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Dans la collection L’Infini

D 13 avril 2008     C 2 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

Alexandre Duval-Stalla

ANDRÉ MALRAUX ? CHARLES DE GAULLE, UNE HISTOIRE, DEUX LÉGENDES.
Biographie croisée, préface de Daniel Rondeau, 416 pages, 15 ill.


Résumé
« D’abord le passé ? » Premiers mots adressés par le général de Gaulle à André Malraux. Première rencontre. Il est 11 heures du matin, le mercredi 18 juillet 1945, au ministère de la Guerre, rue Saint-Dominique, à Paris. Deux légendes se font face : le chef de la France libre et la figure mythique de l’écrivain engagé dans la lutte antifasciste de l’entre-deux-guerres. Sans s’embarrasser ni de circonlocutions ni de formules de politesse, le général de Gaulle s’attaque directement à l’essentiel : André Malraux et ses engagements passés. D’abord surpris (« Surprenante introduction »), celui-ci commence alors par expliquer la raison profonde de son engagement : « Je me suis engagé dans un combat pour, disons, la justice sociale. Peut-être, plus exactement : pour donner aux hommes leur chance... » Puis, il enchaîne en expliquant ses combats dans les années 1930 contre le fascisme : « J’ai été président du Comité mondial antifasciste avec Romain Rolland, et je suis allé avec Gide porter à Hitler ? qui ne nous a pas reçus ? la protestation contre le procès de Dimitrov et des autres soi-disant incendiaires du Reichstag. » Il poursuit en parlant de la guerre d’Espagne pendant laquelle il a combattu aux côtés du gouvernement républicain espagnol contre les militaires du général Franco, en prenant bien soin d’ailleurs de préciser qu’il ne s’est jamais compromis avec les communistes de Staline : « Puis il y a eu la guerre d’Espagne, et je suis allé me battre en Espagne. Pas dans les Brigades internationales, qui n’existaient pas encore, et auxquelles nous avons donné le temps d’exister : le parti communiste réfléchissait... » Enfin, André Malraux termine par une profession de foi : « Puis il y a eu la guerre, la vraie. Enfin est arrivée la défaite, et comme beaucoup d’autres, j’ai épousé la France ? » Le coup de foudre est réciproque entre les deux hommes. Débute alors une amitié indéfectible sur les hauteurs pendant plus de vingt-cinq années. Pourtant, cette première rencontre n’a pas été une évidence. Elle a même été tardive.

*

Valentin Retz (membre du comité de rédaction de la revue Ligne de risque)

GRAND ART, 104 pages.


Résumé
« La possibilité de l’amour est la dernière chose qu’il nous reste à détruire, a dit Ravèse, et par conséquent la seule que nous devions sauver. »
Annihiler la possibilité d’aimer, détruire à tout jamais le chemin de l’amour, non pas le rendre impraticable, mais le faire disparaître, l’effacer absolument, c’est aujourd’hui le programme, et c’est ce qui se confond avec une autre destruction, plus ancienne, plus aboutie : la destruction de l’art.
D’amour, d’art et de destruction, c’est donc de cela que le narrateur et son ami Ravèse s’entretiennent. Sur la banquette de l’arrière-salle d’un vieux café parisien, ils tracent l’histoire secrète du XXe siècle. En compagnie de Picasso, de Duchamp et des êtres qu’ils aiment, ils s’avancent vers une vie qui serait véritablement vivante.
Et si le Grand Art, c’était l’amour ?

*

Patrick Wald Lasowski

LE GRAND DÉRÈGLEMENT. Le roman libertin du XVIIIe siècle, 176 pages.


Résumé
En 1680, dans son Dictionnaire français contenant les mots et les choses Pierre Richelet définit le libertinage comme « dérèglement de vie. Désordre ».
Dérèglement est le mot. C’est à travers lui, c’est à travers cette rencontre du libertinage et du dérèglement que le roman libertin du XVIIIe siècle s’approprie la peinture des plaisirs. La littérature romanesque n’est-elle pas la zone franche de la littérature comme le sexe est la zone franche du corps ?
Licence effrénée du roman. Il dérange les codes, renverse les usages, provoque les censeurs. Il est par excellence l’Irrégulier.
« Femmes et filles plongées dans le désordre », il est impossible de garder « un silence profond sur vos dérèglements » écrit Diderot, qui fait parler les bijoux pour faire entendre au monde tout son dérèglement.
Chaque roman libertin rejoue à sa manière le jugement porté sur Le Portier des Chartreux :
« Enfin toutes les règles du roman sont violées dans celui-ci : religion, m ?urs, honnêteté, vérité, vraisemblance, rien n’est ménagé. »
Si le roman a jamais eu de règles, s’il a souhaité s’en donner, les voici réduites à rien.
Le libertinage vient.