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Georges Bataille la nuit

Des pépites !

D 12 mars 2023     A par Albert Gauvin - C 3 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


« Désir — à trembler — que la chance survenant, mais dans l’incertitude de la nuit, imperceptible, soit cependant saisie. Et si fort que fût ce désir, je ne pouvais qu’observer le silence. »

Georges Bataille, Haine de la poésie ou L’impossible.


Georges Bataille, Critique n°49, Juin 1951.
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Les lecteurs de Pileface savent la place éminente que Georges Bataille y occupe. Personnellement, ce n’est pas sans une certaine fascination et un certain trouble que j’ai découvert ses écrits dans les années 60 alors que j’avais une vingtaine d’années. Le Coupable (Gallimard, 1961), Le Petit (Pauvert, 1963), L’érotisme (Collection "10-18", 1965), furent sans doute les premiers livres que j’ai lus. Ayant découvert le Bataille directeur de revue, j’avais alors demandé à mon père de me photocopier les articles que Bataille avait écrits dans la revue Critique dont la collection était accessible à la Bibliothèque Municipale de Valenciennes. Ce n’est que bien plus tard que ces articles furent repris dans les Oeuvres Complètes chez Gallimard. Deux articles de Bataille m’avaient alors beaucoup intéressé. Le premier s’intitulait Le temps de la révolte, une analyse du livre de Camus L’homme révolté à l’origine de la brouille entre l’écrivain et Sartre. Je l’ai reproduit intégralement ici. L’autre, peu connu, portait sur le livre de Huizinga Homo ludens. Il s’appelait Sommes-nous là pour jouer ou pour être sérieux ?. J’en ai reproduit la première page au début de cet article. Après tout, n’est-ce pas la question qui m’anime depuis toujours dans les différentes activités, parfois un peu vaines (heureusement vaines), que je peux entreprendre [1] ?
Je découvrais au même moment la revue Tel Quel et le texte que Sollers publia dans le numéro 29 au printemps 1967 (le premier que j’ai acheté avant d’en acquérir tous les autres) fut pour moi une lecture décisive [2]. Ce texte s’appelait Le toit [3]. Autre lecture importante pour l’étudiant en philosophie que j’étais : le texte que Derrida publiait dans la revue L’Arc (n°32, 1967) consacré à Bataille, De l’économie restreinte à l’économie générale, subtilement sous titré « un hégélianisme sans réserve » [4]. Le texte de Derrida a été repris dans L’écriture et la différence (Seuil, coll, Tel Quel, 1967), celui de Sollers dans Logiques (Seuil, coll. Tel Quel, 1968), puis dans L’écriture et l’expérience des limites (Seuil, Points essai, 1968). L’acuité de ces deux textes, très différents par leur approche, reste évidente aujourd’hui.
Quand je suis insomniaque, j’ai un réflexe : j’allume la radio. Les Nuits de France Culture sont souvent l’objet de découvertes passionnantes. Cette nuit, ce fut le cas : elle était consacrée à « Georges Bataille, l’hérétique ». D’où la veille.
Beaucoup des émissions sélectionnées par Mathias Le Gargasson figurent déjà, disséminées, sur Pileface, mais il y a quelques pépites que j’ignorais ou que je n’avais pas numérisées à partir de mes vieilles cassettes : les propos de Bataille à la sortie de son livre Lascaux ou la naissance de l’art en 1955 et, surtout, la remarquable émission de Jacques Munier, « Georges Bataille, l’enragé », produite en 1997 à l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain. Formidable également le portrait intime de Bataille par l’écrivain Louis-René des Forêts et le sinologue anarchiste Jacques Pimpaneau. Le montage est parfait. Bonne écoute. « La nuit est aussi un soleil ».

