Cannes 2016 : Le Mépris de Godard à l’affiche du 69e festival
L’affiche officielle du 69e Festival de Cannes, qui se déroule du 11 au 22 mai sous la présidence du réalisateur australien George Miller, a été conçue à partir de photogrammes du film Le Mépris de Jean-Luc Godard
Des marches de la villa Malaparte à celles du palais des festivals à Cannes, il n’y a qu’un pas Le Mépris, c’est le cinéma. Celui de Jean-Luc Godard. Son œuvre culte, sous la forme d’une affiche, est le symbole, durant quinze jours, de la grande fête annuelle du septième art sur la Croisette.
Il fallait oser. Au lieu du visage emblématique d’une star en gros plan, Cannes a décidé cette année de mettre en avant une fine silhouette de dos, perdue dans l’immensité de la mer.
Qui peut se douter, à part un cinéphile averti, que sur la photo choisie, on aperçoit Michel Piccoli.
Tout est là. Les marches, la mer, l’horizon : l’ascension d’un homme vers son rêve, dans la chaleur d’une lumière méditerranéenne qui se change en or. Une vision qui rappelle cette citation qui ouvre Le Mépris : « Le cinéma substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs. »
C’est donc Michel Piccoli qui, depuis le toit de la légendaire villa-œuvre dessinée par l’écrivain Curzio Malaparte, a ouvert en 2016 la montée des Marches du 69e Festival de Cannes. Un choix symbolique, tant ce film sur le tournage d’un film, considéré par beaucoup comme l’un des plus beaux jamais réalisés en cinémascope (le tandem Piccoli / Bardot aux côtés de Fritz Lang, la photographie de Raoul Coutard, la musique de Georges Delerue…), a marqué l’histoire du cinéma et de la cinéphilie.
Une réplique, une seule, rendra cette beauté éternelle. Avec une ardente ingénuité, Brigitte Bardot demandera à Piccoli : « Dis, tu les aimes, mes fesses ? ». B.B était allongée nue sur le ventre. Son mari énuméra, avec un air faussement désabusé, toutes les parties de son corps...
Après Marcello Mastroianni, c’est donc Godard qui est le symbole du 69e festival de Cannes. Hervé Chigioni et son graphiste Gilles Frappier ont conçu l’affiche. L’identité visuelle 2016 a été créée par Philippe Savoir... « Dis, tu l’aimes, cette affiche ? »
Crédit : http://www.festival-cannes.fr/
et www.lefigaro.fr/.
Le Mépris (1963) de Jean-Luc Godard

Pendant le tournage du Mépris : Jean-Luc Godard, Michel Piccoli, Brigitte Bardot.
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Adieu à Cannes et à Truffaut par Godard
Extrait du documentaire Duels-Truffaut/Godard
(France 5 12/05/2016)
A la fin du documentaire, un extrait de KHAN KHANNE (2014), par Jean Luc GODARD (Lettre qu’il adressa à Gilles JACOB [1] et Thierry FREMAUX – malgré leur invitation insistante, pour dire pourquoi il n’est pas venu à Cannes recevoir le "prix du jury" décerné à son film "Adieu au langage" - ex aequo avec le jeune Canadien Xavier Dolan pour "Mommy"...
« Je ne fais plus, et depuis longtemps, partie de la distribution. Et donc, je ne suis pas non plus, là où vous croyez encore que je suis encore. En fait, je suis d’autres pistes. Et voici d’autres lieux où je réside parfois de longues années, parfois quelques secondes, sous la protection de l’étrange Ecclésiaste, murmurant que ce qui sera déshérité*... Prodigieux, n’est ce pas. Oui j’irai dorénavant, là où je suis resté… »(*) « Vanité des vanités. Tout est vanité » dit, aussi l’Ecclésiaste..

- Jean-Luc Godard
- En exergue de la publication de la correspondance de François Truffaut.

