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Le suaire de Turin, une affaire classée ? Pas vraiment !

Graal ---- Une nouvelle analyse scientifique

D 7 juin 2022     A par Viktor Kirtov - C 2 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Cet article a été publié avant que le journal La Croix ne publie une nouvelle analyse du « Suaire de Turin ». La Croix titre son article : « Suaire de Turin : une équipe scientifique italienne le date de l’époque de la mort du Christ ».

S’inscrivant dans le prolongement de notre article titré « Le suaire de Turin, une affaire classée ? Pas vraiment ! », et notant que Sollers qui s’est beaucoup intéressé au Suaire, y faisait une nouvelle allusion dans son dernier roman Graal, nous ajoutons, aujourd’hui, cette nouvelle pièce au dossier, ICI.

Dans Graal

Dans la section qui suit, l’auteur évoque le Suaire de Turin, qu’il nomme « Saint Suaire », selon la dénomination traditionnelle dans la religion catholique ;

Cette coupe, ce calice, ou ce vase, va être l’objet de toutes les spéculations, et sa recherche active, sous le nom de Graal, commence dès le Moyen Âge. Je ne vais pas vous raconter les aventures des Chevaliers de la Table Ronde, il vous suffit d’imaginer que quelqu’un était là, au pied de la Croix, pour recueillir le sang et l’eau qui coulaient du corps du Crucifié capital. Vous connaissez la suite, le tombeau est vide, c’est une femme qui l’annonce à Pierre et à Jean, ils se précipitent, ils constatent. Le Saint Suaire de Turin, et sa photo toujours inexplicable, est encore un objet de débats passionnés. Beaucoup de légendes ont couru à propos de cet objet sacré, et l’ésotériste René Guénon a cru nécessaire d’écrire : « Il est dit que le Graal ne fut plus vu comme auparavant, mais il n’est pas dit que personne ne le vit plus. En principe, il est toujours présent pour ceux qui sont “qualifiés”, mais, en fait, ceux-là sont devenus de plus en plus rares, au point de ne plus constituer qu’une infime exception. »

Sollers aurait pu se contenter de dire : « Le Saint Suaire de Turin, et sa photo toujours inexplicable, est encore un objet de débats passionnés . », mais il ne craint pas d’“aggraver“ son cas en citant un ésotériste. Peut-être se range-t-il dans l’« i nfime exception » de ceux pour qui, « il est toujours présent » ? Mais Sollers, sybillin, n’en dira pas plus dans son livre.

Pourtant, dans le film d’introduction à Graal réalisé par G.K. Galabov et Sophie Zhang, respectivement ses assistants vidéaste et photographe, mais dont Sollers est le metteur en scène et l’interprète, on voit la figure de Saint Jean avec le titre, plein écran :« Il voit, et il croit », immédiatement suivie d’une image du visage du Christ, reproduisant l’image du suaire de Turin :

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Sollers persiste et signe.

Un questionnement déjà ancien chez Sollers

…Sollers vint donc à Turin, en mars 2003, pour des recherches sur place (sur Nietzsche et la Saint-Suaire),

nous a conté Gabriella Bosco dans un article toujours présent sur pileface. Elle recevait Philippe Sollers dans son université de Turin - où elle enseigne la littérature française - pour une conférence où tous deux ont évoqué Les Illuminations/i de Rimbaud. .
Il voulait voir le Saint Suaire. Gabriella Bosco l’accompagna au Dôme, où il est conservé. Sollers y tourna autour. Il voulut par la suite rencontrer un physicien, le professeur Luigi Gonella, que G. Bosco connaissait ayant été à l’école avec son fils. Luigi Gonella est celui qui, il y a trente ans, fut chargé d’analyser le Saint Lin au carbone 14 par l’archevêque de Turin, Mgr Ballestrero. Gonella dirigea l’équipe qui le testa en tirant des conclusions doubles.

Gabriella Bosco nous a communiqué une photo souvenir prise à l’occasion de sa rencontre avec Philippe Sollers, en 2003 :


Turin, à la Spada Reale en mars 2003, Philippe Sollers et Gabriella Bosco
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Signalons aussi une autre photo de cette rencontre publiée ICI.


Un exposé synthétique de 2020 sur tout ce que l’on sait aujourd’hui

« Le Saint Suaire de Turin, et sa photo toujours inexplicable, est encore un objet de débats passionnés. » nous dit Sollers et ce n’est pas faux. C’est même strictement conforme à l’état des connaissances scientifiques.actuelles.

Peut-être pensait-il à cette conférence d’avril 2020, à Montpellier, d’un prêtre catholique, le Père René Luc (mais sa condition invaliderait-elle son propos pour autant, et a priori, sans l’écouter ?), Un passionné du linceul de Turin, qui a tout lu, ou presque, sur ce qui a été publié sur le sujet, expose ici les conclusions les plus connues. Un exposé didactique et éclairant sur un sujet que l’on pouvait considérer classé par la datation au carbone 14.

Qu’est-ce qu’un linceul ? Quel est le parcours historique du linceul de Turin ? Que nous en dit la science ? Quelles sont les concordances entre l’homme du linceul et le Christ de l’Evangile ? Qu’en dit l’Eglise ?

Voyez et écoutez plutôt :

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Suaire de Turin : une équipe scientifique italienne le date de l’époque de la mort du Christ

Analyse

Des scientifiques italiens ont daté, grâce à une nouvelle technique, le suaire de Turin d’environ 2 000 ans, une époque compatible avec celle de la mort du Christ. Mais les controverses demeurent quant à la méthode de datation utilisée. Jusqu’à maintenant, l’analyse au carbone 14 datait le linceul autour de 1 200.

• Joséphine Boone,

La Croix, 26/04/2022 •


• Le Saint-Suaire de Turin. ALESSANDRO DI MARCO/EPA/MAXPP
ZOOM : cliquer l’image
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Un objet qui déchaîne les passions des catholiques. Le suaire de Turin, considéré comme une relique par les uns mais jamais déclaré authentique par l’Église catholique, se trouve de nouveau sur le devant de la scène.

Le 11 avril, une équipe de chercheurs italiens du Conseil national de la recherche italien (CNR), a révélé les résultats d’une nouvelle expérience pour dater le suaire de Turin.

Selon ces chercheurs, il daterait d’il y a environ 2 000 ans, soit l’époque de la mort du

Christ. Cette expérience a été menée à l’aide d’une technique récente, la datation aux rayons X, ou « WAXS ». L’équipe de recherche a relevé un petit échantillon de lin du linceul et a analysé les fibres à l’aide de rayons X.

Les chercheurs ont ensuite comparé les résultats de l’analyse avec quatre échantillons

de tissu témoins : l’un datant des années 2000, un autre du début du Moyen Âge daté entre 500 et 600 de notre ère, un troisième datant du siège de Massada estimé entre 55 à 74, et un dernier issu de l’Égypte antique, âgé de plus de 3 000 ans avant Jésus-Christ. Conclusion : l’échantillon analysé se rapproche le plus du tissu du siège de Massada, soit il y a environ 2 000 ans.

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Controverse au XXe siècle

Cette étude pourrait avoir un certain retentissement au sein de la communauté scientifique, mais aussi des catholiques. La dernière expertise pour dater le suaire de Turin a été effectuée en 1988 par trois équipes de chercheurs de l’Université d’Oxford, d’Arizona et de l’école polytechnique de Zurich, sous la supervision du British Museum et à la demande de l’Église. L’expérience a été menée à l’aide du carbone 14.

Cette technique, particulièrement utilisée pour les objets archéologiques, consiste en l’analyse de la quantité de carbone 14 sur un échantillon issu du vivant. À l’époque, les trois équipes de recherche arrivent à la même conclusion : selon elles, le suaire a été tissé il y a environ 700 ans, soit autour de 1200. Cette analyse fait grand bruit, mais les institutions catholiques ne prononcent pas sur le caractère véridique ou non de la datation. Depuis, le suaire de Turin continue d’être régulièrement exposé au public et vénéré par les papes successifs.

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Évolution des techniques de datation

Mais la controverse sur l’âge du suaire demeure, entre partisans de l’authenticité et défenseurs d’un faux. Encore aujourd’hui, les conclusions de 1988 sont critiquées. « Nous n’avions pas de systèmes aussi performants qu’aujourd’hui pour dater avec le carbone 14, explique Gilles Perrault, expert en art et en dépistage de faux, agréé par la Cour de cassation. Cette technique nécessite des conditions spécifiques de milieu et d’air qui n’existaient pas à l’époque. »

En effet, d’après l’expert, les expériences de 1988 n’ont pas été effectuées sous vide comme aujourd’hui, et à ce moment-là, les fibres du suaire ont pu être altérées par le toucher de fidèles venus vénérer la relique pendant plusieurs siècles. De plus, l’exposition au soleil et les radiographies du tissu ont pu modifier la présence du carbone 14. Des éléments qui remettent en cause les conclusions scientifiques de l’époque, d’après Gilles Perrault.

Ces mêmes arguments sont également exposés dans la publication scientifique d’avril 2022. Liberato de Caro, qui a dirigé l’expérience de cette année à l’aide de rayons X, souligne que « les échantillons textiles sont généralement sujets à toutes sortes de contaminations, qu’il n’est pas toujours possible de contrôler et d’éliminer totalement du spécimen à dater. » D’après cette publication, le textile peut être enrichi de carbone 14 par de multiples interventions extérieures par rapport au moment de sa confection originelle.

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Appel à la prudence

Néanmoins, les auteurs de cette dernière expérience appellent la communauté scientifique à confirmer leur découverte par d’autres recherches. « Compte tenu de la datation médiévale obtenue par le carbone 14, et de celle obtenue par l’analyse WAXS compatible avec 2 000 ans d’histoire, il serait souhaitable qu’une campagne de mesures aux rayons X soit réalisée par plusieurs laboratoires, sur plusieurs échantillons », écrivent-ils.

Un geste de prudence qu’encourage également Gilles Perrault. « Cette méthode est très récente, il faut émettre des réserves et tenter de mieux connaître les limites de cette technique aux rayons X, reconnaît l’expert. Il faut toujours doubler les expériences pour attester des résultats, surtout sur un objet aussi mystérieux que le saint suaire. »

La Croix

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2 Messages

  • Gabriella Bosco | 22 mars 2022 - 15:56 1

    L’histoire de Sollers à Turin continue de prendre forme. Histoire qui faisait suite d’ailleurs à une invitation à l’institut de Culture Italien de Paris, le directeur de l’époque, Guido Davico Bonino, m’avait demandé de choisir sept invités pour une semaine de rencontres, je rencontrerais ces sept invités face au public de l’institut. Un d’entre eux avait été Sollers, c’est à cette occasion là que je l’ai rencontré la première fois, inaugurant nos échanges.
    Gabriella


  • Albert Gauvin | 22 mars 2022 - 00:34 2

    Ce ne sont là que spéculations, mais il faut voir les choses dans la durée.