Sollers (1988). L’extrait commence par la lecture d’un passage du Coupable (Gallimard, OC, Tome V, p.315) :

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« J’ai vu sur un toit de grands et solides crochets dressés à mi pente. A supposer un homme tombant du faîte, par chance il pourrait s’accrocher à l’un d’entre eux par le bras ou la jambe. Précipité du faîte d’une maison, j’irai m’écraser au sol, mais qu’un crochet soit là, je pourrais m’arrêter au passage. Un peu après, je pourrais me dire : un architecte, un jour, a prévu ce crochet sans lequel je serais mort. Je devrais être mort, il n’en est rien, je suis en vie, on avait mis un crochet. Ma présence et ma vie seraient inéluctables, mais je ne sais quoi d’impossible, d’inconcevable en serait le principe. »

Dans Le toit (1967), Sollers écrit :

« Un point reste en effet ici non développé — et devait sans doute rester tel —, et c’est vers ce point qu’il importe de nous diriger maintenant, ou plutôt vers ce "toit du temple du haut duquel celui qui ouvrirait les yeux pleinement et sans l’ombre de peur, apercevrait la relation entre elles de toutes les possibilités opposées". Le "toit" n’est pas réductible au "point" idéal que Breton désignait comme "point de l’esprit où la vie et la mort... etc. cessent d’être perçues contradictoirement", dans la mesure où il n’est pas question à ce moment d’esprit ou de perception, mais, de façon plus matérielle, d’espace et surtout de relations. La différence entre ces deux formulations est essentielle (elle permettrait sans doute de comprendre comment Bataille et Breton se situent à des places inconciliables par rapport à Hegel). En effet, la question posée n’est pas seulement : que voit-on depuis le "toit" ? mais encore : qu’est-ce que ce "toit" lui-même ? Et accessoirement : comment se fait-il que personne, en principe, ne se soucie de penser qu’il y a un "toit" ? »

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Georges Bataille, l’hérétique - Présentation

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Georges Bataille en 1940

Une Nuit autour de "Georges Bataille, l’hérétique" pour comprendre celui qui n’a jamais cessé de se battre contre le monde et tout ce qui est extérieur et aussi pour découvrir l’intimité du subversif écrivain, dont la douceur est racontée par tous ses proches. Une sélection de Mathias Le Gargasson.

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Comment qualifier la dualité de Georges Bataille, bibliothécaire à la Bibliothéque nationale d’un côté, et écrivain de récits érotiques extrêmes publiés clandestinement pour contourner la censure, de l’autre ? Fervent lecteur des philosophes, Nietzsche notamment, il est tout aussi adepte de certains pans du mysticisme chrétien. À l’instar de son œuvre, dont l’hétérogénéité vertigineuse a longtemps repoussé l’arrivée de ses écrits au centre de l’attention de la critique, le personnage de Georges Bataille est extrêmement complexe. Il est presque impossible de trouver la vérité sur son intimité, du moins dans ses écrits.

Pour Georges Bataille, Dieu n’est pas. Il n’est pas du moins au sens purement catholique du terme : ce n’est pas un être transcendant, à qui on doit une adoration inconditionnelle. Dieu, c’est un mot sans fond, une négativité absolue qui se place à l’horizon de l’œuvre toute entière de Bataille. Il n’y a pas chez lui de respect de la hiérarchie, qu’elle soit éthique ou métaphysique : se frayer un chemin dans l’œuvre de Bataille, c’est accepter le renversement constant de toutes nos certitudes, de tous les systèmes que notre rationalité s’est construite depuis notre plus tendre enfance. Il ne s’intéresse pas au savoir au sens positiviste du terme mais bien à l’absence, au sacrifice, à la mort. Il est celui qui détruit les idoles et nous arrache à nos repères, celui dont la vie fut consacrée à brouiller les cartes pour tracer un chemin entièrement nouveau.

Personnage à la réputation sulfureuse, connu pour sa fréquentation avide des bordels parisiens, on pourrait s’attendre à un rhéteur impitoyable, écrasant ses interlocuteurs par la force de sa pensée subversive. C’est pourtant au contraire une amabilité, une douceur presque désarmante qui se dégage des archives données à entendre dans cette Nuit.

Au sommaire de cette nuit consacrée à Georges Bataille, on entendra sa voix dans plusieurs archives comme dans l’autoportrait sonore "Qui êtes vous ?" en 1951 ou l’émission de débat "La critique littéraire" en 1948 et aussi dans un extrait de "La Vie des Lettres", où Georges Bataille parle de son livre Lascaux ou la naissance de l’art.

