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Le Dictionnaire Martin Heidegger

Parution le 10 octobre

D 28 septembre 2013     A par Albert Gauvin - C 10 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



SOMMAIRE
PRÉSENTATION
QUELQUES VIDÉOS
— Hadrien France-Lanord : A comme Art
— Stéphane Barsacq : B comme Breton
— Ingrid Auriol : C comme Corps
— Gérard Guest : G comme Grecs
— François Fédier : H comme Hölderlin
— Fabrice Midal : J comme Japon
— Stéphane Zagdanski : P comme Pensée juive
— Philippe Arjakovsky : S comme Stimmung
— Dominique Saatdjian : T comme Technique
Fabrice Midal, Heidegger tout simplement

« Vocabulaire polyphonique de sa pensée »

sous la direction de Philippe Arjakovski, François Fédier, Hadrien France-Lanord

Présentation par Hadrien France-Lanord

rfi, 13-10-13

partie 1 : 17’30"

partie 2 : 25’30"

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Dictionnaire de plus de 600 entrées

Amitié, Arendt, Atome, Balzac, Beckenbauer, Cézanne, Christianisme, Communisme, Consommation, Critique de la raison pure, Descartes, Économie, Enfant, Enseignement, Éthique, Europe, Féminité, Génétique, Geste, Habiter, Humour, Japon, Joie, Keats, Langue française, Mai 1968, Mathématique, Mort de Dieu, Ordinateur, Parménide, Parti nazi, Pensée juive, Poésie, Pudeur, Racisme, Rhin, Sécurité, Sexualité, Shoah, Socrate, Stravinsky, Technique, Théologie, Tolstoï, Traduction, Utilité, Zvétaieva...

La liste thématique des entrées.

Collaborations : Massimo Amato - Philippe Arjakovsky - Ingrid Auriol - Guillaume Badoual - Stéphane Barsacq - Maurizio Borghi - Jean Bourgault - Pascal David - Cécile Delobel - Guillaume Fagniez - François Fédier [1] - Hadrien France-Lanord - Adéline Froidecourt - Jürgen Gedinat - Jean-Claude Gens - Gérard Guest - Pierre Jacerme - Fabrice Midal - Florence Nicolas - Dominique Saatdjian - Alexandre Schild - Peter Trawny - François Vezin - Stéphane Zagdanski.

Editions du Cerf.

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Présentation

Il n’existe encore dans aucune langue de Dictionnaire de cette ampleur consacré à la pensée de Martin Heidegger.
L’originalité de ce livre peut être exposée selon trois axes principaux, mais il faut en souligner d’abord l’ambition philosophique. Comme le montre la grande variété des articles qui composent ce dictionnaire, philosophie ne veut pas dire difficulté insurmontable ou abstraction inabordable. La philosophie est ancrée dans l’existence de chacun. Quant au travail philosophique que ce Dictionnaire souhaite initier, il n’est pas synonyme d’érudition pour spécialistes. Ce travail, demande seulement de la patience dans la lecture, de la probité philologique, de l’endurance dans le questionnement, et avant tout : s’engager dans la pensée en ayant à coeur ce qui est à penser (c’est le sens même du mot philosophie). Pour tous ceux qui ont ce coeur, voici les trois axes principaux.

I. La pensée de Heidegger en elle-même.

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Martin Heidegger en 1960.

Le but du livre est d’offrir un accès au chemin de pensée de Heidegger dans son entier, chose qu’il est désormais possible de faire de manière entièrement neuve, au vu des ouvrages parus dans le cadre de l’édition intégrale (une cinquantaine de volumes depuis 25 ans, dont une majorité inconnue du public français, car ils ne sont pas encore traduits). Le livre marque à cet égard une étape importante dans la réception de la pensée de Heidegger : ses 615 entrées permettent de voir sous tous ses aspects l’unité de ce chemin, à travers les nombreuses inflexions qu’il a suivies sans pour autant entamer son caractère foncièrement unitaire. Il est important ici de ne pas figer les choses à propos d’une pensée qui s’est chaque fois déployée selon un mouvement qui a justement trait à ce qu’il s’agit de penser.
Au sein de chaque article, il a été fait grand cas de cette mobilité propre à la pensée de Heidegger, à travers notamment l’écoute précise des mots et de leur sens.
À l’échelle du livre entier, cette mobilité se perçoit dans son aspect polyphonique, le seul qui sied à une véritable interprétation .

Les articles sont de taille et de difficulté diverses : à côté de nombreux articles introductifs figure également un certain nombre d’articles de fond. De manière générale tout le livre est animé par un double souci : offrir une clarification élémentaire, mais sans négliger la possibilité d’ouvrir la voie à l’approfondissement et à l’étude (grâce notamment au grand nombre de références données).
Ces articles correspondent à plusieurs rubriques de l’index thématique : « Art et poésie », environ 120 articles ; « Le divin », environ 50, « La science », environ 30, « Le chemin de Heidegger », plus de 200 articles.

