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La Révolution française n’est pas un mythe

D 6 juin 2017     C 0 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

La Révolution française n’est pas un mythe
Sophie Wahnich

Paru en mars 2017.

Comment en est-on venu à considérer en France qu’il était possible de consolider la liberté politique et publique, non seulement en se passant de la référence à la Révolution française, mais en récusant violemment toute référence positive à ce moment historique ? Vouée aux gémonies comme supposée « matrice des totalitarismes » par certains, comme objet ethnocentrique par les post-colonial studies, laissant indifférents ceux qui la considèrent comme désactivée, le crédit de la Révolution française est bien entamé.

Or, l’appréciation politique et intellectuelle de la Révolution française doit moins, depuis 1945, aux historiens qu’aux philosophes, moins à l’évolution de l’historiographie comme telle qu’à la manière dont des penseurs de première importance se sont mêlés de penser la Révolution française. Les querelles philosophiques des années 1960, sur les fonctions respectives de l’histoire, de l’anthropologie, des sciences dites humaines, et de la philosophie ont installé la Révolution française au cœur des débats.

Le plus fameux d’entre eux a opposé Jean-Paul Sartre et Claude Lévi-Strauss, et, dans son sillage, Michel Foucault a promu contre Sartre, une certaine conception scientifique du savoir sur l’homme où la Révolution française n’a plus eu aucun intérêt. Mais personne n’en est resté là. Avec la question d’une Révolution française à la fois enthousiasmante et cruelle se joue et se rejoue la question d’une éthique de l’histoire de la Révolution française.

Ces explorations successives permettent de s’éloigner d’un mythe identitaire et de retrouver une révolution bien réelle, capable de nous donner ses Lumières, pourvu qu’on accepte de continuer à en faire l’histoire pour notre aujourd’hui.

TABLE

INTRODUCTION : LA RÉVOLUTION FRANÇAISE N’EST PAS UN MYTHE, SARTRE, LEVI-STRAUSS, FOUCAULT, LACAN ET NOUS

PARTIE I : LA RÉVOLUTION FRANÇAISE COMME OBJET SARTRIEN
CHAPITRE PREMIER : COMMENT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE EST DEVENUE UN OBJET SARTRIEN ?
— Un moment historique particulier
— Naitre enfin à un marxisme moribond
CHAPITRE DEUX : TRAVAILLER AVEC LES DÉTAILS HISTORIQUES CONTRE LA FÉTICHISATION DU RÉEL
— Penser l’émancipation, réfléchir l’idéologie Liberté-égalité, manuscrit sur la genèse de l’idéologie bourgeoise
CHAPITRE TROIS : NE PAS DISSOUDRE LES HOMMES RÉELS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE DANS UN BAIN D’ACIDE SULFURIQUE
— Analyse des hommes réels de mai-juin 1789 : l’insu efficace
— L’inertie apparente comme choix politique
— Une philosophie historiographique du « saut »
CHAPITRE QUATRE : REDONNER SA PART AU SACRÉ
— Le sacré politique de la matière et du symbolique en Mai-Juin 1789
— Sacralité du temps
— Conflits de sacralités et rôle du Serment
CHAPITRE CINQ : APOCALYPSE ET FRATERNITÉ-TERREUR
— Apocalypse et groupe en fusion
— Le Serment et la Terreur
CHAPITRE SIX : LA QUESTION DU TEMPS DIALECTIQUE OU L’INANITÉ DE LA NOTION D’ARRIÈRE GARDE
— Progrès de l’émancipation, discontinuité des efforts historiques
— L’histoire en appelle à l’histoire, une critique du progrès
— Objets partiels historiques, ou dialectique de l’Histoire
CODA

PARTIE II : RÉCUSER SARTRE ET SON DERNIER OBJET HUMANISTE : LA RÉVOLUTION FRANÇAISE SUR LA SELLETTE
DIFRACTIONS
CHAPITRE SEPT : TROIS HUMANITÉS EN UNE, EUROPÉENS, COLONISÉS, SAUVAGES
— Le contexte de la décolonisation manquée : Jean Pouillon, Sartre et Lévi-Strauss
— Poétique d’une commune pensée
— « L’homme, c’est cet être rabougri et difforme »
CHAPITRE HUIT : CONCLURE UN LIVRE, CONCLURE UNE DISCUSSION
— Un dialogue entre deux marxistes : Sartre et Lévi-Strauss
— La Révolution française comme mythe selon Lévi-Strauss
— L’histoire, une méthode sans objet
CHAPITRE NEUF :MICHEL FOUCAULT ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, UN MALENTENDU ?
Les Mots et les choses : un maillon de la chaine de débats ouverts par Sartre et Lévi-Strauss
— Pratico inerte/ théorico-actif : d’une histoire qui n’en serait plus
— Un Foucault très proche de Lévi-Strauss
CHAPITRE DIX : LA RÉVOLUTION FRANÇAISE ENTRE ARCHÉOLOGIE DU SAVOIR, FORMATIONS DISCURSIVES ET FORMATIONS SOCIALES
— Rencontrer Foucault en 1986
— Rejouer l’alliance possible entre Foucault et Althusser
— La question de la lutte des races dans la période révolutionnaire
CHAPITRE ONZE : AUTOUR DE LA RÉVOLUTION IRANIENNE, RETROUVER L’OBJET MANQUE AVEC FOUCAULT, MALGRÉ FOUCAULT
— Foucault interroge l’enthousiasme, retour sur des contiguïtés entre révolution iranienne et Révolution française
— François Furet et Michel Foucault, un même ordre du discours ?
CHAPITRE DOUZE : « LA RÉVOLUTION FRANÇAISE MATRICE DU TOTALITARISME », L’ÉNIGME D’UN DROLE D’ÉNONCÉ
— L’historiographie alibi : un énoncé de bataille politique et idéologique
— Confusion et annexion : Hannah Arendt et Claude Lefort
— Les contre-argumentations restées inaudibles : Foucault et Balibar
— Le terreau théorico-actif de cet énoncé
CHAPITRE TREIZE : SADE : LES PLIS DE L’ÉTHIQUE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
— Sade un héros Révolutionnaire ?
— La fabrique d’un Sade passionné et inassimilable
— Kant et Sade
— Délier le monde de l’immonde

CONCLUSION
— Archéologie d’une révolution terminée/interminable
— Être moderne à la Sorbonne
— Régine Robin, Jacques Rancière, Nicole Loraux, trois lectures salvatrices
— Les fantômes font leur nid dans les fractures de l’histoire : Sartre et Marx
— Frayer un chemin, plaidoyer pour une autre histoire de la Révolution française

klincksieck

LIRE :
Sophie Wahnich remet la pensée Sartre dans la danse (I)
Sophie Wahnich remet la pensée Sartre dans la danse (II) : L’histoire et le temps
Sophie Wahnich (III) : mélancolie de Lévi-Strauss, canaillerie psychanalytique, Histoire