D’autres émissions apporteront l’éclairage de ses proches, de ses compagnons de route qui ont connu la part intime de cet écrivain provocant comme dans "Profils perdus", "Du jour au lendemain" et une émission au long cours en forme d’hommage, "Bataille, l’enragé" de Jacques Munier .

Par Mathias Le Gargasson
Réalisation Louise Devillard
Georges Bataille, l’hérétique - Présentation (1ère diffusion : 12/03/2023)
Édition web : Documentation de Radio France
Archive Ina-Radio France
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Georges Bataille : "Dans le désordre de la pensée naît la poésie"

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Georges Bataille vers 1943

"Qui êtes-vous ? Georges Bataille" est une rencontre émouvante avec l’écrivain Georges Bataille dont la voix sereine raconte son enfance ennuyeuse et devenu adulte son désir de détruire tout but dans la vie.

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Avec Georges Bataille

Le personnage de Georges Bataille est extrêmement complexe. Il est presque impossible de trouver la vérité sur son intimité, du moins dans ses écrits. Écrivain à la réputation sulfureuse, connu aussi pour la force de sa pensée subversive, c’est pourtant au contraire une amabilité, une douceur presque désarmantes qui se dégagent de ce numéro de "Qui êtes-vous ?" d’André Gillois diffusé en 1951 sur la Chaîne Nationale.

Une enfance ennuyeuse aux côtés d’un père aveugle
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Georges Bataille se prête volontiers au jeu des questions réponses, évoquant à la fois ses souvenirs d’enfance et l’horizon ultime de sa pensée, la suppression de soi. Si l’écrivain se faisait rare à la radio, cet entretien révèle la face cachée d’un auteur réputé provocateur.

Après s’être rappelé son enfance où il était "très bagarreur" et cherchait à tout prix à se distraire pour ne pas s’ennuyer, Bataille évoque son père aveugle et paralytique, qui le laissait souvent dans la pénombre. Ces souvenirs d’enfance le font réfléchir à son inclination à considérer l’espoir et le but avec un sentiment d’impuissance.

L’écriture comme suppression du but
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Bibliothécaire à la Bibliothéque nationale de Paris d’un côté et écrivain de récits érotiques de l’autre, Georges Bataille aime brouiller les pistes. Dans cet entretien, il explique la raison de son écriture : "Je n’écris jamais que pour supprimer le but." Et d’ajouter, "il faut éviter d’avoir un but et de s’y tenir."

La destruction du but est destinée à libérer les forces désordonnées et poétiques en soi, car "dans le désordre de la pensée naît la poésie", ajoute l’écrivain à l’œuvre obscure et intense.

À réécouter : Georges Bataille : la vérité de la nuit, Une vie, une oeuvre, 59 min

Par André Gillois
Avec Catherine Gris, Emmanuel Berl, Maurice Clavel, Jean Guyot et Georges Bataille
Réalisation Jacques Guinchard
Qui êtes-vous ? Georges Bataille (1ère diffusion : 15/07/1951 Chaîne Nationale)
Édition web : Documentation de Radio France
Archive Ina
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Georges Bataille, sa pensée en action

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Carte d’identité de Bataille, 1940

Le nom de Georges Bataille revient souvent au premier plan des combats intellectuel, esthétique ou social. C’est à cet homme multiple qui s’est ingénié à brouiller les cartes que s’attache ce "Profils perdus" de 1988. Une émission dense et riche pour en finir avec le portrait unique de l’écrivain.

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Avec

Francis Marmande écrivain, critique littéraire et critique de jazz français
Jean-Pierre Faye écrivain et philosophe
Bernard Noël poète, romancier, essayiste
Philippe Sollers Écrivain
Michel Leiris Écrivain
Michel Surya philosophe et écrivain, directeur de la revue Lignes

Ce numéro de "Profils Perdus" de Marc Floriot, diffusé le 12 mai 1988, prend la forme d’une enquête sur la personne iconoclaste de Georges Bataille. L’écrivain est raconté ici par ses amis proches : les témoignages de Francis Marmande, Jean Piel, Jean-Pierre Faye, Bernard Noël, Philippe Sollers et Michel Leiris viennent se rajouter aux interventions de Michel Surya, éminent biographe de Georges Bataille, et qui serviront de fil rouge à ce portrait radiophonique.

