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Jean Beaufret à la rencontre de Martin Heidegger

Entretiens de Jean Beaufret avec Frédéric de Towarnicki

D 13 octobre 2008     A par Albert Gauvin - C 22 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


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« Qu’il soit de l’essence du joyau, où l’on entend vibrer à la fois le latin jocari et peut-être gaudium, le jeu et peut-être la joie de l’être, de pouvoir devenir la "moindre des choses", celle qui se dérobe dans l’inapparence de l’insignifiant, c’est l’affaire de l’être, non la nôtre. »

Jean Beaufret, Lettre à Martin Heidegger, 1969.


Lettre à Martin Heidegger pour son quatre-vingtième anniversaire

En 1973 Jean Beaufret publie le premier volume de son Dialogue avec Heidegger qui en comportera quatre :
I. Philosophie grecque.
II. Philosophie moderne.
III. Approche de Heidegger.
IV. Le chemin de Heidegger [1].
En avant-propos du premier volume, une Lettre à Martin Heidegger pour son quatre-vingtième anniversaire, datée du 26 septembre 1969.

Cette Lettre se présente comme « un premier essai de réponse » aux pages que Heidegger écrivit en 1937, deux ans avant le début de la deuxième guerre mondiale, qui avaient pour titre : Wege zur Aussprache. Dans ce texte Heidegger en appelait à un dialogue entre les peuples français et allemand, dialogue qui, selon Jean Beaufret, pourrait prendre la forme d’un « conflit (Streit) plus essentiel que tout combat (Kampf) » marquant « la fin peut-être du conflit comme combat. »

Jean Beaufret écrit :

« Lentement a paru naître en vous la pensée que le rapport peut-être de votre propre pensée avec la France et les Français était chose essentielle — plus essentielle sans doute que d’autres rencontres européennes ou mondiales. La merveille fut ici que quelques uns d’un peuple apparemment frivole se soient mis au travail pour mieux entendre une parole qui dès l’abord leur paraissait bien étrangère. Certains s’en étonnent encore, qui ne sont pas toujours de vos amis. Ce qu’un petit nombre apportait dans sa tentative d’écoute n’était pourtant pas un besoin d’exotisme, mais tout simplement " la singularité d’être français " [...] »

et, plus loin :

« Peut-être, songions-nous, est-ce un signe des temps qu’une pensée de pointe, inapparente à la plupart, ait pu cependant prendre tant d’avance en se disant, en se laissant dire, non comme Hegel, devant le "mauvais infini" seulement, mais devant le "meta’ de la métaphysique elle-même, que la tâche de la pensée lui demeure encore inconnue [...] De plus téméraires ont cru pouvoir ici vous imputer à contresens une entreprise de "dépassement de la métaphysique", même si vous précisez aussitôt qu’une telle locution n’est jamais employée par vous qu"auxiliairement". Ce n’est pas vers un tel "dépassement", mais en sens inverse, vers ce que vous nommez le Schritt zurück aus der Metaphysik, le pas qui rétrocède de la métaphysique en s’en dégageant que, dès le départ, vous faites signe. Un tel retrait n’est à son tour possible que le regard posé sur ce que Hölderlin nomme : das Geringe — nous pourrions dire en français : le presque-rien. [...] Dans le "presque rien", ce par quoi nous sommes "concernés" (ereignet) n’est pas l’amoindrissement du Kleines, mais l’étincellement du Kleinod, du "cosmos", du joyau [2], dont les les prouesses du monde de la technique sont certes le retrait, mais non l’abolition.
Qu’il soit de l’essence du joyau, où l’on entend vibrer à la fois le latin jocari et peut-être gaudium, le jeu et peut-être la joie de l’être, de pouvoir devenir la "moindre des choses", celle qui se dérobe dans l’inapparence de l’insignifiant, c’est l’affaire de l’être, non la nôtre. Rien n’est plus propre à l’éclosion que le retrait. Mais le joyau inapparent que la tâche de la pensée est de sauver en le pensant, peut-être nous est-il avant tout la langue que chacun de nous parle sans y penser. A nous donc de tenter d’apprendre notre propre langue, d’entendre ce qu’elle nous dit, de la parler comme elle parle. Voilà, si le destin est que votre propre chemin passe par la France, ce que quelques Français ont appris de Heidegger. »

Jean Beaufret conclut sa Lettre en donnant la parole à Jean de La Fontaine [3], « au plus français peut-être des poètes français, celui dont la grandeur, aux yeux mêmes des Français, demeure encore inapparente, parce qu’elle recèle peut-être le joyau de la poésie française », il s’agit de la fable Le Serpent et la Lime que Jean Beaufret propose de sous-titrer Heidegger et la critique :

