Sur et autour de Sollers
vous etes ici : Accueil » NOTES » Léon Werth, 33 jours par : PileFace.com
  • > NOTES

Léon Werth, 33 jours

D 14 janvier 2016     C 0 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

Fin 1940, Antoine de Saint-Exupéry vient rendre visite en avion à son ami, Léon Werth, qui, en cette période de guerre – et d’antisémitisme –, reste caché dans sa maison de Saint-Amour (Jura). Werth confie à l’aviateur le récit qu’il a rédigé au cours de son exode qui l’a conduit de Paris à Chantemerle, sa maison d’été. 33 jours est né...

Lorsque Saint-Exupéry s’embarque pour les États-Unis, il emporte avec lui le manuscrit. Son idée ? Le faire publier chez son éditeur américain, Brentano’s, avec une préface de sa main, intitulée « Lettre à l’ami ». Il ne cessera de remodeler ce texte jusqu’à ce qu’il paraisse sous le titre de « Lettre à un otage » dans ses Écrits de guerre.

Pour des raisons inconnues, cette publication ne vit jamais le jour et la préface s’égara. C’était sans compter sur la curiosité de Denis Johnson, directeur de Melville House Publishing ! La maison d’édition new-yorkaise a retrouvé le texte initial de la préface dans une revue québécoise et a fait paraître 33 days en mai 2015, rendant ainsi à cette publication son caractère originel !

Les deux textes et les deux amis étaient à nouveau réunis : quel plus beau signe pour préparer une nouvelle édition française et faire (re)découvrir l’un des plus grands textes sur l’exode qui verra, en 1940, des milliers de français prendre la route pour fuir les Allemands qui entrent dans Paris ?

LIRE : 33 jours, l’exode selon Léon Werth.

*

« Déposition est pour l’historien un des témoignages les plus directs et les plus précieux dont il puisse disposer pour recomposer l’évolution des esprits dans un coin de terre française, entre les temps nauséeux de l’armistice stagnant et cette grande année de la Libération. » Lucien Febvre, Les Annales, 1948

« Werth n’oublie pas cette formulation de Febvre : “Au fond de l’Histoire, il y a des sentiments.” Cette quête des ambivalences, cette complexité des portraits pourtant composés avec une si féroce netteté, cette prise en compte de toutes les composantes, c’est ce que recherchent aujourd’hui, plus que naguère sans doute, les historiens qui travaillent sur cette période. Un texte à tous égards singulièrement moderne. Un texte hors du commun. » Jean-Pierre Azéma. Juillet 1992

Philippe Sollers sur Léon Werth, conférence au Centre Pompidou le 21 janvier 2006 à propos de Déposition, journal 1940-1944.

Editions Viviane Hamy.