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Ph. Sollers : « Tout ce que j’écris est vrai »

A voix nue. Série « Sollers l’éclaireur »

D 12 août 2023     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Entretiens avec Martin Quenehen dans A VOIX NUE (France Culture). 5 épisodes :

"Tout ce que j’écris est vrai "Tout ce que je dis est vrai !" C’est ce qu’affirme Philippe Sollers, mais on lit souvent la mention "roman" sur la couverture de ses livres... Une série de cinq entretiens avec Philippe Sollers produite par Martin Quenehen et réalisée par Rafik Zénine.

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Épisode 1/5 : "C’est un dinosaure complètement disparu qui vous parle !"

Le 16/01/2017, 30 MIN

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Premier volet d’une série de cinq entretiens avec Philippe Sollers, écrivain, qui parle de son bureau aux éditions Gallimard ainsi que de son rapport aux arts et à la littérature.


Philippe Sollers chez lui à Paris. Photo non datée.
Crédits : Sophie Bassouls/Sygma/Corbis - Getty
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Philippe Sollers nous entraîne dans l’exploration de son bureau des éditions Gallimard, un bureau "unique au monde", "un temple de la lecture et de l’écriture", en compagnie de Montaigne et Voltaire, mais aussi d’un empereur de Chine, de Pablo Picasso et de quelques autres doubles de Philippe Joyaux... Dans ce premier entretien, on parle latin, mais aussi de musique, d’histoire et d’"augmenter" la vie...

Philippe Sollers commence par passer en revue les objets qui l’entourent dans son bureau : un poème sur un rouleau chinois, une aquarelle de Rodin, la couverture du premier numéro de la revue L’infini, une affiche de Picasso... Il n’y a surtout pas d’ordinateur, "rien ne doit faire écran à la pensée". Il écrit tout à la main, "les gens qui écrivent sur ordinateur, ça se voit tout de suite".
Ses premiers écrits sont très "marqués par le latin", "j’étais absolument très très attentif au latin", confie t-il, d’ailleurs son pseudo Sollers est tiré du latin. Il n’a jamais écrit sous son vrai nom, Joyaux, il s’en amuse maintenant : "Comme j’ai toujours été attaqué, qu’est-ce-que ce serait si je m’appelais Joyaux !"

Je n’ai plus d’estime que pour les musiciens. je n’ai plus d’estime du tout pour les peintres qui sont devenus des installateurs, qui ne savent plus dessiner, qui font rigoureusement n’importe quoi dans un marché de l’art dit contemporain. C’est de l’argent qui lui-même engendre de l’argent, qui disparaît dans l’argent, etc.
En conclusion de ce premier entretien, écrire pour Sollers, c’est "rester libre" et "augmenter la vie".

Épisode 2/5 : "Une vraie femme, ça ne plaît pas à la société"

LE 17/01/2017, 30 MIN

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Dans ce deuxième volet de la série "A voix nue" avec Philippe Sollers, l’écrivain parle de son rapport avec les femmes : où Philippe Sollers nous chante sa "Curieuse solitude" avec une ravissante femme d’âge mûr, mais aussi la beauté et les dangers du mariage, et les délices de la guerre des sexes…

_ Philippe Sollers et Julia Kristeva à Cassis en avril 1998.
Crédits : Patrick BOX/Gamma-Rapho - Getty
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Pour ouvrir ce deuxième entretien, Philippe Sollers se souvient des séminaires de Jacques Lacan, "c’était le plus beau théâtre que je n’ai jamais vu de ma vie", dit-il, "c’était génial !".
"Une vraie femme" c’est rare à rencontrer car c’est "la liberté même", "le contraire de la convention". Il revient sur un amour de jeunesse avec une femme de 30 ans et affirme que la différence d’âge est très mal perçue par la société, "ça perturbe les rapports mère fils". A quinze ans, il cherchait à "vivre intensément une expérience", d’ailleurs, "la vie est une expérience, on la mène ou on ne la mène pas [...] et si on est écrivain, d’autant plus".

Parmi les femmes qui ont compté dans sa vie, il y a eu Dominique Rolin avec laquelle il a échangé 10 ou 15 000 lettres, ce fut "un choc de deux écrivains qui s’écrivent". Puis il raconte sa rencontre avec Julia Kristeva qui venait de Bulgarie. Il nous livre ensuite sa vision du mariage.

Épisode 3/5 : "Vous ne pouvez pas être écrivain sans faire la guerre

LE 18/01/2017, 28 MIN

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Où Philippe Sollers bataille en compagnie de Clausewitz et Sun-Tzu, mais aussi de Guy Debord et Monteverdi, pour mieux dire sa Guerre d’Algérie, ses souvenirs de Mai 68 et la violence de notre époque, éblouie par l’argent et la vulgarité...


Philippe Sollers chez lui à Paris. Photo non datée.
Crédits : Sophie Bassouls/Sygma/Corbis – Getty
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Troisième volet d’une série de cinq entretiens avec Philippe Sollers, écrivain, parle de son rapport à la guerre dans ses romans et notamment la guerre d’Algérie. Des énigmes poétiques de Radio Londres, qu’il écoutait enfant dans le grenier de la maison familiale à Bordeaux, jusqu’à La Guerre du goût, Philippe Sollers fait la guerre… et l’amour.

