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Jean-Edern Hallier, une sacrée canaille par Yann Moix

Parution du Journal de Yann Moix "Hors de moi" (Bouquins)

D 28 août 2023     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Yann Moix. Parution du premier tome de son Journal (juin 2016-juin 2017) chez Bouquins. "Hors de moi" (17 août 2023).
J’ouvre... " A Philippe Sollers"

Dominique Brouttelande
C’est par ces mots que nous avons découvert la publication de cet ouvrage, mots qui ont déclenché notre intérêt de l’acheter. Dès les premières pages, on trouve cet extrait dédié à Jean-Edern Hallier où s’exerce la verve agile et vitriolée de Yann Moix. Aussi, un homme capable de faire son autocritique, d’être lucide sur ses excès et sa part d’ombre !

le livre sur amazon.fr

En exergue : « A Philippe Sollers »
1216 pages

Bernard Pivot dit de lui qu’il est un « écrivain surdoué […] De cruelles métaphores jaillissent de sa plume. Le lyrisme ne lui fait pas peur. Il n’appartient pas à l’école des écrivains au style raplapla. C’est un provocateur qui jubile quand ses mots font mouche, y compris et surtout contre lui-même »

En guise de préambule

Cet extrait du Journal du Mercredi 26 octobre 2016 :

Si je ne suis plus d’accord avec ce que j’ai déjà écrit, ne pas raturer, mais continuer, dire que je me suis trompé plus haut, ou me contredire parfaitement. Cela n’a aucune importance. On se contredit sans cesse dans la vie. Je suis capable de me contredire par écrit. C’est le cheminement qui compte, les errances et les erreurs évidemment. Je n’improvise pas ce que je pense, mais ne pense qu’en improvisant. Je ne voudrais pas tricher. Je laisse à ce journal sa fraîcheur spontanée. J’avance au coupe-coupe en même temps que le lecteur ; je veux dire : c’est le lecteur qui avance avec et en même temps que moi. Dans la jungle.

En guise d’exergue à l’extrait sur Jean-Edern Hallier (ajout de pileface)

« Je l’avais rencontré en 1995, par l’intermédiaire de son secrétaire et assistant, Anthony Palou. Dans les années 1992-1993, je fus atteint, disons-le ainsi, d’une édernalite aiguë. Je n’avais naïvement pas pris la mesure de l’imposture. »
Yann Moix

Jean-Edern Hallier, une sacrée canaille

Mercredi 15 juin

[...] J’ai, je crois, été l’un des derniers écrivains français à avoir approché Jean-Edern de près. L’un des ultimes, pour tout dire, à avoir été adoubé par l’infernal trio des années 1970 : Bernard-Henri Lévy, Philippe Sollers, Jean-Edern Hallier. J’ai, par une aberration qui m’échappe et que je maudis, perdu l’intégralité du journal « intime » que j’ai tenu entre 1991 et 1998 et où j’avais consigné, notamment (1993), mes « débuts à Paris ». Je le regrette. Si bien que mon journal a peut-être moins de relief, aujourd’hui, que si j’avais pu le tenir sans interruption de l’âge de vingt-trois ans jusqu’à maintenant ; mais c’est ainsi. Le propre d’une œuvre, comme d’une existence, est d’être truffée de chaos.

C’est peu de dire que Jean-Edern était une crapule. Mais, écrivant cela, qu’aurai-je finalement ajouté ou retranché à sa noire légende ? Que dire sur lui qui n’ait déjà été proféré ? Je le trouvais enfantin ; d’une cruauté de gamin, toujours fier de ses sales coups, évoluant dans une réalité imaginaire et parfois, par pur miracle, atterrissant par le mystérieux truchement de cet imaginaire sur la réalité dure et ferme. Hallier était tout et son contraire de façon parfaitement simultanée. Dès qu’on lui faisait confiance, il trahissait ; mais aussitôt qu’on se défiait de sa personne, il nous apportait sur un plateau de quoi endormir notre méfiance.