Georges Bataille, une figure méconnue
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Ces témoignages évoquent tour à tour l’enfance de Georges Bataille, la figure du père aveugle et paralysé, ainsi que l’expérience de la Première Guerre mondiale et sa bascule d’un état religieux à un état de négation violente de tout ce qui a attrait au catholicisme. Puis il s’agit de s’interroger sur la relation de Bataille avec le surréalisme, car l’écrivain n’a pas rallié André Breton contrairement à ses compagnons de route. Il a vu l’influence de Breton sur ses amis comme une sorte de captation intellectuelle qu’il regrette.

Une pensée paradoxale et en action
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Se frayer un chemin dans l’œuvre de Bataille, c’est accepter le renversement constant de toutes nos certitudes, de tous les systèmes que notre rationalité s’est construite depuis notre plus tendre enfance. Bataille, c’est celui qui détruit les idoles et nous arrache à nos repères, c’est celui dont la vie fut consacrée à brouiller les cartes pour tracer un chemin entièrement nouveau, s’aidant de ceux ouverts par une mystique chrétienne dont il radicalise la méthode et élimine le dogme.

À réécouter : Tous coupables ? (avec Michel Surya), Les Chemins de la philosophie, 54 min

Par Marc Floriot
Avec Francis Marmande, Jean Piel, Jean-Pierre Faye, Bernard Noël, Philippe Sollers, Michel Leiris et Michel Surya
Réalisation Arlette Dave
Profils perdus - Georges Bataille, 1 (1ère diffusion : 12/05/1988)
Édition web : Documentation de Radio France
Archive Ina-Radio France
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La critique littéraire comme une guillotine, selon Georges Bataille


Bataille et Diane sur la terrasse de leur maison à Vézelay en 1948.
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La critique littéraire se résume-t-elle à juger une œuvre et a-t-elle une véritable indépendance vis-à-vis des courants intellectuels qui l’entourent ? En 1948, l’émission "La Tribune de Paris" posait la question de l’impartialité du critique dans un débat auquel participait Georges Bataille.

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Avec

André Maurois
Georges Bataille
Maurice Nadeau éditeur

En 1948, André Maurois, de l’Académie française ; Armand Hoog, de "Carrefour" ; Maurice Nadeau, de "Combat" et Georges Bataille, directeur de "Critique" débattent autour du micro d’Emile Dana dans l’émission "La Tribune de Paris", de savoir s’il existe un prisme neutre à travers lequel le critique peut analyser une œuvre, ou si au contraire toute prétention à l’objectivité ne serait que chimérique. L’essence de la critique résiderait alors dans la subjectivité même de celui ou de celle qui écrit.

La critique doit être brutale
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Au cours de ce débat, il sera question de l’évolution de la critique depuis Sainte-Beuve et Taine et de la critique actuelle. L’influence de la politique, de la psychanalyse, de l’existentialisme est également abordée, ainsi que la question de l’impartialité ou non souhaitable du critique. Telle était la question que posait Georges Bataille autour du plateau. Le critique impartial selon lui ne serait alors qu’"une ombre".

Et de conclure que pour une critique, la "brutalité est l’idéal", et d’ajouter "une bonne critique devrait fonctionner comme une guillotine, il devrait plutôt en sortir du sang qu’autre chose". Mais, relativise-t-il, "cela n’est pas à la portée des hommes", et il s’agit plutôt de rester dans "une sorte de modestie".

Par Emile Dana
Avec André Maurois (Académie française), Armand Hoog (Carrefour), Maurice Nadeau (Combat) et Georges Bataille (directeur de "Critique")
La Tribune de Paris - La critique littéraire (1ère diffusion : 09/11/1948 Chaîne Nationale)
Édition web : Documentation de Radio France
Archive Ina
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Georges Bataille en 1955 à propos de son livre "Lascaux ou la naissance de l’art"


Bataille à Lascaux en 1955.
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Ce court entretien au micro de Pierre Barbier dans "La vie des Lettres" daté de 1955, montre à quel point le génie de Georges Bataille est versatile et s’étale à son gré sur un grand nombre de plans inattendus de la connaissance. Il évoque ici son livre "Lascaux ou la naissance de l’art".

