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L’Éden la nuit de Guillaume de Sardes

D 30 mai 2017     A par Albert Gauvin - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Guillaume de Sardes
L’Éden la nuit

Collection L’Infini, Gallimard
Parution : 02-03-2017

« Éden, Éden, Éden. L’enseigne en néons clignote. Comme la palpitation d’un cœur. Comme une respiration. L’image du Jardin originel s’impose à Sacha. Non pas comme on le dépeint dans les Écritures, mais tel qu’il a dû être : une forêt vierge, la matrice du monde. Un cycle perpétuel de fécondations, d’éclosions, de pourrissement. Un fouillis de lianes pleines de sève, de feuilles grasses, d’écorces humides ; un air chaud et fiévreux, saturé d’odeurs ; des eaux stagnantes, croupissantes. Et au milieu de tout ça, l’image d’une fille pâle. Une fille pâle qui danse. »

2011. Un jeune Russe arrive à Paris. Il est à la recherche de sa sœur. Son errance le mène à Pigalle dans un club de strip-tease, où il rencontre une danseuse, Nina. Tandis qu’elle tourne autour d’une barre d’acier chromé, lui, raconte son histoire.

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Le début du livre

A Régina
que j’ai perdue

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Il n’y a qu’un petit groupe autour du cercueil en train d’être mis en terre. Essentiellement des hommes âgés, dont certains portent des uniformes militaires élimés mais propres et impeccablement repassés. Un jeune homme dans un costume sombre bien coupé, un lourd manteau de fourrure sur les épaules, se tient au milieu d’eux. Ses cheveux blonds peignés sur le côté, ses oreilles bien dégagées par les ciseaux du coiffeur, rappellent certains tableaux du réalisme soviétique. Son visage aussi aux traits réguliers a la pâleur typique des Slaves. Il doit avoir vingt-cinq ans. Il a de grands yeux mobiles qui contrastent avec la rigidité de son maintien. Une rigidité que l’on devine contrainte et sous laquelle le laisser-aller affleure par instants. Alors que les même un léger ennui semblent se mêler en lui.

À la sortie du cimetière Saint-Nicolas, un chauffeur au physique massif de lutteur attend debout, les mains dans les poches, appuyé contre une Mercedes de Classe S. Aussitôt qu’il voit le jeune homme approcher, il se décolle de la voiture et rectifie sa position. Il lui ouvre la portière et la tient ouverte avant de la refermer doucement sur lui, avec une précaution excessive, comme pour signifier qu’il compatit à la peine de Sacha qui vient d’enterrer son père.

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Devant un miroir entouré d’ampoules tungstène, sous une lumière crue, Nina se fait les cils. À chaque passage de la minuscule brosse, ils semblent gagner en longueur. Elle doit avoir un peu plus de vingt ans. Rousse à frange, elle est fine avec dans le visage quelque chose d’androgyne.
Tout à son maquillage, elle ne détourne pas la tête quand une autre jeune femme, une petite brune seulement vêtue d’un bikini rose tendre, entre dans les loges.
« Ah, Nina ! Tu es venue quand même ? Excuse-moi de ne pas être allée à l’enterrement de ta mère. Je voulais pourtant. Mais tu sais… le travail… et puis les cimetières, moi…
— Ne t’inquiète pas. Ce n’est pas grave.
— Ça va quand même, jolie Nina ?

La petite brune s’approche de son amie par-derrière, se penche vers elle pour coller son visage contre le sien. Joue contre joue, elles se regardent dans le miroir.
— Oui, ça va.
La petite brune lui caresse la nuque puis l’embrasse sur la joue.
— Allez ! courage.
Nina esquisse un léger sourire.
— Il y a du monde ce soir ?
— Bof. Avec la crise, ce n’est plus comme avant. Moins de touristes, moins de clients, moins d’argent… Pour le moment, je n’ai fait que trois tickets.
Nina qui a terminé de se faire les cils regarde son amie. Elle tire d’un geste sec la fermeture de sa trousse à maquillage.
— La vie est comme ça. »

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La jeune femme qui lui sourit porte un tailleur rouge, des escarpins vernis et un foulard noué autour du cou. Ses cheveux noirs sont ramenés en chignon à la manière des danseuses du Bolchoï. Penchée vers Sacha, elle lui propose du champagne. Il accepte d’un bref hochement de tête. L’hôtesse de l’air remplit aussitôt avec adresse une flûte posée sur un petit plateau qu’elle lui tend. Sacha la prend, ne remercie pas. Alors que la jeune femme s’éloigne, il tente d’imaginer ses cheveux défaits : ils doivent arriver jusqu’au milieu de son dos. Est-ce que Rebecca a toujours les cheveux longs ? La jupe crayon de l’hôtesse moule ses fesses alors qu’elle s’éloigne dans l’allée. Elle croise légèrement les jambes à la manière des mannequins quand elles défilent.

