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« En France à l’heure allemande », un documentaire formidable

D 4 décembre 2012     C 0 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

Regards croisés sur l’Occupation

En France, à l’heure allemande
Documentaire de Serge de Sampigny (France, 2012, 2x53mn)
Coproduction : ARTE France, Histodoc

Avec "En France, à l’heure allemande", Serge de Sampigny revient sur une page méconnue de la Seconde Guerre mondiale, livrant les regards croisés d’Allemands et de Français sur l’occupation et la libération de la France.

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© Collection Rudolf Bölts

Juin 1940, l’armée allemande achève d’envahir la France qui signe aussitôt l’armistice. Les troupes du IIIe Reich vont occuper une grande partie du territoire pendant les quatre années suivantes. À travers son documentaire, Serge de Sampigny raconte la cohabitation forcée de deux peuples ennemis. Au moyen de films d’époque et de photos amateurs, images inédites glanées des deux côtés de la frontière, et avec les témoignages de ceux qui les ont réalisées, il réveille les mémoires et donne à voir « un autre visage de la guerre ». Loin du mythe de la France résistante promu durant l’après-guerre ou de celui d’un pays acquis à la cause du régime de Vichy, ce documentaire révèle le rapport ambigu que les Français, mais aussi les soldats allemands, ont entretenu avec l’Occupation.

Une France schizophrène

Après l’humiliation de la défaite, les Français redoutent cette armée qu’ils considèrent comme une horde de barbares ayant déjà causé tant de malheurs lors du premier conflit mondial. Au fil des témoignages et des images, on découvre qu’une partie de la population, surprise par la correction des soldats allemands et impressionnée par leur discipline, s’accommode dans un premier temps de la présence de l’occupant. Des sympathies se font jour et des idylles commencent à se nouer entre Françaises et Allemands. Le réalisateur s’attache à montrer qu’entre deux minorités – les collabos et les résistants –, « la majorité des Français est écartelée, empêtrée dans ses contradictions ». Un patron de bistrot écoute Radio Londres avec un soldat allemand, un photographe développe clandestinement les doubles de plus de sept cents clichés allemands : nombreuses sont les anecdotes qui témoignent de la confusion régnant dans les deux camps. À l’instar d’un membre de l’état-major de la marine faisant défection pour prendre le maquis, les soldats allemands ne se révèlent pas tous être des nazis convaincus. Pourtant, la débâcle allemande et la Libération se profilant, exactions et vengeances vont se multiplier, reléguant ces épisodes de cohabitation, parfois amicale, aux oubliettes de l’histoire. Serge de Sampigny lève le voile sur un chapitre trouble de l’histoire de France, qui suscite encore de vifs débats de nos jours.

Hendrik Delaire pour ARTE Magazine.

Première partie : Le temps des vainqueurs

Suite à la victoire des troupes allemandes, une partie de la population française découvre un occupant moins féroce qu’elle ne l’imaginait. Les troupes de la Wehrmacht, soulagées par la fin de la bataille de France, profitent de la douceur de vivre française comme s’ils étaient en vacances. Séduits ou dans le besoin, de nombreux Français acceptent le contact avec l’ennemi. Mais tout le monde n’est pas dupe de cette « occupation douce ». Certains Français réalisent que les nazis avancent masqués, pour mieux piller les ressources du pays et se livrer aux premières rafles de juifs.

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Seconde partie : Mais le fossé se creuse

Printemps 1943. Le pouvoir de séduction de l’armée allemande n’est plus qu’un lointain souvenir. L’occupation s’éternisant, les tensions se font plus vives. Les réquisitions de l’armée allemande et la répression sanglante de toute forme de contestation indignent de plus en plus de Français. La résistance commence à s’organiser et un nombre croissant d’hommes prennent le maquis. Le clivage de la population s’accentue entre miliciens partisans du régime de Vichy et résistants. La retraite allemande et la Libération vont faire éclater au grand jour les rancœurs accumulées depuis le début du conflit.

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Entretien avec Serge de Sampigny, auteur et réalisateur.

Tobias Géniès, « En France à l’heure allemande », teleobs.

Voir aussi : La France des camps (1938-1946).