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Point de Lendemain de Vivant Denon & Le cavalier du Louvre de Ph. Sollers

Suivi de : « La leçon de "polyautographie" à Harriet Cheney »

D 14 mars 2015     A par Viktor Kirtov - C 4 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Vivant Denon, compagnon de Bonaparte dans la campagne d’Egypte, qui en fit le premier Directeur du Louvre, graveur et libertin et auteur d’un petit livre érotique « Point de lendemain », publié en 1777, le XVIIIe siècle, cher à Sollers.

Sollers lui prête ici sa voix mais lui a aussi consacré une biographie : Le Cavalier du Louvre, Vivant Denon.

Article initialement publié le 23 juin 2006, complété le 14 mars 2015 de la section La leçon de « polyautographie » à Harriet Cheney ainsi que des sections Point de lendemain : un conte libertin par Encyclopédie Universalis, la vidéo « Un livre, un jour », Point de lendemain par Olivier Barrot - un livre qui inspirera Louis Malle pour son film « Les amants » (1958).

Extrait du rapport d’activité 2004 du Louvre

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Le livre sur amazon.fr

On peut y lire qu’avec 1250 exemplaires vendus du CD audio :
Point de lendemain de Vivant Denon, lu par Philippe Sollers,
ce CD vient en N° 2 des ventes de la collection « De Vive Voix », coproduite par le Louvre :
« Florilège d’enregistrements des meilleures lectures publiques de l’auditorium du Louvre ces textes
inspirés par des oeuvres ou ayant inspiré des oeuvres témoignent de la sensibilité des écrivains à l’art de leur époque. Ces CD audio sont distribués en librairies et chez France Loisirs.

1 : Le Voyage en Égypte de Champollion, lu par, 74 min - Daniel Mesguich Ventes 2004 = 1 651 ex.
2 : Point de lendemain de Vivan Denon, lu par Philippe Sollers, 59 min Ventes 2004 = 1 250 ex.
3 : Le journal de Delacroix lu par Mathieu Marie, 60 min Ventes 2004 = 1 000 ex.
4 : Héloïse et Abélard lu par Daniel et Rebecca Mesguish, 60 min Ventes 2004 = 1 000 ex. »

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Point de lendemain

Le récit Point de lendemain de Vivant Denon est un petit chef-d’oeuvre de stratégies amoureuses et de pouvoir. Un récit non signé (seulement avec les initiales, M.D.G.O.D.R. pour Monsieur Denon, gentilhomme ordinaire du roi). Sans doute par pure discrétion d’un auteur qui n’a jamais caché que l’intrigue était authentique.
Dans cette nouvelle — l’un des plus beaux récits libertins de la littérature française —,
et qui servit de trame, au film « les Amants » de Louis Malle, Denon, fait vivre et subir à son protagoniste les délices et les affres d’une brève relation amoureuse qui s’avérera n’être qu’une subtile manipulation. La lecture de ce texte par Philippe Sollers est parfaitement en phase avec le ton très libre du récit...
Cette lecture a été enregistrée en public à l’auditorium du Louvre le 6 décembre 1999.

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GIF La lecture de Philippe Sollers. Plus ICI…

GIF Point de lendemain dans le texte. Voir ICI (pdf)…

GIF Une analyse du livre par Caherine Cusset(*) : « Lieux du désir, désir du lieu dans Point de lendemain de Vivant Denon ». Voir ICI (pdf)…

(*) Catherine Cusset est une auteure de la collection L’Infini de Philippe Sollers, notamment son roman « La blouse romaine ».
Catherine Cusset a aussi écrit « A vous » (Gallimard, 1996), qui pourrait être une adresse romancée à l’écrivain-éditeur Philippe Sollers :
4ème couverture :

