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Ecriture inclusive. Dossier sur un pays qui ne trouve plus ses mots

Au nom des grands principes

D 31 octobre 2017     A par Viktor Kirtov - C 9 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Le mal en question : l’écriture inclusive !

L’Académie française gardienne de notre langue vient de réagir vivement, à l’unanimité de ses membres, le jeudi 26 octobre, mais le mal est déjà là : un premier manuel scolaire de 6e en écriture inclusive vient d’être imprimé par Hatier, une option du logiciel Word de Microsoft permet dès à présent de prendre en compte l’écriture inclusive…

C’est dire que les groupes de pression, virtuoses du hohhying, des réseaux sociaux et de la communication ont déjà sévi avant que nos académiciens peu agiles avec ces formes d’expression n’aient eu le temps de lever le sourcil. Et le journal Le Monde, qui aime flirter avec ses vieux démons (bien stigmatisés par Peggy Sartre dans son entretien dont on trouvera un extrait dans la partie Dossier), ne vole pas vraiment à leur secours avec ce titre ambigu qui ménage la chèvre et le choux : « Ecriture inclusive : non, l’Académie française ne décide pas seule du « bon usage » de la langue », mais un peu plus avant, l’auteur lâche les chiens dans l’article en fustigeant ces académiciens si frileux déjà lors de la féminisation des noms de métiers et titres, et si frileux pour faire entrer des femmes au sein de leur académie… De là, à conclure qu’ils ne sont guère légitimes pour statuer sur cette écriture inclusive, il n’y a qu’un pas, que l’on peut lire entre les lignes.

Au nom des grands principes
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Le « Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes », avec ses recommandations et l’activisme de ses relais d’opinion, est à l’origine de ce remue-ménage.

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Ou comment saper la langue française au cœur de l’identité française …et aussi francophone, par une petite armée de dynamiteurs au nom des grands principes.

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…Par un organisme financé sur fonds publics qui œuvre ainsi à scier la branche sur laquelle nous sommes assis !
…On ferme des mosquées, on dissout des organisations pour propagande séditieuse, il s’agit là aussi d’un acte à caractère séditieux vis-à-vis de la langue française. Tirez en les conclusions que vous voudrez !
Il ne suffit pas de tirer les sonnettes. L’esprit d’ouverture et de tolérance ne doit pas se confondre avec le laxisme. Au nom des grands principes...

De quoi initier un hashtag #EcritureInclusiveAssez si ce n’est déjà fait, quitte à être catalogué « réac » pour dire STOP à cette dérive, ce hobbying gangreneux, délire féministe qui s’est insinué au sein même de l’éducation nationale et d’autres ministères… et dans la société.

L’écriture inclusive est une forme d’élucubration sectaire au nom d’un féminisme qui se caricature en prônant cette usine à gaz qui dénature la langue française, et de nature à perturber son apprentissage par les élèves. Ils ont déjà assez de mal à la maîtriser ! Une écriture « créant une confusion qui confine à l’illisibilité. » dit lucidement l’Académie française.
Le féminisme a bien d’autres combats légitimes à mener (égalité des salaires homme-femme, respect de la femme etc). plutôt que se fourvoyer dans des combats dignes de « Nouvelles Précieuses Ridicules d’aujourd’hui ». Il nous faudrait un Molière contemporain pour les faire entrer dans l’histoire de ce début de XXIe siècle.
Ridicules !

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Ecoutez dans cette vidéo Le Cobeau et le Renard
en écriture inclusive pour être édifié.
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Heureusement, il y a aussi des féministes éclairées comme en témoignent les entretiens ci-dessous avec Peggy Sartre et Abnousse Shalmani.


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9 Messages

  • Viktor Kirtov | 26 novembre 2017 - 15:43 1

    Il est salutaire de lire la chronique (JDD du 26/11) de Denise Bombardier, journaliste et écrivaine québécoise, qui revendique le mot écrivaine, mais reste les pieds sur terre face à la fièvre médiatique linguistique qui a enflammé les médias et les esprits ces dernières semaines. Une communauté francophone en milieu anglophone qui, à travers Denise Bombardier, son franc-parler, son humour et son bon sens, fait tomber la fièvre à sa juste hauteur. A lire absolument !