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Avec Georges Bataille

Georges Bataille n’est pas qu’un philosophe, qu’un mystique, qu’un théoricien du sacrifice ou qu’un écrivain de récits érotiques ; il n’est pas qu’un personnage sulfureux, partagé entre un métier de bibliothécaire très rangé et une vie nocturne des plus animées. Il est aussi un théoricien et un historien de l’art, comme on l’entend dans cet extrait de "La vie des Lettres" où il présente son livre Lascaux ou la naissance de l’art paru en 1955.

Une approche philosophique de la préhistoire
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"L’histoire de l’art a été le premier objet de mon intérêt", affirme d’emblée Georges Bataille, se sentant obligé d’expliquer son attrait pour la préhistoire. D’ailleurs c’est une époque, lui semble-t-il, qui pose des questions proches de la philosophie et la découverte de Lascaux renouvelle ces questionnements en leur donnant un aspect extrêmement émouvant grâce à la beauté révélée des fresques rupestres.

Cette extrême beauté l’a touché et l’a fait s’interroger sur les différences de niveaux entre la représentation humaine et celle animale : "Cela suppose une tout autre idée de l’animalité, une tout autre idée de l’humanité que la nôtre." Il lui semble que "l’animal donnait aux hommes le sens du divin".

Georges Bataille voit dans ces représentations primitives d’art pariétal comme un miracle à célébrer. Si les hypothèses scientifiques que l’écrivain y formule sont depuis longtemps dépassées, la hardiesse d’une pensée qui allait toujours à contre-courant de la doxa est restée intacte.

À réécouter : Lascaux et le mystère de la « scène du Puits », Carbone 14, le magazine de l’archéologie, 30 min

Par Pierre Barbier
Avec Georges Bataille
Extrait : La vie des lettres - Georges Bataille à propos de son livre Lascaux ou la naissance de l’art (1ère diffusion : 05/07/1955)
Édition web : Documentation de Radio France
Archive Ina
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Georges Bataille, l’enragé


Madeleine Chapsal et Georges Bataille, Orléans, février 1961.
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De ses débuts à son lit de mort, de ses écrits esthétiques à ses récits érotiques, c’est une véritable cartographie de l’âme de Georges Bataille que nous proposait Jacques Munier dans son émission "Georges Bataille, l’enragé" diffusée en 1997 à l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain.

Partie 1. — Bataille - Surya (lettre à Michel Leiris, 1960) - Pauvert - Bataille et le surréalisme - Annie Le Brun - Caillois (le Collège de sociologie) - Faye - Hollier et Acéphale (et le sacrifice qu’aurait souhaité Bataille dans la Forêt de Marly).

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Partie 2. — Qu’aimiez-vous faire quand vous étiez petit ? - Patrick Walberg (les années 30) - Lettre de Laure à Bataille - Nadeau - Elena Galsova, traductrice - Jacqueliine Risset (Haine de la poésie, Nietzsche) - Jouffroy et la conférence « Le Mal dans le platonisme » (1947).

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Partie 3. — Bataille à Merleau-Ponty - Derrida (Bataille et la philosophie : Hegel et Nietzsche) - Bataille sur Nietzsche - Catherine Martin-Zay, libraire à Orléans - Combet - Bourgeade et l’adaptation au théâtre de Ma mère et du Mort - Bernard Noël et le Bleu du ciel.

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Avec

Georges Bataille
Pierre Bourgeade
Madeleine Chapsal écrivain, journaliste, fille de la couturière Marcelle Chaumont, première d’atelier de la Maison de couture Vionnet, et filleule de Madeleine Vionnet.
Denis Hollier professeur de français à l’université NYU de New York
Annie Le Brun Ecrivain
Jean-Jacques Pauvert Editeur
Michel Surya philosophe et écrivain, directeur de la revue Lignes
Jacques Derrida philosophe
Maurice Nadeau éditeur
Bernard Noël poète, romancier, essayiste
Jacqueline Risset Ecrivain

La nature hétérogène, subversive, hérétique des écrits et de la vie de Georges Bataille rendent impensable l’idée même d’une synthèse de qui fut Georges Bataille . Pourtant, au gré des témoignages recueillis et des lectures, les trois heures que dure cette émission parviennent à rendre proche l’écrivain de l’expérience intérieure.

