Sollers dans la correspondance Jean Paulhan-Francis Ponge [1]


Samedi [mai ? 1957]
Mon petit Francis
j’étais tout heureux de te voir hier. Merci de tout (et d’abord de ta visite).
Tortel : tu as sans doute raison. Il y a dans tout ce qu’il écrit on ne sait quoi de plaisant et de moyen qui m’agace un peu. Mais il n’y a pas de doute, c’est honorable. Je puis les montrer à Marcel[Arland], n’est-ce pas ?
Joyaux, c’est excellent. Il n’y a pas à hésiter un instant. Pouvons-nous le donner dans la prochaine nrf ?
L’épigraphe me paraît inutile, d’un esprit un peu facile. Le style d abord t’imite un peu. Peu importe. C’est une grande chose, pas de doute là-dessus [2].
je te rends Florenne. Quelles sont ses « raisons particulières » ? Peu importe [3] . Je t’embrasse
JEAN
[1] JEAN PAULHAN-FRANCIS PONGE, Correspondance Tome II 1946-1968, Gallimard, 1986 - Edition critique annotée par Claire Boaretto
[2] L’épigraphe aux Lieux d’aisance était : « Faites ce qui est en vous. (sainte Thérèse d’Avila). L’Introduction aux lieux d’aisance ne paraîtra finalement qu’en 1960, sans nom d’auteur, dans le n° 2 de Tel Quel (été 1960), avec l’épigraphe. (est maintenant disponible dans le recueil Intermédiaires - note de V.K.)
[3] Il s’agit d’un article d’Yves Florenne paru dans Le Monde du 9 mai 1957 (rubrique « Revue des revues »), sous le titre Portrait du chercheur d’or.