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Tulle. Une jeunesse de Blaise Pascal

Œuvres : édition du 400ème anniversaire

D 4 août 2023     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Tulle, Corrèze

Une jeunesse de Blaise Pascal avec Marie Christine Barrault à la lecture et Pascal Contet à l’accordéon, texte Marc Pautrel. Elle lit, lui joue de l’accordéon. Elle joue, il la suit avec malice ou profondeur. De sa belle voix, elle guide. De son clavier, lui, chante leur connivence et leur plaisir du partage. Elle parle, lui sous-entend et glisse en musique. il conte en notes. Elle répond en mots. En partenariat avec la Ville de Tulle, l’association La Maison Rohmer, la Cité de l’accordéon, la salle Des lendemains qui chantent – Salle des Lendemains qui Chantent – Entrée libre.

2023-10-07 fin : 2023-10-07.
Avenue Lieutenant Colonel Faro
Tulle 19000 Corrèze Nouvelle-Aquitaine

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Les 400 ans de Blaise Pascal :

Foi et raison, grâce et liberté, les paris d’un génie protéiforme


Blaise Pascal, mathématicien et moraliste, inventeur et ingénieur, polémiste et théologien, mort à 39 ans, a laissé une œuvre aussi vaste que profonde. © Crédit photo : Wikimedia Commons/Clermont Auvergne Métropole, Bibliothèque du patrimoine

Par Christophe Lucet
Publié le 30/07/2023
Mis à jour le 31/07/2023

Quatre siècles après, l’étoile de Blaise Pascal (1623-1662) brille comme jamais au ciel des lettres, des sciences et de la religion. Une nouvelle édition de ses œuvres en montre l’étendue et la profondeur. Entretien avec les universitaires Laurence Plazenet et Pierre Lyraud

Pourquoi est-il nécessaire de rééditer l’œuvre de Pascal ?

Laurence Plazenet L’édition Mesnard de 1964 est excellente mais pas complète, celle de Brunschvicg (1904) non plus. La plus récente, celle de Michel Le Guern (La Pléiade), est bonne mais parfois fautive sur la lecture des manuscrits ; et le choix de travailler par thèmes – science d’un côté, textes spirituels et polémiques de l’autre – fausse la vision de Pascal qui, en vérité, a mené de front ses chantiers : ils sont indissociables.

Pierre Lyraud Pascal est difficile, voire impossible, à éditer.
Les « Pensées » ? C’est une invention éditoriale de ses amis : jamais Pascal n’avait pensé présenter ainsi les brouillons retrouvés à sa mort. Et son écriture est quasi illisible : on se fie à des copies sans être toujours sûr de savoir quelle est la meilleure. Pour « Les Provinciales », qui furent un énorme succès de librairie, nous n’avons même pas de copie manuscrite des 18 lettres mais les plaquettes dont certaines ont eu des rééditions pirates et modifiées.

La présentation que vous faites de l’œuvre change-t-elle le regard sur Pascal ?

L. P. Au XIXe siècle, on pensait qu’il y avait un Pascal scientifique, sain d’esprit, et de l’autre, le Pascal converti, malade et « misanthrope sublime ». En l’éditant dans l’ordre, on tord le cou à cette légende.

P. L. La vision de Pascal n’a cessé d’évoluer. Au XVIIIe, Diderot loue son style tranchant, son talent de polémiste. On admire l’homme de sciences. Pour Voltaire, « Les Provinciales » sont un sommet de la prose française. Mais il dénigre le Pascal qui conjugue raison et religion. Le XIXe siècle persiste à voir en lui un brillant scientifique perdu dans une brume mystique. Les jésuites eux-mêmes jugent impossible de le faire lire tel quel et font des éditions expurgées. Le philosophe spiritualiste Victor Cousin, lui, s’élève contre l’apologie pascalienne du christianisme. Mais dans un rapport de 1842, il encourage à revenir aux manuscrits.

L.P. Leur étude a permis de s’approcher de la vérité de Pascal en son temps. Mais son image reste entachée d’erreur. J’adore le roman « La Salle de bains » où le protagoniste médite sur les « Pensées » dans sa baignoire, mais son auteur Jean-Philippe Toussaint a lu Pascal dans une vieille édition.


Laurence Plazenet, spécialiste de l’œuvre de Blaise Pascal, est professeure de littérature française du XVIIe siècle à l’université de Clermont-Ferrand. C. Hélie/Gallimard

Pierre Lyraud, spécialiste de Pascal, enseigne au département des littératures de langue française de l’université de Montréal (Canada). GRHS

Qu’est-ce qui l’emporte chez lui ? La foi ou la raison ?