Peut-être sent-elle le regard de Sacha qui la suit. Voudrait-elle plaire à ce jeune homme bien mis qui voyage en business class ? Lui se tourne vers le hublot. L’A321 aux couleurs d’Aeroflot a atteint son altitude de croisière, il vole au-dessus des nuages, on ne voit rien que du blanc et du bleu. Mais à cette distance, même par temps clair, aurait-il pu voir la banlieue de Saint-Pétersbourg où il avait grandi ? Aurait-il pu apercevoir le cimetière Saint-Nicolas, où repose désormais son père ? Cela fait un quart d’heure que l’avion a quitté l’aéroport Pulkovo. Sacha ne pense à rien de tout ça, car il pense à Rebecca.

La couverture du passeport qu’il tend au douanier de l’aéroport Charles-de-Gaulle est ornée d’un aigle bicéphale tenant dans ses serres un sceptre et une sphère dorée : le pouvoir du tsar, l’église orthodoxe. Sacha doit réprimer son envie de pianoter sur le guichet, en attendant qu’on le lui restitue. Quand le douanier lui demande la raison de son voyage, il répond simplement : « Tourisme. » Ce n’est qu’une fois sorti de l’aéroport, enfoncé dans la banquette en cuir de la berline envoyée par l’hôtel, happé par le silence de l’habitacle capitonné, qu’il se détend.

Sur la banquette arrière, assis les jambes croisées, Sacha regarde fixement devant lui. Il ne semble pas voir la route, ni rien d’autre d’ailleurs. La voiture, sur la voie de gauche de l’autoroute A1, roule à vive allure. Distraitement, il tourne la tête vers la vitre de la portière. Le paysage défile : une campagne sans charme, triste, sur laquelle la nuit tombe. Il est à peine six heures, mais c’est l’hiver. Au loin, on distingue les lumières de Paris qui font un halo au-dessus de la ville.

Sacha sort de la poche intérieure de sa veste une enveloppe dans laquelle une lettre est glissée. Il a la tentation de la relire, bien qu’il la connaisse par cœur. Il hésite, tournant et retournant machinalement l’enveloppe dans ses mains. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait plus eu de nouvelles de sa sœur. Puis cette lettre est arrivée à leur ancienne adresse, qui annonçait la mort de leur mère. Une écriture tremblée, maladroite, comme si Rebecca avait perdu l’habitude de l’alphabet russe. Pleine de fautes aussi. Une courte lettre adressée à leur père avec à la fin une pensée pour lui : « Embrasse Sacha. Dis-lui que je vais bien. » Quelques mots. Presque rien. Mais après tant d’années, comment dire davantage ?

En relisant cette lettre, Sacha est de nouveau frappé par la simultanéité de ces deux morts, comme si leurs parents, en dépit de leur séparation, de la distance, du temps qui avait passé, n’avaient pas pu survivre l’un à l’autre. Ils avaient pourtant mené durant des années des existences parallèles, sans contact. À moins qu’ils se soient écrit sans qu’il le sache. Comment savoir ? Y avait-il eu aussi peu de personnes à l’enterrement de leur mère qu’à celui de leur père ? C’est ce que se demande Sacha en remettant l’enveloppe dans la poche de sa veste.

Assis dans un des fauteuils de sa suite du Lancaster, un cinq étoiles discret du VIIIe arrondissement, Sacha consulte ses emails sur son téléphone portable. Il les lit simplement, sans répondre à aucun. Il y a de l’indifférence dans la manière dont il passe de l’un à l’autre, sans qu’on puisse dire si cette indifférence vient d’une longue habitude, d’un réflexe, ou d’un réel désintérêt. À moins que ses pensées soient simplement occupées ailleurs.

En dépit du manque d’activité lié à son voyage (attendre à l’aéroport, être assis dans l’avion, attendre encore à l’arrivée, être à nouveau immobile dans un taxi), Sacha a faim lorsque l’heure du dîner approche. Sans doute à cause du décalage horaire, pense-t-il. À la conciergerie, où il est descendu pour se faire recommander un restaurant, une Anglaise élégante l’a devancé. Elle tient par la main une petite fille blanche et molle. Le concierge fait mine de s’attendrir devant celle-ci, avant de conseiller le Sir Wilson : un restaurant confortable, où vous devriez vous sentir comme chez vous, plaisante-t-il. Il peut appeler pour réserver si Madame le souhaite. Celle-ci accepte. Sacha se demande à quoi bon visiter Paris si c’est pour y trouver un succédané d’Angleterre. Mais comme lui n’est ni anglais ni intéressé par les restaurants pittoresques, le Sir Wilson lui paraît un choix qui en vaut bien un autre. Aussi demande-t-il qu’on y réserve également une table pour lui.

