Qu’aurait pensé Philippe Sollers des propos du pape sur l’homosexualité, lors de la traditionnelle conférence de presse, dans l’avion qui le ramenait d’Irlande à Rome, une visite dominée parles abus de pédophilie dans le clergé ? Nous ne le savons pas depuis que Philippe Sollers n’a plus de chronique dans le JDD et Le Point, mais nul doute qu’il se serait exprimé. Lui, le catholique baroque, le papiste, le supporter des Jésuites, ceux qui oeuvrèrent à diffuser l’art religieux baroque en Amérique du Sud.
Sollers et le pape François

Dans sa chronique du Point du 15 mars 2013, voici ce qu’écrivait Philippe Sollers
FrançoisVive le nouveau pape argentin François ! Et vive la Compagnie de Jésus dont il est issu ! Ce premier pape jésuite de 76 ans, appelé, comme il l’a dit lui-même, "du bout du monde", fait basculer l’Église catholique dans une renaissance inattendue. Voyez comment, dans un grand silence, il a obligé à prier toute une foule à Rome. À ce moment-là, il ressemblait à Jean XXIII : même humilité, même simplicité redoutable.Fumée
Le plus étonnant, ces jours derniers, aura été, en pleine tempête de neige, avec autoroutes bloquées et familles enfermées dans leur voiture (on en a oublié le voyage du président à Dijon), de voir, dans un coin, les caméras du monde entier fixées sur la cheminée de la chapelle Sixtine. Le spectacle mondial prenant une leçon d’économie ! Un milliard deux cents millions de catholiques en attente ! Fumée noire, fumée blanche ? Les commentateurs, qui se sont tous trompés dans leurs pronostics, ont été épatants : cette Église n’est-elle pas archaïque, anachronique, et ses rites pompeux, comme son conclave, ne sont-ils pas à éliminer dans une époque de communication démocratique ? Et le mariage homosexuel, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes, la pédophilie rampante, la transparence financière ? Ces cardinaux millénaires se cachent derrière un écran de fumée, et leur artiste surplombant, Michel-Ange, n’est même pas digne d’une exposition d’art contemporain. C’est trop, beaucoup trop, toutes ces vieilleries télévisées nous assomment. Et maintenant, un pape argentin favorable aux pauvres ! Attention, malgré son côté très conservateur, c’est peut-être un marxiste masqué.

Quand un pape rencontre un pape, de quoi parlent-ils ?
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De quoi François et Benoît ont-ils parlé lors de leurs 45 minutes de tête-à-tête à Castelgandolfo ? Un enregistrement qui vaut de l’or... © Sip

Extrait de la chronique de Philippe Sollers dans Le Point.fr du 29/03/2013 :

PapesQu’est-ce que Benoît XVI a pu raconter à François, le nouveau pape jésuite inattendu, pendant leurs 45 minutes en tête à tête à Castelgandolfo ? Lui a-t-il remis le rapport des cardinaux 007 sur le lobby homosexuel du Vatican ? Ont-ils évoqué ensemble les vertiges financiers à traiter de toute urgence ? Leur prière, agenouillés côte à côte comme deux vieux enfants, a-t-elle été reçue clairement par le Saint-Esprit ? Voilà un roman qui va bien au-delà de tout ce qui a pu s’imaginer jusqu’ici. Imaginez le déjeuner qui a suivi : allusions, demi-mots, silences, omissions, changements de ton, insistances, distances. Cet enregistrement vaut de l’or, et n’est pas négociable. D’ailleurs, le son est brouillé, on ne comprend rien.
Eric-Emmanuel Schmitt et le pape François
Nous ne savons pas ce que Philippe Sollers aurait ajouté à ce portrait, à la suite des propos récents du pape François à son retour d’Irlande, par contre, nous connaissons la réaction d’Eric-Emmanuel Schmitt à l’affiche de la rentrée théâtrale, pour Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran - 30 représentations du 5 septembre au 14 octobre 2018 au Théâtre Rive Gauche à Paris. Invité de Nikos Aliagas, sur Europe 1, le 30/08, le présentateur l’interviewe, à la fin, sur l’actualité religieuse et les propos du pape sur l’homosexualité. Lui, l’auteur de ce livre et cette pièce, hymne à la tolérance et à la bienveillance, lui le catholique converti suite à une expérience mystique qu’il n’a révélée que plus de dix ans après dans un livre intitulé La nuit de feu mais qui a changé définitivement sa vie.

