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Hors-Champs (2013) : Laure Adler interviewe Philippe Sollers

Cinq épisodes

D 2 juin 2023     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


En janvier 2013, Laure Adler, fine intervieweuse, consacrait une série de cinq émissions à Philippe Sollers,
dans le cadre de son émission Hors-Champs (France Culture).

Episode 1

Premier volet d’un entretien de Laure Adler avec Philippe Sollers pour parler des femmes qui ont compté dans sa vie à l’occasion de la sortie de son prochain livre, "Portraits de femmes". Il revient sur la parution de son premier roman et raconte l’importance de la langue et de la lecture pour lui.

Philippe Sollers, de son vrai nom Joyaux, s’explique sur son pseudonyme, Sollers, "c’est la traduction latine de mon héros absolu", à savoir Ulysse le rusé dans L’Odyssée. Il raconte son premier roman, Une curieuse solitude, qui relate sa relation d’adolescent avec une espagnole âgée d’une trentaine d’années, "j’aime beaucoup les étrangères, c’est une sorte de détermination dans mon existence. [...] On faisait l’amour en espagnol". "Apprendre l’espagnol, c’était apprendre la Guerre d’Espagne" pour lui, l’enfant bourgeois de Bordeaux.

« Qu’est-ce-qui fait que l’on devient écrivain ? Selon moi, dans mon expérience personnelle, c’est parce qu’on découvre que lire est une activité absolument prodigieuse. »

Quand il a appris à lire avec sa mère vers l’âge de cinq ans, ce fut "le sésame", "la révélation". Ses premières lectures étaient des classiques. Les voix sont aussi essentielles pour lui, il peut d’ailleurs imiter de nombreuses voix de personnalités politiques et littéraires. Il dit son admiration pour André Breton et son éthique si étonnante, dont la vie a été absolument dédiée à "la liberté, l’amour et la poésie".

Episode 2

Deuxième volet d’un entretien de Laure Adler avec Philippe Sollers qui aborde la question politique autour de son voyage en Chine dans les années 70 et évoque les quelques personnalités qui ont compté dans son panthéon personnel.

Pour commencer ce deuxième entretien de la série "Hors-champs" qui lui est consacrée, Philippe Sollers s’en prend au diktat "être ensemble", qu’il nomme "l’ensemblisation", c’est "une erreur profonde" selon lui de vivre ainsi : "Un écrivain ou un artiste ne peut pas être ensemble."

Il revient sur son voyage en Chine en 1974 et livre les raisons de cette expédition qui remontent aussi loin que son enfance, "je voulais voir la Chine et la ressentir profondément", confie-t-il. A la question de savoir s’il a été maoïste, Philippe Sollers répond ainsi : "J’évolue librement, à ma guise, selon mes instincts et les situations." Il n’est ainsi jamais entré dans une idéologie car il prône trop la liberté pour s’y enfermer.

L’écrivain de 76 ans passe en revue les hommes qui l’ont marqué dans sa vie alors que généralement, "les hommes [l’] ennuient", et se souvient de l’expérience étonnante que furent ses rencontres avec Georges Bataille et Jacques Lacan, "c’était du théâtre merveilleux".

Episode 3

Pour ce troisième entretien avec l’écrivain Philippe Sollers, il est accompagné de son épouse Julia Kristeva, linguiste, psychanalyste et romancière. Dans ce dialogue, elle parle de l’écriture de Sollers et ils évoquent tous les deux le couple formé par Sartre et Simone de Beauvoir.

Avec
• Philippe Sollers Écrivain français
• Julia Kristeva écrivaine, psychanalyste, linguiste

Julia Kristeva raconte son arrivée en France à la fin de l’année 1966, sa rencontre dans la foulée avec Philippe Sollers qu’elle a vu comme son "horizon" et ils ne se sont plus quittés. "Il fait de la littérature pas comme les autres", "il bouscule le sommeil des lettres" et "remet en cause nos propres limites" par son "effervescence du langage qui balaie les genres", voilà comment elle définit l’écriture de son mari.

