Lundi 19 août
Au Vatican, Socrate est assis sur le trône de Pierre. Il aura suffi de dix secondes à bord du jet pontifical pour confirmer la nouvelle. « Qui suis-je », a dit le pape François en substance, pour juger une personne gay ? Le jet s’est-il écrasé au sol pour autant ? Non. Le dogme de l’infaillibilité pontificale a-il vacillé sur ses bases ? Pas du tout. Considérons même qu’il en sort renforcé. Que croyait-on donc ? Que les Essais de Montaigne ne figuraient pas dans la bibliothèque du Saint-Père ? Que le Serviteur des serviteurs ne pratiquait point la « docte ignorance » ? Que l’héritage gréco-latin de l’humanisme chrétien n’avait plus cours ? Avait-on donc oublié le vénérable principe du « fides quaerens intellectum », de « la foi cherchant par les voies de la réflexion » ? On croit tant de choses… L’édito mobile de Michel Crépu.