Dire qu’il n’aimait que lui ne correspond pas à la réalité : il n’aimait haïr que sa propre personne. Aux autres, il était indifférent, non par nature, mais par esthétisme. Se revendiquant des romantiques, il s’agissait de mettre en scène, avec un panache emprunté au siècle qui l’avait précédé, la solitude nécessaire au créateur. Son art ne pouvant hélas le hisser jusqu’aux cimes qu’il convoitait, il consacra plus d’énergie à rabaisser les autres et à médire de ses contemporains qu’à se mettre au travail pour de bon. Pour posséder certains des livres de sa bibliothèque, je puis confirmer qu’il savait lire : sont soulignés, notamment dans ses exemplaires de Cioran ou de Bloy, les meilleures sentences (il n’hésitait d’ailleurs pas à les recycler sans guillemets dans ses ouvrages) ; c’est parce qu’il fut grand lecteur qu’il fut petit écrivain. Car il y a les écrivains que le génie des autres écrabouille et les écrivains que le génie des autres déniaise. Jean-Edern Hallier, malgré sa frime, appartenait à la première catégorie. Son verbe, qu’il avait toujours grandiloquent, peinait souvent à trouver des motifs, et ses romans étaient semblables aux mouettes qui survolent l’océan : ils cherchaient aussi inlassablement les sujets que ces dernières les poissons. C’est rarement qu’ils les trouvaient. Cela explique pourquoi il ne reste rien (c’est sans doute injuste) des livres de Jean-Edern : ils ne racontaient rien, ramenant tout, tôt ou tard, avec des tempêtes d’adjectifs, à sa monolithique obsession : lui-même.

Ce que je n’aimais pas chez lui, c’était sa texture : le rouge-brun.


Jean-Edern Hallier

Ce n’est pas un hasard si ce sont là les véritables coloris du vomi. On ne pense jamais suffisamment le rouge-brun. On étudie partout le communisme, il existe d’éminentes chaires de fascisme, mais le rouge-brun est trop relégué aux catégories de l’anecdote. Dommage ; il y aurait beaucoup à dire. Sur cette esthétique de la délation, cette permanente attirance pour les théories du complot. Le rouge-brun adoucit le fascisme et écrête le communisme : d’où cette insidieuse soupe. Il ne déporte personne, mais connaît sur le bout des doigts les auteurs qui sentent mauvais. Le rouge-brun se tapit, espère de mauvais jours, rigole des malheurs de l’homme, cite les assassins, se félicite de sa culture interdite ; il sent le soudard, rigole au viol, applaudit à la Serbie, relativise Hitler. Staline n’est pour lui qu’un incompris, et Gorbatchev un traître.

Le rouge-brun se reconnaît à son style ; son vocabulaire est toujours saturé de mots grossiers, de points d’exclamation, d’insanités et d’horribles allusions au physique des femmes qui ont le malheur de n’être point « baisables ». La misogynie est l’un de ses signes de ralliement. Un exemple de rouge-brun « chimiquement pur », par exemple, est Limonov (proche d’Hallier évidemment). Le rouge-brun aime les typographies outrancières, massives, rouges, noires, mastoc. li n’apprécie rien tant que l’éructation. Son ennemi est la nuance. Le journal de toute cette clique s’intitulait, jusqu’aux abords des années 1990, L’Idiot international. Jean-Edern, de manière calomnieuse, avait repris la feuille de chou sartrienne et, comme un pirate qu’il était, l’avait détournée de son esprit premier (un maoïsme brouillon). Je me souviens bien de L’Idiot - je l’achetais ; je sentais bien que ça puait ; mais je l’achetais. Il y avait là-dedans non seulement quelque chose qui clochait, mais quelque chose qui puait. J’avais dix-neuf ans, vingt ans ; je l’achetais. Je voyais bien qu’il s’agissait là d’une cour de récréation mal fréquentée - Jean-Edern s’était entouré, en chef de misérable gang, d’écrivains, de dessinateurs, de journalistes ; la plupart étaient des ratés ; la plupart étaient dépourvus de talent. Des demi-sel. Mais d’autres avaient pignon sur rue : un sale parfum de collaborationnisme en tant de paix y flottait. C’était un journal moche - mais je l’achetais.

Je me figurais qu’il était important qu’un journal fasse prendre des risques, non seulement financiers, sociaux, mais aussi physiques, à son directeur. C’était là le point qui, chez Jean-Edern, me fascinait d’abord : son strict masochisme. Cela, sans conteste, faisait écho au mien - prendre des coups avait toujours été ma norme, ma société, mon cosmos, mon drôle de destin. Je cherchais ceux qui, non contents d’en ramasser, les attiraient, les recherchaient-les réclamaient. Hallier était de ceux-là : prospecteur d’hématomes, amateur d’humiliations, collectionneur dément de difficultés lourdes. J’étais impressionné par tant de folie - comment un adulte, un homme de cinquante ans passés, pouvait-il à ce point se comporter comme un adolescent, que dis-je : un enfant ? Ce manque de sérieux m’intéressait sans doute.