Avec ses boiseries et ses banquettes de cuir, le Sir Wilson est bien un restaurant « confortable », en cela le concierge n’a pas menti. Il est surtout pourvu d’un joli bar, auquel Sacha s’installe après avoir dîné et où il commande une vodka, sans glace. Sur le comptoir, une petite boîte d’allumettes a été abandonnée par un client. On peut y lire en lettres dorées sur fond noir le nom d’un club de strip-tease. Sacha la prend et l’agite entre ses doigts : tac, tac. Elle n’est pas vide. Il l’ouvre en faisant coulisser d’un doigt sa partie mobile. Il reste cinq allumettes. Sacha fait signe au barman qu’il sort fumer. Dehors, il tire de la poche intérieure de sa veste un étui à cigarettes doré. Il en porte une à ses lèvres. Combien allume-t-on de cigarettes chaque jour, sans y prêter attention, pour combler le vide d’une minute, parce qu’il n’y a rien de mieux à faire ? Sacha a repris la boîte d’allumettes. D’un geste sec, il en frotte une contre la bande rugueuse de la boîte.

p. 11-20.

Feuilletez le livre

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Entretien avec Guillaume de Sardes


Guillaume de Sardes
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Sacha quitte sa Russie natale pour aller à la recherche de sa sœur Rebecca, exilée à Paris avec sa mère. La nuit est le théâtre de cette quête effrénée et sensuelle, dans les bars, boîtes et clubs de strip-tease. L’Eden la nuit (Gallimard) est un chant sur l’errance et la vie nocturne. Entretien avec Guillaume de Sardes.

Lecthot : Quelle a été votre source d’inspiration ?

Guillaume de Sardes : On écrit toujours à partir de soi. La plupart des scènes de ce roman ont lieu dans le quartier de Pigalle où je vis, dans un hôtel (le Lancaster) que je connais bien, dans un restaurant qu’il m’arrive de fréquenter. J’aime aussi le monde de la nuit : les clubs, les filles, le temps qui s’écoule différemment, etc. On pourrait d’ailleurs dire qu’au-delà de l’histoire de Sacha et Rebecca, ce roman traite de la Nuit dans sa dimension existentielle.
Mais on écrit aussi à partir des mots des autres. L’idée de ce roman m’est venue à la suite de la lecture d’Agatha de Marguerite Duras. Ce n’est pourtant pas un écrivain que j’apprécie particulièrement.

L : Ecrire est un acte d’amour. S’il ne l’est pas il n’est qu’écriture. Jean Cocteau. Comment situez-vous l’Eden la nuit par rapport à cette dichotomie ?

G. S. : Céline disait : « Si on ne met pas sa peau sur la table, on n’a rien ». Je partage cet avis. J’ai du mal à imaginer ce que serait un livre absolument artificiel, où aucune situation décrite n’aurait été vécue, où aucun personnage ne serait inspiré d’une personne réelle. Cela ne veut pas dire que je ne crois pas en l’imagination. Mais il faut tout de même une certaine proximité avec son sujet.

L : L’Eden la nuit aborde deux de vos thèmes de prédilection ; l’errance et la nuit. Que symbolisent-ils pour vous ?

G. S. : Tout mon travail est une variation autour de ces thèmes : mes photographies, mes vidéos d’art, mes livres. Je vis beaucoup la nuit : je me couche tard et me lève tard. Je ne prends jamais un avion le matin, ni aucun rendez-vous avant 11h. Je voyage fréquemment. Je viens par exemple de passer une semaine à Tanger, une ville que j’ai découverte à pied au fil de promenades sans but précis. Ces thèmes me plaisent parce qu’ils reflètent ma vie.

L : La quête du frère (désirant retrouver sa sœur) trouve-t-elle un écho intime en vous ?

G. S. : Pas vraiment, car je n’ai pas de sœur. Mais il m’est arrivé de rechercher des femmes croisées une nuit et perdues de vue.

L : La relation frère-sœur décrite dans le roman est ambiguë, proche de l’inceste. Pourquoi avoir choisi de dépasser la frontière de fraternité ?
Avez-vous conscience que le lecteur peut être particulièrement dérangé par cet aspect ?

