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Philippe Sollers : Autoportraits de l’homme aux IRM

Questionnaire Marcel Proust

D 9 mars 2022     A par Viktor Kirtov - Albert Gauvin - C 4 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


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1. Autoportrait télévisé

3 avril 1977. Filmé à Florence dans le cloître de Brunelleschi de Santa Croce. Argument : l’intellectuel, l’écrivain et la dissidence. Musique : Monteverdi. Extrait de l’émission « L’homme en question », animée par Gérard Guégan et Pierre-André Boutang [1]. Le numéro 76 de Tel Quel (été 1978) sera consacré aux DISSIDENCES, notamment dans les pays de l’Est.

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2. Autoportrait radiophonique

Le 21 janvier 1987, Philippe Sollers dressait son autoportrait de face, de profil, de dos...
Pas vu, pas pris. Pas lu, pas pris...
Je suis assez content d’avoir poussé la confusion à son comble dans certaines églises...

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Photo de Robert Doisneau

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Crédit : archives sonores de Dominique Brouttelande.

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3.Entretien avec Philippe Sollers, par Marlène Belilos

RTS. 22 mars 1999. Pour cette émission Les grands entretiens, la journaliste Marlène Belilos rencontre l’écrivain français Philippe Sollers. Romancier, essayiste, éditeur, Philippe Sollers évoque sa carrière littéraire, son engagement auprès des jeunes écrivains et son goût pour la peinture.

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4. Si vous étiez...

2008.

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Questionnaire Marcel Proust (1986)

Dans Théorie des exceptions, Folio, 1986, p. 308-309.

Quel est pour vous le comble de la misère ? Ne pas pouvoir être seul.
Où aimeriez-vous vivre ? Au large.
Quel est votre idéal de bonheur terrestre ? L’Océan.
Pour quelles fautes avez-vous le plus d’indulgence ? L’oubli, les dérapages érotiques.
Quels sont les héros de roman que vous préférez ? Stephen Dedalus, Joseph K..
Quel est votre personnage historique favori ? Jésus-Christ.
Vos héroïnes favorites dans la vie réelle ? Les scientifiques, toutes les scientifiques.
Votre peintre favori ? Rubens.
Votre musicien favori ? Scarlatti.
Votre qualité préférée chez l’homme ? Le désespoir.
Votre qualité préférée chez la femme ? La pudeur.
Votre vertu préférée ? La générosité.
Quelle est votre occupation préférée ? Écrire.
Qui auriez-vous aimé être ? Dieu.
Le principal trait de mon caractère ? La rapidité.
Mon rêve de bonheur ? Qu’on soit juste avec moi.
Quel serait mon plus grand malheur ? Laisser un malentendu.
Ce que je voudrais être ? A l’heure avec moi-même.
La couleur que je préfère ? Le rouge.
La fleur que j’aime ? Le canna.
L’oiseau que je préfère ? Le cormoran.
Mes auteurs favoris en prose ? Saint-Simon, Bossuet, Pascal, Proust, Joyce, Faulkner, Céline.
Mes poètes préférés ? Homère, Dante, Shakespeare, Baudelaire.
Mes héros dans la vie réelle ? Les scientifiques, tous les scientifiques.
Mes héroïnes dans l’histoire ? Les reines, les saintes, les prostituées
Mes noms favoris ? Deborah, Cyd, Sophie.
Ce que je déteste par-dessus tout ? La haine.
Caractère historiques que je méprise le plus ? Hébert, Hitler, Staline, Pétain, Mussolini.
Le fait militaire que j’admire le plus ? Le débarquement des Alliés en Normandie.
La réforme que j’admire le plus ? L’abolition de la peine de mort.
Le don de la nature que je voudrais avoir ? Les dons viennent de la grâce, pas de la nature.
Comment j’aimerais mourir ? Seul, calme, en plein air.
État présent de mon esprit ? Concentré.
Ma devise ? Attends-toi à tout.

*


Questionnaire Marcel Proust (1989)

Dans le Journal de L’Infini N° 28, hiver 1989-1990.