Toujours est-il que se rassemblait dans cette pénombreuse cave, aux relents de Marat, un ramassis très rance de collaborateurs qui portaient très bien leur nom. Par un phénomène de médiocrité collective, ces contributeurs trahissaient paradoxalement moins de talent dans les colonnes de L’Idiot, où ils avaient pourtant carte blanche absolue, que dans les différents supports qui accueillaient leur plume par ailleurs. C’était comme s’ils allaient aux toilettes. L’Idiot était in-fine leurs latrines. C’est là qu’ils se lâchaient ; c’est là qu’ils s’oubliaient. Beaucoup de seconds couteaux de l’édition : Patrick Besson, le bâcleur pervers, qui était drôle partout sauf là ; Nabe, éruptif raté pathétique, sous-sosie de Céline ; Michel Déon, qui avait davantage prêté ici son nom que son style, concédait de poussives participations ; le dessinateur Gébé, génial dans feus Pilote et Charlie, se montrait chez Jean-Edern le roi du torchage et de l’approximation.

Le rouge-brun, c’est une texture — c’est aussi une odeur. Une ambiance sale. Mauvaise vodka et misogyne ; esthétique de caleçon breneux, de cravate tachée, de cigares puants, de souvenirs de guerre non faite. Le tout souvent doublé d’une excessive peur physique, ce qui peut là encore sembler paradoxal : à force d’invectives, de provocations lapidaires, d’approximations diffamatoires, on réclame la foudre mais on finit par vivre dans la terreur qu’elle s’abatte vraiment. Je corrige quelque peu ce que j’ai écrit plus haut : ce que recherchaient Jean-Edern et ses sbires avinés, c’était la peur - cette terreur qui précède le fléau. Vivre dans l’angoisse était son paradis ; car, pour lui, le paradis ne pouvait coïncider qu’avec l’enfer.

Je ne mettrais pas ma main au feu qu’Hallier « écrivait lui-même » ses livres. Toute une brume flotte sur cette question. D’autres ne mettaient-ils pas la main à la pâte ? Je ne sais - c’est là simple supposition. Mais, connaissant la bête, cela ne serait guère étonnant. On m’a parlé (je ne possède aucune preuve à ce sujet) de son frère, Laurent ; on a évoqué, devant moi, la participation de l’ancien directeur de Fayard, Claude Durand. Dur de démêler ces choses - et cela, de toute évidence, ne relève que d’un intérêt modeste. Mon hypothèse est que Jean-Edern écrivait un premier jet surchargé de manies, d’adjectifs, de byzantinismes dans lequel quelques proches, outillés d’un scalpel, venaient tailler. Car comment imaginer Jean-Edern se concentrer sur quoi que ce soit, à commencer par l’écriture ?

Il était bien trop occupé à semer la zizanie, à échafauder des coups pendables, à réclamer des postes ou des éditos, à élaborer des embrouilles, à mettre le feu à toutes les poudres (y compris celle qu’il se fourrait dans les narines) pour rester à son bureau, clos dans le travail, concentré sur son cahier. Il possédait, calligraphiquement, une belle écriture - illisible mais intelligente ; secouée, nerveuse, rapide, où les barres et les accents manquaient (ses t et ses/ avaient la même tête).

Il serait très exagéré de dire qu’Hallier me manque ; je ne l’ai pas assez connu pour cela - du moins aura-t-il agrémenté la fin de ma vingtaine. C’était un personnage ; il n’en existe actuellement pas de comme lui. Internet l’aurait rendu fou (encore plus fou qu’il ne l’était) ; mais il fut Internet à lui seul, avant tous les réseaux. Et sa malveillance irradiait sur le pays dès l’aube. Il était matinal pour ne rien rater du spectacle des brasiers qu’il allait allumer toute la journée et ce, dans une seule fin : ne pas s’ennuyer. Il entrait dans sa mégalomanie une peur panique de l’ennui, du quotidien ; mais il n’avait pas entrevu que l’exceptionnel recommencé, que l’outrance répétée, que les exactions journalières relevaient également de l’habitude. Hallier s’encroûta dans l’inouï ; il fit carrière dans l’anomalie.

