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Philippe Sollers contre-attaque : premières salves.

France Inter, 28 octobre 2016

D 29 octobre 2016     A par Albert Gauvin - C 3 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Paris, le 6 Novembre 2014. Cérémonie de remise du Prix Décembre.
© Maxppp / IP3 PRESS.
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Philippe Sollers publie dans quelques jours Contre-attaque, une série étonnante d’échanges avec le journaliste Franck Nouchi. Avec Patrick Cohen, il est revenu ce matin sur un article publié dans le Monde il y a 17 ans, La France moisie, une France "qui a toujours détesté les Allemands, les Anglais, les juifs, les arabes, les intellectuels, l’art moderne, les femmes trop indépendantes ou qui pensent, les ouvriers non encadrés et finalement, la liberté sous toutes ses formes".

L’écrivain déplore notamment la misère spirituelle du débat : "le débat, c’est la routine. Vous avez déjà entendu dix fois le même débat" regrette-t-il.

Souvent reconnu pour l’avant-gardisme de ses idées, Philippe Sollers avait publié plusieurs mois avant qu’Alain Juppé ne s’en empare dans sa campagne, un écrit sur « l’identité heureuse ». Point de juppéisme de sa part, mais un tacle à destination de la saillie d’Alain Finkielkraut sur la France des "sauvageons".

Philippe Sollers regrette l’appauvrissement du langage et de la mémoire liée à la société numérique qui émerge. "Tout est dans la communication [...] Vous voyez le digital partout, les gens ne lèvent plus la tête, ils ne voient plus qu’il y a un arbre devant eux" explique-t-il.

L’écrivain exhorte les Français à se sortir de la passivité issue de nos nouveaux usages : "la mémoire c’est un sport, si vous ne l’entraînez pas, vous devenez de plus en plus passif devant l’information."

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Philippe Sollers, coutumier des ondes de la maison de la Radio, manque rarement une occasion de briller. Et invité par Augustin Trapenard à livrer son pronostic sur le prix Goncourt, l’écrivain ne s’est pas privé. « Le prix quoi ? », interroge Sollers...

« Mes pronostics sont dans la bibliothèque que je vous recommande d’avoir », se marre goulûment Sollers. «  Le prix...  » et se tournant vers l’animateur, « Comment disiez-vous ? » Et de faire répéter à trois reprises le nom de la sacro-sainte récompense littéraire, Graal de la rentrée et consécration des festivités de la rentrée.

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Et plus sérieusement, Sollers d’asséner que non, il ne lit pas ces ouvrages, « ce n’est pas intéressant  ». Il énumère alors : « La France est un pays d’institutions : vous avez l’Académie française, vous avez l’Académie Goncourt, vous avez la remise des prix littéraires. Et tous les ans c’est la même chose, c’est la routine. »

Ah, certes, les hirondelles à tir d’ailes fuient les froideurs automnales, alors que les livres viennent se tenir chaud, dans des listes provisoires brandies par des jurys qui reviendront eux aussi l’année suivante. Une routine que Sollers hache menu, menu : « Quels sont les éditeurs qui vont se débrouiller pour avoir le prix. »

Et de poursuivre : « Je travaille un peu dans l’édition, donc je vois tout ça d’assez près : croyez-moi, c’est vraiment de la mécanique des fluides. C’est pas très intéressant. » Alors, rien ne trouve grâce aux yeux de l’écrivain ? Si fait : « En revanche, le fonds remonte, dans des périodes de dévastation. Le disque dur demande à être vu et lu (sic...). Donc le fonds va très bien... »

“Chacun sait bien que les prix ne vont pas aux meilleurs, ou alors par accident”

D’ailleurs, la dernière récompense de l’Académie suédoise, attribuée à Bob Dylan, « c’est parfait, c’est un candidat littéraire tout à fait hostile à Trump... Dylan contre Trump, voici les élections. »

Pas non plus super reconnaissant, le Philou, qui s’est vu récompensé, en 1982 par le Grand prix de littérature Paul Morand, pour l’ensemble de son œuvre par l’Académie française — avec une dotation de 300.000 francs. Mais l’écrivain n’a jamais manqué de frapper sur cette Académie, parlant de « comédie sociale » et soulignant qu’« aucun des écrivains que j’admire n’est à l’Académie. [Elle] n’est plus une promotion que pour ceux qui n’ont pas fait d’œuvre. Elle est réservée aux médiocres, à ceux qui ne laisseront pas de traces durables. » (Nouvel Obs, février 2008). Quant au Goncourt...

Crédit France Inter.

Pour vous marrer, lisez aussi "La chose sexuelle" : quand la mairie de Paris censure deux livres et écoutez le billet de François Morel.

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