Le documentaire dans son intégralité : « Duels - Truffaut/Godard »
Avec les interventions de Mathieu Amalric, Olivier Assayas, Claire Denis, Gilles Jacob, Jean-François Stévenin, Marin Karmitz, Claude de Givray et Antoine de Baecque, retour sur le scénario d’une rupture entre deux monstres du cinéma
M.-P. Fromentin


Depardieu, Deneuve, Truffaut réunis pour le film "Le Dernier Métro" de Truffaut, tourné en 1980, récompensé à la Nuit des Césars de janvier 1981.
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D’un Cannes à l’autre avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu
Cannes 1984

Catherine Deneuve et Gérard Depardieu à Cannes pour Fort Saganne le 11 mai 1984. AFP
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Depardieu arbore fièrement la moustache en compagnie de Catherine Deneuve. Il présente à Cannes en hors compétition la fresque romanesque Fort Saganne. Sorte deLawrence d’Arabie à la française, un film d’Alain Corneau sorti en 1984 d’après le roman Fort Saganne de Louis Gardel datant de 1980. A l’époque, ce film est le plus cher du cinéma hexagonal.

Cannes 2016

Gérard Depardieu sera à Cannes pour « Tour de France »
Gérard Depardieu revient à Cannes cette année pour soutenir le film de Rachid Djaïdani "Tour de France" qui raconte une histoire d’amitié entre un jeune rappeur (Sadek) et un maçon interprété par Gérard Depardieu. Il sera projeté à la Quinzaine des Réalisateurs
Sollers et le cinéma avec Godard
Une sélection de liens sur pileface autour de Godard :
Qui êtes-vous Jean-Luc Godard
Godard / Sollers : L’entretien
Godard à portée de main
JLG/JLG, un cinéma de l’être-là
Godard et les femmes (1960-1983)
Morceaux de conversations avec Jean-Luc Godard
La Chinoise
Godard, Pravda (1969)
Prix Duménil à Philippe Sollers & Anne Wiazemsky
Jean-Luc Godard, Adieu au langage
Godard : "Adieu au langage", la BANDE-SON commentée (I)
Godard : "Adieu au langage", la BANDE-SON commentée (II)
Film Socialisme, Jean-Luc Godard, Jean-Daniel Pollet
[1] L’alors président du festival qui tirait cette année-là sa révérence
2 Messages
En 1973, entre les deux maîtres de la Nouvelle Vague, l’amitié est à bout de souffle. Par Jacques Drillon.
J’apprends avec inquiétude que « le prochain film de Michel Hazanavicius s’intéressera à la relation amoureuse entre Jean-Luc Godard et celle qui fût son épouse durant plus de dix ans, Anne Wiazemsky. » "Redoutable", en effet ! (cf. Les Inrocks).
Télérama consacre, de son côté, un bel article aux relations amoureuses (et tumultueuses) entre Godard et Anna Karina (cf. Cycle Anna Karina sur Arte : huit femmes en une). Qui a pu revoir dernièrement sur Arte Pierrot le fou (1965 ; je l’ai vu 30 ou 40 fois et le connaît par coeur !), film auquel Aragon consacra à sa sortie un article magnifique dans Les Lettres françaises (Qu’est-ce que l’Art, Jean-Luc Godard ?), et surtout le très beau petit film de 1962, Vivre sa vie (tout le monde se souvient du plan sublime d’Anna Karina regardant la Jeanne d’Arc de Dreyer), se dit qu’il s’est passé entre JLG et Anna quelque chose dont le cinéma livre peu de témoignages équivalents. Il suffit de revoir leurs retrouvailles en 1987 pour s’en rendre compte.
Godard et les femmes (Godard et ses femmes), le sujet a commencé à être analysé, il mériterait d’être approfondi, images à l’appui, sans être abandonné à des réalisateurs dont tout les films sont jusqu’ici la négation de ce que Godard a apporté au cinéma, qui est immense et inégalé.