« On conte qu’un serpent voisin d’un Horloger
(C’était pour l’Horloger un mauvais voisinage),
Entra dans sa boutique, et cherchant à manger
N’y rencontra pour tout potage
Qu’une Lime d’acier qu’il se mit à ronger.
Cette Lime lui dit, sans se mettre en colère :
Pauvre ignorant ! et que prétends-tu faire ?
Tu te prends à plus dur que toi.
Petit Serpent à tête folle,
Plutôt que d’emporter de moi
Seulement le quart d’une obole,
Tu te romprais toutes les dents.
Je ne crains que celles du temps.

Ceci s’adresse à vous, esprits du dernier ordre
Qui, n’étant bons à rien, cherchez sur tout à mordre.
Vous vous tourmentez vainement.
Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages
Sur tant de beaux ouvrages ?
Ils sont pour vous d’airain, d’acier, de diamant. »

Il es temps maintenant d’écouter Jean Beaufret.

*
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Parler ensemble, Todtnauberg, septembre 1962.
(en marge du séminaire sur Temps et Etre)
Ph. François Fédier (cf. Heidegger sous l’objectif).


Entretiens avec Jean Beaufret

Dans cette série d’entretiens avec Frédéric de Towarnicki [4], Jean Beaufret expose sa lecture de l’oeuvre de Martin Heidegger.

Présentation (3’08).

Jean Beaufret premier lecteur de Heidegger.

*

1e émission (19’21).

Un questionnement radical des Temps Modernes.
Un chemin de pensée qui commence en février 1927 avec Etre et Temps (Sein und Zeit).
Pourquoi Heidegger a été amené à souligner la différence ontologique entre l’Etre et l’étant.
Le Temps porte au langage la différence entre l’Etre et l’étant.
Le poème de Parménide.
La question fondamentale de la philosophie est la question de l’Etre.
La topologie de l’Etre c’est le Temps.
Heidegger I et Heidegger II : le même Heidegger creuse la même problématique.
Un chemin qui s’invente lui-même.
L’essence de la vérité (1930).
L’analytique du Dasein (l’être-le-là).

*

1e émission (fin) (5’16).

La psyché est à sa façon tous les étants autant qu’ils sont.
Dasein est un terme intraduisible.
Qu’est-ce qui constitue la temporalité propre au Dasein ?
Le phénomène du Temps est la contemporanéité du passé, du présent et de l’avenir dans l’Instant.
L’histoire monumentale, l’histoire antiquaire, l’histoire critique (Nietzsche).

*

3e émission (27’).

La conscience, le " cogito " de Descartes.
Les Grecs et l’aletheia (présence à découvert de la chose elle-même).
L’homme des Temps Modernes, l’ego cogito et la philosophie de la subjectivité.
L’homme maître et possesseur de la nature.
Les Grecs et l’émerveillement, Descartes, l’homme moderne et la Certitude.
La vérité comme "aedequation rei intellectu".
Les peintures de Cézanne, le poème.
Platon et l’exil des poètes.
1935 : Heidegger et l’approche de l’oeuvre d’art ( Introduction à la métaphysique, L’origine de l’oeuvre d’art). La parenté entre la parole poétique et la pensée.

*

4e émission (1) (12’41).

Le non-dit de la philosophie (de la métaphysique).
Le non-dit comme refus de se laisser dire.
Et comme ce qui ne se montre que trop.
La différence entre Poésie et Pensée.
Nietzsche et Le gai savoir.

*

4e émission (fin) (13’51).

Nietzsche et le philosophe-artiste.
La philosophie n’a rien à voir avec la science, ni avec la fonction mytho-poiétique.
Homère et Aristote. Hegel et Hölderlin.
A nouveau sur le non-dit de la philosophie.
Heidegger et René Char sous le marronnier de Ménilmontant.
L’oubli de l’Etre. L’oubli de la source de la philosophie. L’oubli de cet oubli.

*
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Photo François Fédier

5e émission (26’17).

Quelques thèmes essentiels de Etre et Temps.
Que veut dire le sens de l’Etre ?
L’ajointement à rebours de l’Etre et de l’étant.
La Question du Sens de l’Etre.
Le Temps comme annonce de l’Etre dans l’étant.
Plus précieux que le nouveau est le matin.
L’Etre n’est rien d’étant.
La science s’en tient à une définition chronologique dt Temps.

*

6e émission (27’10).

Heidegger et la question de la technique.
La science et la technique moderne
Jünger et le concept de "mobilisation totale"
La conférence de Heidegger sur La question de la technique (18 novembre 1953)
Le "bouton"
Descartes et la vérité comme certitude
L’impuissance de la morale sans un nouveau rapport à l’être

*

7e émission (27’15).

La science ne pense pas, elle explique.
Penser et calculer.
Le "Retour amont".
Penser en amont de Descartes.
la Raison est l’Adversaire de la Pensée (pas son ennemie).
Nietzsche : " il faut déniaiser les savants ".
Cerisy 1955.

*

8e émission (27’10).

Retour sur la question de la Technique.
Ernst Jünger et le Travailleur.
Mobilisation totale et Technique.
Interroger le terme de Technique. La Technè au sens de Platon.
La Technique et le Machinisme chez Marx.
La sommation de l’étant par la Technique.

*

9e émission (27’11).

Remonter à la source de la philosophie.
Heidegger ne crée pas une nouvelle "conception du monde".
A nouveau sur l’’aletheia" des Grecs.
A nouveau sur Descartes et la vérité comme certitude.
L’animosité ombrageuse de Saint Paul pour la pensée grecque.
"Longue est la nuit à n’en pas finir de trouver le jour".
L’attente (conférence de 1964 : La fin de la philosophie et la tâche de la pensée.)
"Le Temple ouvre un monde..."

*

10e et dernière émission (27’33).

Comment s’est nouée l’admiration entre René Char et Martin Heidegger.
René Char et Jean Beaufret résistants.
Sur l’erreur politique de Heidegger ("Ne pas aller plus avant dans le détail" [5]).
Trente ans sur le même chemin de pensée.
Comment définir la place de Heidegger.
"Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve."
La dernière parole philosophique de Heidegger : "Préparer la possibilité d’un séjour transformé de l’homme dans le monde."

*


Les leçons de Jean Beaufret

par François Fédier

Ces Entretiens avec Jean Beaufret sont la transcription fidèle d’une série d’émissions diffusées par France-Culture au début de l’été 1983. Frédéric de Towarnicki avait eu la persévérance nécessaire pour amener le philosophe à répondre longuement à toutes sortes de questions.

Jean Beaufret se rappelle ses études, l’univers mental de cette génération de philosophes français qui rassemble Sartre, Raymond Aron, Merleau-Ponty. Rien n’alourdit ces souvenirs : Beau-fret regarde son passé avec un très juste sens des réalités. Amitiés, donc — mais de ce côté, rien ne se manifeste encore comme vraiment philosophique au plus haut sens du terme.

Une habitude s’est hélas déjà figée : celle d’identifier Jean Beaufret comme l’"introducteur de Heidegger en France". Il vaudrait mieux, je crois, tenter de percevoir quelque chose d’autrement plus profond et décisif : le développement d’une amitié qui a transformé Jean Beaufret, et qui a contribué, parallèlement, à façonner la figure dernière de Martin Heidegger. Car les deux hommes, pendant trente et un ans, se rapprochent sans cesse l’un de l’autre, Heidegger de plus en plus étonné de la profondeur et de la finesse avec lesquelles son "ami Beaufret" (ainsi le nommait-il toujours publiquement) avançait dans la compréhension de ce que met en jeu sa pensée.

Ces Entretiens ont été enregistrés au printemps 1981, un an avant la mort de Jean Beaufret. Il avait alors soixante-quatorze ans ; Heidegger était mort depuis cinq ans. Et pourtant l’entrain, le bonheur d’expression, le souci de clarifier, la diversité des tons, n’ont jamais été plus vifs. N’était la sûreté magistrale, on parlerait presque de juvénilité.

À côté des souvenirs, grâce à de pertinentes questions sur le rapport de notre situation actuelle avec l’histoire de la philosophie, d’éblouissantes leçons de compréhension. Impossible d’en dresser ici un catalogue. Signalons seulement l’admirable repérage de Nietzsche à l’intérieur de la métaphysique — être à l’intérieur de la métaphysique n’étant ni une erreur ni une faute, mais un destin ; en sortir devenant, le moment venu, la nécessaire métamorphose de ce même destin.

Ou bien encore, mentionnons l’importance décisive des pages où Jean Beaufret montre que la véritable question pour l’intelligibilité n’est pas celle du rapport de la théorie avec la pratique, mais bien celle du rapport de la théorie et de la pratique, ensemble, avec la technique, ou plus exactement avec la technè grecque, qui est leur horizon de possibilité.

Il ne sert à rien, au fond, de donner un sommaire de ces Entretiens. Beaucoup plus importante, et admirable, l’unité du propos de Jean Beaufret. Il peut se résumer en une phrase, prononcée vers la fin du huitième entretien : "Toute la question est de savoir si on prend ou non la philosophie au sérieux." On admet généralement que Jean Beaufret a été un professeur sans pareil. Mais il a été bien davantage : il a pris la philosophie au sérieux, ce qui l’a immanquablement mené à croiser le cheminement de Martin Heidegger, pour qui la philosophie, de Parménide à Nietzsche, a été et reste l’une des lignes de faîte de l’humanité.

Jean Beaufret s’est mis à l’école, auprès de Heidegger. Le résultat n’est pas la transcription en français d’énoncés heideggériens, mais l’écoute de la façon dont la langue française, la langue allemande, la langue latine et la langue grecque, d’elles-mêmes et du fait des poètes et des philosophes, maintiennent le rythme de la pensée, c’est-à-dire perçoivent et disent le sens : le monde.

François Fédier, Le Monde du 18 mai 1984.

*

Témoignage. Pierre Jacerne : Martin Heidegger et Jean Beaufret : un dialogue. pdf (Revue philosophique de la France et de l’étranger, 2002/4, Tome 127 - n° 4, p. 387-402.)

Cet article est disponible en ligne .

oOo

[1Editions de Minuit. Le dernier volume sortira en 1993, onze ans après la mort de Jean Beaufret.

[2Jean Beaufret revient longuement sur le "cosmos" (terme grec) d’Héraclite :

« Ce cosmos que je dis, en tant qu’il est le même pour tous, aucun des dieux pas plus qu’aucun des hommes ne l’a produit, mais, toujours il était déjà, lui qui est et sera, feu sans cesse vivant, il s’allume et s’éteint en gardant la mesure.  » (fragment 30).

C’est un erreur, dit-il, de traduire le mot par "monde ou "univers". Chez Homère, le mot signifie parure. Jean Beaufret écrit (il faut citer le passage en entier) :

« [...] le propre de la parure n’étant pas seulement de briller par elle-même, mais surtout de mettre en valeur celui ou celle qui porte la parure. La parure brille moins pour elle-même que pour autre chose.

La très chère était nue, et connaissant mon coeur,
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures

Ici nous avons, avec la poésie de Baudelaire, le "cosmos" à l’état pur, qui n’est évidemment pas celui des cosmonautes, mais qui est au plus proche du "cosmos" d’Héraclite, bien que ce dernier, loin de s’ajouter du dehors à ce qu’il fait paraître au comble de son éclat, lui soit essentiel, au point que, sans lui, plus rien n’apparaîtrait. Mais quel est donc ce joyau primordial qui étincelle en tout et d’où tout étincelle ? Il est l’identité secrète de ce que les esprits faibles s’évertuent au contraire à séparer et à opposer comme incompatibles : « Jour-nuit, hiver-été, guerre-paix, abondance-disette » (fragment 67). Le joyau, la parure, le "cosmos", c’est l’ajointement antagoniste de toutes choses, grâce auquel elles ressemblent secrètement à l’arc, qui ne propulse la flèche que par le retrait de la corde, ou la lyre qui ne résonne qu’en vibrant. Même les dieux tiennent de là leur divinité :

Si ce n’était pour Dionysos qu’il déploient le cortège et qu’ils chantent l’hymne phallique, ils ne pourraient s’y prendre avec plus d’impudeur. Mais ils sont le Même, Hadès et Dionysos, à qui va leur délire quand bat son plein la fête du pressoir. (Fragment 15). » [Dialogue avec Heidegger, La naissance de la philosophie, p.25-26.]

Joyau, cosmos, arc, lyre, Dionysos : de tels rapprochements n’invitent-ils pas à relire Guerres secrètes ?

[4Passée une première fois sur France-Culture en juillet 1983, après la mort de Jean Beaufret, dans l’émission Les chemins de la connaissance, puis dans les Nuits de France Culture en septembre 2007.

[5Chacun le sait : le diable peut se cacher dans les détails. Donc, pour aller plus loin quand même — il le faut — on se reportera à : François Fédier, S’il s’agit vraiment de rendre justice à Heidegger, ainsi qu’à L’irréprochable et au "débat" François Fédier - Emmanuel Faye du 23 février 2007

Lire aussi notre dossier : Une nouvelle affaire Heidegger ?, notamment l’entretien de Jacques Derrida en 1987.

Jean Beaufret revient lui-même sur l’erreur de Heidegger dans d’autres entretiens avec F. de Towarnicki. Voir Naissance d’une question, p. 200 à 213, dans A la rencontre de Heidegger (Arcades - Gallimard, 1993).

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