II. La question politique. Il faut ici distinguer deux ordres de choses :

1. Ce qui relève des faits. Il y a d’une part des contre-vérités pures et simples qui continuent d’être mises en circulation, surtout auprès du grand public qui est la plupart du temps soumis à une “information” systématiquement unilatérale. Exemples : le prétendu antisémitisme, la prétendue interdiction faite à Husserl d’accéder à la bibliothèque de l’université de Fribourg en 1933, le prétendu « silence de Heidegger » après la Shoah (voir par exemple les articles Antisémitisme, Extermination, Husserl, Shoah, « Silence de Heidegger ») [2]. Il y a d’autre part des choses qui sont souvent évoquées de manière biaisée, faute de vérification relative à ce qui s’est vraiment passé, par exemple le sens et les limites de l’adhésion au parti national-socialiste, ou le déroulement de la procédure de dénazification (voir par exemple les articles Dénazification, Parti nazi). Sur tous ces points, il est désormais loisible, au moyen de faits, de documents et de témoignages de s’informer complètement. Le Dictionnaire Martin Heidegger donne à tout un chacun les moyens d’aller vérifier par soi-même ce qui s’est véritablement passé.

2. Mais il y a d’autres questions, qui sont en général traitées de manière parfois spectaculaire et sensationnelle, alors que ce sont des questions philosophiques qui ne peuvent pas être réglées de manière expéditive en faisant l’impasse sur une connaissance approfondie de la pensée de Heidegger, c’est-à-dire, sans un travail de longue haleine. Le Dictionnaire ne prétend ni dispenser de ce travail ni y mettre un terme en se contentant de réponses toutes faites, mais vise tout au contraire à en ménager la possibilité.

Il s’agit ici de quitter enfin une bonne fois le plan de « l’affaire Heidegger » afin d’ouvrir la voie à un travail qui atteigne la rigueur philosophique que réclame la pensée de Heidegger. En sortant de l’agitation de « l’affaire Heidegger », il s’agit de commencer par situer avec la précision philosophique qui leur revient des questions souvent réglées jusqu’ici dans une atmosphère de rumeur. Il s’agit donc de sortir de la vaine alternative entre accusation et défense pour s’inscrire dans l’exigence de la lecture attentive de textes souvent difficiles et mettre un véritable travail en chantier, à savoir selon deux axes majeurs :

A) Cerner le sens de l’erreur de Heidegger au moment où, entre 1933 et 1934 il s’engage, dans le cadre de l’université, en faveur d’Hitler, sans jamais cautionner le biologisme antisémite et raciste propre à l’idéologie nazie (voir par exemple les articles Allemand, Kolbenheyer, Hitler, Nazisme, Peuple, Rapport Jaensch, Rectorat). Erreur qui ne va pas, à partir de sa reconnaissance en 1934, sans une honte que Heidegger n’a jamais cachée.

B) Dégager la manière dont, après l’erreur, la pensée que Heidegger développe au sujet du nihilisme et du règne de l’efficience technique totale, livre une interprétation historiale du nazisme, mais aussi du communisme, et du libéralisme planétaire (voir par exemple les articles Bâtir, Brutalité, Extermination, Führer, Génétique, Gigantesque, Nihilisme, Organisation, Racisme, Sécurité, Shoah, SS, Totalitarisme, Utilité, Violence). Au vu de la manière dont « l’affaire Heidegger » occupe le devant de la scène en faisant le plus souvent écran aux véritables questions, il est intéressant de se demander pour quelle raison on ne veut pas prêter l’oreille à la manière dont un grand penseur de son temps a bel et bien pensé les catastrophes humaines sans précédent qui ont marqué son époque (en plus des articles précédents, voir aussi Atome, Communisme, Lénine). Il apparaît également que cette pensée du nihilisme et de la technique n’a rien perdu de son actualité et même qu’elle est de grande utilité pour appréhender notre monde actuel, ses dérives — mais aussi ses possibilités inouïes.
La rubrique thématique intitulée « Politique, technique et Temps nouveaux » comprend environ 80 articles.

III. Les indications biographiques (gens, lectures, lieux), parfois agrémentées d’anecdotes ou de souvenirs (plusieurs auteurs ont connu et côtoyé Heidegger), ne sont pas traitées de manière purement factuelle, mais à la lumière de la pensée de Heidegger, et dans le but de l’éclairer.
L’ensemble du livre est émaillé d’articles souvent très simples, parfois très courts, qui contribuent à rendre vivante la figure d’un penseur au sein de son époque et parmi ses contemporains. Ces articles concernent : des lieux en rapport avec sa pensée et sa vie, des auteurs ou des lectures particulières qui ont nourri sa pensée et les personnes, parmi ses contemporains qui ont trouvé chez Heidegger une résonance ou une inspiration dans sa pensée.

