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2019 : Géopolitique spatiale La Chine relance la course à la Lune. Bousculade au portillon / 2022 : Retour vers la Lune de la NASA

D 29 août 2022     A par Viktor Kirtov - C 6 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Paris (GMT+1)

Pékin (GMT+8)

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Alors que la NASA a programmé son retour sur la Lune, le lancement prévu ce jour lundi 29 août 2022, de la mégafusée Artemis-1 a dû être annulé au dernier moment, en raison d’un problème technique Et nous republions ci-dessous notre article de 2019 qui replace ces lancements dans leur contexte de compétition avec la Chine pour la maîtrise de l’espace.

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LA SUITTE ICI

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Lever de Terre sur la Lune
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Cette photo a aujourd’hui un peu plus de cinquante ans. Elle a été prise par l’astronaute Bill Anders le 24 décembre 1968, alors que la capsule Apollo 8 faisait le tour de la Lune pour la quatrième fois.
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Nous sommes entrés dans l’ère de Chang’e, la déesse chinoise de la Lune
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The Diplomat (Sydney)

VOIR AUSSI

L’alunissage du rover chinois sur la face cachée de la Lune en janvier dernier marque définitivement la fin de la domination américaine dans la conquête spatiale, analyse cette chercheuse indienne spécialiste des politiques des grandes puissances.

Lorsque le 3 janvier 2019 la sonde chinoise Chang’e 4 s’est posée dans le bassin Aitken du pôle Sud de la Lune [sur sa face cachée, une première], l’histoire de l’exploration spatiale a changé à jamais (sic).

Pendant près d’un demi-siècle, depuis le 21 juillet 1969 exactement, nous avions vécu dans l’ère d’Apollo, le programme [américain] qui a permis à l’homme de faire ses premiers pas sur la Lune. Lorsque l’aube s’est levée le 3 janvier, nous sommes entrés dans l’ère de Chang’e, tournée vers l’installation durable de l’homme sur notre satellite naturel.

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Dessin de benoit.monneret @gmail.com
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À l’instar des missions Apollo de la Nasa qui avaient reçu le nom d’un dieu grec, le programme chinois d’exploration lunaire [connu sous l’acronyme Clep, pour Chinese Lunar Exploration Program] porte celui d’un personnage de la mythologie chinoise : Chang’e, la déesse de la Lune. Mais à la différence du programme Apollo, l’objectif du Clep n’est pas de laisser “des drapeaux et des empreintes de pas”. Le Clep veut rejoindre la déesse Chang’e, qui a fait de la Lune sa demeure, et y établir une présence humaine permanente d’ici à 2036.


Chang’e s’envole dans la Lune sous les yeux de son mari Houyi
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L’objectif est d’exploiter ses ressources minières comme le titane, l’uranium et le minerai de fer, ainsi que sa glace d’eau pour fabriquer sur place des fusées et du carburant. Avoir des unités de fabrication dans l’espace est capital pour la Chine si elle veut mener à bien ses projets d’exploitation de l’espace, comme l’extraction des minerais des astéroïdes et la construction d’une centrale solaire en orbite géosynchrone [qui se déplace dans le même sens que la Terre et à la même vitesse] d’ici à 2050.

La dernière mission du Clep, Chang’e4, a permis de découvrir des fragments du manteau lunaire. Le spectromètre imageur qui fonctionne dans le domaine du visible et en proche infrarouge (VNIS pour l’acronyme anglais) embarqué sur le rover montre que ces roches contiennent un orthopyroxène à faible teneur en calcium et de l’olivine. Les analyses permettront d’en savoir davantage sur la composition minéralogique de l’intérieur de l’astre ainsi que sur son origine et son évolution. Il est important d’étudier la géologie de la face cachée car elle diffère de celle de la face visible, d’où les missions Apollo ont rapporté leurs échantillons. Ces informations pourront être utilisées pour préparer l’établissement d’une présence humaine à long terme.

La Chine a prévu de lancer la mission Chang’e5 avant la fin de l’année, sur la face visible cette fois, pour recueillir des échantillons et les rapporter sur Terre. Le 24 avril, à l’occasion de la Journée de l’espace en Chine, le directeur de l’Administration spatiale nationale chinoise (CNSA), Zhang Kejian, a annoncé que son pays comptait installer une station de recherche sur la Lune d’ici à 2030 et envoyer deux robots explorer ses pôles pour chercher de la glace et d’autres ressources.