L. P. Les deux. Il répond à la question ouverte depuis Copernic et Galilée, à savoir que les nouveaux savoirs contrediraient les données de la foi. Pascal, un maître de la science moderne, montre que croire est raisonnable. C’est son originalité.

P. L. Il réfléchit sur la position de l’homme entre deux infinis. Est-il trop rationnel ou pas assez ? Pascal a toujours voulu se situer au milieu, rejetant aussi bien l’hyper-rationalité que la superstition. Il n’est pas mystique dans la mesure où il ne désavoue jamais la raison : s’élever vers Dieu est aussi un chemin rationnel. Mais jusqu’à un certain point ?


Le masque mortuaire de Blaise Pascal. photo D.R

Cinq choses à savoir sur le célèbre philosophe et mathématicien qui a donné plus d’une sueur froide aux candidats du bac philo. Né le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand, il a inventé (entre autres) le concept d’autobus urbain et la calculette, ancêtre de nos ordinateurs

Pascal fait-il du prosélytisme ?

P. L. Non. Il ne veut pas montrer qui est Dieu mais témoigner de son expérience de croyant. Il ne cherche pas à convertir ses semblables – seul Dieu le peut – mais à les inquiéter, à leur demander si ce qu’ils font est vraiment raisonnable.

L. P. Pascal s’adresse aux esprits forts qu’il fréquente par ses travaux scientifiques. Et il montre à ces « libertins », c’est-à-dire ces gens qui veulent se passer du divin, qu’il est au contraire rationnel d’en faire le pari.

En novembre 1654, a-t-il vécu une « nuit mystique » ?

L. P. Il a vécu un moment de certitude dont il a voulu garder la trace dans le « Mémorial » cousu dans son habit. Car la foi chez Pascal est flux et reflux. Il ne cesse de demander à Dieu la grâce de ne pas l’abandonner. Il s’adresse à ceux qui sont dans le clair-obscur ou dans la nuit. La conversion, pour lui, n’est jamais achevée.

P. L. Sa « nuit de feu » est moins une rupture qu’un aboutissement. Une lettre de sa sœur cadette Jacqueline nous dit qu’un an avant, Blaise a ressenti le « dégoût du monde ». Et le « Mémorial », dont il existe deux versions, n’est pas un jet d’encre hâtif sur le papier mais un texte élaboré, nourri de citations, un poème calligraphié.


Ce tableau représente la maison natale de Blaise Pascal à Clermont-Ferrand. D.R

Le penseur ne parle pas de lui. Est-ce une difficulté pour l’étudier ?

L. P. Non, c’est un bonheur. Il reste une part de mystère et c’est bien comme cela. La discrétion sur la sphère intime est typique du Grand Siècle. Ni Pascal, ni Madame de La Fayette, ni Molière, ne « s’étalent » : ils jugent que ce qui est domestique n’intéresse pas le public.

P. L. Sa vie spirituelle nous est connue par Jacqueline, qui raconte par exemple en 1655 la joie de son frère alors qu’elle ignore tout de la « nuit de feu » qui a précédé. En revanche, « La Vie de Monsieur Pascal » de son autre sœur, Gilberte, est une légende édifiante, qui trie dans sa vie pour le présenter en « bon chrétien ».

Le pape François a publié une « lettre apostolique » pour les 400 ans de Pascal. Est-il en odeur de sainteté ?

L. P. François ne cesse de se référer à Pascal. Cela peut surprendre de la part d’un pape jésuite alors que « Les Provinciales », où Pascal a défendu les jansénistes contre les jésuites dans la fameuse querelle sur la grâce de Dieu et la liberté de l’homme, ont été mises à l’index par l’Église dès 1657. Mais François voit dans Pascal un modèle de la conciliation entre foi et raison. Mais aussi de l’engagement au service des pauvres.

Pascal, l’œuvre. Edition du 150ème anniversaire

Des Œuvres… les plus complètes possibles

De l’édition de Brunschvicg (1904-1914) à celle de La Pléiade, 1998-2000 en passant par celle de Jean Mesnard (1964), l’œuvre de Blaise Pascal a été bien explorée mais les progrès du déchiffrage des manuscrits et de l’interprétation des textes imposaient d’y revenir. Un défi relevé pour les éditions Bouquins et Mollat (Bordeaux) par deux universitaires pascaliens, avec cet ouvrage « L’Œuvre - Pascal » (2048 p., 38 €). Laurence Plazenet enseigne la littérature française du XVIIe siècle à l’université de Clermont-Ferrand, préside la Société des amis de Port Royal et dirige le Centre international Blaise-Pascal ; Pierre Lyraud, professeur adjoint au département des littératures de langue française de l’université de Montréal, a consacré sa thèse à l’auteur des « Pensées » (Figures de la finitude chez Pascal).

Crédit : Sud Ouest

Blaise Pascal sur pileface

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