupe sanguin : AB (4% de la population mondiale), le même qui figure deux autres reliques de la Passion, le suaire d’Oviedo, arrivé en Espagne au VII siècle (un linge au tissage archaïque de 85 centimètres de long sur 52 de largeur qui aurait recouvert le visage du Christ de sa mort jusqu’à sa mise au tombeau), et la sainte tunique d’Argenteuil, parvenue en France au IX siècle, que Jésus aurait portée sur le chemin de croix. Certaines taches de sang se superposent étonnamment avec celles du linceul.

Chaque fois que le linceul est exposé, il at des millions de visiteurs. Pourquoi ce tiss lin fascine-t-il toujours autant ?

Hiératique,
figé dans la mort ...
« Plus qu’une image,
c’est une présence ! »
s’extasiait Paul Claudel

L’image de l’homme du linceul est absolument fascinante, criante de vérité<. C’est celle d’un crucifié, d’une mystérieuse beauté hiératique, sereinement figé dans la mort. « Plus qu’une image, disait Paul Claudel, c’est une présence Elle est encore plus fascinante lorsqu’on contemple le négatif photographique et sa représentation tridimensionnelle.! » « Témoin muet, dira à son tour Jean-Paul II, mais en même temps témoin éloquent d’une manière surprenante. »


Ostension du suaire à Turin en 1931, à l’occasion du mariage du prince Humbert, héritier du trône d’Italie.

Est-il raisonnable de croire à son authenticité ? Les conclusions de l’étude au carbone 14 de 1988 n’ont-elles pas réduit à néant la crédibilité du linceul de Turin ?

Il existe aujourd’hui un tel faisceau d’indices en faveur de l’authenticité que le doute n’est plus permis. Il s’agit bien du linceul qui a enveloppé Jésus le Nazaréen au soir de sa mort, le 3 avril de l’an 3 3 ! Il est exact que l’analyse au carbone 14 effectuée en 1988 en accord avec le Vatican par les laboratoires d’Oxford, de Zurich et de Tucson a conduit à une fourchette de datation surprenante, en discordance avec tout ce que l’on savait du linceul à cette époque : 1260-1390. La nou¬velle eut à l’époque un retentissement mondial, et l’on a cru que le débat était clos. Ces anomalies ont trouvé leur explication grâce aux travaux remarquables d’un chimiste américain, Raymond Rogers, qui a montré en 2005 que la zone de prélèvement des échantillons avait fait l’objet d’un sérieux ravaudage avec insertion de fils de coton. Un Français, Thibault Heimburger, a d’ailleurs découvert sur un fil venant de cette zone la trace visible au microscope d’une épissure, donc d’un raccommodage. Nouvelle découverte en avril 2022 : le professeur Liberato De Caro, de l’Institut de cristallographie de Bari, assisté du professeur Giulio Fanti, de l’université de Padoue, utilisant une nouelle technique de datation appelée « wide¬angle X-ray scattering » (Waxs), consistant à mesurer le vieillissement de la cellulose du lin au moyen de rayons X à grand angle, est parvenu à la conclusion que le linceul, très proche dans sa structure d’un échantillon de lin trouvé dans les ruines de Massada, la citadelle juive tombée en 73, remontait bien au 1er siècle de notre ère.

Les caractéristiques de ce tissu sont-elles compatibles avec les coutumes de l’époque du Christ ou a-t-il eu droit à un traitement spécial ?

Plusieurs experts en numismatique ont établi la présence sur les yeux de l’homme du linceul de petites pièces de monnaie antiques, notamment sur l’oeil droit d’un lepton frappé sous Ponce Pilate entre l’an 29 et l’an 31. Cette coutume a été observée sur les crânes anciens de notables juifs du 1er siècle. De sorte qu’on peut se demander si Joseph d’Arimathie et Nicodème, qui ont procédé à l’ensevelissement de Jésus, n’ont pas voulu lui donner un caractère « royal » . N’était-il pas pour eux le Messie ? D’où ce sergé de lin à chevrons en arêtes de poisson extrêmement cher qu’ils ont acheté au lieu d’un simple drap. À noter aussi la présence le long du corps et sur celui-ci de bouquets de fleurs du jardin, peut-être coupées par les saintes femmes, comme l’ont constaté !’Américain Alan Whanger, de l’université Duke, et l’lsraélien Avinoam Danin, de l’université hébraïque de Jérusalem, humbles petites fleurs des champs blanches, bleues ou mauves, aux étamines jaunes ou violettes, poussant toutes en Palestine. Par ailleurs, l’ingénieur français André Marion, de l’Institut d’optique d’Orsay, a découvert de mystérieux « fantômes d’écriture » le long du visage : NAZARENU, le Nazaréen, INNECE, qui serait le reste de la formule de condamnation à mort reproduite par l’huissier romain, « In necem ibis » (« A la mort tu iras »).

Où en sont les recherches ? Quelles sont les dernières trouvailles et les zones d’ombre ?

Le grand mystère reste celui de la formation de l’image que l’on est incapable aujourd’hui de reproduire à l’identique. S’agit-il d’un phénomène électrique, comparable à l’effet corona ? Du « flash de la résurrection » ? Docteur en biophysique, le père Jean-Baptiste Rinaudo a émis l’idée d’un double rayonnement de protons et de neutrons provenant d’une rupture du noyau de deutérium, dont les atomes se trouvent répartis en très faible proportion dans le corps humain, mais son hypothèse est loin de faire l’unanimité dans la communauté des chercheurs.

Quel est, à vos yeux, l’aspect le plus fascinant de cet objet ?

Outre l’inversion des couleurs découverte par la photographie en 1898 et le caractère tridimensionnel de l’image, il faut ajouter quatre phénomènes inexplicables rationnellement : _ 1 ° l’absence de traces de décomposition du corps, ce qui laisse supposer que celui-ci n’est pas resté plus de trente-six heures dans le linceul ;
2° le parfait modelé des caillots de sang qui ne permet pas de comprendre comment le corps a pu sortir sans laisser la moindre trace ;
3° le fait que la face ventrale et la face dorsale présentent la même densité, comme si le corps se trouvait en état d’apesanteur ;
4 ° enfin, la présence sur des images polarisées des ligaments des mains, des dents et des os du visage, comme si le linceul, en s’affaissant, avait scanné le corps devenu transparent. Loin de nous l’idée, bien entendu, que l’on puisse, à partir de cette seule relique, prouver la matérialité de la résurrection : acte de foi qui ne se com-prend pour les chrétiens que dans la plénitude de la révélation.

Partant du principe qu’il est authentique, que nous apprend le linceul de Turin du Christ et de sa Passion ?

Tout a déjà été montré dans les années 1930 par le docteur Pierre Barbet de l’hôpital Saint-Joseph à Paris, la flagellation, 120 coups portés par un fouet appelé flagrum, avec deux lanières se terminant par deux petites billes reliées en haltère ; le patibulum, c’est-à-dire la barre horizontale de la croix portée sur le dos ; les clous enfoncés dans les poignets et non dans la paume de la main, enfin le coup de lance sur le côté droit fait par une lancea à feuille plate. Relecture historique de la Passion d’un réalisme saisissant !

« Le Saint Suaire de Turin :
Témoin de la Passion de Jésus-Christ »,

de Jean-Christian Petitfils,

éd. Tallandier, 464 pages
le livre sur amazon.fr


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