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L’ange de Proust (Céleste Albaret)

D 24 novembre 2022     A par Albert Gauvin - C 6 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Céleste et Monsieur Proust

Céleste Albaret, témoin privilégiée pendant les dernières années de la vie de Proust, tour à tour cuisinière, gouvernante, assistante d’écriture et même personnage de "La recherche du temps perdu", permet une plongée inédite dans l’intimité de l’écrivain et de son œuvre. En effet, en 1973, à l’âge de 82 ans, la vieille dame accepte de raconter la vie hors normes qu’elle a partagée avec l’écrivain lors d’un entretien audio.

Réalisé par : Elisabeth Kapnist (2021)
Avec : Christophe Chalufour, Chloé Rejon

Ce film est une plongée dans l’intimité de l’écrivain français le plus célèbre dans le monde. C’est aussi le récit d’une relation exceptionnelle, une rencontre improbable entre un mondain et une jeune paysanne de Lozère : Céleste Albaret.
En 1973, à l’âge de 82 ans, Céleste accepte de raconter la vie hors normes qu’elle a partagé avec l’écrivain. Il s’agit d’un portrait inédit de celui qui a bouleversé le paysage littéraire avec son œuvre-cathédrale de trois mille pages, À la recherche du temps perdu.

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Jamais encore un film n’avait retranscrit le témoignage sonore de celle qui l’accompagna pendant les dernières années de sa vie.
"Il n’y a pas de nuit que je ne pense à lui. J’ai vécu avec cet homme avec une intensité de plaisir, de joie, de son charme, de sa conversation, de l’homme extraordinaire qu’il était. Et il a rempli ma vie."
Pour s’approcher de cette relation exceptionnelle, le recours à la fiction s’est imposé à travers une mise en scène des moments de la vie de Céleste et Marcel dans leur appartement parisien.
La comédienne Chloé Réjon, incarne Céleste qui se souvient de ces neuf années passées auprès de "Monsieur".
À travers cette histoire entre deux êtres si différents, plusieurs thématiques s’entremêlent : la maladie, la solitude, la mémoire, la comédie humaine, l’homosexualité et la mort.
"À ma chère Céleste, ma fidèle amie de huit années, mais en réalité si unie à ma pensée que je dirai plus vrai en l’appelant mon amie de toujours, ne pouvant plus imaginer que je ne l’ai pas toujours connue. Son ami Marcel".

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Augustine Célestine Gineste, dite Céleste Albaret, née en 1891 à Auxillac, a été la gouvernante et la confidente de Marcel Proust de 1914 à la mort de l’écrivain en 1922. Elle est décédée le 25 avril 1984, à Montfort-l’Amaury, dans sa 93ème année.

Première mise en ligne le 25 avril 2014.

Céleste Albaret. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Jérôme Garcin et Philippe Sollers en parlent dans Le Nouvel Observateur du 2 avril 2014.

Jérôme Garcin note plaisamment comment les critiques accueillirent la première édition du livre de Céleste Albaret, Monsieur Proust en 1973. Jacques Bersani : « Le livre de Céleste n’existe pas » (Le Monde) ; Claude Mauriac : « il est frappé de stérilité » (Le Figaro) ; Hubert Juin : « Rien que du bavardage » (Le Magazine littéraire) ; Angelo Rinaldi : des « papotages domestiques » (L’Express). Garcin rappelle que l’éditeur, Robert Laffont, sortira de sa réserve et vitupérera les critiques « à la mentalité de pion » [1].

Le livre vient d’être réédité.

