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Poussin et l’amour à Lyon, avec Picasso en embuscade

Picasso-Poussin : Bacchanales

D 30 novembre 2022     A par Viktor Kirtov - Benoît Monneret - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


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Exposition Poussin et l’amour et Picasso.

J’ai vu Poussin et Picasso. J’ai oublié mes soucis. Je ne dois pas chercher à retrouver des sensations anciennes devant ces peintres. Il faut un regard neuf à chaque fois. C’est un tourbillon de sensualité les Poussin. Et Picasso est si brutal. Poussin est tout sauf un éjaculateur précoce, il prend son temps, et vous devez retenir votre regard pareillement. Vos yeux veulent sortir de leur orbite et rejoindre les pigments. Il y a cette chanson actuelle qui dit que les gens souhaitent sortir de l’ordinaire avant tout. Rejoindre le cosmos. Chaque grand peintre vous sort un cosmos de son chapeau. Un cosmos tout frais, tout neuf, qui jouit éternellement. Picasso traverse tous les blindages que le vingtième siècle a mis sur sa route. Le crime était partout mais Picasso aussi. Tu tues, je dessine. Des millions de morts, des myriades de tableaux.
Je dois reprendre mon travail. Pas facile . Où suis-je ? Je me fais du souci.
J’y retourne vendredi.

Benoît Monneret

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Nota : Benoît Monneret illustre fréquemment les articles de pileface et est Lyonnais, ce qui lui donne un accès privilégié à cette exposition..
Avec ces quelques mots ajoutés : « Moi qui suis un être de souffrance cette exposition me fait du bien. ». Ce qui est très sobrement dit quand on le connaît un peu. Du pouvoir de l’art pour enluminer nos jours.
Voici donc le programme du jour : amour et Bacchanales pour célébrer la vie.

Poussin et l’amour


ZOOM : cliquer l’image
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Le génie de Nicolas Poussin n’a pas encore livré tous ses secrets. L’artiste est toujours considéré comme le maître de l’école classique française, l’archétype du peintre-philosophe. Qui sait aujourd’hui qu’il s’est également adonné au pur plaisir de peindre, en déployant une iconographie des plus licencieuses, et que certains de ses tableaux ont été jugés si érotiques qu’ils ont été mutilés, découpés, voire détruits, dès le XVIIe siècle ?

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C’est grâce au thème de l’Amour, -qui a rarement été aussi central dans l’œuvre d’un artiste-, que l’exposition fera découvrir un Poussin inconnu, séducteur et séduisant, qui s’est fait remarquer par l’hédonisme titianesque de ses premiers tableaux romains, où les modalités de la domination de l’Amour sur les hommes comme sur les dieux sont déclinées et mises en scène à travers les mythes de l’antiquité gréco-romaine. L’Amour a constitué un sujet et une inspiration constante pour l’artiste, jusqu’aux derniers chefs-d’œuvre, méditations picturales sur les ressorts de la puissance inflexible de l’Amour, aussi bien créatrice que destructrice. Bien loin de l’image austère du peintre-philosophe, qui s’est imposée pour le grand public, il faut aujourd’hui montrer un Poussin sensuel, voire érotique, mais aussi peintre-poète proposant une méditation profonde sur la puissance universelle et tragique de l’amour.

En organisant une exposition consacrée à « Poussin et l’amour », le musée des Beaux-Arts de Lyon entend mettre à l’honneur l’acquisition de La Mort de Chioné de Nicolas Poussin réalisée en 2016, comme il le fit en 2008 en organisant une exposition faisant écho à l’acquisition, en 2007, de La Fuite en Égypte du même artiste. Le peintre séjourna à de nombreuses reprises à Lyon et il fut lié à la ville par un important réseau de relations amicales et commerciales qu’il y développa. C’est ainsi que La Mort de Chioné a été peinte pour le soyeux lyonnais Silvio I Reynon lors d’un séjour à Lyon de Poussin, vers 1622.

Une quarantaine de peintures et de dessins de Poussin figureront dans l’exposition qui s’articulera en cinq sections. Deux dossiers associeront plus spécifiquement un tableau avec un groupe de dessins, un premier autour de La Mort de Chioné du musée de Lyon et un second autour d’Apollon amoureux de Daphné du musée du Louvre.

Avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre.
L’exposition bénéficie du soutien du Club du musée Saint-Pierre, mécène principal de l’exposition, grâce auquel le tableau de Nicolas Poussin, La Mort de Chioné, est entré dans les collections du musée.

Picasso / Poussin / Bacchanales


Le triomphe de Pan de Picasso. Zoom : cliquer l’image.
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Ne manquez pas de découvrir le catalogue ICI

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Pensée dans la continuité de l’exposition Poussin et l’amour, une exposition-dossier propose d’interroger la place de l’héritage de Poussin dans la construction de l’imaginaire érotique inspiré de l’antique chez Picasso.

Entre le 19 et le 25 août 1944, Picasso exécute une esquisse et une gouache d’après le Triomphe de Pan (1636) de Nicolas Poussin. Le Triomphe de Pan de Picasso de 1944 s’inscrit dans un corpus particulièrement riche de créations sur le thème du plaisir et des excès de la fête dionysiaque.
D’après Nicolas Poussin, Triomphe de Pan, 1636 Huile sur toile, 160 × 178 cm (avec cadre) Musée du Louvre. Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux (détail)
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Une exposition organisée dans le cadre de la "Célébration Picasso 1973-2023 : 50 exposition et évènements pour célébrer Picasso", en collaboration avec le Musée national Picasso – Paris.


Pablo Picasso. Silène en compagnie dansante, Cannes, 6 juillet 1933, encre et gouache sur papier 34x45 cm. Berlin, Staatliche Museum zu Berlin. Nationalgalerie, Museum Bergggruen, NC, MB 49/2000
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En 1901 Picasso avait déjà reconnu l’autorité de son lointain prédécesseur : dans son autoportrait Yo Picasso il adopte la pose de l’autoportrait de Poussin vu au Louvre. Toujours à Paris, trente-cinq ans plus tard, Picasso investit l’atelier du 7, rue des Grands-Augustins ; lieu où, croyait-on alors, Balzac avait situé le cadre de son Chef-d’œuvre inconnu, roman dont un des personnages principaux n’est autre que le jeune Poussin. C’est ici surtout qu’en maître de la composition il a le plus étudié la manière dont Poussin a formalisé dans l’espace de la toile le thème bacchique. Cela pour un effet toujours plus chaotique et débridé. Il lui était inutile de savoir que Richelieu avait fait installer les bacchanales de Poussin entre la chambre de Louis XIII et celle de la reine afin d’inciter le couple à concevoir une descendance. La manière très performative dont le Normand, à travers cette commande, a fait ressentir la frénésie amoureuse, suffisait à l’Espagnol. Désir charnel L’exposition explique également bien pourquoi Le Triomphe de Pan a été particulièrement étudié durant les semaines de la Libération. L’effervescence parisienne, la valse compliquée dansée avec Françoise Gilot et Marie-Thérèse Walter : le sujet s’imposait d’évidence. Par la suite, minotaures, faunes, satyres et nymphes reviendront sous la main dès que les sens s’échaufferont plus que d’habitude. À Antibes durant l’été 1946 par exemple. Ou, plus tard, interprétés en céramique dans l’atelier Madoura à Vallauris aux côtés de Jacqueline Roque.

Déjà, les créatures mythologiques symboles du désir charnel avaient afflué avant-guerre, en particulier dans les gravures de La Suite Vollard. Présentée en 1968, La Suite 347 réalisée à Mougins dans l’ultime atelier affirme la persistante de la thématique bacchique, de l’intérêt pour les solutions de Poussin et d’une libido bouillonnante, jusqu’à la fin.

Eric Biétry-Rivierre
Le Figaro, 27/11/2022

Poussin en peintre sensuel se dévoile au Musée des Beaux-Arts de Lyon

Margaux Bonfils - franceinfo Culture
France Télévisions Rédaction Culture
_ le 27/11/2022

L’établissement culturel lyonnais explore une facette méconnue du peintre Nicolas Poussin : l’amour. Corps érotiques, toiles charnelles, cette source d’inspiration guidera son trait jusqu’à la fin de sa vie, n’en déplaise aux mœurs de l’époque.