De manière générale, il faut souligner que la présentation faite de Heidegger pour le grand public à partir de son seul engagement a tendance à réduire l’ensemble de sa pensée aux questions politiques (qui sont de surcroît souvent mal posées), en occultant la multiplicité des directions dans lesquelles cette pensée s’est orientée et a trouvé des échos — multiplicité parfois pleine de surprise, que les 615 entrées du Dictionnaire entreprennent de refléter.

En Annexes du livre figurent : une chronologie de Martin Heidegger, et, pour la première fois en France : la liste complète de ses cours et séminaires ainsi que le plan de l’édition intégrale répartie en 102 volumes.

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QUELQUES VIDÉOS

Hadrien France-Lanord : A comme ART

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Stéphane Barsacq : B comme André Breton

La vidéo a été supprimée.

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Ingrid Auriol : C comme Corps

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Gérard Guest : G comme Grec
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L’intervention de Gérard Guest se distingue, non pas seulement par sa longueur inhabituelle, mais par la densité de la pensée qui nous rend la profondeur et la complexité du rapport de Heidegger aux Grecs.
Pourquoi ce "retour" aux Grecs ? Parce que l’expérience grecque de la vérité, énigmatique et ambigüe, qui est à l’origine de la métaphysique occidentale, nous permet peut-être de penser ce qui est au coeur du nihilisme de notre modernité planétaire.
Cette "problématique" est au coeur des réflexions que mène Gérard Guest dans son Séminaire depuis plusieurs années et dont j’ai rendu compte régulièrement [3]. Le séminaire de Gérard Guest reprendra cette année le 23 novembre de 16h à 19h au Reid Hall, 4, rue de Chevreuse, Paris 6e. Pour ceux qui n’auraient pas la chance d’y assister ou ne l’auraient pas écouté, quelle meilleure introduction que cette vidéo de 14’44" pour accéder au seuil de cette pensée patiente, bien éloignée du ressassement du commentaire heideggerien traditionnel, des slogans et des polémiques stériles sur « le cas Heidegger » ?

« Revenir aux Grecs, ce n’est pas revenir aux Grecs pour y rester, c’est pour aller au-delà du Grec et plus outre. »

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François Fédier : H comme Hölderlin

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Fabrice Midal : J comme Japon

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Stéphane Zagdanski : P comme Pensée juive

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Philippe Arjakovsky : S comme Stimmung

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Dominique Saatdjian : T comme Technique

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Critiques :

Les multiples facettes de Martin Heidegger (Le Figaro Littéraire du 26-09-13).

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Fabrice Midal, Heidegger tout simplement

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Fabrice Midal

En octobre, paraîtra aux éditions du Cerf, le Dictionnaire Martin Heidegger, Vocabulaire polyphonique de sa pensée. C’est un livre que j’ai depuis plus de vingt ans espéré. Aussi suis-je particulièrement heureux de le voir exister, là, désormais à portée de main. 
J’ai pensé important de vous dire pourquoi j’ai tant attendu ce Dictionnaire et pourquoi sa publication est un événement.

Adolescent, je me souviens de ma découverte de l’oeuvre de Martin Heidegger. J’y ai vu une parole qui s’adressait enfin à mon époque et qui, comme aucune autre, entrait de plain-pied avec les difficultés que je traversais et les questions que je me posais. 
De façon vraiment frappante, avant même que je puisse comprendre entièrement la profondeur de sa pensée, elle me répondait à même son écriture, dans son mouvement qui libère le lecteur, le faisant entrer en un rapport plus ouvert à sa propre existence et à la réalité qui apparaissait tangiblement. Quand je me sentais malheureux, que tout me semblait vide et gris, il me suffisait de la lire pour retrouver de l’allant car elle m’ouvrait une place où je pouvais enfin, dans un même mouvement, me tenir et me poser. La lire, c’était comme lorsqu’on se trouve dans une pièce étouffante, pouvoir enfin ouvrir la fenêtre et sentir un air vif et frais qui nous permet de respirer.

Or cette possibilité de respiration, cet allant retrouvé, vient de la manière dont Heidegger nous fait entrer dans l’espace originaire de la pensée. Chaque fois que je lis Heidegger je fais l’épreuve que, comme le dit Aristote : « la pensée est le sommet de l’existence humaine ». Cette phrase qui pourrait sembler arbitraire et abstraite, il est alors possible d’en faire directement l’épreuve. Il existe une dimension de la pensée — à mille lieues de tout ce que l’on connait — qui rend pleinement et profondément heureux. 
Mais parfois, certains termes nous arrêtent. Que veut dire « Etre », « Dasein », « Factivité » ou encore « aître » qui un jour est apparu dans les traductions ? 
Le Dictionnaire qui éclaire ces termes, sera en ce sens un compagnon précieux pour toute personne qui veut lire un texte de Heidegger.