Exploiter les richesses minières de la Lune est également devenu une priorité pour les États-Unis. Le laboratoire Swamp Works de la Nasa, en Floride, est en train de développer des robots capables de creuser et d’analyser la composition du sol lunaire. Le nouveau programme de l’agence spatiale américaine, baptisé Artemis (du nom d’une déesse grecque sœur jumelle d’Apollon) vise l’installation d’une base autour de2028.

Jeff Bezos, PDG d’Amazon et fondateur de la société Blue Origin, a présenté le 9mai la maquette de son alunisseur robotique Blue Moon, qu’il veut proposer à son pays pour atteindre l’objectif fixé par [le vice-président américain] Mike Pence de renvoyer des Américains sur la Lune d’ici à cinq ans. “Nous pouvons aider à tenir ce délai, mais seulement parce que nous avons commencé il y a trois ans, a-t-il déclaré. Il est temps de retourner sur la Lune, mais cette fois pour y rester.”

Blue Origin travaille actuellement sur plusieurs projets : une fusée grand format, New Glenn, qui devrait effectuer son premier vol en 2021, un lanceur [réutilisable] plus petit appelé New Shepard et des moteurs qui fonctionnent à l’hydrogène liquide. Jeff Bezos caresse l’idée de délocaliser un jour toute l’industrie lourde de la Terre dansl’espace.

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Produire du carburant, aller encore plus loin

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Le discours qu’il a prononcé le 9 mai présentait beaucoup de points communs avec les ambitions chinoises. L’homme d’affaires a notamment insisté sur la nécessité d’une vision à long terme dans cette entreprise. Bezos et la Chine semblent poussés par des motivations similaires. La Chine estime peu raisonnable de dépendre des ressources non renouvelables de la Terre pour soutenir son économie, et lorgne donc sur les immenses ressources de l’espace.

Bezos est pour sa part intimement persuadé que l’humanité a un avenir spatial et doit développer la capacité de vivre dans l’espace parce que les ressources de la Terre sont limitées. Il veut utiliser son Blue Moon pour commencer à extraire les richesses naturelles de la Lune, notamment l’eau qui y existe sous forme de glace. “Nous pourrons séparer l’hydrogène de l’eau de la Lune pour produire du carburant qui ravitaillera les engins in situ”, a-t-il déclaré.

“La Lune pourrait être un fabuleux fournisseur d’énergie et de ressources pour les êtres humains, affirmait déjà, il y a dix-sept ans, le responsable du programme chinois d’exploration lunaire, Ouyang Ziyuan. Elle représente un enjeu crucial pour le développement durable des habitants de la Terre. Le premier qui la conquerra sera le premier bénéficiaire.” Cinq ans plus tard, en 2007, la mission Chang’e1 était lancée.

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La ruée vers la Lune. Bousculade au portillon
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D’autres pays et acteurs privés se ruent également aujourd’hui sur notre satellite naturel et ses trésors. La fusée indienne Chandrayaan2 devrait décoller entre le 5 et le 16 juillet 2019 [le lancement prévu le 15 juillet a été annulé à la dernière minute. Il est reporté en septembre] pour se poser autour du 6 septembre 2019 près du pôle Sud. Selon l’agence spatiale indienne (Indian Space Research Organisation, Isro), “les sondes recueilleront des informations sur la topographie de la Lune, sa composition minéralogique et chimique, son exosphère [la couche la plus externe de son atmosphère] et les signatures d’hydroxyle [un atome d’hydrogène associé à un atome d’oxygène] et de glace d’eau”.

En novembre 2018, l’agence spatiale russe, Roscosmos, a annoncé la création d’une base lunaire d’ici à 2040. Le président de l’Académie des sciences, Alexandre Sergueïev, a souligné l’importance cruciale de la Lune et surtout des ressources de ses pôles. “L’exploration de la Lune est désormais la priorité de notre programme spatial, a-t-il assuré.

Beaucoup de propositions ont été émises pour la mener à bien. Ces projets peuvent réunir la société civile et la communauté scientifique, et révolutionneront peut-être la science. La Lune représente un enjeu majeur.”