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Céleste Albaret, Monsieur Proust, souvenirs recueillis par Georges Belmont, Robert Laffont, 2014.
Ce livre capital apporte l’image, sortant de la plus fidèle des mémoires, d’un Proust unique de vérité.
Céleste Albaret fut la gouvernante et la seule confidente de Marcel Proust pendant les huit dernières années de son existence, durant lesquelles il acheva l’écriture de son chef-d’oeuvre — elle est d’ailleurs une des clefs du personnage de Françoise dans La Recherche. Jour après jour elle assista dans sa vie, son travail et son long martyre, ce grand malade génial qui se tua volontairement à la tâche. Après la mort de Proust en 1922, elle a longtemps refusé de livrer ses souvenirs. Puis, à quatre-vingt deux ans, elle a décidé de rendre ce dernier devoir à celui qui lui disait : « Ce sont vos belles petites mains qui me fermeront les yeux. » Robert Laffont.

Aperçu du livre.

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L’ange de Proust

par Philippe Sollers

Vous êtes sûrs de connaître Proust, À la Recherche du temps perdu n’a pas de secrets pour vous. Proust, voyons, c’est évident, Albertine, Charlus, Combray, Balbec, Sodome, Gomorrhe, on peut réciter ça par cœur. Tout le monde sait de quoi il s’agit, mais c’est là que la moindre vérification concrète devient pénible et comique.

Monsieur Proust, lui, reste inconnu, et pourtant le voici, cet animal de légende. Un ange l’accompagnait, jour et nuit, dans sa vie. C’est une paysanne inculte de 22 ans qui s’appelle Céleste. Son prénom la contient. Son témoignage, à l’âge de 82 ans, est bouleversant de vérité. Proust, figurez-vous, était un saint très bizarre. Céleste est à ses côtés de 1914 à 1922, elle s’occupe de tout jusqu’à l’épuisement, lui ferme les yeux à sa mort, rentre ensuite dans un grand silence. Enfin, elle parle au début des années 1970. Voici son témoignage republié. Non, vous ne savez rien de Proust. Elle, oui. Elle sent la moindre chose, elle est d’un dévouement et d’une pureté ahurissante, elle ne comprend rien, mais elle comprend beaucoup mieux que ceux ou celles qui comprennent mal.

Soyons clairs : Monsieur Proust est un tyran épouvantable. Il faut attendre ses coups de sonnette pour se présenter à lui, vivre la nuit plutôt que le jour, l’attendre, à 3 heures du matin en écoutant l’ascenseur (il n’a pas de clés sur lui), lui porter son café du matin à 6 heures de l’après-midi, bref vivre à l’envers des habitudes courantes. Que fait-il dans sa chambre froide aux rideaux toujours fermés et placardée de liège pour éviter le bruit ? Il écrit, il écrit, il écrit. Eh bien, que voulez-vous, ce bourreau est adorable. Un petit geste de la main, un bout de papier avec instruction pratique, un sourire, et Céleste plane, court, vole porter du courrier ou téléphoner. Elle rencontre parfois son mari, Odilon, toujours prêt, avec son taxi, à conduire Monsieur Proust vers ses aventures nocturnes (dîner au Ritz ou bordel pour hommes). Ça dure parfois des heures, le taxi attend. Céleste a des mots incroyables : « Je me moquais bien de vivre dans la nuit. Quand il rentrait, on aurait dit toute la gaieté du jour qui se levait. » Et puis, surtout, il raconte sa soirée, il s’échauffe, improvise, se prépare à écrire : « Il se renvoyait la balle sur moi. »