D’Amérique où elle a suivi son mari, Marie T. s’adresse à Aloïs Man, l’écrivain parisien séducteur dont la rencontre a changé sa vie. Inspirée par l’apprentissage difficile de la vie de couple, Marie écrit le roman qu’Aloïs Man attend. Elle le lui envoie. Il ne répond pas. Le silence d’Aloïs Man obsède la jeune femme. Elle l’entend comme un défi qui la pousse à l’adultère. Elle rencontre Tony, un jeune garçon qui tond des pelouses, et Paul, un physicien new-yorkais.
Entrée dans le mensonge et la trahison, Marie n’a plus qu’un désir : se débarrasser d’Aloïs Man. Elle retourne à Paris pour revoir l’homme qui joue avec elle depuis cinq ans, et pour en finir.
Sur un rythme tendu comme celui d’un thriller, l’histoire d’une possession.
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GIF Un conte libertin
Par Encyclopédie Universalis

Le récit est court et l’histoire simple. Comme s’il s’agissait de ses Mémoires, un jeune homme de vingt ans, un peu ingénu, raconte une aventure amoureuse qui a duré moins d’une journée. Il rencontre à l’Opéra Madame de T..., qui le conduit hors de Paris. « Point de morale, je vous en conjure », déclare-t-elle. On dîne en badinant. Monsieur se retire. On se promène sur la terrasse et on devient plus tendre. Comme par hasard on se réfugie dans un pavillon pour s’y aimer avec volupté. On gagne ensuite un mystérieux cabinet pour s’y aimer encore. L’aube survient, et l’on se sépare comme si rien ne s’était passé. Il n’y aura point de lendemain : l’amour se résume à une parenthèse de plaisir partagé. Après quoi, le jeune homme retourne auprès de la comtesse, sa maîtresse, qu’il soupçonne de le tromper ; Mme de T... à sa vie mondaine et à ses plaisirs. « Je cherchai bien la morale de toute cette aventure, et... je n’en trouvai point », confesse le héros.

Point de lendemain serait donc l’épure accomplie du récit libertin, construite à la suite des récits de Crébillon fils, de Bibiena, de Voisenon, ou de Bastide. Une rencontre furtive, l’absence voulue de sentiments, l’amour se réduisant au plaisir du corps, la dénonciation évidente des normes de la relation amoureuse : mariage, fidélité, jalousie... ; tels en seraient les éléments fondateurs. Ajoutons un détachement cynique, une ironie favorisant la mise à distance. Et plus encore l’utilisation des lieux habituels au genre (opéra, pavillon, cabinet secret), le milieu évidemment aristocratique, les accessoires de la volupté comme le décor du château du mari de Mme de T..., qui « s’étudiait à ranimer les ressources d’un physique éteint par des images de la volupté ». Rien n’y manque : ni la pratique du persiflage, ni le badinage, ni le refus des sentiments et des situations convenues. Pas d’autre morale que le désir et sa satisfaction. Ce qui donne un sens nouveau à ce qu’on définit communément comme le bien et le mal

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GIF « Un livre, un jour », Point de lendemain par Olivier Barrot

Vivant Denon : Point de lendemain par ina
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GIF L’adaptation de Louis Malle avec « Les Amants »

Louis Malle signe en 1958, avec Louise de Vilmorin, le scénario d’une adaptation libre de Point de lendemain.
Jeanne, mariée à Henri, homme autoritaire et caustique, s`ennuie dans sa province.
Un extrait du film avec Jeanne Moreau :

Les amants, un film de Louis Malle avec Jeanne Moreau (1958)
Extrait vidéo, pas avec la bande son originale, mais avec Brahms : Deuxième mouvement du Sextuor à cordes No. 1 par Isaac Stern, Pablo Casals & Milton Katims...

À l’aube des années 60, porté au grand écran, le conte libertin choque encore la morale. Lors d’un procès pour obscénité aux États-Unis, le film donne lieu à l’une des phrases les plus connues de l’histoire de la Cour suprême : « I know it when I see it. And the motion picture involved in this case is not that », aurait dit le juge Potter Stewart pour déclarer que Les Amants de Louis Malle n’était pas un film pornographique.


