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L’historique Librairie française de Venise remplacée par un restaurant

D 4 février 2017     C 3 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

Par Arthur Dubois
Le Figaro/Livres, le 31/01/2017

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Un des deux derniers bastions de la culture française dans la cité des Doges va disparaître. Domnique Pinchi, son propriétaire n’arrive plus à maintenir à flot son établissement ouvert depuis 1977.

Bientôt les rayons de livres laisseront la place aux couverts. La Librairie française de Venise de Dominique Pinchi doit faire ses adieux à la cité des Doges. Pour être remplacé par un... restaurant. Depuis son ouverture en 1977, on pouvait y acquérir des classiques de la littérature française mais tous types d’ouvrages sur la Sérénissime, à deux pas de la basilique San Zanipolo.

Ce n’est pas faute d’avoir redoublé d’efforts pour que le petit magasin reste ouvert. Dominique Pinchi a lancé maintes appels à l’aide à la mairie de Venise. Elle est restée indifférente à ses demandes. Pourtant, en 40 ans d’existence le discret établissement a attiré de nombreuses personnalités. Artistes, politiques, beaucoup ont franchi sa porte.

François Mitterrand était un habitué et avait lui-même conseillé au propriétaire de s’inscrire au label de la Librairie française à l’étranger. Dominique Pinchi a bien tenté de s’associer avec les institutions de la ville, musée ou bibliothèque universitaire. En vain. Plus aucun recours n’était possible pour l’homme et sa compagne qui tentent de surmonter des problèmes financiers depuis l’année 2012.

Cette librairie était pourtant le fruit d’une belle histoire. Dominique Pinchi était étudiant en arts plastiques à Metz dans sa jeunesse. Il ne parle pas l’italien, mais il fait une rencontre providentielle, Ornella, sa future épouse. En 1977, le couple tente le pari fou d’ouvrir une librairie à Venise. La vente de livres n’est alors qu’une de leurs activités. Ils accueillent aussi les touristes et leur servent de guides littéraires à travers la cité vénitienne.

Cette librairie était également un moyen pour Dominique Pinchi, passionné par la Renaissance, de se documenter et d’écrire. Il a d’ailleurs consacré plusieurs textes érudits sur la peinture du XVe à la fin du XVIe siècle. Ouvrages qu’il était possible de découvrir dans les musées alentour.

Hélas, le propriétaire a dû rendre les armes, laissant désormais l’un de ses concurrents, la librairie L’Acqua Alta de Luigi Frizzo, comme seul bastion de la littérature française à Venise.

Arthur Dubois

Crédit : Le Figaro/Livres