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Gérard Leblanc, Le film en devenir

et Langres, Diderot et nous

D 8 mars 2023     A par Albert Gauvin - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Cher Albert Gauvin,

Le lien suivant en souvenir d’un ancien de Cinéthique qui n’a pas oublié les projections nordistes.

Cordialement,
Gérard Leblanc
http://www.editions-creaphis.com/

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Cinéthique ? Oui. C’était il y a plus de cinquante ans ! Regardez ICI. Et, en ce qui concerne les « projections nordistes », regardez LÀ : nous sommes peu après mai 68. Mais, après avoir fait le voyage Lille/Paris aller et retour (et plus d’une fois), ferai-je le trajet Reims/Langres ? Diderot/Leblanc, si tu m’entends...

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parution en librairie : mars 2023 272 pages 13€
ISBN : 978-235-428-1304

Le film en devenir

Qu’est-ce que les temps actuels font au cinéma et au film ? La question revêt une double dimension, historique et prospective. Il s’agit de saisir le film en devenir à travers ses métamorphoses et ses interactions dans le champ artistique, politique et social. Le médium ne saurait se réduire à un seul mode de production et de circulation.

Ce montage de textes fait suite à Presque une conception du monde publié aux mêmes éditions Créaphis (2007) dans le même format de poche. Suite ? Pas tout à fait. L’attention se déplace ici du cinéma vers le film. Qu’en a-t-on fait, qu’en fait-on, que pourrait-on en faire ? Le questionnement revêt une double dimension, historique et prospective. Il s’agit bien de saisir le film en devenir à travers les transformations du cinéma qui, moins que jamais, ne saurait se réduire à un seul mode de production et de circulation.

En se rapprochant toujours davantage de la vie, le film est devenu le lieu de la double transformation des subjectivités et de toutes les réalités. Les quatorze chapitres de ce livre oscillent entre ces deux pôles. L’auteur incite le lecteur — même non spécialiste — à un travail de réflexion sur la nature du film, ses dispositifs, sa matière et ses composantes, ses relations à la science et à la technique, son idéologie et son imaginaire.
L’écriture, audacieuse, documentée et critique témoigne d’une subjectivité en prise avec le réel du cinéma.

Ce livre s’inscrit dans le champ des études cinématographiques mais dans un style volontairement littéraire. Gérard Leblanc propose ces textes issus de quelques unes de ses contributions majeures au cours de sa carrière d’enseignant chercheur, d’écrivain et de cinéaste.
Cette écriture audacieuse, documentée et critique, témoigne de la subjectivité d’un auteur dont la pensée féconde et foisonnante interroge constamment le réel du cinéma.
Le ton très personnel est celui d’un penseur libre qui réfléchit, en dehors de toute contrainte ou de toute chapelle, aux rapports entre vie et cinéma. La série de textes réunis en un seul volume constitue un nouvel opus de cet auteur inclassable dont les leçons et l’œil critique ont été très appréciés dans ses différents lieux d’enseignement à l’université ou à l’école nationale supérieure Louis Lumière.

En publiant ce livre dans son format Poche, l’éditeur souhaite et espère toucher un large public, non seulement celui concerné par le cinéma mais également les passionnés qui mesurent toute l’importance de la place de la culture dans la société contemporaine.

Enseignant, chercheur, écrivain et cinéaste, Gérard Leblanc propose dans cet ouvrage une lecture analytique et poétique d’œuvres importantes. (Alexandre Dumas, Fritz Lang, Marcel Pagnol, Alain Cavalier…) mais aussi de ses propres films et ceux réalisés avec Catherine Guéneau.

Table des matières

Introduction
Le film en devenir
Ce qu’imaginer veut dire
Beaucoup de bruit pour quoi ?
The Woman in the Window
À quoi ça ressemble ?
De l’expression subjective directe
Sortie d’usine. D’une permanence ontologique
« Mehr Licht ! »
L’ombre de l’auteur (Sokourov)
Louis Althusser et la théorie du cinéma en France
Du passé, faisons table pleine
Vie/Cinéma
La figure du paysan-chercheur
Transmédialité : figures du multiple

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EXTRAITS

LE FILM EN DEVENIR

Le Film en devenir et non Que va devenir le film ? Faut-il entendre par cette formule que le film doit devenir « ce qu’il est » (Nietzsche) ? Non, le film n’est rien d’autre, dans des conditions historiquement déterminées, que l’expression des désirs et des besoins qu’il cristallise, désirs et besoins eux-mêmes fortement différenciés selon les communautés de producteurs et de spectateurs envisagées. Et surtout : selon qu’il sert à passer le temps ou qu’il contribue à le recomposer.

