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Sollers est là

par Thelonious

D 22 avril 2024     A par Thelonious - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Avril 2024, séjour à Ars-en-Ré, j’ai emporté avec moi la Deuxième Vie mais aussi l’Eclaircie, que je veux lire, (ré)lire plutôt, magnifique roman avec deux voyageurs du temps (Picasso et Manet) , deux femmes (Anne et Lucie) et un cèdre.
Quant à la Deuxième Vie, c’est du Pur Sollers, encore "plus resserré, encore plus audacieux" :
"Malheur à celui qui n’a pas célébré sa vie de son vivant".

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La tombe de Philippe Sollers,
cimetière d’Ars-en-Ré

Je suis devant la tombe de Sollers et cette inscription : La rose de la raison dans la croix du présent. La tombe est à l’ombre d’un grand cèdre et je pense alors à une formule de son ami Lacan," Ne cédez pas sur votre désir", que je transforme en ne "cèdre" pas sur ton désir.

Le lieu est désert ce jour-là, il fait beau. j’ose y déposer le roman que je lis juste à côté de fleurs, des Iris me semble-t-il ( "Lumineux regard qui prolonge la pensée dans les combats du corps, ultime signe du sacré : "Je pars ;" L’iris marron s’assombrit, presque "outrenoir" (Julia Kristeva dans la postface à la Deuxième Vie).

Le cimetière est bien désert mais je cherche car il est écrit dans son ultime roman cette phrase "Une autre fois, c’est bien lui qui allume une cigarette en plein soleil, au bord de la tombe dont il vient de sortir, pendant qu’une touriste lui demande s’il est le jardinier du cimetière".

A quelques pas du cimetière se trouve l’église d’Ars avec sa flèche bicolore. Le noir et le blanc.

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Clocher d’Ars-en-Ré photo Thelonious

Le soleil noir (derniers mots du roman), le blanc terminal. "Le trois est noir, le huit est blanc". "Vers huit heures, le blanc du réveil".

Je quitte Ré le jour du meurtre d’un menuisier de l’île par un autre habitant. Dans la Deuxième Vie, je lis : "Il est difficile de percevoir la colossale innocence des habitants terrestres. Ils n’ont rien à faire là, ils ne sont que les produits de séries de malentendus entre les hommes et les femmes, et, quels que soient leurs délits, même criminels, un voile d’innocence les enveloppe de la naissance à la mort".
De retour chez moi je découvre la toute nouvelle revue dirigée par Y Haenel, Aventures, dans laquelle un inédit de Frédéric Berthet (édité par Sollers son ami) est proposé : "Kafka, histoire d’un corps". Ce texte fait écho, (ré)sonne avec toute l’oeuvre sollersienne, cette phrase en particulier : "Kafka écrit quelque part qu’il n’a cessé toute sa vie de se promener, d’aller et revenir entre quelque chose qui serait une solitude totale et une vie en commun, qu’il n’a jamais été repérable ni dans l’une ni dans l’autre, qu’il a toujours vécu cette frontière entre la solitude et la vie en commun. Cette frontière prend de toutes les manières la forme d’une feuille de papier [...].

Marc Pautrel dans un recueil d’hommage à Sollers lui a écrit "Le vrai corps est un texte".

Thelonious
Ars-en-Ré, 10-13 avril 2024

SUR PILEFACE  :

La Deuxième Vie

L’Eclaircie

Thelonious sur pileface

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