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Berthe Morisot par Caroline Champetier

D 7 mars 2015     C 0 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

Première mise en ligne 15-17 février 2013.

Caroline Champetier a réalisé un film sur « Berthe Morisot » qui passe sur France 3 le 16 février à 20h40 [rediffusé le 7 mars 2015]. Berthe Morisot et Edouard Manet sur le petit écran ? Ce qu’en dit la réalisatrice est loin d’être inintéressant.

« Caroline Champetier est sans doute la seule technicienne du cinéma dont le nom est célèbre. Il faut dire qu’elle a tourné quelques 70 films, avec Lanzmann (Shoah, Sobibor), Godard (Aria : Enfin il est en ma puissance, Soigne ta droite et Hélas pour moi), Garrel (J’entends plus la guitare et Le vent de la nuit), Doillon, Desplechin, Jacquot, Gitaï, Téchiné, Beauvois, Ackerman.

Elle obtint en 2012 le César de la meilleure photographie pour Des hommes et des dieux, et vendredi prochain, lors de la cérémonie des Césars 2013, elle pourrait bien en remporter un autre pour l’image de Holly Motors de Leos Carax. »

Elle était l’invité de France Culture le 14 février 2013 à 13h.

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Berthe Morisot, le film

Synopsis

En 1865, Berthe Morisot n’a que 25 ans, et des idées bien arrêtées sur son avenir. Elle ne souhaite nullement suivre la volonté de ses parents, qui ne pensent qu’à lui forger un destin convenable. Passionnée par la peinture, qu’elle pratique depuis de nombreuses années en compagnie de sa soeur Edma, Berthe rêve de se faire un nom dans le milieu de l’art. Elle se rebelle contre sa famille. Après avoir fréquenté quelques salons, elle rencontre l’artiste Edouard Manet, qui va bouleverser sa vie. A son contact, elle forge sa propre technique impressionniste, et s’impose dans les milieux autorisés comme la première femme peintre professionnelle...

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La critique de Télérama

Une jeune femme au regard sombre et profond, une robe et une coiffe qui ne sont que variations de noir : mystérieuse et envoûtante, c’est ainsi que Manet a représenté Berthe Morisot dans son célèbre portrait Berthe Morisot au bouquet de violettes (1872).

Modèle énigmatique et artiste incandescente, une des premières peintres professionnelles, figure injustement méconnue des impressionnistes, est l’héroïne de ce beau film réalisé par Caroline Champetier, chef opératrice réputée (Des hommes et des dieux, Holy ­Motors). A travers la relation ambiguë, faite de frustration amoureuse et d’échanges picturaux, tissée entre Berthe et Manet, génie scandaleux et jouisseur, la fiction ouvre une méditation sur l’acte de création, la place et la reconnaissance de l’artiste. Rien n’y est appuyé ou ampoulé. La blancheur, l’air et la lumière chers à l’artiste inondent les images, comme dans ces splendides scènes de plage où Berthe retrouve sa soeur Edma, qui renonça à la peinture pour un destin plus conventionnel d’épouse et de mère.

L’actrice Marine Delterme, à l’origine de ce projet, révèle une force et une présence inattendues dans ce rôle magnifique. Silhouette élégante et butée, corps fugacement abandonné au désir : chaque geste, chaque regard semblent l’expression d’une indomptable flamme intérieure. Sous l’apparente lenteur vibrent ici la puissance romanesque et l’infinité d’un mystère.

Isabelle Poitte, Télérama.

A.G.