Dans sa trilogie sur le Génie féminin, Julia Kristeva a consacré le tome III à Colette (2002).
La triologie :
Le Génie féminin, tome I, Hannah Arendt, 1999 (Folio « Essais » n° 432)
Le Génie féminin, tome II, Mélanie Klein, 2000 (Folio « Essais » n° 433)
Le Génie féminin, tome III, Colette, 2002 (Folio « Essais » n° 442)
Écrivaine, psychanalyste, linguiste < :/center>>

Julia Kristeva au Palais de l’Elysée, le 14 septembre 2004.
© AFP - Patrick Kovarik
De l’écriture au féminin, Colette selon Julia Kristeva
Il s’agit d’une série proposée par la psychanalyste et romancière Julia Kristeva, réalisée par Marie-Ange Garrandeau.
Une série en forme de causerie en cinq émissions diffusée en aout 2003, sur France Culture.
Julia Kristeva y analyse la vie et l’oeuvre de la romancière Colette, "génie féminin du XXe siècle" : son rapport à l’écriture, à l’enfance, au couple, à la femme, à la guerre, au féminisme, au journalisme, etc.
Épisode 1/5 : L’alphabet de Colette
Il est émouvant d’apprendre que le dernier livre reçu par Colette a été Bonjour tristesse, avec cette dédicace de Françoise Sagan : « À Madame Colette, en priant pour que ce livre lui fasse éprouver le centième du plaisir que m’ont donné les siens. »
PHILIPPE SOLLERS
in Scandaleuse Colette
Dans ce premier épisode, l’art de Colette est analysé : il impose et démontre que le plaisir est possible dans ce siècle de guerre et de folie qu’est le XXe siècle.
Avec
• Julia Kristeva Écrivaine, psychanalyste, linguiste
• Colette Femme de lettres, actrice et journaliste française

L’écrivaine Colette (1873-1954) photo de 1904.
© Getty - API/Gamma-Rapho
Dans ce premier épisode, la psychanalyste Julia Kristeva présente Colette comme "un écrivain de goût dont on attend qu’elle éveille le goût de ceux qui n’osent pas avoir de goût". Elle admire la discrétion de celle qui fut une scandaleuse amoureuse. Les féministes se sont reconnues en ses audaces mais Colette n’avait rien d’une militante. Elle se plaisait même à dire que "ces dames ne méritent que le harem et le fouet". C’est là toute Colette : une joie de vivre, au-delà de la tristesse, un appétit de perception, une dévoration permanente des mots et des êtres, un génie qui s’est approprié la langue de sa mère Sido, la musique de Couperin de Rameau, un génie français.
Pour Julia Kristeva, "l’écriture de Colette formule des entrelacs de lettres avec une intensité et une retenue qui transforment ses textes eux-mêmes en une puissante arabesque de chair". Cet épisode donne à entendre Colette dans une archive de 1948, au micro de René-Marie Picard : elle se souvient de son apprentissage de l’écriture.
• Réalisation Marie-Ange Garrandeau
• (1ère diffusion : 04/08/2003)
• Edition web : Sabine Bonamy, Documentation de Radio France
• Archive Ina-Radio France
Épisode 2/5 : "Les Vrilles de la vigne" signent l’entrée de Colette dans le Panthéon des Lettres françaises
L’appétit pour le plaisir des sens, le pouvoir des mots, un hymne à la jouissance (dont on a loué les accents païens), qui s’énonçaient sous la plume d’une femme, d’une Française... Julia Kristeva raconte Colette en août 2003 dans une série intitulée "De l’écriture au féminin".
Avec
• Julia Kristeva Écrivaine, psychanalyste, linguiste

L’écrivaine Colette (1873-1954) en 1900.
© Getty - Hulton Archive
Durant l’été 2003, la psychanalyste Julia Kristeva raconte la romancière Colette dans une série en cinq épisodes, "De l’écriture au féminin". Dans le deuxième volet, elle évoque Les Vrilles de la vigne, un recueil de vingt nouvelles par Colette publié en 1908. Après avoir écrit la série des Claudine, après avoir essuyé quelques troubles dans son ménage avec Willy, Colette change d’écriture. Ce basculement se marque tout particulièrement dans Les Vrilles de la vigne. Pour Julia Kristeva, "ce petit changement est un grand tournant dans son expérience qui condense le style apparu déjà dans les Claudine, en quelque chose de frappant et de colettien" .
C’est à partir de ce moment-là que Colette gagne sa place dans le Panthéon des Lettres françaises. Julia Kristeva se penche sur les détails de son style et les dédales de son écriture dans ce texte qui ressemble à une sorte de fable. Et d’en conclure : "Le rossignol n’y est pas la métaphore de Colette mais sa métamorphose."
Simon Duprez lit de nombreux extraits des Vrilles de la vigne tout au long de cet épisode.
• Réalisation : Marie-Ange Garrandeau
• (1ère diffusion : 05/08/2003)
• Edition web : Sabine Bonamy, Documentation de Radio France
Scandaleuse Colette par Philippe Sollers

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Le début :
Cocteau, son voisin et admirateur, est plus précis : « Vie de Colette. Scandale sur scandale. Puis tout bascule et elle passe au rang d’idole. Elle achève son existence de pantomimes, d’instituts de beauté, de vieilles lesbiennes, dans une apothéose de respectabilité »
Funérailles nationales, foule, bouquets. Colette, grand officier de la Légion d’honneur, et présidente du jury Goncourt, meurt donc à 81 ans, sous des flots d’éloges.