Aussi bien la Russie que la Chine voient le développement de leur capacité à installer une présence sur notre satellite sous l’angle de l’intérêt national.
Le Japon et la Corée du Sud visent également la Lune. L’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (Jaxa) prévoit de poser d’ici à 2020 près de l’un des pôles un petit alunisseur baptisé Slim (Smart Lander for Investigating Moon) [littéralement, “Explorateur intelligent pour explorer la Lune”] ainsi qu’un rover pour faire de la prospection. L’Institut sud-coréen de recherche aérospatiale (Kari) est en train de mettre au point son propre orbiteur lunaire. S’il y parvient, le pays se hissera au rang d’importante puissance spatiale. L’Agence spatiale européenne (ESA) ambitionne pour sa part de construire un “village lunaire”, une base permanente ouverte à tous les pays partenaires du projet où des activités scientifiques, technologiques, minières et même touristiques pourront être implantées.

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Un touriste dans l’espace en 2023

En attendant, le milliardaire japonais Yusaku Maezawa a acheté toutes les places à bord de la future fusée de l’entreprise SpaceX à destination de la Lune, la Big Falcon Rocket (BFR), pour mener un projet artistique baptisé “Dear Moon”. Le décollage est prévu en 2023. Le fondateur de SpaceX, Elon Musk, ne cache pas ses ambitions : il veut construire une base sur Mars d’ici à 2028, suivie à l’horizon 2030 d’une ville capable d’accueillir jusqu’à 1million de personnes.

Il y a quelques mois, la première mission d’alunissage financée par des fonds privés, Berechit, de la start-up israélienne Space IL, a échoué à cause d’une panne survenue dans les dernières minutes du vol. Mais un Berechit2 a déjà été annoncé, et il bénéficiera d’un financement de 5,6millions de dollars [5millions d’euros] de l’Agence spatiale israélienne (ISA).

L’atterrissage de Chang’e4 sur la face cachée de la Lune a accéléré la course pour atteindre les pôles du satellite naturel de la Terre. Il y a cependant une nette différence entre les ambitions chinoises et celles des autres nations. Alors que les États-Unis, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud veulent se poser aux pôles pour développer des activités scientifiques et d’exploration, la Chine est le seul pays à avoir élaboré un programme à plus long terme. C’est également le seul à avoir investi des sommes très importantes (30 millions de dollars) dans le développement de nouvelles technologies spatiales.

Aucune autre nation n’a encore annoncé des plans d’une envergure aussi grande que ceux de la Chine. Parmi eux figurent le maintien d’une présence humaine permanente sur la Lune, la construction d’une centrale solaire dans l’espace pour alimenter les futures bases qui y seront implantées, l’exploitation des ressources minières de l’espace, le lancement d’une station spatiale solaire en orbite géosynchrone et l’accélération de la modernisation des institutions spatiales militaires. Si des acteurs privés comme Bezos et Musk ne se cachent pas de nourrir des desseins similaires, le gouvernement américain n’a fait part d’aucun projet aussi ambitieux.

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L’espace, un territoire à part entière

Dans l’ensemble, les spécialistes de l’espace américains refusent de reconnaître les réussites de la Chine et d’admettre que la conception de l’espace a changé : l’étalement de technologies pour impressionner les habitants de la Terre (comme sous l’ère Apollo) et le développement d’armement spatial ont laissé la place à une vision de l’espace comme un territoire à part entière, avec des ressources pouvant être exploitées (l’ère Chang’e).

Les objectifs spatiaux de la Chine pour les trente prochaines années, portés par “le rêve chinois” du président Xi Jinping et inclus dans sa stratégie d’intégration civilo-militaire (ICM), donnent incontestablement à Pékin la position de numéro un en matière d’exploitation et d’industrialisation de l’espace. Avec Chang’e4 déjà sur place et une autre mission d’exploration prévue à la fin de l’année, la Chine est la seule nation à avoir démontré sa capacité à se rendre sur la face cachée de la Lune. Seul l’avenir dira si d’autres pays parviendront à en faire de même et à établir une présence humaine durable et autonome sur notre satellite naturel.

Namrata Goswami

Courrier international

29/05/2019.