Elle est morte de fatigue, Céleste, mais jamais d’ennui. L’existence est réglée comme du papier à musique, c’est la guerre des mots contre le somnambulisme généralisé. Elle accomplit son épuisant service « en chantant, dans une espèce d’allégresse, comme un oiseau qui s’envole d’une branche à l’autre ». Monsieur Proust a raison, il a ses raisons, il a toujours raison, c’est un appareil de haute précision à qui rien n’échappe. Céleste dit l’essentiel : « Il s’est mis hors du temps pour le retrouver. » De temps en temps, ce vampire nocturne se moque un peu d’elle, lui conseille d’écrire son Journal, et l’assure que celui-ci se vendrait mieux, dans l’avenir, que ses propres livres. Naïvement, puisque c’est un grand seigneur, un duc, un sultan, un roi, elle lui demande pourquoi il ne s’est jamais marié. Réponse : « Il aurait fallu une femme qui me comprît. Et comme je n’en connais qu’une au monde, il n’y a que vous que j’aurais pu épouser. » Céleste, bien entendu, c’est maman, peut-être en mieux, d’ailleurs, puisque « je suis marié avec mon œuvre ». Plus drôle : Céleste, en entendant Monsieur Proust évoquer l’harmonie qui régnait entre ses parents, lui pose la question de savoir s’il met une différence entre un amour platonique et un amour charnel. « Il m’a scrutée des yeux, puis il a répondu : "Je ne sais pas ce que vous voulez dire". » Céleste ajoute : « Ce qu’il y avait de beau avec lui, c’était qu’il y avait des instants où je me sentais comme sa mère, et d’autres comme son enfant. »

Drôle d’inceste, platoniquement très bizarre. Cela dit, ce père-enfant sort trop, va dans des mauvais lieux, et raconte à Céleste, le plus naturellement du monde, une scène de flagellation dans le bordel de Le Cuziat, « ce monstre », s’exclame-t-elle. Mais enfin, Monsieur, pourquoi faites-vous ça ? Répétitions lapidaires de Proust : « J’en ai besoin », « Il le faut », « Le temps me presse ». Des détails, encore des détails, toujours des détails. « Il suivait tout, dans les journaux : la politique, la Bourse, les arts, la littérature. » La boucherie de 1914-1918 ? « Si l’Allemagne et la France s’entendaient, l’Europe serait en paix pour des siècles. » Dans la guerre que mène Monsieur Proust, le courrier occupe une place stratégique constante. « Il fallait voir la jouissance qu’il éprouvait à me lire les lettres de Montesquiou et ses réponses ! Il me disait : "Écoutez bien, Céleste. Je vais vous lire le passage qui compte. Entre chaque mot vous verrez respirer la haine du bonhomme. Il est magnifique !" Et il riait tant qu’il pouvait. »


Marcel Proust, À Céleste. [2]. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Ils rient beaucoup, ces deux-là. Ainsi, quand Gide vient s’excuser du refus de la Recherche par la NRF, Céleste trouve qu’il « a des airs de faux moine ». Proust part d’un « fou rire extraordinaire », et le surnom restera à Gide. Céleste a ses jugements : Cocteau est un « polichinelle », et seuls (ou presque) Jacques Rivière et Morand trouvent grâce à ses yeux. Ce qui l’impressionne le plus, c’est la vitesse d’écriture de ce grand malade (elle peut déchiffrer sa graphie à l’envers). Le lit est couvert de papiers qu’il faut récolter, coller, reclasser. Un matin, Proust lui dit qu’il a mis le mot « fin » : « Maintenant, je peux mourir. » Céleste : « Du jour où la maladie s’est aggravée dans son pauvre corps usé, je n’ai plus fermé l’oeil. Quand on m’a dit ensuite que, pendant sept semaines, je ne m’étais pas couchée du tout, j’ai répondu que je ne le savais pas, et c’était vrai : je ne m’en étais pas aperçue. Pour moi, c’était tout naturel : il souffrait, je n’avais qu’une idée, faire tout ce qu’il demandait et qui pouvait soulager un peu sa souffrance. [...] Je me serais brûlé les ongles plutôt que de ne pas le satisfaire. »

Monsieur Proust ne dort plus et ne s’alimente plus. Il refuse les médecins, il pense que sa mort n’appartient qu’à lui. « Il était le seul à avoir de l’autorité sur lui-même. » J’aime que Céleste ait dit : « Il avait cette suprême élégance d’être ce qu’il était, simplement. »

Philippe Sollers, Le Nouvel Observateur du 24 avril 2014.