S’interroger sur le devenir d’un phénomène, c’est aussi s’interroger sur le devenir de sa propre écriture comme de toute écriture prospective, une écriture tendue entre l’ancien (c’est-à-dire l’actuel) et le nouveau en voie d’émergence. Il ne faut pas se tromper d’iceberg, il ne faut pas non plus se tromper de style. Que cela ne nous empêche pas de prendre quelques risques, à l’amusement possible des générations futures.

Les scénarisations du futur prennent désormais une importance à la mesure de son caractère imprévisible. Elles s’accélèrent. Dans une fuite en avant de plus en plus précipitée, il faut vivre le présent comme un futur en voie de réalisation ou déjà réalisé, ce qui évacuerait la notion même de présent. L’obsolescence des comportements qui n’intégreraient pas le futur est soulignée jusqu’au ressassement. Nous sommes perpétuellement projetés en avant, dans un ailleurs de plus en plus hypothétique et, pour le coup, de plus en plus virtuel. Le futur est ce qui permet d’échapper aux contradictions du présent dans une instantanéité qui prend la pensée de vitesse.

THE WOMAN IN THE WINDOW

L’histoire est remarquablement édifiante. Une idée de mise en scène parvient à convaincre un scénariste, qui est aussi le producteur du film, de modifier son scénario sur un point essentiel. Au lieu de se suicider, comme il en allait dans le roman initial et dans l’adaptation qu’en avait faite Nunnally Johnson, le professeur Wanley se réveille heureusement d’un rêve qui aurait pu tourner au cauchemar s’il avait été vécu dans la réalité.
L’idée de mise en scène ? Le professeur Wanley, criminologue devenu criminel, s’est installé pour la dernière fois dans un fauteuil de son appartement. Il absorbe le poison qu’il avait préparé dans le plan précédent. Il attend la mort, déjà incapable de répondre au téléphone. À l’autre bout du fil, Alice, sa complice, lui aurait pourtant annoncé une bonne nouvelle : la police venait de trouver un faux coupable qui l’aurait innocenté, lui, le vrai coupable. Mieux, il s’agissait du maître chanteur qui menaçait de révéler toute l’affaire à la police et ce maître chanteur était bel et bien mort avec, sur lui, une preuve matérielle l’accusant du crime qu’il n’avait pas commis. Mais il est trop tard pour les bonnes nouvelles. Le professeur Wanley s’endort définitivement. La caméra s’approche de son visage.

À QUOI ÇA RESSEMBLE ?

Au Moyen Âge, l’enfant Jésus ne ressemblerait pas à l’enfant Jésus s’il ne ressemblait pas d’abord à un homme, fût-il petit, plutôt qu’à un enfant.

Sur les bas-reliefs de l’Égypte antique, un homme ne pouvait ressembler à un homme que si la tête, les hanches et les jambes étaient présentées de profil tandis que l’œil et le torse faisaient face au spectateur.

La ressemblance correspond à une conception de la ressemblance, infiniment évolutive et variable, et cette conception précède toute image, même si elle a besoin d’images pour se concrétiser. Mais le concept de ressemblance perdure à travers ses métamorphoses. Tant que l’homme existe, comment pourrait-il cesser de vouloir rendre visible la figure humaine ? Et une image ressemble toujours à quelque chose ou à quelqu’un. Dire qu’une image « ne ressemble à rien » revient tout simplement à s’opposer, par exemple à la même époque, à certains critères définitoires de la ressemblance au nom d’autres critères.

Si je portraiture quelqu’un, il faut que mon tableau lui ressemble mais il faut en outre que ma peinture ressemble à une peinture et non à une croûte, à un succédané de photographie.

TRANSMÉDIALITÉ : FIGURES DU MULTIPLE

Si le seul cinéma ne peut être envisagé de façon homogène, que dire alors des autres écrans qui, au fil du temps, se sont ajoutés à lui ? Il n’existe pas une seule télévision mais plusieurs télévisions, il n’existe pas un seul ordinateur mais une énorme quantité de possibilités de navigation sur la Toile et on en dira autant des téléphones mobiles et des consoles de jeux. […] Tout spectateur est à la fois unique et multiple et cette multiplicité peut s’observer en chacun d’entre eux, quelle que soit la classe sociale d’appartenance, quelles que soient les différences de sexe, d’âge ou de niveau culturel. L’identité spectatorielle est indécidable. C’est à cette conclusion que des recherches antérieures m’avaient conduit. Je voudrais prendre ici cette conclusion comme point de départ et décliner différentes figures et actualisations du multiple en chacun.


Gérard Leblanc.