1. Quel est pour vous le comble de la misère ? La misère.
2. Où aimeriez-vous vivre ? A Paris, vers 1750.
3. Quel est votre idéal de bonheur terrestre ? Comprendre.
4. Pour quelles fautes avez-vous le plus d’indulgence ? Celles qui se retournent contre leurs auteurs.
5. Quels sont vos metteurs en scène de cinéma favoris. Ils vont se produire bientôt.
6. Quels sont vos peintres favoris ? Fragonard, Manet.
7. Quels sont vos musiciens favoris ? Couperin, Rameau.
8. Quelle est votre qualité préférée chez l’homme ? L’intelligence.
9. Quelle est votre qualité préférée chez la femme ? L’intelligence.
10. Quels sports pratiquez-vous ? Tennis.
11. Seriez-vous capable de tuer quelqu’un ? Oui.
12. Quelle est votre occupation préférée ? Écrire.
13. Qui auriez-vous aimé être ? Personne.
14. Quel est le principal trait de votre caractère ? La rapidité.
15. Qu’appréciez-vous le plus chez vos amis ? La faculté d’observation.
16. Quel est votre principal défaut ? A vous de le dire.
17. Quelle est la première chose qui vous attire chez une femme ? La perversité.
18. La couleur que vous préférez ? Rouge.
19. La fleur que vous préférez ? Le lilas.
20. Quels sont vos auteurs préférez en prose ? Saint-Simon, Voltaire.
21. Quels sont vos poètes préférés ? Rimbaud, Lautréamont.
22. Quels sont vos héros dans la vie réelle ? Les infirmières.
23. Quels sont vos noms favoris ? Ceux des gens que j’aime.
24. Que détestez-vous par-dessus tout ? L’envie, le conformisme, le dénigrement systématique, la démence.
25. Quel est le don de la nature que vous aimeriez avoir ? L’impassibilité.
26. Croyez-vous à la survie de l’âme ? Non.
27. Comment aimeriez-vous mourir ? J’aimerais assez ne pas mourir.
28. État présent de votre esprit ? Clair.

*


Dans Les aventures de la liberté de Bernard-Henri Lévy, Grasset, 1991.

« Philippe Sollers »

(RAPPORT - PARTIELLEMENT IMAGINAIRE - ÉTABLI LE 1ER JANVIER 2001, A LA DEMANDE DU MINISTÈRE DE L’INDIVIDU ET DES COMPORTEMENTS)

Nom : Sollers. Prénom : Philippe. Se fait aussi appeler, selon les circonstances, Mozart, Docteur ou Crébillon. Né le 28 novembre 1936, mâle et célibataire. Bordeaux. Sud-Ouest. Famille résistante, donc suspecte. Participe lui-même, dans les années soixante et soixante-dix, à la plupart des entreprises susceptibles de troubler l’ordre public. Guerre d’Algérie bien sûr. Communisme. Chine. Vatican. Chine encore. Ose dire, en 1990, qu’il conserve à Mao Zedong une « tendresse physiologique ». Poursuit, pendant ces années, ses activités subversives (directeur, notamment, d’une publication qui, pour tromper notre vigilance, changea au moins une fois de titre). Écrit aussi des livres. Trop de livres. Activité apparemment en sommeil, mais qu’il est soupçonné de poursuivre en secret.

L’homme est habile. Rusé. Très difficile à prendre sur le fait. Abord avenant. Vie rangée. Horaires ostensiblement réglés. Moeurs mal connues. Revenus identifiés. Met son point d’honneur à paraître bon père, bon époux, bon citoyen. Papiers en règle. Vignette à jour. Éloge du mariage. Apologie de la courtoisie. Signalé chaque soir, à la même heure, dans un bar louche, et underground, proche du boulevard Raspail. Trafics. Contacts. Complicité du barman établie. Double issue. Micros ?

Téléphone sur écoute. Jour et nuit. Mais l’homme est sur ses gardes. Mots couverts. Allusions. Phrases interrompues. Silences. Rires fréquents. Expressions codées. Chiffreurs au travail, bien entendu. Résultats pour l’instant décevants. Relevé des dernières conversations donne : « cours du dollar... météo... les bons, les méchants... esprits frappeurs... banques de données... ADN... Adinine... Captagon... Mozart... New York... assurance... hypnose... morts vivants... » Sans compter nombreux sigles et abréviations, en cours de déchiffrement : « GSI... IFN... SPA... WOMANN... GRCP... SGIC... etc. » Espérons vous en dire davantage dans délais proches.

