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JEAN-MICHEL LOU, Corps d’enfance corps chinois - Sollers et la Chine

D 29 décembre 2011     C 0 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

JEAN-MICHEL LOU

Corps d’enfance corps chinois
Sollers et la Chine

Ed. Gallimard/collection L’INFINI

A paraître le 2 janvier 2012

Quatrième de couverture

Sollers et la Chine : c’est un livre à la fois nécessaire, évident (étonnant qu’il n’ait pas encore été écrit) et complètement superflu. N’y a-t-il pas suffisamment de livres comme cela ? A-t-on besoin de livres sur les livres ? Les grands livres se suffisent à eux-mêmes ; ceux de Sollers peuvent très bien se passer des commentaires faits sur eux. Mais l’a-t-on vraiment lu ? Pas sûr.
Je propose ici ma propre lecture, procédant un peu « à la chinoise », tournant doucement autour des textes, les redisant un peu autrement, sans essayer de les forcer comme des coffres-forts qui recèleraient un trésor (le « sens »), n’y ajoutant rien, montrant cependant comment ils agissent sur moi, comment je les vis. L’art de citer, par l’unique effet d’une certaine disposition, éclaire un aspect du texte qui est déjà là. Montaigne ne procède pas autrement. Et Sollers non plus. Ma démarche est donc, en quelque sorte, imitative ; j’ajoute un simple fil à la trame du Livre en train de s’écrire. Car lire, ce que j’appelle lire, c’est rien moins que changer la vie.

J-M. L.

A propos de l ?auteur

Jean-Michel Lou est né à Paris, de mère chinoise et de père franco-chinois. Il a enseigné le français en Afrique, en France et en Autriche. Il vit et travaille à Vienne depuis plusieurs années. De lui, les Editions Gallimard ont déjà publié Le petit côté. Un hommage à Franz Kafka (L ?Infini, 2010).

Le début du livre

Introduction

Aucune revendication de ma part, sauf celle-ci : avoir trois lignes dans un dictionnaire de littérature mondiale daté de 2050 à Pékin. Style : « Ph. S., écrivain européen d’origine française qui, très tôt, et presque seul, s’est beaucoup intéressé à la Chine.  »

Philippe Sollers, L’Année du tigre


« L’INFIME AMORCE »

Il désigne le rouleau de calligraphie chinoise accroché au mur du petit bureau. « Ce que j’aime surtout c’est l’endroit, là... » Sa main s’approche du caractère dao, un homme (un chef, un « je ») qui se défait et se recompose dans la marche, le trait noir du pinceau, doux et ferme, fait signe vers l’infini ; la main souligne le mouvement du pinceau, et trace dans l’air une ébauche d’envol.

Plus tard, il parle de ce moment unique dans l’histoire de l’humanité où, grâce aux jésuites, ces passeurs obstinés, l’Occident et la Chine se sont rencontrés, ouverts l’un à l’autre, pour finalement se manquer. Occasion perdue à jamais, la face du monde en eût été changée ... Quand je lui demande ce qui, d’après lui, constitue le lien entre le Baroque et la Chine, c’est encore la main qui répond, dans un geste plus ample que le précédent, le mouvement ascendant esquisse la reproduction incessante de lui-même, spirale baroque, céleste abîme, engendrement infini du dao ... les volutes de fumée des cigarettes redisent le geste. Un sourire narquois flotte sur le visage du très jeune homme assis en face de moi.

« Un vrai Chinois », pensé-je (un sage, un enfant, un lion, un chameau ?). Les gestes tracés dans l’air disent aussi : « Voilà. Il n’y a rien d’autre à dire. » Ils font taire d’avance le commentaire ; et pourtant, le présent livre est né, qui entreprend d’explorer avec des mots l’espace qu’ouvrent les gestes muets.

*

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