La deuxième raison, est qu’en assistant, comme je l’ai souvent raconté, en assistant en auditeur libre au cours de François Fédier en classe de Khâgne au Lycée Pasteur, j’ai réalisé que la pensée de Heidegger est d’abord un dialogue avec toute l’histoire de la philosophie — et que le lire, c’est la lire tout entière. Il me fallait désormais entrer dans la philosophie ! La tâche est vertigineuse ! Vertigineuse mais passionnante car avec Heidegger, désormais Anaximandre, Héraclite, Parménide, Aristote, Platon, Descartes, Leibniz, Kant, Fichte, Hegel, Schelling, Nietzsche, Husserl et toute la philosophie s’éclairent comme jamais — et ce au premier chef parce que Heidegger est un lecteur qui fait jaillir le sens et ouvre des portes même là où l’on ne voyait que des murs ! La philosophie cessant avec lui d’être scolaire, nous parle du plus essentiel. 
Mais comment se repérer dans ce dialogue d’une telle profondeur que Heidegger a entretenu avec tous ces penseurs ? 
Ici aussi, je rêvais d’un guide qui puisse me montrer quelques directions pour pouvoir me mettre au travail. Ce Dictionnaire répond de manière profonde à cette aspiration — et témoigne en outre de la profondeur de la réception de la pensée de Heidegger qui existe aujourd’hui en France.

Troisièmement, lisant Heidegger et découvrant l’infinie tendresse de son écriture et de sa pensée, j’ai été troublé quand a surgi « l’affaire Heidegger ». On voyait à la une des journaux en « gros titres » : « Heil Heidegger », « Pour en finir avec Heidegger ! », « Heidegger, idéologue de Hitler ? », etc. Mais que s’était-il réellement passé en 1933 ? Quels sont le sens et la portée de la grave faute politique qui a conduit Heidegger à associer son nom au mouvement national-socialiste en 1933-1934 ? Pourquoi s’en est-il séparé en 1934 ? Quelle est la portée de la critique du régime qu’il fait, avec insistance, dans le cours des années suivantes, de 1935 à 1944 ? Pourquoi ces critiques ne sont-elles pas prises en compte ? Et puis est-il vrai que Heidegger avait gardé le silence sur la Shoah ? Est-il exact qu’il avait empêché son maître Husserl de pouvoir se rendre à la bibliothèque de l’Université parce que juif ?
 Le Dictionnaire rétablit la vérité des faits. Nous savons, par un décret retrouvé, que c’est le recteur précédent qui a empêché Husserl de pouvoir se rendre à la bibliothèque de l’Université et nullement Heidegger. De plus, contrairement à ce qui est dit si souvent, Heidegger n’a nullement gardé le silence, mais il a écrit des pages saisissantes sur l’extermination nazie. Les exemples de ce type abondent et sont amplement exposés. 
Pour moi, qui ai rédigé Auschwitz ou l’impossible regard [4], prendre la mesure de la catastrophe qui a fait basculer le destin de l’Occident tout entier est l’une des questions les plus décisives de mon existence. Le Dictionnaire montre avec ampleur pourquoi non seulement Heidegger n’est pas un penseur « nazi » mais comment il permet de penser le nazisme dans ses racines qui restent bien trop inapparentes. C’est en ce sens, un moment important du travail qu’il reste à faire sur la vérité effrayante du nazisme.

Il existe une quatrième raison à l’importance de ce Dictionnaire. Chaque année sont publiés de nouveaux volumes de l’édition intégrale — plus de 80 ont ainsi paru depuis la mort de Heidegger. Un grand nombre sont constitués des cours consacrés aux grands penseurs de l’Occident et éclairent de façon décisive sa lecture de la philosophie.
 On y trouve aussi les grands traités écrits dans les années 1936-1944, qui sont d’une importance considérable, mais aussi d’une difficulté telle que Heidegger a préféré ne pas les publier de son vivant. 
Or, comment quelqu’un qui comme moi ne lit pas l’allemand, peut néanmoins avoir quelques points de repères pour discerner les enjeux qui s’y déploient et les déplacements qu’ils introduisent ? La lecture de Heidegger en France, est généralement non seulement pleine de contre-sens quand ce n’est pas de la malveillance, mais elle est aussi restreinte à quelques ouvrages, généralement Etre et temps — perdant de vue le mouvement même de la pensée de Heidegger qui n’est pas mort en 1927 mais en 1976 ! Le Dictionnaire est entièrement nourri évidemment par toute l’oeuvre publiée en français, mais aussi par tous les ouvrages qui ne le sont pas encore et qui sont abondamment cités selon les éclairages qu’ils apportent aux divers articles.