Filatures plus probantes, en revanche, malgré un lascar passé maître dans la technique des imbroglios, quiproquos et brouillages de pistes en tous genres. Voyages à New York. À Venise. Voyages nombreux à Bordeaux sous couvert de voyages à Venise. Contacts, à Paris même, avec l’ex-cardinal Quignard, l’abbesse Savigneau, l’ex-professeur Enthoven, l’agitateur professionnel Lévy. Prévoir une inculpation pour reconstitution de ligue dissoute ? Sommes, dans l’état actuel des choses, plutôt partisans d’attendre et de laisser à nos agents le temps d’infiltrer le reste du gang. Notre conviction étant que le suspect se trouve au centre d’un gigantesque réseau, connu des initiés sous l’abréviation du RIRA et dont l’appellation complète serait : « Réseau international de riposte à l’analphabétisme ».

Dans l’état actuel de nos informations, RIRA serait un holding dont le siège social se trouverait aux Bahamas, le QG opérationnel dans les caves du Vatican, la base arrière à Bordeaux et les ramifications partout. Organisation complexe. Lien souple entre le sommet et la base. Étanchéité entre les cellules. Cloisonnement. Mots de passe variables selon le rang occupé dans la hiérarchie. Avons relevé, en vrac — et sous réserve, encore, d’inventaire plus poussé : « Watteau-Warhol même combat... Fragonard for ever... la ligne Wagner ne passera pas... la fête à Venise... je ne suis pas l’enfant naturel d’un couple diabolique... les samouraïs... Dante versus Confucius... la déception-Baudelaire... »

Quant au rôle du RIRA et à sa dangerosité potentielle, sommes obligés de vous dire que les services sont divisés. Hypothèse numéro un : organisation réellement dangereuse ; commandement unifié ; armements sophistiqués en provenance de la pinacothèque de Munich, du Moma, du musée des Offices ; visée déstabilisatrice clairement affichée ; un scénario plausible pouvant être une opération-commando sur l’ordinateur central où sont stockés, comme vous savez, les livres interdits et une remise en circulation brutale des dits livres. Hypothèse numéro deux : modèle secte ; contre société ; le suspect parle, de plus en plus souvent, de « catacombes » et de « premiers chrétiens » ; pas d’assaut sur le pouvoir central ; pas de perturbation visible de l’ordre public ; la véritable fonction du réseau devenant, dans ce cas, la circulation en vase clos, et au profit des seuls membres, de la littérature interdite. Dans les deux hypothèses, cependant, nous tenons à souligner le caractère parfaitement illicite des activités de Monsieur Sollers. On nous signale que, la semaine dernière encore, il aurait été surpris en possession d’un exemplaire des Souvenirs d’égotisme d’un certain Henri Beyle — personnage mal connu mais apparaissant, sur nos fichiers, dans la catégorie « individus à haut risque ». On nous rapporte également qu’il aurait été vu, quelques jours plus tôt, rôdant dans les couloirs de l’immeuble désaffecté des ex-Éditions Gallimard, mises sous séquestre. Des témoignages dignes de foi font état de contacts avec l’agitateur Guy Debord dont nous avions, depuis plusieurs années, perdu la trace. Malgré cette accumulation de charges, nous réitérons nos mises en garde face aux effets qu’aurait une éventuelle interpellation. L’individu est redoutable. Ses réactions sont imprévisibles. Vous nous demandez enfin une fiche de renseignements sur ses goûts, ses habitudes. Le point précédemment soulevé, la discrétion calculée de nos services, font que nous n’avons pas d’interrogatoire, ni même de compilation récente, à vous fournir. La dernière en date remonte au 22 janvier 1991. La personnalité exceptionnelle de l’inspecteur chargé, à l’époque, de l’enquête et aujourd’hui à la retraite (ainsi que, soit dit en passant, la qualité d’une technique d’interview qui lui était personnelle et dont nous n’avons, hélas, pas retrouvé l’équivalent) nous encourage cependant à vous en transmettre les conclusions. Mais nous attirons votre attention sur la mobilité du suspect, sa versatilité, son goût de la volte-face et sur le fait que nombre de renseignements, couchés sur ce rapport, pourraient se révéler aujourd’hui caducs.