Je l’avais rencontré en 1995, par l’intermédiaire de son secrétaire et assistant, Anthony Palou. Dans les années 1992-1993, je fus atteint, disons-le ainsi, d’une édernalite aiguë. Je n’avais naïvement pas pris la mesure de l’imposture. J’empruntais ses œuvres complètes à la bibliothèque d’Orléans, celle-là même qu’avait dirigée Bataille quelques temps avant sa mort. Me plaisait, chez Hallier, cette passion pour tout ce qui était littérature ; sa vie même me semblait, non littéraire, mais littérature. Je sais à quel point je m’égarai. Tout chez lui, malgré un départ sincère, était devenu de la fausse monnaie. Il en était arrivé à ne plus connaître, ni même à pratiquer, son propre talent. Son destin, d’une grande pauvreté intellectuelle, l’avait peu à peu fait dériver vers le pire : son propre personnage.

Je le rencontrai la toute première fois dans un café de l’avenue de la Grande-Armée, où il logeait alors dans un immense appartement vide. Il passait ses journées à téléphoner ; sa vue était atrophiée. Un écran-loupe lui permettait de jeter son seul œil valide de moins en moins valide sur son répertoire. Il animait alors une émission sur Paris Première ; ses invités étaient le plus souvent des romanciers et des essayistes, plus rarement des hommes politiques. Le Jean-Edern’s Club avait établi sa réputation sur le fait que, à chaque fin d’émission, le clownâtre Hallier balançait par-delà son épaule les ouvrages qui n’avaient pas eu l’heur de lui plaire. Levé dès potron-minet, la première activité de « Jean-Edern » consistait à réveiller celles de ses connaissances qui dormaient encore, autrement dit tout le monde.

Il me souvient de cette fois où mon téléphone sonna vers 5 h 30 ; j’entendis une voix, qui ne pouvait être que la sienne, m’agonir d’injures : « Ordure ! » Je ne sus jamais ce que j’avais commis qui pût déclencher dans de telles proportions son ire matutinale ; lui-même, d’ailleurs, oublia bien vite cet incident car le soir même, quand je le vis, il s’était montré on ne peut plus chaleureux à mon endroit. Le cerveau d’Hallier était sans conteste un endroit inhabitable, un infréquentable lieu, une sorte de bolge des enfers. Le voyant pour la première fois dans ce troquet, je fus au demeurant à peu près certain de me trouver en face d’un épigone de Lucifer. Sa face grimaçante, son œil mort, ses expectorations baveuses, son éclaboussante salive et ses saillies mauvaises, toutes appuyées par des menaces sur tel concurrent ou des révélations sordides sur tel autre, se mélangeaient à une odeur de cigare mal allumé, à des rots de vin rosé et à des éclaboussures de sauce rouille. Mangeant avec les doigts, la morve aux narines, le rire méchant, la voix traînante et rogommée, il y avait de la bête blessée chez cet homme à la fois sans hygiène et sans limites. Hallier me sembla immédiatement décevant : sans puissance intellectuelle réelle, sans relief humain, semblable à un enfant très vieilli, dont les colères, les audaces et les caprices, avec l’amassement du temps sur ses épaules, avaient fini par devenir non seulement grossiers, mais grotesques. Il tremblait de joie à la moindre déconvenue d’un collègue, tournant sans arrêt sa tête de la droite vers la gauche et de la gauche vers la droite, lâchant de sa voix de nez des « hein » et des « oui » gras et longs. Il grognait, bavait, suait ; cette trogne de gamin cacochyme affichait, dans sa moindre crispation, la jouissance de porter malheur. Il n’est pas donné chaque jour de rencontrer un représentant de ce que s’essaye à exprimer, jusque dans sa sonorité, le mot de « canaille » : j’en avais une en face de moi.

Certes, le terme est trop doux peut-être ; mais Hallier n’avait tué personne, hors lui-même. Je le revois, nettement, se saisir d’un steak à pleins doigts, de croquer dedans avec les molaires, comme on nous le montre dans les films traitant de la préhistoire ou du Moyen Âge, avant de relâcher le morceau de barbaque dans la sauce marronnasse formant dans son assiette un petit lac boueux. Sa cravate était à fleurs, comme la mode l’exigeait alors. Aucune marguerite, aucun iris, aucune passiflore qui ne fût arrosée par les sauces, la moutarde, la vinaigrette, le vin consommés par Hallier qui, à la fin du repas, avait allumé un barreau de chaise hors de prix dont il avait tiré huit bouffées infectes avant de le noyer dans son verre ou de le planter dans sa purée.
Emmanuelle et moi marchons. Nous dînons, pour fêter nos émotions et ma non-tumeur et son non-retour définitif à Hong Kong, au Mori Venice Bar, place de la Bourse. Pendant le dîner, elle me glisse que nous sommes faits pour être ensemble. Moment de grâce. Je pleure. De joie. Nous rentrons en Uber en écoutant TSF Jazz, la nuit est parfaite. Je suis amoureux, je suis heureux, j’écoute George Bonson en tapant ces lignes tandis qu’Emmanuelle, dans ma chambre devenue la nôtre, lit les aventures de Sartre en bande dessinée.