Des entretiens avec Madeleine Chapsal, Denis Hollier, Annie Le Brun, Jean Jacques Pauvert, Michel Surya ou encore Jacques Derrida, avec également des archives sonores de Georges Bataille, Michel Leiris, André Masson, Roger Caillois et Patrick Waldberg, dessinent les contours non seulement de la vie mais de l’intériorité opaque de l’auteur de La Part Maudite.

"Je pense à ma mort forcément parce que ça ne serait pas penser entièrement à la mort si on ne pensait qu’à la mort des autres." (Georges Bataille en 1961)

Par Jacques Munier
Avec Pierre Bourgeade, Madeleine Chapsal, Denis Hollier, Annie Le Brun, Jean Jacques Pauvert, Michel Surya, Jacques Derrida, Maurice Nadeau, Bernard Noël, Claude Louis Combet, Jacqueline Risset, Elena Galsova et Catherine Martin-Zay
Avec en archives, les voix de Georges Bataille, Michel Leiris, André Masson, Roger Caillois et Patrick Waldberg (documents INA)
Réalisation Monique Veilletet
Georges Bataille, l’enragé (1ère diffusion : 03/08/1997)
Édition web : Documentation de Radio France
Archive Ina-Radio France
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Georges Bataille intime


Georges Bataille, Orléans, février 1961.
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Dans ce numéro "Du Jour au lendemain" diffusé en 1988, l’écrivain Louis-René Des Forêts et le sinologue Jacques Pimpaneau nous offrent la possibilité d’entrevoir l’intimité de l’homme complexe que fut Georges Bataille. L’occasion notamment de revenir avec émotion sur sa mort survenue en 1962.

Avec

Louis-René des Forêts, écrivain et poète français
Jacques Pimpaneau, sinologue

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L’impression qu’a le lecteur de connaître un auteur est toujours une illusion. Comment pénétrer alors l’intimité de ceux et de celles qu’on ne connaît pas et qui nous ont pourtant accompagné tout au long de notre vie ? On peut peut-être écouter les compagnons de route de cet auteur, ceux qui peuvent témoigner de la façon dont sa vie fut vécue.

Un portrait amical
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Au micro d’Alain Veinstein, Louis-René Des Forêts et Jacques Pimpaneau nous offrent cette occasion rare d’entrevoir Georges Bataille dans son intimité en brossant un portrait rempli d’amour et d’amitié pour celui qui fut bien moins monolithique que sa réputation sulfureuse laissa à penser.

Tour à tour ils racontent leur rencontre avec l’écrivain et disent combien Georges Bataille était courtois, poli, insistant sur la grande douceur qui émanait de lui bien loin de l’image insolente qu’il pouvait renvoyer.

Son ami Jacques Pimpaneau évoque alors ses derniers moments et même sa réelle préoccupation pour ses deux filles, même s’il était très loin d’être un bon père de famille.

À réécouter : De l’érotisme à la petite mort, Les Chemins de la philosophie, 54 min

Par Alain Veinstein
Avec Louis-René Des Forêts, écrivain et Jacques Pimpaneau, sinologue
Du jour au lendemain - Georges Bataille, 1 (1ère diffusion : 15/06/1988)
Édition web : Documentation de Radio France
Archive Ina-Radio France
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Georges Bataille : "Il y a une nécessité pour la sensibilité de faire appel au trouble, on ne peut pas émouvoir sans que le trouble soit en jeu"

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Photogramme de Bataille à perte de vue
André S. Labarthe, Georges Bataille à perte de vue
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Comment tenir un pari que l’on sait intenable ? Comment faire un film consacré à Georges Bataille et à son œuvre ? En 1997, dans les "Nuits magnétiques" André S. Labarthe invitait l’auditeur à une plongée dans les réflexions et les doutes d’un cinéaste confronté à un sujet réputé impossible.