ZOOM... : Cliquez l’image.

Les Amants transpose l’intrigue de Point de lendemain dans un décor bourgeois provincial français des années 50. Le carrosse est remplacé par la 2 CV de Bernard, le château par une grande demeure bourgeoise. Les premiers mots de la voix off nous présentent ainsi le personnage principal féminin :

Non. Jeanne Tournier ne connaissait rien au polo. Elle y accompagnait quelquefois son amie Maggie. Jeanne et Maggie, amies d’enfance, étaient des provinciales de naissance et d’éducation. Mais tandis que Maggie s’était mariée à Paris où elle menait une existence bruyante, Jeanne était restée à Dijon pour y épouser Henri Tournier, le propriétaire du Moniteur de Bourgogne. Henri aimait sa femme, mais c’est à son journal qu’il consacrait le plus clair de son temps. Elle vécut ainsi quelques années. Encouragée par son mari, elle avait pris récemment l’habitude de faire deux fois par mois des séjours à Paris chez son amie Maggie. Elle s’amusait, voyait toutes sortes de monde, et entendait des compliments qui la rassuraient. Chez Maggie, Jeanne avait rencontré Raoul Flores.

Raoul Flores est le premier amant de Jeanne. Comme dans Point de lendemain, le mari et l’amant « officiel » sont trompés par l’arrivée soudaine d’un troisième homme.

Une des grandes différences entre le scénario du film et la nouvelle de Denon réside dans le fait que la narration, du moins implicite, est confiée au personnage féminin. C’est par sa subjectivité qu’on a accès à la réalité du récit, comme le laissent voir les longs plans qui scrutent son visage et laissent voir ses doutes. Car si la Madame de T. de Point de lendemain est une experte de la mise en scène à laquelle n’échappe aucun détail, Jeanne Tournier subit tout ce qui lui arrive avec une passivité renoncée. C’est par convenance et pour faire plaisir à Maggie qu’elle prend Raoul comme amant, c’est pour ne pas déplaire à son mari qu’elle accepte de recevoir ses amis à leur demeure, c’est suite à une panne de voiture qu’elle amène Bernard chez son mari. La seule décision qu’elle prend est l’autre grande liberté du scénario par rapport au conte : Jeanne part avec Bernard dans sa 2 CV, quittant sa maison, son mari, son amant et sa fille pour lui, laissant entrevoir un lendemain pour les amants. C’est la différence que l’on relève généralement dans l’adaptation comme étant la déviation majeure par rapport au récit original, celle d’une femme qui s’émancipe en quittant son mari et son milieu. Toutefois, si l’on s’attarde au ton de la narration, il apparaît que cette fin n’est pas si radicalement différente de celle de Denon. Jeanne ne part pas, décidée, vers un avenir radieux et certain. C’est plutôt comme si le rêve continuait un peu au-delà de la nuit, tardant à s’estomper : « Ils partaient pour un long voyage dont ils connaissaient les incertitudes. Ils ne savaient pas s’ils retrouveraient le bonheur de leur première nuit. Déjà, à l’heure dangereuse du petit matin, Jeanne avait douté d’elle. Elle avait peur, mais elle ne regrettait rien. »

Nous posons donc l’hypothèse que la véritable transformation de l’adaptation de Louis Malle n’est pas dans la fin du récit mais plutôt dans le personnage de Jeanne Tournier qui, très loin de ressembler par ses desseins et par sa personne à la « décente Madame de T. », est plutôt une sorte d’ Emma Bovary du XXe siècle.
Les Amants propose une sorte de Vivant Denon lu par Gustave Flaubert.

