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Voix
m. à j. 28/01/08.
« Un écrivain c’est une voix, c’est une voix qui ressort du signe qu’il a écrit en fonction de cette voix. Vous ouvrez un écrivain, il vous parle. Ce qui est amusant, de plus en plus, c’est qu’il suffit que je lise à haute voix un de mes livres pour persuader quelqu’un qui l’aura lu qu’il ne l’a pas lu. La démonstration est implacable. Elle ne fait pas partie d’une revendication narcissique, c’est simplement la vérification que l’être humain croit lire, mais n’entend pas ce qu’il lit. Entendre aux deux sens du mot comprendre... « Beaucoup de gens, dit Voltaire, ne lisent que des yeux. » Rien. »
Philippe Sollers,
{La parole de Rimbaud
} Gallimard / "A Voix haute", 1999
repris dans L’Infini N°98, Printemps 2007.
« voix fleur lumière écho des lumières cascade jetée dans le noir chanvre écorcé filet dès le début c’est perdu »
début de Paradis, éd. du Seuil, 1981.
« soleil voix lumière écho des lumières soleil coeur lumière rouleau des lumières moi dessous dessous maintenant toujours plus dessous par-dessous toujours plus dérobé plus caché de plus en plus replié discret sans cesse en train d’écouter de s’en aller de couler de tourner monter s’imprimer voler soleil coeur point coeur point de coeur passant par le coeur il va falloir rester réveillé maintenant absolument réveillé volonté rentrée répétée le temps de quitter ce coeur simplement le temps qu’il se mette enfin comme il voudra quand il voudra de la dure ou douce façon qu’il voudra bien peu de choses en vérité n’est-ce pas poussière de poussière bien peu très très peu comme on exagère comme on a tendance à grossir tout ça moi-moi-moi en vérité presque rien côtoiement d’illusion couverture du coeur d’illusion aujourd’hui j’écris aujourd’hui et aujourd’hui j’écris le coeur d’aujourd’hui et hier j’écrivais aujourd’hui et demain j’écrirai »
Le début de Paradis 2, Gallimard, 1986.
Lecture Paradis 2
Paradis en vidéo par Jean-Paul Fargier
« Au lieu d’être à plat sur une surface, le langage est comme en suspension entre l’oeil et la voix. »
Improvisations, Gallimard, 1991.
A propos de Simone de Beauvoir : « Sa beauté était démentie par une voix haut perchée. »
(Re)lisez Beauvoir, Nouvel Observateur N°2252 du 3 au 9 janvier 2008.
A propos d’Aragon : « Voix déclamatoire, très dix-neuvième siècle, la diction plaintive et forcée que vous entendez déjà dans l’enregistrement d’Apollinaire, « Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant »,
Un vrai roman, Mémoires, Plon, 2007
Entretien à Esprits libres
Entretien à la Librairie Mollat à Bordeaux
« Philippe Sollers ponctue ses livres à la voix, au souffle, au chiffre, à l’oreille [...] »
Le Magazine littéraire, N°386, Avril 2000.
« Le style classique ? C’est le moment ? Je lui prends la main par-dessus la table ? Elle me pince ? Regard bleu soutenu ? On finit de dîner presto ? Je l’emmène vers la Salute ? Je l’embrasse sur le Campo San Vio, devant l’ancienne église transformée en temple anglican, avec son saint Georges terrassant le dragon au-dessus du porche ? Elle est toute en soie, c’est vrai, tirée à quatre épingles, immédiatement accordée, soutenante, cambrée ? Des cuisses un peu fortes ?
[...] Elle est très excitée, matter of fact, elle n’a pas dû faire l’amour depuis longtemps, techniquement précise, les Anglaises ? J’arrête un peu ? Ah, mais non, elle veut jouir, ça y est ? « Come » ?
Elle s’assoit, elle allume une cigarette ? Voix chaude :
Vous aimez Cecilia ?
Beaucoup. »
Le Coeur Absolu, Gallimard, 1987.
« J’ai passé des heures à observer les chanteuses leurs gorges leurs torsions de bouche à la jumelle leurs reprises de souffle. »
H, 1972
La voix de Cecilia Bartoli, la préférée de Sollers :
« Tout son corps est un instrument de souffle. »
Dictionnaire amoureux de Venise, Plon, 2002.
V.K.
AUDIO A LA UNE
Philippe Sollers : "L’époque est malade, je la prends en consultation".
Christophe Ono-dit-Biot recevait l’écrivain Philippe Sollers pour parler de son livre « Mouvement ».
C’était le 9 avril 2016 dans l’émission « Le temps des écrivains » sur France Culture.
Un échange plein de vivacité et de virtuosité dans le maniement de la langue parlée. L’interviewer et l’interviewé jouent chacun leur partition avec brio.
A découvrir ou à redécouvrir :
« Il faut savoir dans quelle époque on vit. On vit dans une époque absolument infernale, suffocante, réactionnaire, régressive, abrutie, meurtrière... ou pas. Si on ne le sent pas, si on n’en est pas bouleversé à chaque instant, ce n’est pas la peine d’écrire des romans réalistes. »
« Je n’écris pas des romans du 19e siècle. J’écris le roman de mon époque dans ce qu’elle a de plus nerveux. »
Les choix musicaux de Philippe Sollers :
Johann Sebastian Bach, Variations Goldberg 5, 8 et 17, par Glenn Gould, enregistrement de 1981.
PLUS ICI (sur l’entretien Christophe Ono-dit-Biot / Philippe Sollers)
« Mouvement », Présentation
« Mouvement », Critiques & Entretiens
« Mouvement », Extraits
VIDEO A LA UNE
Du mariage considéré comme un des beaux arts
VARIATION SPIRALE
Masques tashtyks pour l’éternité
Masque funéraire tashtyk conservé au musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg