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Vous voyez bien que le corps gêne...

Sollers parle de la Résurrection

D 27 juin 2008     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


« On n’a pas un corps, on est un corps » dit Philippe Sollers dans la vidéo « Résurrection ».
Ce thème était déjà abordé dans un article intitulé « Le style en corps » d’abord publié dans l’Infini n°58, 1997, puis repris dans Eloge de l’Infini pp. 1028-1042 (Folio) avec ces questions :« Ai-je un corps, ou bien suis-je un corps ? Jusqu’où ? » «  On devrait s’intéresser plus au corps des écrivains » dit aussi Sollers. Thème du corps qui traverse son oeuvre. Quelques traces :

Philippe Sollers parle de la Résurrection

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Le corps glorieux

Jean-Paul Fargier à propos de Paradis-Vidéo sur le texte de Philippe Sollers :

« ...de quel corps émane, jaillit ce texte inouï ?
D’un corps glorieux.
Paradis est la vision, la préhension, l’audition, l’intellection, la déambulation, le rire d’un corps qui ne peut être que ce que la théologie nomme un corps glorieux.
Un corps qui a traversé toutes les représentations de la vie et de la mort, qui a survécu à tous les avatars.
Le corps dont nous serons doté au terme de la résurrection finale. »

Repartir de la sensation

Tenter de retrouver la plénitude de nos cinq sens, par opposition à la dépossession des corps qui marque notre époque, c’est le thème de L’Etoile des Amants.
Après un naufrage, un homme, un écrivain, se réfugie sur une île en compagnie d’une femme. Le thème pourrait évoquer Robinson, mais ici c’est la société tout entière qui fait naufrage. L’écrivain va entreprendre à partir de là une tentative de résurrection d’une forme de paradis terrestre, en repartant du plus minimal, du plus simple, c’est-à-dire de la sensation.

Les cinq sens à la fois

Jean-Luc Douin, dans LE MONDE DES LIVRES du 24/11/2006, à propos de la sortie des livres de Sollers, Fleurs et L’Évangile de Nietzsche. Entretiens avec Vincent Roy :

« [...] Appelant de tous ses v ?ux la renaissance du corps biologique [...] Sollers ne juge pas possible un retour à l’état paradisiaque sans l’expression du "corps sonore" ("Entendre, c’est voir"). Et voilà la proclamation d’une autre trinité : "lire, faire l’amour et vivre la musique". La musique est liée au corps, à la liberté absolue, et poussé par Vincent Roy à faire éclore ses sentiments (géraniums), affections (pensées), joies d’aimer (boutons d’or), joies du coeur (jacinthes), ferveurs (orchidées), vigilances (pivoines), Sollers nous conduit naturellement à Venise, le lieu où l’on peut goûter les cinq sens à la fois. "Voir-sentir-écouter -toucher partout de partout." »

Pour une mystique de la chair ?
Philippe Sollers en a débattu avec le philosophe Fabrice Hadadj, c’était le mars 2008,

Le cri de la chair... les passions de Francis Bacon

Le titre d’un article et le titre d’un livre de Philippe Sollers sur Francis Bacon.

« J’ai toujours voulu - sans jamais réussir - peindre le sourire » (sic), disait ce dernier. Le corps dans ses rapports avec la souffrance et plus, Bacon l’a peint dans sa plus grande force. Expérience aussi de la souffrance du corps du jeune Sollers. PLUS ICI

Le style en corps : Questions à Philippe Sollers

Interview de N. CASADEMONT ( L’Infini N° 58, 1997, pp. 3-10, Eloge de l’Infini pp. 1028-1042 pour l’interview dans son intégralité)

Cet entretien est l’occasion, pour Sollers, de réfléchir autour de la question des rapports qu’entretiennent l’écriture et le corps. Les notions de sexualité, de jouissance et de style sont ainsi évoquées dans leurs liens et par rapport à la problématique morale.

« Bizarrement, avant et après la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de peintres, Picasso, Bacon, De Kooning, ont fait des crucifixions. Pas du tout comme vous comme vois les avez dans les églises, encore que si vous regardez de plus près, celles qui sont dans les églises vous disent beaucoup de choses. Les peintres que j’aime ou les écrivains, les poètes, c’est pareil, se sentent appelés à faire quelque chose avec cette dimension du corps, et puis ils sont obstinés la-dessus. Ce n’est bien vu à aucune époque [ ...] Artaud [ l’a dit une fois] : « La vie c’est toujours la mort de quelqu’un »

Quels liens faites-vous entre un style et une érotique du corps ?

Dans Studio, mon dernier roman, je développe cette question, notamment par rapport à Hôlderlin et Rimbaud. Une saison en enfer est un texte qui, à mon avis, n’a jamais été vraiment lu. Il s’agit de se situer en un point métaphysique où l’on sent arriver le texte de partout. C’est un texte admirable. Le style et l’érotique du corps sont une seule et même chose. Une saison en enfer se termine par la phrase suivante : « Et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps. » Qu’est-ce que ça veut dire : posséder la vérité dans une âme et un corps ? « Loisible », quel mot ! Et puis « posséder » ? Ah, posséder la vérité ! Comment ne pas se faire posséder ? C’est l’expérience de Dostoïevski : dans les souterrains, vous avez affaire à des possédés. Vous les laissez se demander pourquoi ils le sont.

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Illustration de Juliette du Marquis de Sade, édition 1797

C’est à eux de trouver la réponse. J’aime ce mot-là, même argotiquement : être possédé ou non. Un style, on n’arrive pas à le posséder du dehors. Hôlderlin dit, par exemple, que le poète est un demi-dieu. Sa position est très difficile, parce que d’un côté il a affaire à la jalousie rituelle des dieux qui peuvent le rendre fou. Mais il a aussi à se défendre des mortels qui sont par rapport à lui (pour autant que ce verbe est fait de chair) dans une avidité particulière, provoquant des désirs passionnels qui peuvent aller jusqu’à la mise i : à mort. Alors, entre devenir fou et se faire crucifier par désir, par appropriation désirante, la voie est assez étroite, n’est-ce pas ? Le verbe fait chair est l’objet d’un violent investissement érotique, qui peut déboucher assez facilement sur le meurtre. Comme dit un libertin chez Sade : il ne faut pas que je vous désire trop, autrement vous allez y passer. Il dit cela à Juliette. Je ne vais pas vous regarder trop parce que, sinon, cela ira jusqu’au bout, je vous tuerai. Sade effraie parce qu’il dévoile, au fond, que tout corps veut la mort de l’autre. Peut-il y avoir un Éros, indépendant de la pulsion de mort, un Éros qui ne serait pas le « jumeau » de Thanatos ? Mais oui : c’est cela, le style. C’est un don, une grâce, une musique qui, au fond, n’ont rien d’humain. D’où la jalousie qu’il provoque. C’est ainsi.

Eros à la BnF : ces livres que l’on cache sous le matelas

Dans les années 1830, les ouvrages imprimés dits « contraires aux bonnes moeurs » publiés sous le manteau, poursuivis ou condamnés, sont séparés du reste des collections de la Bibliothèque royale et rassemblés afin de constituer une section distincte intitulée Enfer et conservée à la Réserve des livres rares.

Deux vidéos sur le site de rue89 prolongent cet événement.

Vous voyez bien que le corps gêne...

Question : Votre corps, dites-vous, est une gêne pour les autres. On devrait s’intéresser plus au corps des écrivains, pourquoi ?

Ph. S. : Je crois que c’est de ça qu’ils se servent avant tout pour écrire. Pas le corps photographiable, télévisable, enregistrable : le corps intérieur. Le corps dans ses centaines de particularités de mémoire. Avec son synchronisme particulier et ses expériences fondamentales. Il faut essayer, en lisant Proust, d’imaginer la façon dont il fonctionne de l’intérieur. Ce n’est pas un corps comme les autres. C’est un corps très particulier. Pas seulement cette histoire d’asthme. Pas seulement ses particularités sexuelles ... Qu’est-ce que c’est que de se retrouver à la fin de sa vie dans un bordel d’hommes où il a amené le mobilier de ses parents, et d’y faire des rituels bizarres comme de piquer des rats avec des aiguilles à tricoter ? Ce qui surprenait beaucoup Gide, voir son Journal. Il est très étonné par les rituels érotiques de Proust, tableaux vivants dont il avait besoin pour vérifier un certain nombre d’hypothèses. La Recherche du temps perdu est incompréhensible si l’on ne sent pas que Proust se...

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