Enfin, Heidegger, pour la première fois dans l’histoire de la philosophie occidentale, se tourne vers la poésie et l’art avec un sérieux inégalé. Il revient ainsi sur la condamnation ancestrale qui avait conduit Platon à chasser le poète de la Cité — condamnation dont Heidegger montre qu’elle est chevillée à la structure même de la métaphysique. Le Dictionnaire éclaire à la fois les grandes œuvres qu’a méditées Heidegger, les rencontres qu’il fit de poètes et d’artistes — de René Char à Paul Celan — et la manière dont son oeuvre fut reçue par des artistes les plus divers de Machado à George Oppen. Ouvrir le Dictionnaire dans ce dessein, c’est aller de surprises en surprises, de découvertes en découvertes tant cette oeuvre a des échos profonds et étonnants.

Chaque fois que j’ouvre le Dictionnaire pour y chercher quelque chose ou simplement par hasard, je suis aux anges. Ce Dictionnaire ne ressemble pas à notre idée courante d’un dictionnaire, au premier chef parce qu’il n’a pas le côté ennuyeux et scolaire de ce type d’ouvrages. Les articles sont écrits non comme des notices préparant la mise en fiche de la pensée de Heidegger, ou simplement comme un travail universitaire, mais comme des méditations libres invitant à penser. En ce sens, le Dictionnaire est fidèle à la grande leçon de Heidegger invitant à se tourner d’abord vers les phénomènes. 
J’ai suivi l’écriture du Dictionnaire ces six dernières années — contribuant modestement à quelques articles principalement sur le bouddhisme et le Japon. D’une certaine manière, ceux qui ont dirigé ce volume ainsi que nombre des contributeurs ont consacré leurs jours et leurs nuits pendant des années pour que ce Dictionnaire existe et que nous puissions tous entrer pleinement dans l’œuvre de Heidegger, sans en être intimidé mais sans la dévaluer en niant ses difficultés. 
Cela me transit d’une profonde gratitude. 
Je me suis, du coup, demandé : au fond qu’ai-je appris de Heidegger de si décisif ? Pourquoi cet ouvrage est-il si important ? 
Pour y répondre, j’ai pris la décision de consacrer l’année 2013-2014 à dire comment lire Heidegger m’a construit et comment il pourrait aider de nombreuses personnes à y trouver, à leur tour, un réel secours. 
Je ne vais nullement faire un cours sur Heidegger, mais simplement dire pourquoi j’y trouve une nourriture incomparable qui, sans nier quoi que ce soit de l’effroi de notre temps, nous montre comment vivre est possible. 
Je voudrai essayer de dire comment lire Heidegger a changé ma vie et j’ai choisi vingt-sept leçons que j’ai retenues de ce travail. En me préparant à cette année, j’ai réalisé combien tant d’attitudes, de manières d’être, de me tenir, de faire face à ce qui est, venaient de cette source.

Le cycle de cette année est ouvert à tous — à commencer par ceux qui n’ont jamais ouvert un livre de Heidegger, qui n’ont peut-être même aucune idée de ce qu’est la philosophie. Heidegger lui-même aimait parler hors de l’Université, à des gens qui ont des vraies questions, et qui ne sont pas déformés par l’esprit des spécialistes.
 Un tel travail, qui peut sembler surprenant dans le cadre de l’Ecole Occidentale de Méditation, apparaîtra au contraire comme décisif. Notre dessein est de montrer que la méditation n’est pas un outil de bien-être qui pourrait nous permettre d’essayer d’avoir un peu plus de plaisirs, de jouir de la vie, de prendre des vacances — mais une manière de revenir à la source même de notre existence. D’entrer dans son sérieux. 
Méditer n’est plus alors une activité séparée, à côté du reste, de notre boulot et des enjeux que nous rencontrons au quotidien, comme des grands défis de notre société. Au contraire, la méditation ouvre un espace qui permet enfin d’interroger pour de bon ce qui importe — sans faire semblant. Je voudrais que le cours de cette année permette de montrer comment l’espace de la méditation et l’espace de la pensée s’allient dans l’essentiel. L’Ecole doit être un espace ouvert à tout un chacun parce qu’elle s’engage dans un travail de pointe.

Fabrice Midal, 18 septembre 2013.

Lire aussi :
La méditation en son chemin, entretien dans la revue Études, octobre 2013.
La recension d’Etienne Pinat (février 2014).

*

Portfolio


[2Sur tous ces points, voir désormais Faire face à l’ouverture des "Carnets noirs" de Heidegger et l’article Antisémitisme (2ème édition) (note du 26-01-14. A.G..

[3En me référant aux vidéos de « Paroles des jours ». Voir Gérard Guest.

[4Voir Peut-on guérir d’ Auschwitz et doit-on guérir d’Auschwitz ?, Rencontre organisée par le Monde des Religions et Philosophie TV et présenté par Nicolas Weill avec Fabrice Midal et Annette Wieviorka.