Le travail de Gérard Leblanc se situe entre poésie et cinéma, entre création et théorisation, entre politique et esthétique, entre recherche et enseignement, un parcours jalonné de revues, de livres et de films.
Il a exercé plusieurs activités dont celle d’universitaire (Paris 3, Paris 8 et à l’École nationale supérieure Louis-Lumière). Il a co-fondé en 2004 (avec Catherine Guéneau) l’association Médias Création Recherche, qui produit, réalise et diffuse des films-essais et des films documentaires.
Il a publié aux éditions Créaphis, dans la même collection, Presque une conception du monde en 2007. Bibliographie et filmographie.

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Pour vous le cinéma est un spectacle, pour moi il est presque une conception du monde...

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Editeur : Créaphis 2007 / 366 pages

Presque une conception du monde

de Gérard Leblanc

Le cinéma en tant que conception du monde… ou presque s’est historiquement constitué des relations qu’il a nouées avec des conceptions du monde extérieures au cinéma, avec les différents types de commande suscités par l’industrie cinématographique et les autres institutions qui recourent au cinéma, avec l’évolution de ses techniques (que cette évolution soit interne ou externe au cinéma), avec les réseaux d’information et de communication, avec la place qu’il a su accorder à l’imprévisible et à la création hors normes.

Les textes rassemblés dans ce livre interviennent sur ces différentes questions.

C’est la nécessité de les penser ensemble qui motive un regroupement qui ne se réduit aucunement à un recueil de textes,même si la plupart d’entre eux ont été d’abord publiés dans des revues ou dans des livres collectifs puis partiellement réécrits en vue de cette publication.Le livre est découpé en trois sections.

La première questionne les relations entre les conceptions du monde externes au cinéma et les pratiques cinématographiques. Je pars d’une analyse du modèle griffithien qui nourrit tant de fictions cinématographiques aujourd’hui encore. J’essaie de prendre la mesure de l’œuvre immense d’Abel Gance, de son inventivité esthétique et technique, comme transition entre l’avant et l’après cinéma.

Cette trajectoire me conduit à proposer une approche transversale des dispositifs sous un double aspect : il existe une pluralité d’usages d’un même dispositif et il existe une pluralité de dispositifs possibles dont certains vont être intégrés et d’autres rejetés par l’industrie cinématographique. La section se clôt par un questionnement ontologique du cinéma. Au lieu de la disposition au réalisme qui lui est traditionnellement associé, le texte « Contribution à une redéfinition du cinéma » propose, à partir des derniers acquis technologiques, de prendre en considération sa disposition fondamentale à la poésie.

La deuxième section contextualise la création cinématographique dans sa relation aux différents de commande et de discours. Elle accorde une large place à l’analyse génétique pour envisager certains aspects du travail de cinéastes comme Fritz Lang ou Georges Franju.

Elle questionne également la réception des œuvres et l’adéquation des concepts utilisés par la critique aux œuvres qu’elle commente.

La troisième section analyse les différentes formes d’imprévisibilité que le cinéma et les autres médias sont susceptibles d’intégrer et de travailler.

La section questionne également une ligne de création qui se situe entre les pratiques professionnelles et les pratiques amateuristes. Elle s’interroge enfin sur la capacité du cinéma à construire des interactions.

Le lecteur est invité à prolonger le travail d’articulation proposé par ce livre de montage à partir de l’ensemble des composantes qui constituent le fait cinéma.

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Langres, Diderot et nous

Un film de Catherine Guéneau et Gérard Leblanc, 44mn, 2013.

Un dialogue avec Diderot en parcourant les lieux, les paysages, les ciels de sa ville natale, Langres, une ville qui est devenue aussi la nôtre. Sa sensibilité, son regard et sa vivacité d’esprit traversent les siècles. Il nous parle aujourd’hui de bonheur, de nature, d’art et de résistance.
Film disponible sous forme de livre DVD avec photos en version bilingue français anglais. Disponible sur le site de MEDIAS CREATION RECHERCHE

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VOIR AUSSI : Les locavores (2021)
Un autre horizon

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Parlons d’un monde sans argent

Gérard Leblanc a été professeur des universités (Universités Paris 8, Paris 3, Ecole Nationale Supérieur Louis Lumière). Il a lancé avec Catherine Guéneau l’association Médias Création Recherche, lieu d’incubation de projets artistiques et projets de vie. Il est cinéaste et écrivain, dont le livre "En finir avec l’argent" (2022).

Dans cette vidéo, Gérard Leblanc partagera sa vision d’un monde non marchand et répondra aux questions de Jean-Philippe Huber, entre autre "Serons-nous motivés sans salaire ?", "Si c’est gratuit, ne risque-t-on pas d’en prendre trop ?", "Comment gérer les tâches pénibles ?"

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Pour contribuer au prochain documentaire de Gérard Leblanc et Catherine Guéneau, c’est ici : https://www.mediascreationrecherche.fr

LIRE AUSSI : Gérard Leblanc donne l’eau à la “Bouche vivante”

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