Extraits du rapport de l’inspecteur Proust Marcel

Principal trait de votre caractère ? « enjoué ».
Qualité que vous désirez chez un homme ? « le rire et l’oubli ».
Qualité que vous préférez chez une femme ? « l’immortalité ».
Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ? « les informations dont ils me font grâce ».
Votre principal défaut ? « l’aptitude à la métamorphose ».
Votre occupation préférée ? « le plaisir ».
Votre rêve de bonheur terrestre ? « être simultanément, ou successivement, le contemporain d’Andy Warhol et de Fragonard ».
Quel serait votre plus grand malheur ? « que Joyce n’ait jamais existé ».
Ce que vous voudriez être ? « l’homme invisible ».
Le pays où vous désireriez vivre ? « la France, mais avec un passeport anglais ».
La couleur que vous préférez ? « le rouge et le noir ».
La fleur que vous aimez ? « le lys ».
L’oiseau que vous préférez ? « l’avion Awacs ».
Vos auteurs favoris en prose ? « Crébillon fils, Voltaire, Antonin Artaud ».
Vos poètes préférés ? « les mêmes ».
Vos héros dans la fiction ? « Saint-Simon, Casanova ».
Vos héros dans la vie réelle ? « Valmont, le neveu de Rameau ».
Vos compositeurs préférés ? « Mozart (ou bien Mozart) ».
Vos peintres préférés ? « Watteau, Picasso ».
Vos héroïnes dans l’histoire ? « Luz, Geena, Nicole, Bernadette, Deb, la Présidente, Cyd, Kate, Judith, Diane, Helen, Ysia ».
Vos noms favoris ? « tous les pseudonymes ».
Ce que vous détestez par-dessus tout ? « la mélancolie ».
Le don de la nature que vous voudriez avoir ? « la marche arrière ».
Comment vous aimeriez mourir ? « meilleur et aimé ».
État présent de votre esprit ? « agnostique ».
Votre devise ? « N.F., F., N.S., N.C. ».
Faute qui vous inspire le plus d’indulgence ? « l’amour que l’on me porte ».


Ça peut aussi donner ça (L’Express du 12-09-2002)...

Le principal trait de votre caractère ? La rapidité.

Et celui dont vous êtes le moins fier ? Le soupçon.

La qualité que vous préférez chez un homme ? L’indulgence.

Et chez une femme ? La discrétion.

Le bonheur parfait selon vous ? Faire ce qu’on aime.

Où et à quel moment de votre vie avez-vous été le plus heureux ? Il n’y a pas « un » moment : chaque moment doit être un bon moment. Et j’ajouterai que l’intervalle entre deux bons moments doit lui-même être un bon moment. Très important, l’intervalle !

Votre occupation préférée ? Écrire.

Pourquoi écrivez-vous ? « Bon qu’à ça ! » comme disait Beckett.

Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ? A écrire à peu près ce que je veux.

Le héros ou l’héroïne de fiction que vous préférez ? Juliette, de Sade.

Votre auteur favori ? Voltaire.

Votre livre de chevet ? Les 13 volumes de sa correspondance dans La Pléiade.

Votre poète préféré ? Rimbaud. Définitivement.

Le peintre que vous préférez ? Picasso. Totalement.

Votre couleur préférée ? Le bleu.

Votre film culte ? Un film de Guy Debord, au titre en forme de palindrome : In girum imus nocte et consumimur igni (Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes consumés par le feu).

Vos héros dans la vie d’aujourd’hui ? Des musiciens. Ce sont les seules gens que je respecte. Eux ne mentent jamais.

Et vos héroïnes ? Des musiciennes. Notamment la pianiste Martha Argerich. Ou Cecilia Bartoli.

Votre compositeur préféré ? En ce moment, c’est Bach.

L’air que vous sifflez sous votre douche ? N’importe quel air du Don Giovanni de Mozart.