L’écrivain, qui avait 26 ans en 1962, raconte l’impossibilité de parler de la Guerre d’Algérie à son époque, le mot guerre n’était pas utilisé, on parlait de "maintien de l’ordre" : "Tout à coup, vous vous habituez à voir que les gens mentent sur la guerre." Il évoque comment il a simulé la folie devant un psychiatre pour ne pas participer à la guerre d’Algérie, "et ça a marché !" mais l’expérience fut longue et dure à supporter.

Pendant Mai 68, Philippe Sollers était "dans la rue" à assister à de nombreux événements, "il y avait une effervescence qui allait dans tous les sens", se souvient-il et d’affirmer ,"il y a eu une révolution en Mai 68." Il explique d’ailleurs en quoi "la guerre est constante", et que "la paix n’existe pas", ce sont des menteurs ceux parlent de paix. "Guerriers et amoureux, c’est la même chose, la même activité", et il ne reprend pas pour lui le slogan "Faites l’amour, pas la guerre".

L’histoire doit être là tout le temps chez un écrivain. Un écrivain qui ne raconte pas l’histoire de son pays, ou l’histoire du monde, vraiment ce n’est pas grand chose. Ils se replient sur leurs petites histoires, sur leurs circonscriptions, pour parler en termes électoraux... Comme l’a dit l’admirable Mandelstam, poète liquidé par Staline, "la poésie c’est la guerre". Vous ne pouvez pas être écrivain sans faire la guerre, d’une façon ou d’une autre. C’est très passionnant la guerre, la tactique, la stratégie, le retournement des alliances, etc. La vie chez les humains, c’est la guerre. Ceux qui mentent, ce sont ceux qui parlent de paix. Il n’y a pas de paix.


Épisode 4/5 : "Qui saura encore lire dans le temps qui vient ?"

LE 19/01/2017,28 MIN

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La France moisie : il y a 18 ans, Philippe Sollers écrivait une tribune "violemment patriotique" qui reste d’une inquiétante actualité... Où Philippe Sollers, écrivain fou de Le Nôtre, Molière... et Céline, nous invite à comploter voluptueusement avec lui, pour la plus grande gloire de la France.


Philippe Sollers Crédits : Bertrand Guay – AFP
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Philippe Sollers commence ce quatrième entretien d’"A voix nue" en lisant un de ses articles les plus contestés, "La France moisie....", paru à la Une du Monde le 28 janvier 1999. Au vu des protestations après ce texte, il suppose qu’il "touche au nerf sciatique fondamental de quelque chose qui va évoluer..." Il se défend contre toutes ces attaques, car selon lui, "c’était un article violemment patriotique". Il revient sur la honte de l’armistice et de la collaboration, et sur le travail inédit entrepris de remise en cause de toute cette période. Selon lui, la France a un statut à part dans l’histoire du monde, "la France est le pays de l’Histoire", "c’est le pays de la Révolution française, unique en son genre". Pour lui, originaire de Bordeaux, il est révolutionnaire "parce que girondin".
L’écrivain amoureux de la langue française se désole du peu d’amour que l’on porte actuellement à notre langue. Il aimerait bien voir comme candidat à l’élection présidentielle, un Molière, "ça changerait", "là pour l’instant c’est plutôt Guignol...", regrette-t-il.

Philippe Sollers : "L’époque est malade, je la prends en consultation"

Je suis dans ma tour, qui n’est nullement une tour d’ivoire mais qui ressemble beaucoup à celle de Montaigne, pas du tout la même époque, mais même situation d’urgence. L’état d’urgence pour Montaigne et pour moi c’est de préserver absolument la bibliothèque, les traces, l’archive. Ce n’est pas du tout être conservateur, bien au contraire, on attend une époque plus favorable pour se faire entendre, autrement dit, la télévision, BFM TV, les primaires, toutes ces conneries et ces discours en boucle qui sont, si on les traite avec ironie et distance, stupéfiants !

Episode 5/5 : "J’ai toujours triché avec la société"

Le 20/01/2017, 29 MIN

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Cinquième et dernier volet d’une série d’entretiens avec Philippe Sollers, écrivain, qui parle de la création de sa revue "L"Infini" et de son usage de drogue : où Philippe Sollers répond à l’appel de l’infini, et pour ce faire se shoote aux amphétamines et au haschisch afghan, pratique le Yi King,


Philippe Sollers sur le plateau de l’ émission "Vol de Nuit" le 3 janvier 2006,
Crédits : Bertrand Guay – AFP
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Philippe Sollers évoque la notion de l’infini, qu’il relie aux poètes. Par ses revues, que ce soit Tel Quel ou L’Infini, il dit vouloir "prouver que la littérature pense plus qu’on ne le croit", en tout cas plus que la pensée philosophique. Il loue l’affrontement, les contradictions qui existent entre les écrivains français, c’est une "singularité" française liée à son passé révolutionnaire.

Dans la suite de l’entretien, il fait état de ses expériences de drogue, notamment du haschich afghan. Puis il parle du Siècle des Lumières et montre en quoi les grands écrivains et penseurs de cette époque étaient "des aventuriers de génie", on ne les attendait pas. Il en appelle maintenant à retrouver cette "aventure", car pour lui "la vie d’un écrivain, c’est une vie d’aventurier" et il essaye de faire ce qu’il peut en ce sens. Il rejette les discours apocalyptiques contemporains, mais s’interroge sur la place du "désir" aujourd’hui dans une période qu’il trouve "flasque". Il recommande enfin de lire Voltaire, "prenez de la vitamine Voltaire, c’est mon conseil culturel final".

Crédit : radiofrance.fr

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