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Des précurseurs
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Jules Verne : De la Terre à la Lune

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« De la Terre à la Lune », c’est la folle aventure de trois hommes projetés, à la suite d’un pari d’artilleurs, dans un gigantesque obus transformé en wagon-lit en direction de la Lune. Mais c’est sans compter les météorites, l’attraction terrestre et les mystères de la mathématique spatiale... « Vous savez quels progrès la balistique a fait depuis quelques années (..). Et bien, partant de ce principe, je me suis demandé s’il ne serait pas possible d’envoyer un boulet dans la lune... » Cette proposition du président Barbicane aux membres du Gun-Club de Baltimore recueille l’unanimité. Après une année de préparatifs fébriles, nous assistons au départ de l’obus... Un roman d’anticipation qui est l’un des multiples chefs d’œuvres de Jules Verne

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Antoine de Saint Exupéry Le Petit Prince


Le Petit Prince a rejoint sa maison, l’astéroïde B 612.
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Il pense souvent au jeune garçon mélancolique.
- Les grandes personnes sont très bizarres ou très sérieuses. On se serait pourtant bien amusé dans les étoiles, si longtemps heureux, qu’ il n’aurait même pas vu qu’on devenait vieux.

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Hergé , Objectif Lune et On a marché sur la Lune


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Après Objectif Lune, Objectif Mars, c’es UCI

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6 Messages

  • Viktor Kirtov | 29 août 2022 - 18:24 1

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    Lundi 29 août 2022

    Par Viviane Le Guen, France Bleu

    La mégafusée Artemis-1 devait s’envoler ce lundi en début d’après-midi de Floride, direction la Lune. Mais le vol a été annulé à cause d’un problème sur un des moteurs, selon la NASA.

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    La nouvelle fusée de la Nasa, baptisée SLS, devait décoller en début d’après-midi, en direction de la Lune. © Maxppp - CRISTOBAL HERRERA-ULASHKEVICH
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    Le décollage de la nouvelle méga-fusée de la Nasa vers la Lune prévu ce lundi en début d’après-midi a été annulé en raison d’un problème technique sur l’un des moteurs principaux de l’engin, a indiqué la Nasa dans son direct vidéo, reportant de facto d’au minimum quelques jours ce lancement, qui doit marquer le début du grand programme spatial américain de retour sur la Lune, Artémis. Une autre tentative de lancement pourrait avoir lieu ce vendredi 2 septembre, puis le 5 septembre, si les équipes de la Nasa parviennent à trouver une solution.

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    Problème sur un moteur

    Le décollage d’Artémis 1 était initialement prévu à 08h33 (14h33 heure de Paris) depuis l’aire de lancement 39B du centre spatial Kennedy, en Floride. Mais dès cette nuit, il a fallu retarder le remplissage des réservoirs de la fusée la plus puissante du monde, haute de 98 mètres, à cause d’un risque de foudre trop élevé. Puis une fuite a été détectée lors du remplissage de l’étage principal avec l’hydrogène, avant qu’une solution ne soit trouvée et que le flot reprenne.

    Enfin, vers 07h00 du matin heure locale, un nouveau problème a été détecté : un des quatre moteurs RS-25, sous l’étage principal de la fusée, n’est pas parvenu à atteindre la température basse souhaitée, condition nécessaire pour pouvoir l’allumer. Le compte à rebours a donc été stoppé.

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    "Rêves et espoirs"

    Entre 100.000 et 200.000 personnes étaient attendues pour assister au spectacle, dont la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris. Cinquante ans après le dernier vol d’Apollo, la mission Artémis 1 doit en effet marquer le lancement du programme américain de retour sur la Lune, qui doit permettre à l’humanité d’ensuite atteindre Mars, à bord du même vaisseau. Construite en collaboration avec l’Agence spatiale européenne notamment, cette mission inhabitée vise à vérifier que le véhicule - la capsule Orion - est sûr pour de futurs astronautes, dont la première femme et la première personne de couleur qui marcheront sur la surface lunaire.

    Deux minutes après le décollage, les propulseurs d’appoint retomberont dans l’Atlantique. Après huit minutes, l’étage principal se détachera à son tour. Puis, au bout d’environ 1h30, une dernière poussée de l’étage supérieur mettra la capsule sur le chemin de la Lune, qu’elle atteindra après plusieurs jours. L’objectif principal de la mission est de tester le bouclier thermique de la capsule, qui reviendra dans l’atmosphère terrestre à près de 40.000 km/h, et une température moitié aussi chaude que la surface du Soleil.

    Au lieu d’astronautes, des mannequins ont pris place à bord, équipés de capteurs enregistrant vibrations et taux de radiations. Des microsatellites seront également déployés pour aller étudier la Lune, ou encore un astéroïde. La capsule s’aventurera jusqu’à 64.000 km derrière la Lune, soit plus loin que tout autre vaisseau habitable jusqu’ici. Un échec complet de la mission serait dévastateur pour une fusée au budget faramineux (4,1 milliards par lancement, selon un audit public) et en retard de plusieurs années (commandée en 2010 par le Congrès américain pour une date initiale de décollage en 2017).