Les fautes pour lesquelles vous avez le plus d’indulgence ? Les fautes sexuelles.

Votre boisson préférée ? Le brane-cantenac.

L’oiseau que vous préférez ? La mouette rieuse.

Que possédez-vous de plus cher ? Les personnes que j’aime.

Que détestez-vous par-dessus tout ? La haine.

Votre plus grand regret ? Ne pas être un virtuose. Ne pas être Glenn Gould. Ne pas être Thelonius Monk, ce génie absolu. J’aurais voulu vivre avec lui. J’aurais voulu écouter Mozart jouer du piano à Vienne. J’aurais voulu être clarinettiste de jazz. Si vous saviez l’émotion que je ressens en écoutant Johnny Dodds...

Comment aimeriez-vous mourir ? Il n’est pas question que je meure ! Je déteste la mort. Je vous en prie, passez votre chemin !

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Questions absurdes et « questionnaire Marcel Proust » (2007)

Dans Un vrai roman...

« [...] il faut répondre à des tas de questions absurdes, par exemple votre rapport aux « sept péchés capitaux ».
— L’avarice ?
— Je dépense tout.
— La colère ?
— J’aime les saintes colères.
— L’envie ?
— Il m’arrive de m’envier.
— La gourmandise ?
— En littérature, en peinture, en musique, sinon, non.
— La luxure ?
— Oui, mais je ne citerai pas de nom.
— L’orgueil ?
— Oui, oui, encore !
— La paresse ?
— Ah, non.

Ou bien, c’est le classique « questionnaire Marcel Proust ». Je réponds : »


ZOOM : cliquer sur l’image

Précisions : « Quand je dis ici « ne rien faire », c’est dans le sens chinois : « Ne rien faire, mais que rien ne soit pas fait. » Si j’avais répondu « écrire », ça aurait donné une lourde et fausse impression de travail. »

(Un vrai roman, 2007, Folio, p. 269)

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Ce "dernier" questionnaire se trouvait aussi en exergue de l’Infini N° 100, automne 2007, introduction à un carnet de photos de l’auteur sur 27 pages pour ce numéro collector.

*



Le Monde, 3-4 avril 2016.
ZOOM : cliquer sur l’image.
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Mais l’histoire avait "commencé" par une belle Autocritique dans Le Monde en 1977 !

Le vrai questionnaire et les réponses de Marcel Proust en 1890.

Première mise en ligne le 17-10-2007.


[1Sollers répondait ensuite à quelques questions ou aux accusations d’intellectuels « de gauche » que tout le monde a oubliés. Dialogue de sourds que nous vous épargnerons.

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4 Messages

  • A.G. | 18 octobre 2007 - 14:26 1

    A la question : "Votre couleur préférée ?" La réponse est deux fois "le bleu", une fois "le rouge".

    Effectivement : " La vérité, en un sens, est violette "


  • vb | 18 octobre 2007 - 14:13 2

    La franchise à l’état pur. Pas de connivence avec le vouloir se faire aimer à tout prix, puisque aimer Sollers na pas de prix.
    Non, je ne suis pas amoureuse de ce Monsieur, mais lucide sur sa personnalité et de tout ce qu’il peut apporter autour de lui. (Réservé à une catégorie qualitative, se faisant de plus en plus rare : l’Humilité.)
    Empreint d’une logique implacable, ce questionnaire à l’intelligence et à la logique sollersiennes, est là pour finaliser et tordre le cou une fois pour toutes aux questions vindicatives à son propos ; lorsque le commun des mortels, dont je fais évidemment partie, prendra son courage à deux mains, il ouvrira alors un livre de Sollers et le lira jusqu’au bout, sans impatience, afin de pénétrer la profondeur de ses connaissances, qui à un moment ou à un autre se rejoignent, puisque ne dit-on pas que, "Les amis de mes amis sont (ou deviennent) mes amis".
    Il n’y a qu’à comparer certaines dates de naissance pour comprendre le fil conducteur reliant certains artistes à d’autres : par exemple, Françis Ponge est né le même jour que Claudel, allons savoir pourquoi ?
    Bien sûr, les "érudits" se sentent fourbés, puisque derrière, mais ne di-t-on pas que l’ on apprend toujours de ses pairs, alors ?!