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9 Messages

  • A.G. | 16 janvier 2015 - 01:01 1

    Article « Antisémitisme », 2nde édition. Après la publication des Carnets noirs, Hadrien France-Lanord a réécrit l’article du Dictionnaire Martin Heidegger.


  • Jean-Luc Castel | 20 janvier 2014 - 23:13 2

    Bonjour,
    Fabrice Midal écrit ceci :
    "J’ai pris la décision de consacrer l’année 2013-2014 à dire comment lire Heidegger m’a construit et comment il pourrait aider de nombreuses personnes à y trouver, à leur tour, un réel secours. 
Je ne vais nullement faire un cours sur Heidegger, mais simplement dire pourquoi j’y trouve une nourriture incomparable qui, sans nier quoi que ce soit de l’effroi de notre temps, nous montre comment vivre est possible. 
Je voudrai essayer de dire comment lire Heidegger a changé ma vie et j’ai choisi vingt-sept leçons que j’ai retenues de ce travail. En me préparant à cette année, j’ai réalisé combien tant d’attitudes, de manières d’être, de me tenir, de faire face à ce qui est, venaient de cette source.
    Le cycle de cette année est ouvert à tous."
    Bien que l’année 2013-2014 soit bien avancée, j’aimerais savoir où et quand Fabrice Midal délivre ces leçons.
    Merci de votre réponse.
    Bien à vous,
    Jean-Luc Castel ( castelsuomi@msn.com )


  • A.G. | 15 décembre 2013 - 00:29 3

    Sur son site, paroles des jours, que nos lecteurs connaissent bien, Zagdanski fait état d’une lettre que Marc Dachy lui a envoyée ainsi qu’à ses amis :

    9 décembre
    Zag adresse une lettre à ses amis heideggériens, utile en tant qu’elle répond d’avance aux prévisibles réactions hostiles à Heidegger depuis la révélation de passages consternants des cahiers noirs qui viennent de paraître. Jusque-là, très bien. Mais voici qu’il ne peut s’empêcher de truffer sa lettre de lourdes insultes inopportunes à l’endroit de Philippe Sollers. Comme sa lettre concerne essentiellement la question Heidegger, les destinataires de cette lettre auront sans doute à cœur de ne pas accorder plus d’importance que cela à ses « sorties ». Dans le contexte, en effet, il y a bien d’autres chats à fouetter. Certes. Pour ma part je considère sévèrement le procédé qui consiste à prendre en otages les destinataires de cette lettre en supposant que leur silence signifierait assentiment sur ses tristes règlements de comptes avec Sollers. Que vient faire dans le débat qu’appellent les carnets noirs, un jugement sommaire et caricatural sur le beau Dictionnaire amoureux de Venise ? Et comment Zag peut-il escompter de la part d’amis et d’admirateurs de Philippe Sollers un silence pour ne pas dire un reniement tacite qui n’est pas digne de la relation qu’ils entretiennent avec lui, avec Sollers auteur, qu’ils lisent, avec Sollers éditeur, qui les a publiés. Je rappelle en tant que partie prenante, au moins à l’époque, dans la mise en place du séminaire de Gérard Guest à Reid Hall, via la revue Luna-Park, combien nous fûmes enchantés de la présence de Philippe Sollers lors de la première séance du séminaire. Nous avions à ce moment comme documents de travail les textes de Gérard Guest parus dans la revue L’Infini. Je rappelle aussi à Zag que, prenant à témoin ses amis au Rosebud d’une lettre catastrophique qu’il prétendait avoir l’intention d’envoyer à Philippe Sollers, s’ensuivit une discussion acharnée le conjurant de renoncer à ce projet. Apparemment il lui échappait qu’il consultait des amis de Philippe Sollers. Le Rosebud allait fermer, Zag s’était défendu comme un beau diable, argumentant en vain, ne convainquant personne. Las, il dut convenir que la lettre, il avait été la déposer en personne rue Sébastien-Bottin. Alea jacta est.
    Je ne reviens pas ici sur les méandres d’un différend idiot entre Zag et moi quand je fus poursuivi par un ayant droit abusif d’Artaud pour avoir publié « Le corps humain » d’Antonin Artaud, dans le premier numéro de la nouvelle série de Luna-Park. Sur cette petite affaire, à François Meyronnis, Sollers avec sa perspicacité habituelle, déclara qu’il se demandait quels liens Zag pouvait bien entretenir avec l’éditeur de l’Ursonate de Kurt Schwitters (ou avec le traducteur de Schwitters que je suis). Vaste question qui ne concerne que nous. Mais je note que, depuis, Zag a fait de l’Ursonate son message sur son répondeur. J’y suis très sensible mais, Stéphane, si tu veux m’être agréable, abandonne cette vaine querelle avec Sollers ou alors aligne tes arguments posément et sans être lourd.