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    Des astronautes sur la Lune en 2025

    Après cette première mission, Artémis 2 emportera en 2024 des astronautes jusqu’à la Lune, sans y atterrir. Un honneur réservé à l’équipage d’Artémis 3, en 2025 au plus tôt. La Nasa souhaite ensuite lancer environ une mission par an. Le but : établir une présence humaine durable sur la Lune, avec la construction d’une station spatiale en orbite autour d’elle (Gateway), et d’une base à la surface.

    Là, l’humanité doit apprendre à vivre dans l’espace lointain et développer toutes les technologies nécessaires à un aller-retour vers Mars. Un voyage de plusieurs années qui pourrait avoir lieu "à la fin de la décennie 2030", selon Bill Nelson. Mais avant cela, se rendre sur la Lune est aussi stratégique, face aux ambitions de nations concurrentes, notamment la Chine.

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  • Viktor Kirtov | 23 juillet 2020 - 16:36 2

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    © AFP La fusée Longue Marche 5 porte bien son nom : elle devra parcourir au moins 55 millions de kilomètres !
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    Ouest France avec AFP.21/07/2020

    La Chine a lancé ce jeudi 23 juillet sa fusée Longue Marche 5 avec à son bord une sonde qui va parcourir un long voyage jusqu’à Mars. Au moins 55 millions de kilomètres en pleine rivalité diplomatique et technologique avec les États-Unis.

    La Chine est ambitieuse. Elle espère faire lors de cette première tentative indépendante vers la planète Mars presque tout ce que les États-Unis ont réalisé en plusieurs missions martiennes depuis les années 1960.

    L’engin a été propulsé par une fusée Longue-Marche 5 qui a décollé dans un épais nuage de fumée du centre de lancement de Wenchang, sur l’île tropicale de Hainan (sud).

    La sonde n’arrivera pas avant 2021. Elle devra d’abord effectuer en quelque sept mois le long trajet Terre-Mars. La distance varie mais est au minimum de 55 millions de kilomètres — soit 1.400 fois le tour du monde.

    C’est-à-dire placer une sonde en orbite, poser un atterrisseur sur Mars, puis en faire sortir un petit robot téléguidé afin qu’il mène des analyses à la surface.

    En cas de réussite, le lancement donnerait un regain de prestige à Pékin face à Washington, qui vient d’ordonner la fermeture du consulat de Chine à Houston, dernier avatar de l’intense rivalité entre les deux géants du Pacifique.

    C’est manifestement un événement marquant pour la Chine. C’est la première fois qu’elle s’aventure au loin dans le système solaire, indique Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique, aux États-Unis.

    Si elle réussit, ce serait la première fois dans l’histoire qu’un atterrisseur et qu’un robot téléguidé non-américains fonctionnent sur Mars, souligne Chen Lan, analyste pour le site GoTaikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois.

    La mission a été nommée Tianwen-1 (Questions au ciel-1) en hommage à un poème de la Chine ancienne qui traite d’astronomie.

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    « Fierté nationale »

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    Le robot pèse plus de 200 kilos, il est équipé de quatre panneaux solaires et de six roues, et sera opérationnel durant trois mois.

    Parmi ses missions : conduire des analyses du sol, de l’atmosphère, prendre des photos, ou encore contribuer à la cartographie de la planète rouge.

    La Chine a déjà une expérience en la matière, puisqu’elle a fait rouler deux petits robots sur la Lune, avec les Lapins de jade 1 et 2 — déposés respectivement en 2013 et 2019.

    Ces rovers constituaient un bon entraînement car les terrains lunaire et martien sont globalement similaires, selon Jonathan McDowell.

    Mais la distance Terre-Mars est 140 fois plus importante que le trajet Terre-Lune. Conséquence : une plus grande lenteur des télécommunications et un voyage plus long durant lequel des défaillances peuvent survenir, souligne-t-il.

    Le pays asiatique n’est pas le seul à profiter de l’actuelle distance réduite Terre-Mars pour propulser une sonde vers la planète rouge : les Emirats arabes unis ont lancé la leur lundi et les États-Unis doivent faire de même le 30 juillet.

    Une concurrence Chine-USA qui évoque la course à l’espace entre l’URSS et les États-Unis à l’époque de la Guerre froide.