Crédit : Lire le libertinage au XXe siècle
Par Luba Markovskaia

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En façade de l’Aile Denon au Louvre

Le Cavalier du Louvre, Vivant Denon


Une critique du livre :

« Dans « Le Cavalier du Louvre, Vivant Denon, (1747-1825) », il s’agit d’un portrait en mouvement de l’auteur de « Point de lendemain », [...] Ecrivain donc, graveur talentueux, fin diplomate et agent secret, grand amateur de femmes en toute discrétion assurée, longtemps vénitien d’adoption, compagnon de Bonaparte lors de l’expédition d’Egypte, inventeur de l’égyptologie, infatigable collecteur de chefs-d’oeuvre pour le compte de l’Empire, fondateur en somme du musée du Louvre, j’en passe, Vivant Denon, qui « aura vécu cinquante-trois ans au XVIIIe siècle et vingt-cinq ans au XIXe » prend sous la plume de Sollers toutes ses dimensions. L’alacrité de l’écriture provoque ici l’enchantement de la raison. Cet éloge de la lenteur perdue, d’une époque favorable à l’art de vivre, manifestement composé par un homme pressé (Sollers court à l’essentiel, à la Stendhal, fouette cocher !) se lit avec une jubilation rare.
On y retrouve ses thèmes favoris, sur lesquels il ne cesse d’inventer de nouvelles variations ; hédonisme de l’intelligence, absolue liberté toujours à conquérir d’un sujet pensant et vivant le monde, suprématie de l’art sur tout ce qui entend le brider (idées reçues, philosophies contraignantes, économisme planétaire, puritanismes de tout poil, sujétion idéaliste monogame...), bref un violent appel d’air frais à l’usage d’adultes dormant encore la fenêtre ouverte.
Phrases courtes, éloquentes digressions, anecdotes révélatrices, galop de synthèse, références transversales, louanges à la langue vive, humeur et primesaut, « le Cavalier du Louvre » est un souper fin pour l’esprit. Les rencontres Voltaire-Vivant Denon, vieux singe et jeune renard, cela frôle l’anthologie. Quant à l’évocation des rapports entre la tzarine Catherine II et Diderot, on songerait au « Diderot à Saint-Pétersbourg » de Sacher-Masoch, qui imagina notre philosophe cousu dans une peau de singe pour l’amusement de la despotesse éclairée...
Chaque livre de Sollers constitue une touche de plus à cet autoportrait du joueur qu’il peaufine sans trêve. Cela peut irriter, mais c’est la règle du jeu. Mieux vaut en prendre de la graine et goûter pleinement aux saveurs qu’il distille. Et n’est-il pas réjouissant, à la longue, face aux Cassandre de tous côtés versant leurs larmes de crocodile, d’écouter cet éternel jeune homme qui a fait le tour des choses nous répéter, loin de toute « Théorie d’ensemble » [1], que le plaisir est toujours une idée neuve en Europe, pourtant inventée il y a un peu plus de deux cents ans ? »

JEAN-PIERRE LEONARDINI.
Article paru dans l’Humanité du 20 octobre 1995 (extrait)

Vivant Denon et l’Egypte

« Bonaparte fait nommer Vivant Denon en 1798 parmi les artistes et savants de l’expédition d’Egypte.

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Portrait de Vivant Denon en 1812
par Pierre-Paul PRUD’HON
Le Louvre, Aile Sully 2e étage

Agé de cinquante et un ans, Denon embarque pour l’Egypte à bord de la frégate La Junon. Il débarque à Alexandrie en juillet, assiste aux combats d’Aboukir et des Pyramides, visite les ruines et remonte le Nil jusqu’à Assouan et l’île de Philae. En homme des Lumières, il médite sur les Pyramides (« On ne sait ce qui doit le plus étonner, de la démence tyrannique qui a osé en commander l’exécution, ou de la stupide obéissance du peuple qui a bien voulu prêter ses bras à de pareilles constructions. »), dessine, note, enregistre tout ce qu’il voit.

