4 5

  Sur et autour de Sollers
vous etes ici : Accueil » THEMATIQUES » Sollers la peinture et la sculpture » Le "Christ sur la croix" de Rembrandt de retour dans un village du (...)
  • > Sollers la peinture et la sculpture
Le "Christ sur la croix" de Rembrandt de retour dans un village du Lot-et-Garonne

D 29 mai 2022     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Le Mas d’Agenais retrouve son Rembrandt

Après six ans de transit à la cathédrale Saint-André de Bordeaux, pour raison de sécurité, le tableau du maître néerlandais a retrouvé son écrin dans la collégiale du Mas-d’Agenais, en Lot et Garonne.


« Le Christ en croix », accroché ce mardi 24 mai dans l’église du Mas-d’Agenais par Christian et Françoise Morin, les restaurateurs en charge du suivi du tableau. © Crédit photo : GUILLAUME BONNAUD/ « SUD OUEST »
ZOOM : cliquer l’image
GIF

Alarmes, vidéosurveillance, vitrine blindée, "on a mis le paquet" : dans le Lot-et-Garonne, le village du Mas d’Agenais vient de récupérer son trésor municipal, un tableau "inestimable" de Rembrandt dont il est l’heureux propriétaire, presque par accident. Cette œuvre est la star du village vieille de 391 ans, le "Christ sur la croix".

L’histoire a fait que ce bourg de 1.500 âmes dans le grenier maraîcher et fruitier du Lot-et-Garonne, est l’improbable propriétaire d’un tableau peint par le maître hollandais en 1631, quand il avait 25 ans.

Une oeuvre de 100 x 73 cm "exceptionnelle", puisque à travers elle, "Rembrandt va renouveler les codes de la représentation du Christ, en montrant un être à l’agonie, chétif et misérable", commente Aude Claret, conservatrice des Monuments historiques à la DRAC Nouvelle-Aquitaine.

GIF

l’incroyable histoire du chef d’œuvre de l’église du Mas d’Agenais

Située sur la rive gauche de la Garonne entre Tonneins et Marmande dans le Lot et Garonne, la collégiale Saint-Vincent est l’un des édifices romans les plus remarquables de la région, classé sur la première liste des Monuments Historiques en 1840. Édifiée au XIIè siècle au cœur du bourg médiéval du Mas-d’Agenais, cette église abrite un trésor, un chef d’œuvre de Rembrandt, le « Christ en croix ».

Provenance et reconnaissance de l’auteur du chef d’œuvre

En 1804, la famille Duffour, originaire du Mas d’Agenais, partie depuis une génération à Dunkerque, aurait acheté un tableau du Christ dans une vente publique. Ne sachant qu’en faire, ne se doutant pas de la valeur de l’œuvre, elle en fit don à la paroisse du Mas d’Agenais en souvenir de ses ancêtres. Xavier Duffour, capitaine des armées impériales, l’apporta au Mas d’Agenais, emballé simplement, alors qu’il se rendait en mission en Espagne.

Comment le tableau a-t-il échoué dans une vente publique ? A-t-il été donné à un seigneur ou un courtisan qui se serait ruiné ? A-t-il été volé lors des guerres napoléoniennes en Hollande ? Cela reste un mystère.

Le 9 janvier 1853, le curé du Mas d’Agenais, cherchant des fonds pour réparer l’église, confia le tableau à M. Irénée de Luppée afin qu’il soit restauré et mis en vente au Musée Impérial du Louvre. Le conservateur du Musée du Louvre attribua ce tableau à Rembrandt ou à ses disciples, même s’il ne fut pas officiellement expertisé. Une fois la restauration terminée, la question de la vente du tableau fut soulevée. Après un échange de lettres entre le curé, l’évêque d’Agen et le Préfet, il fut décidé de solliciter l’aide de l’État et des fidèles pour apurer la lourde dette de la paroisse. Le tableau réintégra sa place dans l’église du Mas d’Agenais.

Durant près d’un siècle, il séjourna, sans histoire et sans aucune protection, dans l’église. Durant la deuxième guerre mondiale, il fut retiré de l’église par le curé et emmené au presbytère. L’abbé Kelly, son successeur, retrouva le tableau caché derrière une armoire et le remit à sa place dans l’église.

En 1957, la trace du supposé Rembrandt ayant été retrouvée dans les archives du Musée du Louvre, les délégués du Ministère des Beaux-Arts se rendirent au Mas d’Agenais. Le maire de l’époque décida de le vendre, l’estimant propriété de la Commune. L’évêque s’y opposa, revendiquant ce bien de l’Église. Pour garder le tableau dans son église, l’abbé Kelly, en concertation avec le conservateur des Beaux-arts d’Agen, apporta le tableau au Musée du Louvre le 28 septembre 1959 pour expertise. Assisté d’un spécialiste de Rembrandt, l’expert diligenté par le musée du Louvre, confirma au directeur des Archives Départementales du Lot-et-Garonne, qu’il s’agissait d’un authentique Rembrandt. L’imagerie infrarouge fit en effet apparaître la signature « RH » (pour Rembrandt Harmenszoon) et la date « 1631 ». Le 9 mai 1960, l’évêque d’Agen présida à son retour et à son installation dans un coffre de sécurité, le ministre des Beaux-Arts ayant ordonné que le tableau retrouve sa place dans l’église doté d’une efficace protection.
L’évêque d’Agen cita alors les vers suivants du poète anglais Yeats : “ A thing of beauty is a joy for ever ” et ajouta : “ Quant à votre belle église, je trouve l’écrin digne du joyau ”.

