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Le prix Goncourt va-t-il changer de nom ?

Ph. Sollers a-t-il jamais couru après le prix Goncourt ?

D 17 mars 2023     A par Michaël Nooij - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


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Cher Viktor, ce billet trouverait-il sa place sur pileface ? La question me taraude depuis un moment, l’esprit du temps il me semble l’accepte pour ouvrir un débat
Amitiés
M.N.

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Philippe Sollers a-t-il jamais couru après le prix Goncourt ? S’est-il démené pour le gagner ?

...Mais quelle âme bien-née voudrait recevoir les félicitations de Jules et Edmond Goncourt connus pour leur judéophobie, d’une outrance qui fait passer les pamphlets de Céline pour d’aimables livres d’enfant ? Que ce duo de frères donne son nom au Nobel de la littérature franco-française interroge.

Jetons un pavé dans la mare : le jury du prix Goncourt se rend-il compte qu’il associe cette récompense à une paire de blattes antisémites ? Leur Journal qui en témoigne de bout en bout est un ramassis de ragots et médisances - les frères donnent dans l’ordurier. "Par moments on éprouve la même nausée qu’à la lecture de Bagatelles pour un massacre, la bassesse de l’inspiration culmine dans un antisémitisme pire que celui de Drumont" (Angelo Rinaldi).
Pas étonnant dans ce contexte que "Force Ennemie", le premier lauréat Goncourt de l’histoire (1903), raconte comment le personnage central est mentalement envahi et détruit par un extraterreste de la planète Tkoukra [1] : le lecteur n’est pas dupe et y voit l’influence juive ennemie.

Sollers, en dépit de tous ses défauts, se garde bien d’associer son nom à de tels esprits. Il aime et respecte les Juifs, en épouse une. Leur fils s’appelle David.

Disons-le bien haut pour éviter tout malentendu : les membres actuels du jury Goncourt ne sauraient être soupçonnés d’aucune manière d’antisémitisme - que l’on ne se trompe pas sur le sens de la question qui est celle-ci : "Le jury, pour sauver son prestige, accepterait-il de se distancier de ce nom Goncourt et de changer d’appelation ? L’Académie gagnerait encore en prestige, une tache serait effacée. Qui contesterait ? L’esprit du temps acquiesce. Le prix "Drouot" par exemple sonne tout aussi bien sinon mieux...

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Jules et Edmond Goncourt par Nadar

Nadar les montre en mode dépression : à droite, l’œil inquiétant de Jules, poings serrés, scrute l’appareil-photo tel un big-brother à la cour de Napoléon III quand, fasciné par le bas, une main sur son sexe, Edmond lui regarde de grouillants et bas secrets de cabinets. À les voir si peu engageants que l’on ne s’étonne cependant pas de leur popularité dans le beau monde d’alors - leur fluidité mondaine, leur succès dans les salons en dit long sur les mœurs et pensées de l’élite à l’œuvre.


Philippe Sollers raille l’institutionnel prix Goncourt : “Le prix quoi ?”

Philippe Sollers, coutumier des ondes de la maison de la Radio, manque rarement une occasion de briller. Et invité par Augustin Trapenard à livrer son pronostic sur le prix Goncourt, l’écrivain ne s’est pas privé. « Le prix quoi ? », interroge Sollers...

Le 28/10/2016 à 09:37 par Cécile Mazin

La suite ICI
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[1Tkoukra renvoie au hébreux takhboural, faiblesse, défaut

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1 Messages

  • Albert Gauvin | 18 mars 2023 - 00:06 1

    Il y a quand même un prix Goncourt qui n’a pas été regretté par son auteur c’est celui que Jean-Jacques Schuhl a obtenu pour Ingrid Caven en 2000. Le livre a été publié dans la collection L’infini. Son éditeur, Philippe Sollers, ne semble pas s’en être plaint non plus.
    Est-ce pour tenter à son tour la chance que Sollers a publié L’Etoile des amants exceptionnellement pour la rentrée littéraire 2002 ? Il ne s’est jamais exprimé sur le sujet. Par contre, treize ans plus tard, on pouvait lire dans Libérations, avec un s, pas le quotidien, le Journal que tenait Marcelin Pleynet en 2002 (éditions Marciana, 2015, p. 186) :

    Paris, lundi 28 octobre

    Dans l’affairement
    Le prix Goncourt couronne un livre de Pascal Quignard, Les Ombres errantes, suite d’aphorismes et de fragments de littérature métaphysique. Le prix Renaudot couronne un roman historique par l’auteur de la biographie de Sollers. Qui entendra que Sollers, qui a joué chacun de ces deux prix, vient de se voir implicitement attribuer l’un et l’autre ? Le Goncourt, qui n’aura pas voulu couronner un autre roman que celui de Sollers (mais pas celui de Sollers), couronne un livre de réflexions et de micro-essais. Le Renaudot, marqué par l’arrivée de Le Clézio et son opposition à Sollers, lui rend à sa façon hommage en couronnant son biographe. (À suivre.)

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    Paris, mardi 29 octobre

    Jorge Semprun, membre du jury, confirme ce que j’écrivais ici même, hier, à propos du prix Goncourt. Très énervé, il déclare à la radio et à la télévision : « Ce livre n’est pas novateur. Il n’ouvre ancune voie littéraire. C’est très classique, très convenu et très prolixe. Tout cela est finalement très parisien, même très parisianiste, chic et chiqué. » Dénonçant par là les raisons qui ont entraîné à couronner le livre de Pascal Quignard : ne pas couronner le roman de Sollers. Dans ce cas, en effet, oui, c’est très parisien et même très parisianiste...
    En dernière instance, il n’est bien entendu pas question de prix littéraire... mais de politique, et très sérieusement de politique.