« C’est la chambre de M. Proust rue Hamelin, reconstituée. Quand il était couché et que je lui parlais, je me tenais là où on me voit. » Céleste Albaret, Monsieur Proust, Robert Laffont, 1973.


Photo de Segonzac. Paris Match.
ZOOM : cliquer sur l’image.
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Manuscrit de Proust

« Il est arrivé une grande chose cette nuit. C’est une grande nouvelle [...] Cette nuit, j’ai mis le mot "fin" [...].
Maintenant je peux mourir [...]. Mon œuvre peut paraître. Je n’aurai pas donné ma vie pour rien. »

Céleste Albaret, Monsieur Proust.

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Marcel Proust, Le Temps retrouvé.
Manuscrit autographe
BNF, Manuscrits, N. a. fr. 16727, f. 125.
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Archives audiovisuelles

Céleste Albaret, 1950. Une émission du 15 juin 1950.
Céleste Albaret raconte comment Marcel Proust reçut le prix Goncourt.

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Marcel Proust, portrait souvenir (1962).

Documentaire réalisé pour la télévision par Roger Stéphane.

Entretiens avec François Mauriac, Jean Cocteau, Paul Morand, Daniel Halevy et Céleste, la gouvernante de Marcel Proust au cours des 7 dernières années de l’écrivain.

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Céleste Albaret chez monsieur Proust

L’installation boulevard Haussmann (Grande traversée / France Culture). Diffusion sur France Culture le 29 juillet 2019. Une série documentaire produite par Philippe Garbit et réalisée par Clotilde Pivin. Photographie : Céleste Albaret en 1973. Crédits : Nicole PRAYER - Getty.

03:14 : Entretiens entre Céleste Albaret et Georges Belmont
1:04:41 : Entretien de Philippe Garbit avec Nathalie Mauriac-Dyer
1:20:49 : Reprise des entretiens entre Céleste Albaret et Georges Belmont

Intervenante :
Nathalie Mauriac-Dyer, universitaire, spécialiste de Proust

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En 1914, Céleste Albaret commence à travailler pour Marcel Proust. Elle lui prépare ses repas, prend soin de son intérieur. Le jeune femme débute son service au 102 boulevard Haussmann, et les deux personnages se lient d’amitié. Céleste Albaret devient alors indispensable à l’écrivain.
On célèbre cette année le centenaire du prix Goncourt de Marcel Proust pour son roman "À l’ombre des jeunes filles en fleurs", le deuxième tome d’"À la recherche du temps perdu". Le 10 décembre 1919, dans l’après-midi, Gaston Gallimard et Jacques Rivière débarquent au 44 rue de l’Amiral Hamelin, chez Marcel Proust. Bien sûr, c’est sa servante, Céleste Albaret, qui les fait entrer dans la maison.
Durant 8 années, jour et nuit, nuit et jour, Céleste Albaret allait être au service de Monsieur Proust. C’est par l’entremise de son époux, Odilon Albaret, chauffeur de taxi dont Marcel Proust est un client régulier, qu’elle devient la toute jeune servante de l’écrivain en 1914. Elle lui restera fidèle jusqu’à sa mort en 1922. Au début des années 1970, le journaliste Georges Belmont enregistre des entretiens avec Céleste Albaret, en vue de publier un ouvrage de souvenirs : "Monsieur Proust", de Céleste Albaret, aux éditions Robert Laffont. Des archives qui permettent d’en savoir plus sur la vie de Céleste Albaret auprès de Marcel Proust, la personnalité et le quotidien de cet écrivain mythique, et la relation singulière qu’il a tissée avec sa gouvernante et confidente.

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En juillet 1953, Jean Couvreur, journaliste au Monde, rend visite à Céleste Albaret, hôtelière rue des Canettes à Paris, et reçoit son témoignage... Céleste Albaret, la gouvernante de Proust pdf

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[2Albert Nègre, archevêque de Tours, était l’oncle de la belle-soeur de Céleste.