Origine de l’œuvre

En 1961, ayant eu connaissance des résultats de l’expertise du tableau, un groupe d’experts allemands conduit par le Professeur Von Bauch de Fribourg se rendit au Mas d’Agenais pour expertiser à leur tour le tableau.

Après inspection, ils établirent que le tableau faisait bien partie à l’origine de la collection du Prince Frédéric Henri d’Orange Nassau de La Haye, homme politique et chef militaire, mécène du jeune Rembrandt ; six autres tableaux de la même série étant conservés à la Pinacothèque de Munich.

Un mois plus tard, le professeur Von Bauch écrivit dans le Panthéon de Berlin : “ C’est une petite église dans le Sud-Ouest de la France qui possède le fleuron de notre collection ”.
Le Prince Frédéric Henri d’Orange Nassau avait commandé cette série de tableaux à Rembrandt. Le premier, le plus important, celui du Mas d’Agenais fut peint en 1631. Né à Leyde en 1606, Rembrandt avait alors 25 ans. Six tableaux, de même forme arrondie du haut et de mêmes dimensions, sont conservés à la Pinacothèque de Munich :

– L’Érection de la Croix, 1634.
– La Descente de la Croix, 1634.
L’Ascension, 1636.
La Mise au Tombeau, 1639.
– La Résurrection, 1639.
– L’Adoration des Bergers, 1646.

Les cinq premiers tableaux composent, avec “ le Christ en Croix” du Mas d’Agenais, la Passion, même si Rembrandt na pas suivi l’ordre chronologique de la Passion du Christ, tout au moins pour le premier tableau qui se trouve au Mas d’agenais.

En 1970, la pinacothèque de Munich a fait une offre d’achat de 30 millions de francs français (ou 4 573 470 €) qui fut refusée, le tableau n’étant pas à vendre. Le tableau fut par la suite prêté pour l’exposition du siècle de Rembrandt au Petit Palais de Paris de novembre 1970 à février 1971 et de nombreuses autres expositions en Europe.

En 1988, après une tentative de vol, le coffre en bois fut remplacé par un coffre métallique, muni d’un vitrage à l’épreuve des chocs les plus violents, le tout protégé par un système d’alarme électronique perfectionné. Un dispositif d’éclairage et de sonorisation fut installé pour permettre aux nombreux visiteurs d’admirer le trésor de la collégiale du Mas-d’Agenais avec un commentaire dans la langue souhaitée : français, néerlandais, anglais ou allemand.

De nouveau déménagé en septembre 2016 suite à un défaut dans la vitrine qui le protégeait, il a intégré provisoirement le trésor de la Cathédrale Saint-André de Bordeaux.

Après achèvement des travaux dans la collégiale du Mas d’Agenais, il est prévu qu’il regagne son écrin.

Le chef d’œuvre : le Christ sur la Croix (1631)- Rembrandt


"Le Christ sur la Croix", Rembrandt (Rembrandt Hermensz. van Rijn, dit) (1606 – 1669) 1631 Huile sur toile marouflée sur bois 92,9 cm x 72,6 cm – Signé et daté sous les pieds du Christ : RHL 1631 – Le Mas-d’Agenais, Collégiale Saint-Vincent © Eglise du Mas-d’Agenais, France / Giraudon / Bridgeman-Giraudon
ZOOM : cliquer l’image
GIF

Cette huile sur toile marouflée sur bois de 92,9 cm sur 72,6 cm est signée et datée par Rembrandt sous les pieds du Christ (RHL 1631). Le Christ est représenté cloué sur la Croix comme un homme qui souffre, loin des corps glorieux et impassibles du Christ traditionnels à l’époque. Le visage ne correspond plus à un archétype ; il est individualisé, bouleversant. Les recherches sur l’expression des passions que mène alors Rembrandt trouvent ici un exceptionnel champ d’application, donnant naissance à un grand chef d’œuvre.

[culturecrunchnet


« Rembrandt et la figure du Christ », l‘exposition du Louvre de 2011

GIF

Une série de sept visages peints à l’origine d’une énigme. En choisissant de représenter très certainement un jeune juif de son temps, Rembrandt donne dans les années 1640 une réponse tout à fait singulière à la question : mais à quoi donc pouvait vraiment ressembler le Christ ? Ce faisant, il rompt avec toute la tradition de l’art chrétien. Réuni pour la première fois depuis plus de trois cent cinquante ans, cet ensemble d’esquisses rares, dispersées à travers l’Europe et les Etats-Unis, met en lumière l’originalité radicale de Rembrandt. Co-organisée avec le Philadelphia Museum of Art et le Detroit Institute of Arts, l’exposition se développe autour de ces « Têtes du Christ » en rassemblant au total quatre-vingt-cinq oeuvres (peintures, estampes et dessins) à l’iconographie resserrée sur l’idée que se faisait Rembrandt de l’apparition miraculeuse du Christ. Parmi elles, des oeuvres essentielles comme le magnifique Pèlerins d’Emmaüs du musée du Louvre, récemment restauré, ou encore la Pièce aux Cent Florins (Bibliothèque nationale de France), peut-être la plus célèbre des eaux-fortes rembranesques.