Il rapporte d’Egypte quelques pièces pour sa collection personnelle ainsi qu’une importante série de dessins (Les colosses de Memnon aujourd’hui conservés au British Museum et pour la première fois exposés au Louvre. Gravés à son retour, ils illustrent son récit de l’expédition Voyage dans la Basse et la Haute Egypte, publié en 1802. Le livre, au succès immédiat, fera découvrir l’Egypte aux Français et sera traduit en plusieurs langues. »

Crédit : http://louvre-passion.over-blog.com

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La leçon de « polyautographie » à Harriet Cheney

Un envoi de Michaël Nooïj, un fidèle de pileface, artiste peintre, néerlandais de naissance [2], marseillais de cœur, extrait du catalogue d’art de la TEFAF (The European Fine Art Fair), prestigieuse foire d’art et d’antiquités organisée à Maastricht - cette année du 13 au 22 mars 2015, par The European Fine Art Foundation. Ce magnifique catalogue dont nous vous donnons le lien mérite d’être ouvert et découvert :
http://www.tefaf.com/media/tefaf/01/catalogue-2015/index.html

A la page 452 on voit "Le baron Vivant Denon donnant à l’artiste une leçon de polyautographie". Son élève, Harriet Cheney, l’accorte jeune femme qui retient son attention se trouve devant une fenêtre ouverte sur la ville. Le baron, habillé en sénateur romain, semble contempler sa gorge... note Michaël Nooïj avec son œil de peintre.

Nota
 : l’autotypographie permet d’imprimer une épreuve de typographie, de gravure sur métal ou d’une autre lithographie sur un papier report, pour être ensuite imprimée en lithographie (Wikipeda)


Harriet Cheney, Le baron Vivant Denon enseigne à l’artiste la technique de "polyautographie"
ZOOM... : Cliquez l’image.

GIF Harriet Cheney (1771 - 1848)

Le baron Vivant Denon enseigne à l’artiste la technique de polyautographie

Polyautographie brun foncé
Inscrit à l’encre brune : « Mme Cheney et M. Denon »
13,7 x 17,8 cm
(c.1811-1818)
Œuvre exposée à la TEFAF 2015, sur le stand du marchand d’art britannique Emanuel Von Baeyer

On sait peu de choses sur cette artiste britannique bien qu’il existe quelques rares gravures réalisées par elle entre 1810 et 1822 et diverses peintures dans un style académique

GIF Dominique-Vivant Denon (1747-1825)

Avant de devenir le premier directeur du « Musée central des Arts » dit aussi « Musée Napoléon » puis « Le Louvre » que l’on connaît aujourd’hui, Vivant Denon était un graveur, en même temps qu’un collectionneur d’objets d’art et d’aventures. Un explorateur du continent femmes, sur le terrain. Comme Sollers !
A son retour de Naples en 1785, il revend la collection de vases étrusques qu’il a rapportée et se fait admettre à l’Académie royale de peinture et sculpture en tant que graveur.
C’est ensuite à Venise qu’il élit domicile. Il y partage son temps entre la peinture, la gravure qu’il enseigne, la recherche de nouvelles pièces pour enrichir sa collection et le salon d’ Isabella Teotochi Marin sous le charme de laquelle il est tombé. Mais, soupçonné d’espionner pour le compte de la Convention il est expulsé de la Sérénissime en juillet 1793.

…Pas étonnant donc que « l’accorte » Harriet Cheney l’ai choisi pour lui enseigner la gravure et qu’il ait accepté ! (Avec plaisir et plus, on ne le sait pas)

(Crédit : Biographie de Vivant Denon)


Vivant Denon, Autoportrait, 1823
ZOOM... : Cliquez l’image.
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GIF La TEFAF, le pays des merveilles des collectionneurs
Par RFI

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Un visiteur examine le tableau « Femme rose sur fond rouge » de Kees van Dongen à la Tefaf de Maastricht, le 12 mars 2015
AFP PHOTO/ANP/MARCEL VAN HOORN

La Tefaf est la plus grande foire d’art au monde. Imaginez le musée du Louvre mais dont tous les objets seraient à vendre et vous aurez un petit aperçu de ce à quoi elle ressemble. Elle ouvre ses portes au public ce vendredi 13 mars à Maastricht (Pays-Bas). L’évènement regroupe cette année 280 exposants et figure parmi les rendez-vous immanquables pour les collectionneurs du monde entier. Comment expliquer un tel succès ?

