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Il était une fois... Picasso

Nouvel hommage de la chaîne Arte

D 3 avril 2023     A par Albert Gauvin - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Il était une fois... Picasso

« Le 2 avril 2023, ARTE consacre une journée à Pablo Picasso à l’occasion des 50 ans de sa disparition. Pas question pour ARTE de rendre un énième hommage au génie, encore moins de multiplier les éloges ou d’ajouter des superlatifs. La Chaîne entend bien passer ce grand artiste au crible afin de se rapprocher encore plus d’un homme que tout le monde croit connaître. »

Voici donc un portrait ou plutôt une série de portraits qui complexifie — et parfois simplifie, selon la mode — l’approche que l’on peut avoir aujourd’hui de Picasso — l’homme, sa stratégie et son oeuvre.

Picasso now

Réalisation : Knümann, Verena

Avec Paul Smith, Cécile Debray, Gauthier Dance, Rose-Maria Gropp, Angela Rosengart

"Picasso 2023" : 50 ans après la disparition de l’artiste, en quoi son oeuvre résonne-t-elle encore ? "Twist" rencontre le designer britannique Paul Smith qui signe la scénographie d’un nouvel accrochage au musée Picasso, ainsi que la compagnie Gauthier Dance qui s’inspire des "Baigneurs", groupe de sculptures exposées à la Staatsgalerie de Stuttgart.

Génie, artiste du siècle, personnalité tourmentée… À l’occasion des 50 ans de la disparition de Pablo Ruiz Picasso, survenue le 8 avril 1973, la France et l’Espagne ont mis sur pied une programmation événement, ponctuée d’une quarantaine d’expositions dans toute l’Europe et en Amérique du Nord. Et ARTE consacre une journée spéciale à l’artiste. En quoi l’œuvre du peintre, dessinateur, sculpteur et céramiste résonne-t-elle aujourd’hui encore ? Le Musée Picasso — au cœur du quartier du Marais à Paris — a donné carte blanche au designer britannique Paul Smith qui a métamorphosé les salles avec une touche humoristique et décalée. "Twist" l’a rencontré en plein accrochage. Et la présidente de l’institution, Cécile Debray, nous révèle les temps forts de cette année Picasso.

Le Musée de l’Homme propose une exposition dédiée à l’influence de la préhistoire sur l’œuvre du maître espagnol. En exclusivité pour "Twist", la compagnie Gauthier Dance – du chorégraphe canadien Éric Gauthier – présente une création inspirée des "Baigneurs", groupe de sculptures exposées à la Staatsgalerie de Stuttgart (1956).

Picasso a peint cinq portraits d’elle : Angela Rosengart. Galeriste et mécène suisse, elle revient sur ses rencontres avec l’artiste. Le Museum Sammlung Rosengart qu’elle a fondé à Lucerne abrite une collection exceptionnelle d’œuvres de Picasso et de classiques de l’art moderne.

Enfin la critique d’art Rose-Maria Gropp, autrice d’un essai intitulé "Déesses et paillassons : les femmes et Picasso" (non traduit), fait entendre la parole des femmes.

Picasso sans légende

Réalisation : Manuelle Blanc
Pays : France
Année : 2022

Cinquante ans après sa mort le 8 avril 1973, Pablo Picasso fait encore partie des artistes célébrés universellement. Dans un documentaire étayé, Manuelle Blanc confronte son aura d’artiste engagé à la réalité de ses actes et des faits.

Né en 1881 à Malaga, en Espagne, Picasso a 23 ans lorsque, à l’orée du XXe siècle, il choisit de travailler à Paris, capitale des arts. Après des années de vaches maigres, en 1907, son tableau Les demoiselles d’Avignon, œuvre fondatrice de la révolution cubiste, bouleverse l’histoire de la peinture. Ce coup de génie lui ouvre les portes des galeries de Paris, Berlin, Londres ou New York. Sa cote s’envole et il devient un peintre riche et célèbre. Il a 55 ans lorsqu’éclate la guerre civile espagnole à l’été 1936. Bien que les troubles qui affectent son pays natal le préoccupent, il ne prend pas pour autant ouvertement parti pour les républicains. Ceux-ci lui passent néanmoins commande d’une œuvre qui va faire date : Guernica, une fresque monumentale qui les déçoit. Picasso a trois ans de plus lorsque la France déclare la guerre à l’Allemagne. Après une escapade d’un an à Royan avec Dora Maar, sa compagne d’alors, il retrouve Paris en août 1940. Bien que sa demande de naturalisation lui ait été refusée, cet artiste apatride jouit d’une relative tranquillité, qu’il choisit de préserver en se tenant éloigné de la Résistance. S’il est incontournable pour les collectionneurs, il ne l’est pas encore auprès du grand public, ni pour les grandes institutions muséales. Il lui faudra pour cela attendre son adhésion à la Libération au PCF, le "parti des 75 000 fusillés", puis son installation à Vallauris, où il s’adonne à la céramique. La mise en scène de son geste créateur et son intimité livrée aux paparazzis vont contribuer à bâtir sa légende d’artiste populaire et engagé.