G. S. : J’écris les livres que j’aimerais lire. Je ne pense jamais à la réception de mes textes. Écrire est un exercice de liberté ; quand on commence à se contraindre, à se ménager, on finit par écrire des choses sans intérêt. Il suffit d’ouvrir les romans de ceux qui ont une carrière publique à mener… Ce sont surtout les romanciers perdus de réputation qui font de grands livres : Jean Genet, Gabriel Matzneff, Dostoïevski (qui a passé quatre ans au bagne), etc.

L : Vos différentes œuvres montrent un intérêt tout particulier pour l’art russe. Quelle est la place de cet univers dans votre vie ? Comment cette passion est-elle née ?

G. S. : Mes grands-parents sont originaires d’ex-Union soviétique. Ma mère a été naturalisée française. Je suis souvent allé en Russie, notamment à Saint-Pétersbourg. J’ai vécu pendant plusieurs années avec une artiste russe, une jeune femme très douée, incroyablement intense. C’est elle qui m’a inspiré le personnage de Rebecca/Nina dans le roman. La Russie est donc un pays auquel je suis lié et que j’aime. Comment ne pas admirer sa littérature, sa philosophie, sa musique, son ballet, bref sa culture ? C’est pourquoi les jugements sans nuances, voire les extravagantes contre-vérités que la presse française publie quotidiennement sur la Russie m’attristent. Il est devenu de bon ton de renier l’amitié franco-russe, pourtant séculaire. J’espère que les choses vont évoluer dans les années à venir. (lecthot)

Guillaume de Sardes
Le blog de Guillaume de Sardes

LIRE : Fabien Ribery, Les sortilèges des femmes de pénombre, par Guillaume de Sardes
Entretien croisé avec Michaël Fœssel, « La nuit est du côté de la vie, pas de la mort »

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L’Éden la nuit de Guillaume de Sardes

Imaginez Nadja filmé par Melville, lisez Guillaume de Sardes.


Paris, la nuit, 2009.
Crédits : I. ROZENBAUM & F. CIROU / ALTOPRESS / PHOTOALTO - AFP. Zoom : cliquez l’image.
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2011 : Sacha, jeune oligarque moscovite, liasse en poche et peau de loup sur les épaules, débarque à Paris pour tenter d’y retrouver sa soeur Rebecca, de longtemps exilée dans la ville Lumière avec sa mère. De bars en boîtes, de clubs en strip-tease, il tangue et se pose, oiseau de nuit tout à la fois perdu et lucide jusqu’à l’extrême souffrance. Une dérade durant laquelle il rencontre Nina, go-go girl qui tournoie autour de sa barre d’acier comme lui autour de la présence dérobée de Rebecca. Il parle, elle l’écoute : deux nuits s’échangent, deux vies s’épanchent. Un roman qui nous enseigne qu’à l’instar de la pluie ou des portes, il existe des nuits battantes. Jusqu’à l’ultime révélation. Éden la nuit, un roman du manque et du vertige : Quand le Melville de Trois hommes dans Manhattan croise l’André Breton de Nadja. (Gallimard, coll. "L’Infini")

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Les Émois par François Angelier

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Guillaume de Sardes,
directeur de la rédaction du magazine d’art « Prussian Blue »

Dans Les Carnets de la création Aude Lavigne s’entretient avec Guillaume de Sardes, directeur de la rédaction du magazine d’art « Prussian Blue », revue semestrielle, 10 euros.


Prussian Blue.
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Régina Demina

La dédicataire


© Guillaume de Sardes, 2012.
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© Guillaume de Sardes, 2012.
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© Guillaume de Sardes, 2013.
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© Guillaume de Sardes, 2015.
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Guillaume de Sardes, photographe

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L’atelier A : Régina Demina

Révélation Jeunes Talents ADAGP Art vidéo - art numérique 2016

Née à Kaliningrad en Russie, arrivée en France à l’âge de quatre ans, Régina Demina grandit entre deux cultures : celle de ses parents et celle de son pays d’adoption. Actrice de formation et danseuse, sa sensibilité artistique la pousse très tôt à collaborer avec des artistes pointus de la scène française. Parallèlement, elle réalise en autodidacte des courts-métrages, entre fiction et art contemporain.

Cette pièce, Alma, autoportrait inavoué, est une poésie dramatique qui révèle un univers digne de David Lynch, dans lequel le spectateur se fait happer. Cet espace, sans acteur, hypnotise le visiteur. Avec une simplicité de moyens et d’une grande qualité scénographique, tant par les jeux de lumière que par le concept sonore d’une grande force, Régina Demina permet au spectateur de changer d’espace.

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LIRE : Les cinq sens
Régina Demina sur Prussian Blue.

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