    C’est dit.
    Les échanges et les réponses de Zagdanski figurent dans le dernier texte de "Zag".


  • A.G. | 12 décembre 2013 - 00:01 4

    Hadrien France-Lanord parle du Dictionnaire M.H. et des récentes découvertes qui l’ont « ébranlé » (cf. les commentaires ci-dessous). C’est sur la Radio de la Communauté Juive.


  • A.G. | 7 décembre 2013 - 10:59 5

    Faut-il être un dévot pour lire Heidegger ? Je serais tenté de dire : lire Heidegger — et tout simplement lire — suppose justement d’abandonner toute dévotion. C’est en tout cas comme ça que j’ai appris à le lire il y a très longtemps grâce à mon professeur Henri Birault (bien oublié aujourd’hui). A l’occasion de la publication du "Dictionnaire Martin Heidegger", de la traduction des "Apports à la philosophie" (les fameux "Beiträge") et des prémices d’une "nouvelle affaire Heidegger" dont Le Nouvel Observateur vient de se faire l’écho (cf. "Cahiers noirs" : vers une nouvelle affaire Heidegger), Hadrien France-Lanord, l’un des responsables du "Dictionnaire" (qui insiste bien sur la pluralité des approches qui en fait l’intérêt) et Christian Sommer, l’auteur de Heidegger, Aristote, Luther. Les sources aristotéliciennes et néo-testamentaires d’« Être et temps », font le point, n’hésitant pas à dire leur interrogations, leur perplexité et leurs divergences. C’est dans l’émission Répliques du 7 décembre. Une nouvelle pièce au dossier, sur lequel nous reviendrons quand des éléments probants, réellement nouveaux, vérifiables, seront portés à notre connaissance.

    PS : au moment de poster ce commentaire, me parvient ce message de Stéphane Zagdanski :
    « Heidegger ensorcelé, Lettre à mes amis heideggériens, de Stéphane Zagdanski.
    Étude consacrée aux 15 fragments antisémites extirpés des 900 pages des Carnets noirs (Schwarze Hefte) intimes de Heidegger, à paraître en mars 2014 en Allemagne. A lire sur Paroles des jours - Le texte en pdf. »
    A suivre.


    • Précisions de SZ (je résume) : « Le texte Heidegger ensorcelé s’amende régulièrement, en fonction de lectures en cours, et de précisions apprises concernant les Carnets noirs (1200 pages en tout , non 900, etc.). [...] Ceci pour conseiller, plutôt que de télécharger le texte pour l’envoyer à des amis, de toujours renvoyer au texte en ligne, qui correspond à la version la plus récente : http://parolesdesjours.free.fr/heideggerensorcele.pdf » -

      Et, entre deux invectives à l’égard de Sollers (j’y reviendrai, j’y reviendrai, patience), cette belle citation de Heidegger :

      « L’amitié, philia, est la bienfaisante faveur qui dispense à l’autre son aître, cet aître qu’il a de telle manière que c’est grâce à cette amitié que l’aître qui en reçoit la faveur vient à fleurir en sa propre liberté. En l’“amitié”, l’aître doublement favorisé du fait que les faveurs s’échangent, se voit libéré à soi-même. Ce ne sont pas les attentions zélées, pas même le fait de ne “jamais faire faux bond” dans les cas critiques et les situations périlleuses qui sont la marque de l’amitié : mais bien au contraire, être-le-là l’un pour l’autre, ce qui ne requiert pas de manifestations extérieures ni de preuves. Elle est à l’œuvre tout en renonçant à exercer quelque influence que ce soit.
      Ce serait une erreur de croire qu’octroyer ainsi l’aître en le prenant en garde se ferait de soi-même, comme si “être-le-là” ne voulait justement rien dire d’autre qu’être simplement présent, là-devant. La prise en garde qu’est l’octroi requiert le savoir et la patience ; dispenser la faveur, c’est savoir attendre, jusqu’à ce que l’autre arrive lui-même dans le déploiement de son aître et de sorte qu’étant arrivé jusqu’à son aître, il n’en fasse pas de son côté tout un tapage. La philia est la dispensation de la bienfaisante faveur, qui offre quelque chose qui en son fond ne lui appartient pas, et qui a pourtant pour devoir de faire don de l’octroi qui prend en garde afin que l’aître de l’autre puisse demeurer dans ce qui lui est propre. »
      Martin Heidegger, Heraklit, GA 55, 128-129.

      « Dispenser la faveur, c’est savoir attendre, jusqu’à ce que l’autre arrive lui-même dans le déploiement de son aître et de sorte qu’étant arrivé jusqu’à son aître, il n’en fasse pas de son côté tout un tapage. » (je souligne). C’est beau, non ?

