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Guerres secrètes (I)

D 19 août 2007     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Sortie le 4 octobre 2007 aux éditions "Carnets Nord"

« Carnets Nord », une nouvelle maison d’édition, filiale des éditions Montparnasse spécialisée dans l’édition de DVD. La direction éditoriale en est assurée par Benoît Chantre, un connaisseur de l’univers sollersien, un accoucheur de la pensée de Sollers. Sa Divine Comédie souvenons nous, porte en sous-titre « Entretiens avec Benoît Chantre ».
Qui est allé vers l’autre pour ce nouveau morceau d’anthologie où Sollers revisite et approfondit quelques thèmes qui traversent son ?uvre ? Le mythe d’Ulysse et de l’Odyssée, celui de Dionysos, les dieux sans oublier les déesses - « les femmes jouent un rôle considérable » - le Christ, « Dionysos, le Christ, des dieux gênants », la pensée chinoise avec Lao Tseu, Sun Tsu, Les 36 stratagèmes  [1] Plus un zeste de Joseph de Maistre. Qui ça ? Joseph de Maîstre ! L’art de la guerre sollersien dans le sillage de Sun Tsu : pousser son avantage pour déstabiliser un peu plus... Et la charge ne serait pas complète sans une pointe de Rimbaud et de Nietzsche.

Interrogations et réponses de Sollers par rapport à ces grands textes. Nouvelle page à son « testament » littéraire, humaniste et spirituel, déjà commencé depuis sa première page d’écriture. Sollers a toujours eu pour ambition d’écrire une oeuvre. Pourquoi parler de ces vieilles histoires ? Parce que nous sommes en train de nous déculturer, en même temps que refont surface de vieux traumatismes culturels, de nouvelles formes de guerre « terrorisantes ». Et la Chine qui ressurgit aujourd’hui : «  les chinois ont à mon avis plusieurs coups d’avance sur la façon de faire la guerre, en possédant en quelque sorte un secret de guerre. Ce ne sont plus des affronts technologiques et frontaux. ».

Il se trouve que cette vision de Sollers, j’en prends connaissance en même temps que la suite d’articles sur la Chine que publie chaque jour Le Figaro : les chinois de Chine et dans le monde. Un tour du monde de cette diaspora. (Un réseau commercial et d’influence déjà installé, à faire rêver le plus ambitieux patron de multinationale [2])

Sollers, s’exprime avec une certaine solennité dans l’écho sonore qui est présenté ci-après. Son débit, contrairement à son habitude, est lent, posé. Quand la planète s’échauffe et que bruissent les journaux papier et audiovisuel des échos des nouvelles guerres, Sollers, lui, nous parle « grec », « latin », des textes fondateurs en voie d’être oubliés, faute d’être encore lus. L’auteur de La Guerre du Goût et Le Secret (sur fond d’attentat du pape Jean-Paul 2) nous délivre dans Guerres secrètes une synthèse multifacettes de ses croyances les plus profondes, son « livre de la sagesse ». A contre-courant du bruit ambiant. « Changer de point de vue permet bien souvent de dépasser les apparences », c’est la conclusion d’un article de Roland Lehoucq qui traite des limites de l’Univers observable [3] ...« Voir plus loin que l’horizon »... Où la démarche du scientifique et de l’écrivain se rejoignent !

L’autre volet de ses mémoires « Un vrai roman » à paraître simultanément chez Plon ? L’un expliquant l’autre comme me le fait remarquer Dominique Brouttelande ? La répétition, en quelque sorte, de ce que Sollers avait fait pour la publication de Paradis en publiant en même temps Vision à New York, un livre explicatif d’entretiens avec David Hayman. A suivre, nous y reviendrons, bien sûr.


Mot de l’éditeur

La guerre était une institution. Elle a cessé de l’être à l’heure du terrorisme. Pour resaisir cet art perdu, que nous masque notre obsession de sécurité, Philippe Sollers nous propose de relire les auteurs grecs et chinois. Mais que nous disent ces stratèges, sinon que la conquête de notre autonomie, le bien le plus précieux qu’on puisse atteindre, suppose une « guerre secrète » ?

L’auteur raconte ses propres guerres à travers celles des autres. Il y a la guerre d’un héros singulier : Ulysse « aux mille ruses », qui mène contre Poséidon un combat terrible pour sa survie. Il y a la guerre d’un dieu : Dionysos, venu punir les mortels impies. Il y a la guerre de Sun-Tzu, habile à déchiffrer les signes du retournement de toute situation. Il y a enfin, qui résume et dépasse les trois premières, le « combat spirituel » de l’artiste ou de l’écrivain.