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6 Messages

  • MN | 24 novembre 2022 - 15:05 1

    Puisque vous êtes sur le thème Proust, ajoutons au sérieux une facétie autour du grand Marcel imaginée par le britannique Roald Dahl. Dans "Mon oncle Oswald" Dahl raconte comment une accorte jeune femme déguisée en garçon administre à Proust un aphrodisiaque surpuissant - impossible de donner la suite
    Mon oncle Oswald, 1979, Gallimard

    Quand en 1962 Céleste raconte les dernières heures de son cher Proust, la voir pleurer fait pleurer avec elle...
    Entendre et voir Mauriac, Cocteau, Morand, Soupault, Berl, madame André Maurois, madame Paul Morand ressuscités dans leur jus raconter leurs souvenirs du grand homme on comprend très bien pourquoi le français a été voulu langue royale


  • Albert Gauvin | 22 octobre 2019 - 00:39 2

    Merci pour votre témoignage.
    Très cordialement
    A.G.


  • Mally Georgette | 21 octobre 2019 - 22:53 3

    Bonjour
    J’ai discuté de votre article la semaine dernière avec ma Mère, Georgette Mally, qui a très bien connu Céleste Albaret née Gineste ; en effet, elles sont toutes deux originaires du même village, AUXILLAC (maintennant commune de la Canourgue,) en Lozère et non pas Aurillac comme vous l’écrivez dans votre article. Mon grand père (le père de ma mère, donc ) était très ami avec la famille Gineste ; Ma mère a donc très bien connu Céleste de qui elle garde de très bons souvenirs et anecdotes
    Très cordialement
    Christian Mally


  • Albert Gauvin | 29 juillet 2019 - 14:43 4

    J’ai remis en ligne le Portrait-souvenir réalisé par Roger Stéphane en 1962. VOIR ICI.


  • D.B. | 29 juillet 2019 - 12:48 5

    A défaut de connaître la voix de Marcel Proust... Le Portrait-souvenir réalisé en 1962 par Roger Stéphane, nous permet grâce à Paul Morand qui s’essaye à le reproduire d’avoir au moins une idée du phrasé de Marcel Proust en conversation.


  • Albert Gauvin | 29 juillet 2019 - 11:07 6

    Grande traversée : Céleste Albaret chez monsieur Proust

    Cette grande traversée vous emmène sur les traces de Céleste Albaret, la gouvernante de Marcel Proust qui l’a accompagné de nombreuses années. A travers des enregistrements retrouvés tard, Céleste nous ouvre les portes de l’intimité de Marcel Proust. En partenariat avec Le Point.
    La voix de Marcel Proust ? Hélas, on ne la connait pas : l’écrivain, dont on célèbre cette année le centenaire du Prix Goncourt pour A l’ombre des jeunes filles en fleurs, n’a jamais été enregistré… En revanche, Céleste Albaret, servante, gouvernante chez Proust près de huit années durant, jour et nuit, nuit et jour, l’a été, et abondamment, en vue de la publication de son livre de souvenirs recueillis par l’écrivain Georges Belmont, livre paru en 1973 sous le titre Monsieur Proust (Editions Robert Laffont).
    Qu’étaient donc devenues ces bandes magnétiques…. ? Mystère…
    Et voici que récemment…miraculeusement…elle ont resurgi…à la Bibliothèque nationale de France… ! Près de 49 heures d’enregistrement !
    Chaque jour, dans les Grandes Traversées, nous vous proposons de suivre, racontés par une Céleste Albaret à la mémoire intacte et respectueuse, les jours et les nuits de deux reclus, intermittents et très volontaires : elle-même et, bien sûr, Marcel Proust !
    Et, chaque jour, un proustien (émérite, comme il se doit) viendra nous parler de « sa » Céleste Albaret…
    ECOUTEZ : L’installation boulevard Haussmann.