Contradictions et ambiguïtés

Impliqué pendant la guerre d’Espagne, menacé par l’occupant nazi, glorifié à la Libération, starisé pendant la guerre froide : l’aura magnifiée dont jouit Picasso est-elle vraiment en phase avec la réalité ? Sans rien dénier de son génie, Manuelle Blanc interroge la figure héroïque de l’artiste résistant en la passant au tamis de la réalité des faits historiques et de ses actes. Nourri d’archives et d’éclairages de spécialistes (universitaires, critiques et historiens de l’art), son film met en lumière les faiblesses, les contradictions et les ambiguïtés de celui qui demeure, un demi-siècle après sa mort, une icône incontestée de l’art moderne.


Vallauris, août 1956.
(Photo André Gauvin). ZOOM : cliquer sur l’image.

L’homme au mouton, 1933.
Vallauris. Photo A.G., 23 août 2020.
ZOOM : cliquer sur l’image.
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Pablo Picasso RMN-Grand Palais (Musée national)

Picasso sans légende (sur Arte), le maître de l’image

Par Valérie Duponchelle

Comment devient-on le peintre le plus connu au monde, cinquante ans après sa mort ? On compte à ce jour 171 millions de résultats sur Google pour Pablo Picasso, décédé le 8 avril 1973, à 91 ans ! Comment atteint-on ce pic de la renommée ?

Il faut du talent, plutôt du génie, mais aussi de la stratégie, voire de la rouerie, si ce n’est de la lâcheté quand le courage coûte trop cher. En 52 minutes, voici un portrait saisissant du grand peintre espagnol que la France n’a pas voulu naturaliser en 1940, pour ses amitiés anarchistes ou malséantes, malgré son succès sonnant et trébuchant et ses appuis politiques. L’équation qui transforme un artiste en héros, digne du pacte de Faust, est le fil rouge du dernier documentaire de Manuelle Blanc, Picasso sans légende.

Modèle du genre

Et ce documentaire est un modèle du genre. Une démonstration savante et vivante qui va droit au but en accumulant les faits, sans sacrifier nuances et sensibilité, sans asséner des jugements à l’emporte-pièce. Le résultat est le portrait d’un homme extraordinaire, intuitif et souple dans ses valeurs, incarnant la jeunesse à l’orée du troisième âge, en short, marinière et sandales. Voire torse nu, tout en muscles bronzés et poils blancs. Le peintre de Guernica est en mal d’inspiration pour répondre à la commande des Républicains espagnols pour le pavillon de l’Espagne à l’Exposition universelle de 1937 à Paris.

Poussé par son amante Dor, la photographe Dora Maar, il est soudain transporté par le drame de la ville basque, le 26 mars 1937, ravagée par les 57 avions de combat d’une escadrille germano-italienne en appui des forces franquistes. Il en fera un «  cri universel » qui déplaira d’abord à ses commanditaires, avant de le rendre mondialement célèbre. Son ralliement au PCF en fera une idole populaire de l’après-guerre. Avec doigté, le film donne d’abord la parole à un historien de l’art de Malaga, Eugenio Cardena, qui surprend par sa liberté de ton. Cécile Debray, présidente du Musée Picasso, sculpte ses contradictions avec finesse. L’écrivain Annie Cohen-Solal souligne, elle, les peurs de «  Picasso l’étranger ».

Le minotaure, c’est moi ! Picasso et les taureaux

Réalisation : Hilka Sinning
Pays : Allemagne
Année : 2022

VOIR SUR PILEFACE

Grand amateur de corrida, Picasso a représenté des taureaux tout au long de sa vie. Éclairée par sa biographie, une exploration d’un motif fondateur aux interprétations paradoxales.