    Voir en ligne : http://valeriebergmann.hautetfort.com/


  • V.K. | 18 octobre 2007 - 13:53 3

    Votre archive 1986 est tout à fait dans l’esprit du lieu ...dans le bons sens de pileface, donc.
    Et me donne l’occasion d’ajouter en marge ou sur la tranche de votre

    « Quel serait mon plus grand malheur ? - Laisser un malentendu ». de 1986,
    cette phrase de 2007 :

    « Quant à mon aventure personnelle, plutôt singulière, et le plus souvent recouverte d’un flot épais de malentendus, il m’a semblé nécessaire de la clarifier. C’est fait. »
    Ph. S.

    Dernière phrase de la 4ème de couverture de ses Mémoires, Un vrai roman}

    Nota : soulignement pileface


  • D. | 18 octobre 2007 - 12:17 4

    Je me dévoue pour le côté face de ce billet. Voici ce qui clôt Théorie des Exceptions. Sollers vient de publier PARADIS 2, après PARADIS 1, Femmes et Portrait du Joueur. Ce volume de textes critiques et théoriques qui annonce La Guerre du goût, comprend les réponses d’un Sollers guerrier au questionnaire de Proust. Subtiles variations, invariants, questionnaire légèrement différent : je vous laisse apprécier.

    Quel est pour vous le combre de la misère : — Ne pas pouvoir être seul.

    Où aimeriez-vous vivre ? — Au large.

    Votre idéal de bonheur terrestre ? — L’Océan.

    Pour quelles fautes avez-vous le plus d’indulgence ? — L’oubli, les dérapages érotiques.

    Quels sont les héros de roman que vous préférez ? — Stephen Dedalus, Joseph K.

    Quel est votre personnage historique favori ? — Jésus-Christ.

    Vos héroïnes favorites dans la vie réelle ? — Les scientifiques, toutes les scientifiques.

    Vos héroïnes dans la fiction ? — Juliette (de Sade), Caddy (dans Le Bruit et la Fureur, de Faulkner).

    Votre peintre favori ? — Rubens.

    Votre musicien favori ? — Scarlatti.

    Votre qualité préférée chez l’homme ? — Le désespoir.

    Votre qualité préférée chez la femme ? — La pudeur.

    Votre vertu préférée ? — La générosité.

    Votre occupation préférée ? — Ecrire.

    Qui auriez-vous préféré être ? — Dieu.

    Le principal trait de mon caractère ? — La rapidité.

    Mon rêve de bonheur ? — Qu’on soit juste avec moi.

    Quel serait mon plus grand malheur ? — Laisser un malentendu.

    Ce que je voudrais être ? — A l’heure avec moi-même.

    La couleur que je préfère ? — Le rouge.

    La fleur que j’aime ? — Le canna.

    L’oiseau que je préfère ? — Le cormoran.

    Mes auteurs favoris en prose ? — Saint-Simon, Bossuet, Pascal, Sade, Proust, Joyce, Faulkner, Céline.

    Mes poètes préférés ? — Homère, Dante, Shakespeare, Baudelaire.

    Mes héros dans la vie réelle ? — Les scientifques, tous les scientifiques.

    Mes héroïnes dans l’histoire ? — Les reines, les saintes, les prostituées.

    Mes noms favoris ? — Deborah, Cyd, Sophie.

    Ce que je déteste par-dessus tout ? — La haine.

    Caractères historiques que je déteste par-dessus tout ? — Hébert, Hitler, Staline, Pétain, Mussolini.

    Le fait militaire que j’admire le plus ? — Le débarquement des Alliés en Normandie.

    La réforme que j’admire le plus ? — L’abolition de la peine de mort.

    Le don de la nature que je voudrais avoir ? — Les dons viennent de la grâce, pas de la nature.

    Comment j’aimerais mourir ? — Seul, calme, en plein air.

    Etat présent de mon esprit ? — Concentré ?

    Ma devise ? — Attends-toi à tout.

    La vérité, une fois de plus, est violette. On se réjouit de lire les variations à ces réponses dans vingt-et-un ans !