      *

      Nietzsche, lui, écrivait :

      Des amis

      Une bonne fois, considère donc à part toi combien sont divers les sentiments, partagées les opinions, même entre tes relations les plus proches ; combien des opinions même pareilles se trouvent avoir, dans la tête de tes amis, une orientation ou une force tout autres que dans la tienne ; combien il se présente de si différentes occasions de malentendu, de séparation dans une fuite hostile. Après quoi tu te diras : Que le sol est incertain sur lequel reposent toutes nos liaisons et amitiés, que les froides averses sont proches ou les intempéries, que tout homme est solitaire ! Quiconque se rend bien compte de cela, et puis encore que toutes les opinions, que leur genre et leur force sont, chez ses semblables, tout aussi nécessaires et irresponsables que leurs actes, qui arrive à savoir discerner cette nécessité intérieure des opinions dans l’irréductible enchevêtrement du caractère, des occupations, du talent, du milieu, — celui-là s’affranchira peut-être de cette amertume, de cette âpreté de sentiment avec laquelle le sage fameux s’écriait :
      « Amis, il n’y a point d’amis ! » Voici plutôt ce qu’il s’avouera : Oui, il y a des amis, mais c’est l’erreur, c’est l’illusion sur ta personne qui te les a amenés ; et il aura fallu qu’ils apprennent à garder le silence pour rester tes amis ; car ce qui assied presque toujours pareilles relations humaines, c’est qu’il y a un certain nombre de choses que l’on ne dit, que l’on n’effleure même jamais ; mais ces cailloux se mettent-ils à rouler, l’amitié s’en va derrière eux et se brise. Existe-t-il des hommes capables de n’être pas blessés à mort s’ils venaient à découvrir ce que leurs amis les plus intimes savent d’eux tout au fond ? — C’est en apprenant à nous connaître nous-mêmes, à considérer notre propre être comme une sphère instable d’opinions et d’humeurs, et ainsi à le mépriser quelque peu, que nous rétablirons l’équilibre avec les autres. Nous avons, c’est vrai, de bonnes raisons de faire peu de cas de chacun de ceux que nous connaissons, quand ce serait le plus grand ; mais de tout aussi bonnes de retourner ce sentiment contre nous-mêmes. — Et ainsi, supportons-nous les uns les autres, puisque aussi bien nous nous supportons nous-mêmes ; peut-être alors l’heure de joie viendra-t-elle un jour elle aussi où chacun dira :

      « Amis, il n’y a point d’amis ! » s’écriait le sage mourant ;
      « Ennemis, il n’y a point d’ennemis ! » s’écrie le fou vivant que je suis.

      Nietzsche, Humain, trop humain, I, 376. Gallimard, 1968, p. 220-221.

      C’est pas mal vu.

      Amicalement, A.G.

      *
  • A.G. | 2 décembre 2013 - 19:40 6

    Penser à neuf avec Heidegger en dictionnaire

    par Pierre Assouline

    Est-ce de l’honnêteté mâtinée de conscience professionnelle, une manière de désamorcer la critique du projet même, ou la manifestation d’un certain masochisme ? Toujours est-il que, dès leur avant-propos au Dictionnaire Martin Heidegger (1440 pages, 30 euros, cerf), ses maîtres d’œuvre Philippe Arjakovsky, François Fédier et Hadrien France-Lanord tendent des verges pour se faire battre. Ils y expliquent à quel point le philosophe auquel ils consacrent cette somme remarquable n’aurait pas apprécié. Non en raison du résultat mais à cause de son principe même. Il est vrai qu’il était du genre à veiller à ce que le prix de ses livres ne soit pas prohibitif afin que sa pensée soit diffusée au-delà du cercle restreint des chercheurs ; il avait également demandé, et même exigé, que l’édition intégrale en 33 volumes soit dépourvue d’index afin d’être véritablement lu et non grappillé.

    La suite ici.

    *

    A signaler également :

    Dimanche 8 décembre 2013 à 11h, La Règle du jeu vous invite à un séminaire sur le thème :

    Heidegger, une pensée brûlante

    Avec les philosophes : Sylviane Agacinski, Philippe Arjakovsky et Hadrien France-Lanord.

    Informations ici.

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  • A.G. | 16 octobre 2013 - 19:04 7

    La présentation du Dictionnaire Martin Heidegger par Hadrien France-Lanord (rfi, 13-10-13).
    A écouter au début de cet article.


  • A.G. | 10 octobre 2013 - 23:22 8

    Nouvelles vidéos :
    - Ingrid Auriol : C comme Corps
    - Gérard Guest : G comme Grecs
    - Fabrice Midal : J comme Japon


  • A.G. | 30 septembre 2013 - 20:48 9

    Des nouvelles vidéos par thème (Nous les ajoutons au fur et à mesure de leur publication).