Ce livre est l’occasion pour Philippe Sollers d’évoquer le thème qui court sous tous ses livres. Cette biographie poétique donne des clés pour comprendre un auteur complexe, car bataillant sur plusieurs fronts. Considérations stratégiques, érotiques et littéraires, ce carnet de guerre est d’autant plus précieux que l’Adversaire est redoutable : Nietzsche l’a nommé « nihilisme ».

Présentation du livre par Philippe Sollers

*

VOIR AUSSI :

Guerres secrètes (I-suite) - partie 1 : L’Odyssée
Guerres secrètes (II) - partie 2 : Dionysos
Guerres secrètes (III) - partie 3 : La pensée chinoise & Contre un pape



[1Répertoire de proverbes tactiques liés au Yi Jing et aide-mémoire pour se tirer de situations conflictuelles.

[2Lorsque la propre « multinationale Chine » aura atteint son régime de croisière et produira à flot, voitures, avions, TGV, fusées, centrales nucléaires, « know-how » que les occidentaux - moins agiles avec le maniement du secret que les asiatiques - s’empressent de leur « transférer » dans des contrats miroirs aux alouettes, le « péril jaune » pourrait bien déferler avec juste un siècle de retard, une ridule du temps pour cet empire multimillénaire qui a déjà récupéré Hong Kong aux anglais sans un coup de canon, lavant ainsi l’affront que les Occidentaux lui avait imposé. Sun Tsu, l’Art de la guerre, livre III : « Si l’ennemi est fort et moi faible, je me retire momentanément et je me garde de tout engagement [...] Si je suis en possession de tous mes moyens et l’ennemi dans le désarroi, si mes troupes ont du ressort et si les siennes sont apathiques, alors, même s’il est supérieur en nombre, je peux livrer bataille. ». Le dragon chinois relève la tête, les prochains jeux olympiques en sont une autre illustration, la direction chinoise flattant et exacerbant le sentiment de fierté nationale. Les chinois ? Plusieurs coups d’avance ( NDLR)

[3Les horizons en cosmologie, Revue « Pour la science », décembre 2006

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1 Messages

  • valérie bergmann | 19 août 2007 - 16:01 1

    "Carnet de nuit", je m’en suis délectée. Sur un lit de citations parfumées d’exquis extraits.
    Sollers écrit à fleur de mots[...]
    Voilà quelques-unes de mes favorites :

    « Trop, pas assez : arrange-toi pour qu’on dise sans cesse de toi : trop ceci, pas assez de cela.
    Pas assez, c’est eux. Trop, c’est toi. » Sollers

    « Un petit carnet peut en dire plus que dix longs traités ». Marx

    « Je ne vois pas comment on peut juger quelqu’un à qui on n’a jamais rien proposé. » Sollers

    « La belle affaire d’être une merveille à vingt ans ! » Mauriac

    « Quand on est jeune, il ne faut pas hésiter ; quand on est vieux, il ne faut pas se lasser. » Epicure
    Conclusion : je poursuis mon ascèse...

    « La haine que tant de gens sérieux ont du langage. Sa pétulance et son espièglerie, ils la remarquent ; mais ce qu’ils ne remarquent pas, c’est le bavardage à bâtons rompus et son laisser-aller si dédaigné sont justement le côté sérieux de la langue ». Novalis

    Visite du jeune poète. Il m’apporte son bouquin, hésite, puis me montre courageusement le passage qui m’est consacré. « Qu’ai-je à faire de S. qui s’égare dans le roman à succès ? » En partant, il me demande si je peux faire un article sur son livre.
    Cause toujours. Page 21. Faut pas rêver.

    « On a dit que vous étiez devenu plus profond. Les tombeaux aussi sont profonds. » Morand.
    Ceci me rappelle qu’à force de mûrir on finit par pourrir.

    « A chaque vertu sa littérature immonde. »

    « Dans la fatigue et la solitude, le divin ça sort des hommes ». Ils devraient sortir plus souvent !

    « Je suis pour les calmants, tous les calmants. » Eloge de la morphine "page 70.

    « Le 6-6-66, j’écrivais sur Lautréamont. Le 9-9-99 m’intéresse. » Idem pour moi. Allez-savoir pourquoi ?

    Valérie