    Les buts de la Chine avec cette mission ? Les mêmes que celles de nombreuses nations spatiales, déclare à l’AFP Carter Palmer, spécialiste de l’espace au cabinet américain Forecast International. L’exploration spatiale est une source de fierté nationale. L’ambition est également d’améliorer les connaissances de l’humanité vis-à-vis de Mars.

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    Sans les Russes

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    La Chine investit des milliards d’euros dans son programme spatial, afin de rattraper l’Europe, la Russie et les États-Unis. Elle a envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003.

    La Chine lance également des satellites pour elle-même ou pour le compte d’autres pays. Elle vient d’achever en juin la constellation de son système de navigation Beidou — rival du GPS américain.

    Le géant asiatique prévoit par ailleurs d’assembler une grande station spatiale d’ici 2022. Et il espère envoyer des hommes sur la Lune d’ici une dizaine d’années.

    La Chine avait déjà essayé d’expédier une sonde vers Mars en 2011 lors d’une mission commune avec la Russie. Mais la tentative avait capoté et Pékin avait ensuite décidé de poursuivre l’aventure seule.

    La chance sera-t-elle au rendez-vous cette fois-ci ? C’est très ambitieux pour un premier essai . À tel point que je serai surpris si la mission est une réussite totale, estime Jonathan McDowell.

    C’est du 50-50, juge Chen Lan. La Chine échouera peut-être cette fois. Mais elle réussira un jour. Car elle a la volonté, la détermination et suffisamment de ressources financières et humaines pour y parvenir.

    Crédit : Ouest France /AFP

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    “Mars, nous arrivons !”, écrit à sa une le Renmin Ribao (Quotidien du peuple), organe du Parti communiste, le jeudi 23juillet.Une première page enthousiaste accompagnée sur le site internet du journal d’une vidéo du lancement.

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    Crédit : Courrier international

    VOIR AUSSI "Objectif Lune" qui a précédé Objectif Mars

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  • Viktor Kirtov | 24 juillet 2019 - 17:46 3

    L’agence spatiale indienne a envoyé lundi un robot vers la Lune. Un lancement qui lui permet de tester ses technologies d’exploration à bas coût et d’avancer sur son ambition d’établir un jour une colonie lunaire.

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    Le lanceur GSLV-MkIII, qui emporte la sonde Chandrayaan-2, un atterrisseur et un rover a décollé, lundi, du centre spatial de Siharikota, dans le sud de l’Inde, à destination du pôle sud de la Lune. Indian Space Research Organization/AP
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    La deuxième tentative a été la bonne. Après un premier lancement annulé le 15 juillet, la fusée GSLV Mark III s’est élevée depuis le pas de tir de Sriharikota, dans le sud de l’Inde, lundi à 14 h 43 (11 h 13, heure de Paris). Dix-sept minutes plus tard, l’orbiteur s’est séparé de la fusée comme prévu, avant de se placer autour de la Terre pour s’élancer vers la Lune. « Aujourd’hui est une journée historique », s’est exclamé Kailasavadivoo Sivan, le directeur de l’Indian Space Research Organization (ISRO), l’agence spatiale indienne, lors d’un bref discours devant les ingénieurs du programme. Mais il les a aussitôt mis en garde : « La mission n’est pas terminée. » Le plus dur reste à venir, puisqu’il faudra faire alunir le rover appelé Pragyan. Le débarquement est fixé au 7 septembre, et le processus sera délicat.


    La mission lunaire Chandrayaan-2 comprend un orbiteur, un atterrisseur et un petit robot mobile nommé Pragyan. © Capture d’écran vidéo ISRO
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    Chandrayaan-2 ("Chariot lunaire" en hindi) aurait initialement dû être lancée le 15 juillet dernier, mais son départ avait dû être reporté in extremis en raison d’un problème technique : une fuite dans une bouteille d’hélium du moteur cryogénique de l’étage supérieur de la fusée indienne qui devait l’emporter, semble-t-il. Ce problème résolu, Chandrayaan-2 a finalement pu partir, lundi 22 juillet, en direction de l’astre sélène sur lequel elle devrait, si tout va bien, se poser le 6 septembre prochain près du pôle sud.