Avec notre envoyé spécial à Maastricht, Grégoire Sauvage

Allez à la Tefaf (The European Fine Art Fair), c’est voyager à travers 7000 ans d’histoire de l’art. C’est rencontrer l’élite des marchands d’antiquité ou d’art contemporain. C’est rêver devant des pièces exceptionnelles qui dépassent régulièrement plusieurs millions d’euros. Mais la Tefaf, c’est aussi une ambiance cosy, un lustre discret, tapis molletonnés, tulipes par dizaines de milliers. Bref, le cadre idéal pour faire craquer les amateurs d’art les plus fortunés. « Tout est fait pour rendre le parcours du visiteur extraordinaire et agréable, que ce soit les fleurs ou la décoration. Les stands sont tous très soignés », confie Aurélie Didier de la galerie Dickinson à Londres.

Ajoutez à cela, une ville charmante et à taille humaine et vous obtiendrez le cocktail gagnant de la foire, explique Madelon Strijbos, la directrice de la communication à la Tefaf : « Un jour un collectionneur américain a dit que Maastricht, c’était comme une colonie de vacances pour les collectionneurs d’art, parce que dans cette ville charmante mais relativement petite, il est très facile se retrouver le soir et de faire des rencontres. »

Parmi les œuvres phares cette année, une aquarelle de Vincent van Gogh qui n’a pas été montrée au public depuis un siècle ou encore un manuscrit rarissime du Moyen-Age vendu à six millions et demi d’euros.

Qualifiée de « foire élitiste que fréquentent les esthètes » par Le Figaro, la Tefaf l’est indéniablement qualitativement et, avec un prix d’entrée de 55 euros, catalogue heureusement inclus, elle est aussi devenue un événement élitaire.

oOo

[1Ouvrage collectif du groupe Tel Quel, la période du Sollers « théoricien » et « expérimentateur » (" l’expérience des limites" dans l’écriture)

[2Michaël Nooïj ajoute : « Je suis fier de dire que vous pouvez y ajouter ma naturalisation en cours pour devenir un bon petit Français moyen, autorisé à participer aux élections et votes sans plus de restrictions comme électeur et élu.
Après 42 ans de vie maritale 100 % gauloise j’opte pour la double nationalité
Français batave ou Batave français, les deux en un et le même, l’Europe.
Me voilà donc bientôt Français comme vous,
certes pas "Français de souche" mais Français de raison, râleur, rieur, jouisseur. »

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4 Messages

  • Viktor Kirtov | 20 février 2021 - 19:05 1

    Le Louvre est une institution devenue une marque.
    déclare Adel Ziane, directeur des relations extérieures du Musée.

    Le 4 février 2021, le musée français et une marque de prêt-à-porter japonaise ont inauguré leur collection Louvre X Uniqlo, imaginée par le designer Peter Saville, poursuivant ainsi sa politique de commercialisation de la marque, à l’assaut d’un plus grand public.


    La pyramide du Louvre. © Edi Nugraha via Pixabay.
    ZOOM : cliquer l’image
    GIF

    .Vendre le nom aux marchands du temple ?

    Le premier directeur du Louvre, Vivant Denon, compagnon de Bonaparte dans la campagne d’Egypte au sein de la Commission des sciences et des arts (il était chargé de dessiner et de décrire les monuments de ce pays) verrait-il cela d’un bon œil ?