C’est à Malaga, où il passe les dix premières années de sa vie, que le petit Pablo Picasso découvre la corrida grâce à son père, peintre animalier et grand aficionado de tauromachie. Ces spectacles, où la beauté animale côtoie la violence et la mort, laisseront en lui une empreinte indélébile, qui imprégnera, comme un fil rouge, l’ensemble de sa création. Les scènes d’arène de facture réaliste qu’il peint de mémoire à Barcelone laissent la place, pendant ses années françaises, à des tableaux cubistes d’une extraordinaire puissance, d’où l’humain est absent : chevaux et taureaux semblent mêlés l’un à l’autre, cabrés dans une lutte à mort. Sous l’influence des surréalistes, son imaginaire se charge de symboles, et c’est bientôt le Minotaure, figure mythologique à tête de taureau, qui hante des œuvres à tonalité autobiographique, habitées par un érotisme dérangeant. À travers ce double monstrueux que Picasso s’est créé, image d’une virilité triomphante et brutale, se lit en filigrane la complexité de son rapport aux femmes. Car à l’instar de la créature légendaire, qui se repaissait de chair humaine, Picasso a passé sa vie à dévorer celles qui l’aimaient pour nourrir son art.

Motif obsessionnel

De la première huile de Picasso -– un picador peint à 8 ans sur une boîte de cigares – jusqu’aux scènes de tauromachie à l’encre réalisées à la fin de sa vie, en passant par le magistral Guernica ou les vanités aux crânes de bovins, ce documentaire explore un motif obsessionnel d’une extraordinaire richesse. Il fait intervenir Bernard Ruiz-Picasso, petit-fils de l’artiste, la galeriste Anne Clergue, mais aussi deux de ses biographes, Sophie Chauveau — autrice de Picasso, le Minotaure, relecture féministe de son parcours — et Annie Maïllis, pour évoquer ce pan de son œuvre teinté de passion et de violence. Avec la participation de Miquel Barceló.


Scène bacchique au Minautore, 1933.
Gravure sur papier. Mougins. Photo A.G., 22 août 2020.
ZOOM : cliquer sur l’image.

Picasso l’Espagnol

Linda Lorin nous offre un supplément d’évasion autour d’un thème. Dans ce numéro : Picasso l’Espagnol, à travers deux sujets. La Galice, école buissonnière de Picasso - La Barcelone de Picasso, du port au bordel.

La Galice, école buissonnière de Picasso

Pablo Picasso arrive à La Corogne à l’automne 1891. La Galice, c’est le Far West espagnol, une autre mer, des sensations inconnues. C’est aussi pour lui le début de l’adolescence. Le jeune garçon sèche les cours pour peindre sans répit les quartiers populaires et ses leurs habitants. Les couleurs, les contours de la Galice, Picasso les emportera toujours avec lui.

La Barcelone de Picasso, du port au bordel

Avec son architecture tantôt gothique, tantôt moderne, Barcelone est une ville où l’on trouve de l’art à chaque coin de rue. C’est dans cette métropole que Pablo Picasso fait son éducation artistique. Pour l’adolescent qu’il est alors, elle est un lieu d’expérimentation et d’émancipation. Côtoyant à la fois l’élite catalane et les bas-fonds de la ville, l’artiste commence à développer son style pictural si subversif.

Les dessins érotiques de Barcelone (1902-1903)

Ce que le précédent film ne montre pas...


Picasso, Isidre Nonell avec une femme, Barcelone 1902-1903.
Musée Picasso, Barcelone. ZOOM : cliquer sur l’image.

Deux figures et un chat — « El virgo », 1902-1903.
Musée Picasso, Barcelone. Zoom : cliquez sur l’image.

Angel de Soto avec une femme — Le maquereau, 1902-1903.
Musée Picasso, Barcelone. Zoom : cliquez sur l’image.

Nu féminin — Nu couché avec Picasso à ses pieds, 1902-1903.
Musée Picasso, Barcelone. Zoom : cliquez sur l’image.

Les frères Mateu et Angel de Soto, avec Anita — Figure féminine, 1902-1903.
Musée Picasso, Barcelone.
Photo A.G., 29-11-18. Zoom : cliquez sur l’image.

PICASSO SUR PILEFACE, et notamment Picasso sur ARTE (2014)

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