Sur la part d’ombre de Yann Moix

Bernard-Henri Lévy dans un article du Point « Ce que je sais de Yann Moix », revient sur cette part d’ombre

[…] j’ai également été informé, par des amis qui lui voulaient du bien, de l’existence de ces fameuses BD où j’apparaissais sous des traits infâmes et qui étaient l’œuvre, quoi qu’il en dise, non d’un « paumé », ou d’un « petit con », mais d’un antisémite.

Je n’ai jamais voulu rencontrer ces dénonciateurs, trop pressants pour être honnêtes.

Mais j’ai eu des explications musclées avec l’intéressé qui me confirma la réalité de cette part d’ombre ; qui trouva des mots qui me parurent sincères pour dire la honte que, désormais, ces insanités lui inspiraient ; et que je vis, d’abord avec circonspection, puis, petit à petit, avec respect, s’engager dans une âpre, rude et longue aventure intérieure dont l’enjeu devait être de traiter le mal par le bien et de l’arracher, une bonne fois, à ses anciens penchants criminels.

Le 31 août 2019, Yann Moix demande pardon pour ses dessins et textes antisémites, présentant notamment des excuses à Bernard-Henri Lévy. Son mea-culpa suscite des réactions mitigées. Bernard-Henri Lévy lui apporte son soutien le 1er septembre 2019, au nom du repentir : « Un homme qui a, jadis, commis pareilles bassesses peut-il réellement changer ? La réponse est oui. Pour peu – et je sais que c’est son cas – que ce changement soit le fruit d’un authentique travail sur soi, d’un effort de pensée et de connaissance honnête. »
Cette position suscite des remous au sein de la rédaction de La Règle du jeu.

A propos de l’auteur

Yann Moix est un écrivain, journaliste et réalisateur français né le 31 mars 1968 à Nevers. Après des études en école de commerce, à l’université de Reims puis à Sciences Po, il se lance dans le journalisme.

Il obtient le prix Goncourt avec son premier roman "Jubilations vers le ciel" publié en 1996, premier volet de "La Trilogie de l’amour fou". En parallèle, il collabore notamment pour le magazine "Marianne" pendant quatre ans. Yann Moix devient réalisateur en 2001 avec son premier court métrage, "Grand Oral", qui met en scène Julie Depardieu. En 2004, il adapte son roman à succès "Podium" au cinéma, avec Benoît Poelvoorde dans le rôle principal, qui incarne un sosie et fan absolu de Claude François. Cette première comédie lui permet de décrocher cinq nominations aux césars en 2005. En 2007, il s’attaque à son second long métrage qui sortira finalement en 2009, "Cinéman", dans lequel il fait voyager Franck Dubosc dans différents films cultes. Mais le succès n’est pas au rendez-vous, et le film obtient même le Gérard du plus mauvais film. Yann Moix n’abandonne pas l’écriture pour autant, puisqu’il publie par la suite le livre "Cinquante ans dans la peau de Michael Jackson" en 2009, "La Meute" en 2010, et "Naissance" en 2013 pour lequel il obtient le prix Renaudot.

L’Internaute

Quelques liens sur pileface

Sur Yann Moix

L’affaire Yann Moix
Kafka : La Parole (Sollers invité de Yann Moix)
Yann Moix rend hommage à Philippe Sollers
Yann Moix : Témoignage sur Philippe Sollers

Personne n’est allé aussi loin dans la liberté d’être soi que Philippe Sollers dans ces cinquante dernières années.
C’est ce que tous les écrivains, tous les lecteurs doivent reconnaître dans sa puissance de feu.

Yann Moix

Sur Jean-Edern Hallier

Sur la rivalité Philippe Sollers - Jean-Edern Hallier
Au sein du groupe Tel Quel et l’épisode des hôpitaux militaires
Sur leur rivalité amoureuse

*

L’aveu... de Jean-Edern Hallier / JOURNAL D’OUTRE-TOMBE
Cycle Nabe-Sollers, Decouningue

A suivre

"Portrait de Yann Moix en jeune écrivain,visitant son aîné Philippe Labro" (un sommet d’autodérision).
Et plus encore...

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