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"La Mort de Chioné" de Nicolas Poussin, point de départ d’une longue série de toiles liant érotisme et mythologie. (France 3 Rhône-Alpes)
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Un corps de femme nue, la langue transpercée par une flèche mortelle tirée par la déesse Diane... Un châtiment pour avoir osé se vanter d’être plus belle que les Dieux. Cette toile, c’est La Mort de Chioné de Nicolas Poussin, directement inspirée par Les Métamorphoses d’Ovide. Le tableau peint pour le "soyeux" Silvio I Reynon vers 1622, lors d’un séjour à Lyon et le point central de la nouvelle exposition du Musée des Beaux-Arts de la ville.


France 3 Rhône-Alpes S. Goldstein / V. Benais / L. Maigrot
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À travers l’exposition intitulée Poussin et l’amour, l’établissement culturel explore la relation entre le peintre et l’érotisme à travers son art. "C’est un fil que l’on tire à partir de ce tableau de jeunesse ; il nous a permis de montrer que c’est un artiste de la sensualité", explique Sylvie Ramond, directrice du Musée des Beaux-Arts de Lyon. Le peintre arrive à Rome en 1624, sans mécène. Il multiplie les œuvres licencieuses pour pouvoir vivre. "Il n’a pas de protecteur et doit produire des toiles pour des marchands. Il produit quasiment en série ces tableaux réprimés par la morale mais qui trouvaient acheteur", explique Ludmila Virassamynaïken, commissaire de l’exposition.
Toiles vandalisées
Poussin s’inspire des textes antiques et des gravures érotiques italiennes du 16e siècle. Son art est jugé immoral, à l’image de Vénus épiée par deux satyres. Sur cette toile, le corps nu de Vénus endormie est révélé par des satyres soulevant le drap qui le recouvre. Le visiteur devient lui-même complice de cet acte de voyeurisme.

Des toiles jugées tant irrévérencieuses que plusieurs sont vandalisées, découpées, déchirées par des détracteurs. Certaines d’entre elles laissent deviner des repeints de pudeur pour correspondre davantage aux mœurs de l’époque. Au total, une quarantaine d’ œuvres sont exposées retraçant la vie de l’artiste et l’évolution de son style. De ses premières toiles érotiques, aux derniers chefs-d’œuvre réalisés au crépuscule de sa vie, liant tragédie et puissance de l’amour.

Poussin et l’amour / Picasso Bacchanales, Musée des Beaux-Arts de Lyon, jusqu’au 5 mars 2023

FranceTVinfo

Nicolas Poussin, Vénus surprise par les Satyres


Nicolas Poussin, Polyphème découvrant Acis et Galatée
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Concomitamment à la parution de cet article, ce dessin de Nicolas Poussin, dans le courrier pileface, envoyé par Benoît Monneret (benoit.monneret@gmail.com), un de ses admirateurs, sensible au talent de dessinateur derrière le peintre.

Et aussi, dans le même courrier cette peinture :


Nicolas Poussin, Vénus (ou Nymphe) surprise par les Satyres, vers 1627 (détail)
Musée de Zurich. Une variante est à la National Gallery de Londres.
Cliquez l’image pour ZOOMER sur une vue intégrale



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Comment travaillait Nicolas Poussin ?

Lorsqu’il prépare un projet de tableau, Poussin commence par mettre en place des dessins successifs griffonnés à l’encre et au lavis la composition d’ensemble, les lumières et les valeurs.
Pour les tableaux les plus complexes, il confectionne une "boîte optique", maquette à l’intérieur de laquelle il dispose les personnages et les architectures modelées en cire, et étudie, par un dispositif de trous, le jeu lumineux et la place de chaque élément.
Une fois la composition clairement décidée, Poussin prépare son support en apposant une sous-couche, brune souvent, blanche parfois. Ensuite, il réalise directement le motif en peinture sans dessin préparatoire sur la toile.

Crédit : www.mba-lyon.fr

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