Sollers dans la correspondance Jean Paulhan-Francis Ponge
[1]
Les Fleurys, jeudi [mi-août 1959]
Cher Jean,
(Pourquoi n’as-tu pas dit un mot, à Philippe Sollers, de ce grand texte qu’il t’a remis, pour la n.r.f. (dédié à moi.[Note]) Figure-toi qu’à peine venait-il de nous déposer aux Fleurys (la veille de la mort de Germaine, - mais nous ne l’avons su qu’après -) il a failli mourir sur la route, sa voiture réduite de moitié. Il doit être maintenant à Bordeaux, choqué (121, cours Gambetta à Talence, Gironde.) Ce n’est pas un garçon (ni un auteur) ordinaire, je t’assure. Grave, enjoué, clos, brillant, profond, il ne faut pas le suivre du coin de l’ ?il ; mais plutôt les yeux fermés, si je puis dire : c’est un soleil de première grandeur, crois-moi, qui se lève (qui s’est déjà levé). Sois chic. Revois cela, je t’en prie).
ton
FRANCIS.
[Note] Il s’agit de Bras de Seine près de Giverny de Philippe Sollers, texte daté de 1959 et portant en exergue une phrase de La Seine de Ponge :
Oui, c’est le flux incessant des idées songeuses, sauvages, non retenues et à vrai dire non pensables ...
Ce texte sur le tableau de Monet paraîtra en 1963 dans L’Intermédiaire (Seuil).
[1] JEAN PAULHAN-FRANCIS PONGE, Correspondance Tome II 1946-1968, Gallimard, 1986 - Edition critique annotée par Claire Boaretto
3 Messages
Louis Claude Paulic est secrétaire de l’association des amis de rimbaud.
L’un dans je.
http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-rene-daumal-inde-en-jeu.html
Existe -il un univers surréaliste à dévisager dans l’oeuvre de Sollers, surtout quand on remarque le choix de l’auteur dans son essai : L’éxperience des limites ?