    AU QUEBEC. Quelques irréductibles ultra-idéologisés ont débarqué dans le décor pour féminiser cette langue machiste qu’est le français. Des trolls s’excitent devant cette tache révo­lutionnaire sur les réseaux sociaux et deux jeunes juristes viennent. de publier une Grammaire non sexiste de la langue française (M Editeur). Ils prônent une féminisation générique en soutenant que cela permettrait aux hommes d’expérimenter la discrimina­tion que les femmes subissent depuis des siècles. Tout en regrettant que cette féminisation n’inclue pas les personnes transgenres, ce qui nécessitera une suite à leur œuvre de salubrité publique.

    Pendant ce temps, une majorité de Québécois francophones estiment que le vrai combat pour l’égalité des sexes passe par des actions autrement plus concrètes. Le pragmatisme anglo-saxon correspond davantage à notre culture.

    Le combat pour l’écriture inclusive est la meilleure façon d’achever le fran­çais. Notre langue est suffisamment accablée par l’anglomanie galopante, en France en particulier, pour qu’on ne tente pas de résister aux tirs des fondamentalistes féministes, cette ex­croissance pathologique du féminisme.

    La langue inclusive souffre de plu­sieurs maux dont le premier et non le moindre, est qu’elle ne peut être parlée sans être ridicule, enlaidie et besogneuse. Comment l’enseigner à des enfants qui peinent à écrire des mots simples ne ressemblant as aux formules géo­métriques de la no­vlangue ? Qui veut lire un texte bourré de mots compor­tant des points milieux tels que les « électeur·rice·s » ou les « intellec­tuel·le·s » ?

    Quelques Québécoises, et je suppose quelques Françaises aussi, souhaitent aller plus loin encore en chan­geant le genre des mots. Le vagin, réservé aux femmes, on en conviendra, devrait se dire « vagine » et le cli­toris « clitorisse ». On n’arrête pas le progrès.

    On ne peut pas créer un genre neutre en français, mais les Québécois ont réglé depuis longtemps le problème. Peu importe ce qu’en pensait l’Aca­démie française, le mot « écrivaine », par exemple, a été adopté en douceur. « Mais le ’vaine’ de l’écrivaine ne vous ennuie pas ?  », m’a demandé un jour un intellectuel germanopratin, foulard de soie au cou. « Pas plus que le "vain" de l’écrivain ne vous agace  », ai-je répondu.

    Ce débat sur l’écriture et l’aca­démisme de la langue est réservé au Québec à de petites chapelles. On dirait, dans notre langue, qu’il n’a rien-pour nous exciter le poil des jambes. Le vrai combat demeure la protection du français face à la langue anglaise. Depuis des décen­nies, l’anglicisation s’est glissée insidieuse­ment dans l’esprit des nouvelles générations. Chez les chanteurs français, en particulier, qui chantent en anglais mais pour un public français puisqu’ils n’arrivent pas à faire carrière aux États-Unis. Céline Dion est la seule francophone à s’être imposée sur la planète entière.

    Chaque génération cherche à s’émanci­per de la précédente. Le féminisme, cause noble et juste, est revendiqué par ceux qui souhaitent créer le buzz, comme disent les réseaux sociaux. Dé­construire le français, le désexer pour parler dru, est la dernière nouveauté. Elle correspond à notre monde d’appa­rences, elle a des relents de vertu et de rectitude politique. Tous ces éléments qui nous donnent bonne conscience révèlent notre Impuissance à résoudre les problèmes graves auxquels nous faisons face.

    En nous déchirant sur le mot plutôt qu’en renversant les inégalités entre hommes et femmes, l’on s’illusionne et se distrait. Une philosopheuse, une rectrice ou une « vagine » sont des hochets pour enfants. Ils maintiennent les femmes dans une fausse autonomie. C’est en occupant les fonctions jadis réservées aux hommes que les femmes se libèrent. Le vocabulaire suivra.