    A défaut de pouvoir l’interviewer, Adel Ziane, l’actuel directeur des relations extérieures du Musée répond à notre questionnement :

    GIF

    Notons que cette évolution n’est pas propre au Louvre. Ainsi le MoMa l’avait précédé. C’est un mouvement qui s’étend à d’autres secteurs. Des villes comme Nice et Vendôme etc. commercialisent leur marque, sans parler des joueurs de football…

    PLUS ICI


  • Viktor Kirtov | 15 janvier 2018 - 09:36 2

    La quête du beau au fil des régimes

    Vivant Denon a réussi à se faufiler à travers les régimes politiques français post-révolutionnaires pour adapter l’assouvissement de sa passion, la recherche du beau, dont l’objectif final qui vient le ponctuer n’est autre que la constitution du nouveau grand musée national, dans l’ancien Palais Royal qu’est le Louvre. De la Monarchie à l’Empire, il vogue en Allemagne, en Italie, notamment à Venise, où il accompagne l’éphémère périple napoléonien, d’autres villes pour continuer à découvrir et garder son intégrité suite aux évolutions géopolitiques aussi mouvantes que vives, en Egypte, encore avec Napoléon, d’où il tire un ouvrage de vulgarisation d’un mythe artistique et historique. Enfin, l’érection du musée du Louvre, via toutes les oeuvres croisées et amoncelées constitue son oeuvre majeure et l’étape finale de son parcours.
    Il s’est certes avéré souple dans ses relations pour son propre intérêt, mû par un objectif précis. Il en ressort un personnage constant dans ses fins, dans sa passion, dans un contexte politique éruptif, en mutations constantes fortes. Son action a été complexifiée, et d’autant plus riche.

    Aussi se retrouve-t-il en parallèle, et presque en concurrence, avec Chateaubriant.
    Il n’en fallait pas tant pour complaire à Philippe Sollers qui se délecte à retracer le récit de cette vie trépidante au service du beau. C’est agréable à lire et instructif.
    Crédit : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/52601


  • V. Kirtov | 16 mars 2015 - 07:08 3

    Louis Malle signe en 1958, avec Louise de Vilmorin, le scénario d’une adaptation libre de Point de lendemain. À l’aube des années 60, porté au grand écran, le conte libertin choque encore la morale. Lors d’un procès pour obscénité aux États-Unis, le film donne lieu à l’une des phrases les plus connues de l’histoire de la Cour suprême : « I know it when I see it. And the motion picture involved in this case is not that », aurait dit le juge Potter Stewart pour déclarer que Les Amants de Louis Malle n’était pas un film pornographique.
    La suite ICI...


  • Valerie Bergmann | 15 novembre 2011 - 18:44 4

    Le voyage en Égypte, n’enlève rien au récit érotique que Vivant Denon écrivit.
    Sorte de "Casanova", dont Fragonard est le meilleur représentant de la symbolique du livre. Cet ?uvre est un pamphlet généreux de ce que furent les amours du XVIII ème siècle, avant que "Les liaisons dangereuses" le deviennent. A moins que ces deux livres furent écrit simultanément, ce dont je doute. De Laclos à peut-être donné forme à son livre, sous le nom de Dénon ?
    Plaisanterie ! C’est un ouvrage digne à encourager, chose rarissime, les écrivains en herbe, sauf si c’est de la mauvaise herbe... On en fera des infusions. Plus sérieusement, il n’est pas nécessaire de produire des livres à rallonge, surtout lorsque l’on débute. "Le cavalier du Louvre", est un livre explique Sollers, en forme de dédicace, il est doté d’un lyrisme intéressant. Les descriptions servent de leçon aux poètes cherchant toujours leurs mots. Les deux éditions se ressemblent, bien que celle de 1777 soit à mon sens plus spirituelle que celle de 1812, plus lucrative. Madame de T et le Baron sont deux petits délices qui se croquent, avant que ce ne craque..

    Voir en ligne : Pas fini.