Cette recherche du roman de la pensée, du roman du langage, on appelait ça à l’époque l’écriture, on peut l’appeler expérience intérieure, pourquoi pas mystique, mais c’est quelque chose d’inclassable et qui donne une respiration à la littérature.
C’est pourquoi je crois qu’il [Philippe Sollers] est tout à fait à la fois fascinant aujourd’hui, impensable - les gens n’arrivent pas à le caser dans des catégories - et toujours une promesse de cette espèce de sommeil des étagères et des écrans où on nous vend du somnifère sous forme de roman.
Julia Kristeva

Sollers s’amuse de la célébrité de Julia Kristeva aux Etats-Unis, c’est elle qui est connue et reconnue par le milieu universitaire, alors, dit-il : "Je profite d’elle. C’est une star et je fais gigolo chez ma femme !" Il renchérit que "c’est un enchantement d’être Monsieur Kristeva !"

« Dans sa manière de lire ça passe toujours par le corps. Il y a une expérience physique, il est extrêmement physique dans sa manière de lire. »
Julia Kristeva

Episode 4

Pour ce quatrième entretien avec l’écrivain Philippe Sollers, à l’occasion de la sortie de son livre "Portraits de femmes", dialogue entre Philippe Sollers et Josyane Savigneau, écrivaine et journaliste. Il y est longuement question de la relation amoureuse qu’il a entretenue avec Dominique Rolin.

Avec
• Josyane Savigneau écrivaine et journaliste
• Philippe Sollers écrivain français

Pour débuter cet entretien, Philippe Sollers parle de notre époque : "Tenir debout aujourd’hui et non pas tituber, c’est devenu héroïque !" Il compare les marchés financiers à l’Occupation allemande : "On est occupés de façon invisible par les marchés financiers qui déterminent selon des voies mafieuses votre vie." Il suit de près l’actualité sur les chaînes de télé.

« On est dans une époque ultra-réactionnaire. Il y a quelque chose comme une sorte d’angoisse sur cette planète. On est vraiment dans la mondialisation que j’appelle "l’immondialisation". Donc, le seul fait de tenir debout devient héroïque, au lieu de dormir debout. Etre éveillé debout devient extraordinairement difficile. Pour moi c’est assez facile car je me suis douté dès l’enfance que ça allait mal tourner, tout ça et j’avais raison. »
Philippe Sollers

Josyane Savigneau dit avoir toujours été séduite par l’écriture de Sollers. Elle évoque la relation amoureuse entre lui et l’écrivaine, Dominique Rolin, entre 1958 et 2012, date de la mort de celle-ci. Pour Philippe Sollers, sa longue relation avec Dominique Rolin, "ce sont des expériences de personnes qui ont un sens du temps". Ils se contraignaient à un emploi du temps très strict pour pouvoir écrire, le plus souvent à Venise. Il dit qu’il a "été influencé par sa personne" plus que par son écriture. Lui, il pense "l’avoir dérangée dans son écriture".

« On est dans une époque où tout le monde perd son temps. Tout le monde est débordé, personne n’a plus le temps. Qui n’a plus le temps, n’a plus de vie. C’est la mort qui vit. »
Philippe Sollers

Episode 5

Cinquième et dernier entretien de "Hors-champs" avec l’écrivain Philippe Sollers, où il est question de sa passion pour la Bible, de Jean-Paul II et de Dante mais aussi de son rapport aux médias.

Au micro de Laure Adler, Philippe Sollers explique essayer de ne pas séparer son art de sa vie. Il affirme écrire tout le temps à partir du moment où "penser est écrire sans accessoire", "donc si on pense on est en état d’écriture". Il parle de son profond intérêt pour la Bible et affirme d’ailleurs qu’il est "l’un des rares écrivains français à connaître très bien la Bible". Il revient sur sa rencontre en 2000 avec le pape Jean-Paul II auquel il est allé offrir son livre sur Dante, La Divine comédie.

Je suis révolutionnaire parce que je m’enchante de ce qu’a produit le génie humain.

De ses livres, il pense que "ce sont les contenus qui sont mal perçus" car ils dérangent, plutôt que la forme. Il disserte sur le rapport entre la vie et l’écriture, notamment dans ses relations amoureuses.

Pour quelqu’un qui est dans le langage et qui écrit constamment, les opportunités de la réalité se présentent. C’est exactement une façon d’agir dans la réalité même, parce que vous êtes dans cet état-là et qu’un certain nombre de partenaires le ressentent comme tel et c’est moins ennuyeux que ce qui leur arrive en général dans l’existence.

De son usage des médias pour sa promotion, il dit qu’ "il faut tout faire, le clown, le pitre, l’acrobate, il faut de toute façon que ça cause". Il estime être un "censuré" à cause de la non-lecture de notre époque. Il pense que c’est la guerre, on est dans un rapport de forces et se plaindre ne sert à rien, il faut agir.

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