    Cette mission lunaire de au budget relativement réduit (124 millions d’euros) comporte un orbiteur, un atterrisseur nommé Vikram et un robot mobile baptisé Pragyan pesant une vingtaine de kilos, pour un poids total de 3,8 t. Son prédécesseur, Chandrayaan-1, était quant à lui parvenu à placer une sonde en orbite autour de la Lune le 22 octobre 2008. Chandrayaan-1 avait alors permis de recueillir des données scientifiques même si l’ISRO avait prématurément perdu le contact avec elle, au bout de 9 mois alors que la mission était initialement prévue pour deux ans.

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    Assistance gravitationnelle

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    Lundi matin 22 janvier, une vingtaine de minutes après le décollage de Chandrayaan-2, les membres du personnel de l’ISRO, jusque-là suspendus au verdict des écrans de contrôle, ont applaudi et se sont tombés dans les bras. « Je suis extrêmement heureux d’annoncer que le GSLV-MkIII a placé avec succès Chandrayaan-2 sur son orbite définie », a alors déclaré le président de l’ISRO, Kailasavadivoo Sivan.
    Le lanceur indien ne disposant pas de la puissance nécessaire pour propulser la sonde directement auprès de la Lune (384 400 kilomètres environ), Chandrayaan-2 va encore devoir utiliser la gravité de la Terre pour prendre de la vitesse, rectifier sa trajectoire et ainsi se propulser à destination. C’est ce que l’on appelle l’assistance gravitationnelle. Pour ce faire, la sonde va tourner autour de notre planète durant 23 jours. L’Inde parviendra-t-elle à coiffer sur le poteau Israël, dont l’atterrisseur Bereshit s’est écrasé à la surface lunaire en avril dernier ? Réponse à la rentrée !

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    Crédit : Emmanuel Derville, Le Figaro, 22/07/2019
    Chloé Durand-Parenti, Le Point.fr, 22/07/2019


  • Albert Gauvin | 23 juillet 2019 - 23:09 4

    TRIBUNE. Sciences et Avenir publie le texte de la sinologue Désirée Lenoir dans lequel elle dévoile les références culturelles chinoises auxquelles renvoie la mission Chang’e-4, posée sur la face cachée de la Lune le 3 janvier 2019. LIRE ICI.


  • Viktor Kirtov | 23 juillet 2019 - 19:11 5

    Pop culture
    Courrier international (Paris), 23/07/2019

    Ce sont les Japonais qui ont écrit le premier récit d’un voyage sur la Lune. Notre satellite terreste continue de les inspirer aujourd’hui, y compris dans lesmangas.

    L’ouvrage le plus ancien à avoir raconté un voyage sur la Lune nous vient de l’archipel nippon. Comme le rappelle, dans le Tokyo Shimbun, Junya Terazono, maître de conférences à l’université d’Aizu, il s’agit de Taketori Monogatari. Ce récit folklorique, également considéré comme le texte narratif le plus ancien du Japon, date du Xe siècle. Son héroïne, qui a été découverte bébé dans la coupe d’une canne de bambou, dit venir de “la capitale de la Lune”.

    Depuis cette époque, l’astre lunaire est resté très présent dans la culture populaire locale, y compris à l’ère du manga, comme en témoigne par exemple la célébrité du personnage de la guerrière de la Lune Sailor Moon.


    La guerrière de la Lune, Sailor Moon
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    Notons par ailleurs cette étrange coïncidence : en août 1969, quelques semaines après le succès de la mission Apollo 11, Doraemon voyait le jour. Ce chat-robot venu du futur est l’un des héros de mangas les plus connus dans le monde (ses aventures sont traduites en français aux éditions Kana). Pour célébrer ce double anniversaire, Doraemon et son jeune maître Nobita se sont envolés cette année pour notre satellite naturel dans le nouveau film d’animation inspiré par la franchise. Sorti en mars au Japon, Eiga Doraemon. Nobita no Getsumen Tansaki (“Doraemon. Les Aventures de Nobita sur la Lune”) a connu un franc succès, attirant près de 4 millions de spectateurs.


  • Albert Gauvin | 21 juillet 2019 - 09:22 6

    Le 24 septembre 2018, pour les Chinois, c’était la Fête de la Lune. Joris Ivens évoquait cette fête il y a trente ans dans une séquence d’Une histoire de vent où, après un hommage à Méliès, il réécrit l’histoire de Chang’e, tirée de la légende Chang’e s’envole dans la Lune (嫦娥奔月, chángé bēnyuè). VOIR ICI. — LE FILM COMPLET EN VF (la séquence commence à la 28e minute).


    Une histoire de vent, 1988
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