Ce pape François est quelqu’un qui peut m’inspirer sur bien des points. Et quand il dit ça, alors là, il cesse de m’inspirer !
Echo médiatique dans l’émission C à Vous (France 5)

La question de l’homosexualité reste un sujet sensible, terriblement d’actualité. C’est le thème de la nouvelle pièce de théâtre de Laurent Ruquier, l’animateur du talk-show On n’est pas couché, intitulée « Pourvu qu’il soit heureux », au Théâtre Antoine à Paris.
Quand Claudine et Maxime apprennent l’homosexualité de leur fils
Comment vont-ils réagir ? Vont-ils l’accepter ? Vont-ils s’en renvoyer la responsabilité ? Mais responsables de quoi ? Est-ce si grave ?...
Avec Francis Huster, Fanny Cottençon et Louis Le Barazer

L’occasion pour le journaliste de France 2 de se confier sur sa propre expérience et d’expliquer comment ses parents ont réagi à son homosexualité.

La « psychiatrie » pour les homosexuels : le Vatican corrige la déclaration du pape
Il est nécessaire de tenir compte de l’âge des personnes, avait expliqué le pape, interrogé sur ce qu’il dirait à des parents constatant les orientations homosexuelles de leur enfant.
« Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire, par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. C’est autre chose quand cela se manifeste après vingt ans », a dit Jorge Bergoglio.
Le mot « psychiatrie » a été retiré du verbatim publié lundi par le service de presse du Vatican, « pour ne pas altérer la pensée du pape », a expliqué à l’AFP une porte-parole du Vatican.
« Quand le pape se réfère à la « psychiatrie », il est clair qu’il le fait comme un exemple qui rentre dans les différentes choses qui peuvent être faites », a-t-on expliqué de même source.
« Mais avec ce mot, il n’avait pas l’intention de dire qu’il s’agissait d’une maladie psychiatrique, mais que peut-être il fallait voir comment sont les choses au niveau psychologique », a ajouté cette porte-parole.
Ce n’est pas la première fois que le Vatican retouche des déclarations faites par le pape, lors de la traditionnelle conférence de presse qu’il donne dans l’avion du retour de ses voyages à l’étranger.
Crédit : http://journalmetro.com
Ce qu’a vraiment dit le pape François
La vidéo intégrale de la réponse du pape :
Crédit : Brut.

"Il y a beaucoup de choses à faire par le biais de la psychiatrie". C’est la phrase du pape qui fait polémique alors qu’il répondait à la question : "Que dites-vous à un père dont le fils annonce qu’il est homosexuel ?" au cours d’une conférence de presse dimanche 26 août dans l’avion qui le ramenait d’Irlande à Rome.
Ce qu’a vraiment dit le pape :
"Je leur dirais premièrement de prier,
ne pas condamner, dialoguer, comprendre,
donner une place au fils ou à la fille", a répondu Jorge Bergoglio.
Dans le même temps, il a estimé qu’il fallait tenir compte de l’âge des personnes. "Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. C’est autre chose quand cela se manifeste après vingt ans", a dit Jorge Bergoglio. "Je ne dirai jamais que le silence est un remède. Ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité", a-t-il déclaré.

Même si le propos du pape était moins lapidaire, que les résumés qu’en a extraits la presse, en général, le mot « psychiatrie » et le propos étaient malheureux, car ils révélaient, malgré lui, presque inconsciemment, comme de vieux réflexes pavloviens de l’Eglise catholique et de sa génération. C’est « comme si, finalement, le haut clergé n’avait jamais renoncé à penser que l’homosexualité était une maladie » analyse Olivier Pirot dans La Nouvelle République du Centre-Ouest. Une bourde ! Le pape s’est pris la mule dans la soutane. Même si, en une autre occasion, le pape François avait déclaré « Qui suis-je pour juger ? »
C’était aussi dans une conférence de presse, aussi dans l’avion de retour, qui le ramenait cette fois des Journées Mondiales de la Jeunesse, à Rio, en 2013 :
Il avait ainsi affirmé ne pas juger les homosexuels, y compris dans l’Eglise. "Le problème n’est pas d’avoir cette tendance, c’est de faire du lobbying. C’est le problème le plus grave, selon moi.
Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté,
qui suis-je pour la juger ?"
2 Messages
PHOTO AFP – AFP
Un signe de l’évolution sociétale au niveau mondial par rapport à l’homosexualité.
La plus haute instance judiciaire de ce pays d’Asie du Sud de 1,25 milliard d’habitants a jugé illégal un vieil article de loi condamnant les relations sexuelles entre personnes de même sexe. Cette disposition « était devenue une arme de harcèlement contre la communauté LGBT », a déclaré le président de la Cour suprême Dipak Misra.
Selon le code pénal indien datant de l’ère coloniale britannique, l’homosexualité était sur le papier passible de prison à vie. Dans les faits toutefois, les poursuites judiciaires pour relation sexuelle entre personnes de même sexe étaient rarissimes.
Au centre d’une bataille judiciaire à multiples rebondissements entamée il y a près de vingt ans, l’article 377 du code pénal prohibait tout « rapport charnel contre l’ordre de la nature ».
Laissons la parole à Caroline Fourest, peu suspecte de complaisance cléricale :