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La voie du Tao

D 24 février 2013     C 0 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

La voie du Tao ou l’art de l’immortalité

un documentaire de Yves de Péretti

(France, 2009, 59mn)

La beauté mystérieuse de l’art chinois, la magie des paysages et des temples, la poésie des aphorismes et la faveur des fidèles nous font sentir la force d’inspiration inégalée que représente le taoïsme pour les chinois depuis 3000 ans.

Le film s‘aventure pour la première fois à la rencontre du taoïsme, religion sans dogme, en pleine renaissance en Chine depuis une vingtaine d’années.

En prenant pour guide une jeune française qui a tout quitté pour vivre l’éthique taoïste et est venue en Chine s’initier auprès des Maîtres, le film nous plonge au coeur de ces pratiques et rituels ancestraux qui ont su s’adapter à la modernité.

A Pékin, nous découvrons le Temple du Nuage blanc, centre officiel du taoïsme en Chine. C’est une ruche où se croisent toutes les facettes du taoïsme : étude des textes anciens, pratique de la calligraphie et de la peinture, apprentissage de la méditation et des techniques du souffle, médecine chinoise, etc.

Puis nous partons dans le centre de la Chine, dans la montagne où le légendaire Lao Tseu, figure divinisée du Vieux Sage, aurait dicté le Tao Te king, le "Livre de la Voie et de la Vertu". Le film nous transporte de temple en temple, de montagne sacrée en montagne sacrée, à la rencontre de Maîtres et d’ermites qui aspirent au Tao, ou "quête de l’immortalité" et nous font sentir de l’intérieur les principales dimensions du taoïsme. En contrepoint, la piété des adeptes dans les lieux de dévotion, la richesse exubérante de la pyramide des divinités, reflet d’un monde fortement hiérarchisé, nous questionnent sur cette religion qui s’ancre au coeur de la société chinoise.

A travers les oeuvres d’art (en particulier les peintures de paysages) qui scandent le film, nous pénétrons dans l’intériorité de la relation harmonieuse de l’homme avec la nature, qui est au coeur du taoïsme.

A commander sur boutique.arte.tv

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Lire aussi, à propos de l’exposition au Grand Palais du printemps 2010 : La voie du Tao — Un autre chemin de l’être.

« Si vous ne devez voir qu’une exposition, ne ratez pas celle consacrée au taoïsme au Grand Palais. C’est un événement dévoilant la Chine la plus profonde, une démonstration de liberté radicale. Rien à voir avec une religion, et surtout pas avec le bouddhisme. Le catalogue est somptueux, et vous pourrez rêver longtemps sur ses images. Une formule ramassée de cette pensée en acte ? Celle-ci : « L’infini harmonique ». Et puis « Avoir des os d’immortels, monter au ciel en plein jour. » Comme ça.

Si vous voulez pousser plus loin votre connaissance de la pensée chinoise, prenez la traduction des Maitres mots de Yang Xiong, qui vient de paraître [1]. Ce portrait d’un certain Dongfang Shuo m’enchante :

« Pourquoi le renom de Dongfang Shuo dépasse-t-il ainsi la réalité ?

— Son art de la repartie, sa ressource, son franc-parler, sa vertu contournée. Sa repartie ressemble à de l’excellence, ses ressources jamais à court ressemblent à de la sagesse, son franc-parler ressemble à de la droiture, sa vertu contournée ressemble à du retrait.

— À quoi tient son renom ?

— À une parfaite maîtrise de la plaisanterie. »

Ou encore : « Le renom suprême est le renom auquel on n’a pas travaillé. Le renom auquel on a travaillé vient après. »

Philippe Sollers, Journal du mois de mars 2010.

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[1Les Belles Lettres, 2010.