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Martin Heidegger, Apports à la philosophie. De l’avenance

D 24 octobre 2013     C 1 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

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Apports à la philosophie
De l’avenance

Trad. de l’allemand par François Fédier
Collection Bibliothèque de Philosophie, Série Oeuvres de Martin Heidegger, Gallimard
Parution : 17-10-2013

Environ neuf ans après la publication d’Être et Temps, entre 1936 et 1938, Heidegger entreprend la rédaction de son second « grand livre », Apports à la philosophie. De l’avenance. Il y travaille environ deux ans, l’achève, puis le range parmi les livres à publier « plus tard ». Le moment propice pour la publication ne venant jamais, le philosophe a décidé que ces textes ne devraient paraître qu’après sa mort. Le volume a paru en 1989, pour le centenaire du philosophe.
De quoi s’agit-il avec les Apports à la philosophie ? De continuer ce qui avait été entrepris avec Être et Temps -– mais en prenant un tout autre point de départ. Il n’y a de fait, au premier abord, pas la moindre continuité entre les deux livres. Le premier est encore un traité, alors que le deuxième se construit selon une architecture nouvelle et pour le moins originale : huit parties en tout, composées de six fugues, que précède le préalable d’un regard jeté sur l’ensemble et que suit, en une sorte de coda, le bilan récapitulatif qui clôt le livre.
Dans les Apports à la philosophie, Heidegger ne redit plus ce qu’il estime avoir suffisamment exposé et expliqué avec Être et Temps. Il s’agit désormais de ce que l’ouvrage nomme en toutes lettres l’autre commencement.
Loin d’être une mise en cause de la philosophie, le travail de Heidegger peut ainsi être considéré comme l’effort le plus consciencieux pour entériner ce que cette dernière n’a cessé d’être depuis son commencement grec. C’est en ce sens que peut être apporté à la philosophie ce qui manque encore au plein essor de son premier commencement.

Lire aussi : François Fédier, Comment je traduis "Ereignis" (Conférence prononcée le jeudi 20 mai à Lausanne, dans le cadre du Congrès organisé sur le thème : La deuxième oeuvre capitale de Martin Heidegger : “Beiträge zur Philosophie vom Ereignis”).

Cette traduction de Fédier n’étant pas sans (me) poser quelques problèmes, je renvoie aux articles d’Etienne Pinat : Martin Heidegger : Apports à la philosophie (partie I) et Martin Heidegger : Apports à la philosophie (partie II) ou de Christian Sommer Martin Heidegger, Apports à la philosophie pdf (A.G.)

LIRE AUSSI : Gérard Guest, L’Événement même (De l’Ereignis).

« Essayez de vous acclimater, en français, à « aître », « estre », « avenance », « allégie », et autres forgeries sourdes, et vous irez vite boire un verre de Voltaire. Tout se passe comme si les traducteurs n’avaient plus de corps pour penser. Le penseur essentiel devient une machine détraquée et obscure, la proie de descendants déprimés des tranchées de 1914 et de 1940, on dirait une ligne Maginot installée en pleine Forêt-Noire. Une telle contorsion révèle un désir de recouvrement et d’échec. » Philippe Sollers, Tombeau de Heidegger.