JPEG - 27.9 ko
Rembrandt, "Tête du Christ", huile sur bois, Berlin, Gemäldegalerie, Staatliche Museen zu Berlin, inv 811c © BPK, Berlin, Dist. RMN / Jörg P. Anders
le livre sur amazon.fr

La nouvelle représentation du Christ proposée par Rembrandt et sa réinvention de la grande peinture constituent le propos de cette exposition. Elle n’a pas, en effet, pour but de montrer un florilège des aspects de « cette personne supérieure », pour reprendre une formule célèbre, dans l’oeuvre du maître et d’offrir une somme sur le sujet. Tout au contraire, il s’agit de mettre en scène une énigme que le « cas Rembrandt » offre à l’histoire de l’art : l’éventualité paradoxale d’une représentation du Christ d’après nature, sur le vif – à Amsterdam au coeur du XVIIe siècle – et dans laquelle entrerait une forme de véracité historique. Pour ce faire, Rembrandt aurait fait poser un jeune homme de la communauté juive d’Amsterdam dans son atelier, et se serait par la suite inspiré de ces études, peintes ou dessinées par lui et ses élèves, dans sa peinture d’histoire.

Cette démarche unique soulève plusieurs questions : pourquoi et dans quelle mesure Rembrandt a-t-il choisi de rendre sa figure du Christ si radicalement différente de celle qui – y compris dans sa propre imagerie religieuse antérieure – dominait jusqu’alors ? La part de l’originalité foncière de Rembrandt, les motivations proprement artistiques d’une telle entreprise, la beauté qui peut en résulter, l’importance d’une telle démarche en regard des commentaires (visuels et textuels) immensément nombreux sur la figure du Christ : l’exposition aura à coeur de mettre en avant les données essentielles de cette question, tout en insistant sur le cas des Pèlerins d’Emmaüs, un des chefs-d’oeuvre du Louvre.

Cette exposition est organisée par le musée du Louvre, le Philadelphia Museum of Art et le Detroit Institute of Arts. Elle sera présentée au Philadelphia Museum of Art : du 3 août au 30 octobre 2011, puis au Detroit Institute of Arts : du 20 novembre 2011 au 12 février 2012.

L’exposition adopte un parti-pris chronologique centré sur la réunion des sept figures du Christ et les Pèlerins d’Emmaüs du Louvre. Elle embrasse l’ensemble de la carrière de Rembrandt, de ses années de jeunesse à sa pleine maturité et réunit toutes les techniques utilisées par l’artiste - du dessin hâtivement tracé où il réussit à merveille à fixer un mouvement, une expression passagère mais significative, à des compositions picturales élaborées, en passant par des eaux-fortes dans lesquelles Rembrandt excellait.

Les sections liminaires de l’exposition permettent d’évoquer les oeuvres de jeunesse de Rembrandt et de rassembler les tableaux et gravures qui ont formé sa culture visuelle, notamment les grands maîtres graveurs du XVIe siècle, Dürer, Lucas de Leyde, Goltzius, mais aussi Mantegna. Dès le début de sa carrière, Jésus s’impose comme le personnage de prédilection de Rembrandt et il est manifeste que ses oeuvres religieuses lui tiennent particulièrement à coeur, qu’il s’agisse de tableau : Le Repas à Emmaüs (Paris, musée Jacquemart-André) ou de gravure : La Résurrection de Lazare (Paris, BnF). Cette partie de l’exposition souligne aussi l’émulation artistique : la représentation du Christ est le grand sujet de la peinture d’histoire et Rembrandt entend surpasser les maîtres de la Renaissance nordique et influencer ses contemporains. Dans une Crucifixion de 1631 (Le Mas-d’Agenais, collégiale Saint-Vincent), Rembrandt montre déjà le Christ comme un homme chétif, défait, martyr, misérable, à l’opposé du corps glorieux peint par Rubens. Elle est présentée entourée par des tableaux du même sujet par Jan Lievens (Nancy, musée des Beaux-Arts) et Jacob Backer (Saint-Pétersbourg, musée de Pavlovsk). Ce rapprochement met en évidence que les autres peintres réagissent en voyant son Christ et apportent en réponse leur propre proposition.

*
GIF

VOIR AUSSI de Rembrandt : "Le Cavalier polonais"

GIF

Un message, un commentaire ?

Ce forum est modéré. Votre contribution apparaîtra après validation par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
  • NOM (obligatoire)
  • EMAIL (souhaitable)
Titre

RACCOURCIS SPIP : {{{Titre}}} {{gras}}, {iitalique}, {{ {gras et italique} }}, [LIEN->URL]

Ajouter un document