  • A.G. | 24 novembre 2017 - 11:44 2

    VIDEO. Qu’est-ce que l’écriture inclusive ? Pourquoi fait-elle débat ? Qui sont ses défenseurs ? Ses détracteurs ? Regardez l’interview d’Alain Rey, dans le 22h-minuit de France Info, par Julien Benedetto.

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  • A.G. | 23 novembre 2017 - 23:57 3

    INTERVIEW - Au lendemain de l’annonce du premier ministre Édouard Philippe, qui veut proscrire l’écriture inclusive des documents officiels, le père du Petit Robert revient pour Le Figaro sur ce système graphique qu’il juge « inutile ». Il explique pourquoi son emploi est impossible en français et prédit sa mort prochaine.

    Elle aura fait trembler les plus hautes sphères du politique, jusqu’à les obliger à prendre officiellement parti. Mardi, le premier ministre Édouard Philippe a indiqué bannir l’écriture inclusive des documents officiels, invitant ses ministres à faire de même. Une annonce chaudement accueillie par l’académicien Frédéric Vitoux. Le linguiste et cofondateur du Petit Robert, Alain Rey, rejoint cette position. Le lexicographe explique pourquoi la mise en œuvre de l’écriture inclusive est impossible et prédit sa mort prochaine. LIRE ICI.


  • A.G. | 21 novembre 2017 - 18:16 4

    "Il nous faut faire face à la question : pourquoi dit-on ou écrit-on cela comme ça ? La seule réponse juste : parce qu’il en est ainsi. Et non pas parce qu’il devait en être ainsi ! Tous les signes linguistiques sont donc arbitraires et tel est, en français, le statut du genre, catégorie de marques distribuées de façon largement aléatoire et qui n’ont que fort peu à voir avec le sexe." Alain Bentolila, linguiste.

    LIRE : Edouard Philippe décide de bannir l’écriture inclusive des textes officiels.


  • Viktor Kirtov | 19 novembre 2017 - 18:44 5

    Christophe Castaner, élu à main levée Délégué général du parti de La République En Marche. L’information a été annoncée sur TF1, Europe 1 etc… en même temps qu’une autre : l’unique candidat avait rédigé sa profession de foi en écriture inclusive, cette méthode destinée à redonner de la visibilité au féminin au niveau grammatical. Sa profession de foi commence ainsi :

    L’homme politique Castaner n’est pas né avec le macronisme, il a eu une vie avant, au PS, un des seuls à savoir comment on anime un parti et comment on pratique la vieille politique.
    Il n’a pas tout oublié, semble-t-il, les vieilles ficelles pour râtisser large, la démagogie faisant partie, de tout temps, du mode de manipulation des hommes et des femmes. Et de saisir le dernier avatar féministe d’un combat noble, mais ici dévoyé : l’écriture inclusive.

    …Le vers était dans la pomme, celle qu’a donnée Eve à Adam. Longtemps, longtemps après que les hommes eurent établi une hiérarchie masculin-féminin en leur faveur – hiérarchie que nulle génétique avancée n’est venue confirmer, il faut bien en convenir, le vers malin, endormi, s’est réveillé rappelant à l’homme - au mâle - le pacte premier implicite d’Eve : « N’oublie pas de me célébrer ! »

    Et voilà, que signe des temps, pour se faire pardonner, le politique , mâle, se pique de mettre à l’honneur, l’écriture inclusive, pas par un quidam de deuxième rang, non, rien moins que le chef de file du premier parti de France, majoritaire à l’Assemblée nationale…

    …A quand une loi sur l’écriture inclusive ?

    Et les publicistes qui ne veulent jamais être en retard d’une tendance ne devraient pas tarder à monter en ligne !

    Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a-beau juger que ce n’est "pas une bonne idée". "Je trouve que ça ajoute une complexité qui n’est pas nécessaire", précise-t-il, redoutant que cela nuise à une "bonne" cause. Il y voit également "une façon d’abîmer notre langue". Saura-t-il empêcher le général Casta, à la tête de ses troupes, de franchir le Rubicon ?

    oOo


  • Viktor Kirtov | 18 novembre 2017 - 17:03 6

    Bravo AG pour le signalement de l’article de Cécile Guilbert.
    Il honore sa conception du féminisme et sa liberté de penser.


  • A.G. | 18 novembre 2017 - 11:53 7

    Écriture inclusive, une nouvelle servitude volontaire

    par Cécile Guilbert

    Bien que je sois vent debout contre tout ce qui s’oppose à l’accession des femmes aux métiers, emplois, grades et rémunérations auxquels elles peuvent prétendre à égalité de compétences et de mérites avec les hommes, la féminisation de leurs titres me défrise. Outre que le droit de ne pas être perçue et traitée en fonction de mon sexe (définition précise de l’antisexisme) est le seul féminisme dont j’ai envie de me réclamer, je pense comme les fondamentaux de la linguistique que quand bien même y demeureraient des traces de domination masculine, la langue ne recoupe pas l’ordre du monde. Autant dire que je ne consentirai à me faire nommer « auteure » ou « autrice » que quand les poules auront des dents. LIRE L’ARTICLE.


  • Viktor Kirtov | 3 novembre 2017 - 19:58 8

    Il n’y avait alors chez lui aucune préoccupation à caractère féministe
    pour faire tomber les préjugés sexistes, ni défense de genre…

    Philippe Sollers : Une nouvelle écriture (selon Wikipedia)

    En parallèle, délaissant le style classique de son premier roman, Philippe Sollers publie, en 1961, Le Parc (pour lequel il reçoit le prix Médicis), puis L’Intermédiaire en 1963. Ses travaux romanesques suivants témoignent d’une recherche stylistique marquée par l’abandon des structures narratives traditionnelles, l’influence de la culture chinoise et par l’exploration des limites de l’écriture et de l’abstraction. Cela le conduit, dans un premier temps, à écrire des textes structurés de façon rationnelle. Ainsi, Drame (1965) est construit selon une structure de 64 sections, analogue à celle de l’échiquier et du yi jing (ou yi king) [Philippe Sollers, Seuil, 1992, Philippe Forest]. Poursuivant dans cette veine, Nombres (1968) est un texte découpé en 25 cycles successifs de quatre séquences, rappelant la structure d’un carré en perpétuelle rotation [ditto]. Dans un second temps, son écriture évolue vers une tendance à l’éclatement des structures avec Lois (1972), qui explore les rapports du langage, de l’histoire et de l’inconscient[ditto]. Cette œuvre est, en particulier, très marquée par l’influence de Finnegans Wake de James Joyce, dont Philippe Sollers traduit à la même époque des passages avec Stephen Heath.

    Fasciné par la scansion des textes religieux (en particulier de la Bible), il en vient à abandonner toute ponctuation visible pour libérer son expression avec H (1973) et réfère à Ezra Pound qui selon lui est allé au-delà de l’écriture automatique. Dans la foulée, il entame, à partir de 1974, la rédaction continue de Paradis, qui paraît sous la forme d’un feuilleton dans Tel Quel jusqu’en 1982. Ce roman, considéré par beaucoup comme l’œuvre majeure de Philippe Sollers, se présente comme une « machine » capable d’enregistrer et re-transcrire « tout ce qui est dit » à l’heure post-moderne. Paradis 1 est publié en 1981, suivi de Paradis 2 en 1986. En 2000, Philippe Sollers déclare, au cours d’un entretien, que la rédaction de cette œuvre est toujours en cours [La Divine Comédie (avec Benoit Chantre), éd. Desclée de Brouwer, 2000].


  • Léon | 2 novembre 2017 - 16:50 9

    L’ECRITURE INCLUSIVE.SIF

    Ne pas oublier le masculin !