Avec

Georges Bataille
André S. Labarthe

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VOIR SUR PILEFACE

En 1997, André S. Labarthe réalisait Georges Bataille à perte de vue, un film de la série documentaire de France 3 "Un siècle d’écrivains". Cette même année, dans les Nuits Magnétiques, Labarthe revenait sur ce qu’avait été la préparation et la réalisation de ce film hanté par ces questions : comment tenir un pari que l’on sait intenable ? Comment faire un film consacré à Georges Bataille et à son œuvre ? S’appuyant sur les notes qui avaient accompagné sa réalisation, commentant son propre travail, dans ce passionnant témoignage la voix de Labarthe invitait l’auditeur à une plongée dans les réflexions et les doutes d’un cinéaste confronté à un sujet réputé impossible.

Avec des extraits de la bande-son de Georges Bataille à perte de vue, avec la voix de Jean-Claude Dauphin, avec la voix de Georges Bataille restituée par les archives de la radio, en 1951 et 1954.

"Il y a une nécessité pour la sensibilité de faire appel au trouble, on ne peut pas émouvoir sans que le trouble ne soit en jeu."

La voix de Bataille était aussi donnée à entendre grâce à un enregistrement réalisé par Madeleine Chapsal pour son grand entretien avec l’écrivain, paru dans L’Express en 1961.

Retrouvez l’ensemble de la Nuit André S. Labarthe, proposée par Albane Penaranda.

Par André S. Labarthe
Réalisation : Véronique Lamendour
Nuits magnétiques - Georges Bataille à perte de vue : l’impossible et le cinéma (1ère diffusion : 10/11/1997)
Avec André S. Labarthe et la voix de Georges Bataille. Lectures Gaëlle Vidalie et Jean-Claude Dauphin.
Archive Ina-Radio France
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GEORGES BATAILLE SUR PILEFACE


[1La plus vaine de ces initiatives ? Fondateur en 1994, avec quelques amis rémois, d’une association qui voulait rappeler que Bataille vécut sa jeunesse à Reims, c’est sans doute le souvenir de l’article de Leiris « De Bataille l’impossible à l’impossible Documents » qui m’incita à proposer qu’on l’intitulât « L’impossible ». C’était être lucide. Devant la surdité de la bourgeoisie rémoise et de ses élus, l’association se saborda assez rapidement après avoir organisé une série de conférences — avec Michel Surya (biographe de Bataille), Serge Valdinoci (philosophe), Alain Pandolfo (psychanalyste) et d’autres dont j’ai oublié le nom — pour le centenaire de la naissance de Bataille en 1997.

Il n’est pas impossible que le dessin qui figure sur la carte d’adhésion ait été inspiré de l’un des dessins qu’Alberto Giacometti réalisa en 1946 de Diane Bataille pour le projet d’illustration d’Histoire de Rats de Georges Bataille.

[3Sollers le cite dans Georges Bataille, sa pensée en action.

[4« Un hégélianisme sans réserve » était d’ailleurs le vrai titre dans L’Arc. Derrida en parle brièvement dans Bataille l’enragé (partie 3).

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2 Messages

  • Albert Gauvin | 15 mars 2023 - 20:43 1

    « L’anarchisme m’irrite [...] Je hais même ces faibles aux esprits confus qui demandent tous les droits pour l’individu : la limite de l’individu n’est pas seulement donnée dans les droits d’un autre, elle l’est plus durement dans ceux du peuple. Chaque homme est solidaire du peuple, en partage les souffrances ou les conquêtes, ses fibres sont partie d’une masse vivante (il n’en est pas moins seul au moment lourd). » (Bataille, Préface au Sur Nietzsche).
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    A bon entendeur, salut !

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  • John | 15 mars 2023 - 15:37 2

    Bonjour et surtout merci pour tout votre travail,
    serait-il possible d’obtenir le texte mentionné "Sommes-nous là pour jouer ou pour être sérieux ?" dont le titre s’est si fortement ancré en moi ?
    En vous remerciant à nouveau.
    Johan