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Mon nom de guerre : Froissart

D 6 mars 2009     A par Albert Gauvin - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Valenciennes. Le square Froissart.
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Valenciennes. Le square Froissart.
Photo A.G., 23 août 2015. Zoom : cliquez l’image.
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L’écrivain clandestin de La Fête à Venise s’appelle Froissart. Pierre Froissart. Il enquête sur une "peinture célèbre" de Watteau.

« Ah oui, mon nom de guerre... Mon pseudo de fax... Eh bien, Froissart. Comme le chroniqueur médiéval [1], en changeant simplement Jean et Pierre. Tiens, il est de Valenciennes, lui aussi, comme Watteau et Carpeaux... »

Philippe Sollers, La Fête à Venise, Gallimard, 1991, p.44.


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Le square Froissart — aujourd’hui "parc Froissart" — : combien d’heures passées sur les "bancs publics", combien de livres y ai-je lus à deux pas du siège du Journal où mon père était rédacteur.

André Gauvin acheta La Fête à Venise après que je lui ai dit que le narrateur s’appelait Froissart. Auteur d’une Petite histoire des rues de Valenciennes, il écrivait à propos du monument élevé à la mémoire de Jehan Froissart :

« Ce monument fut inauguré en grande pompe le 21 septembre 1856. Sept membres de l’Institut s’étaient déplacés pour la circonstance : Prosper Mérimée et Nisard, de l’Académie française ; Egger, Hase et le Valenciennois Henri Wallon, de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres ; Ambroise Thomas et Henri Lemaire, auteur du monument, de l’Académie des Beaux-Arts.

Le compositeur Ambroise Thomas dirigea lui-même l’exécution d’une cantate ; spécialement écrite, par deux cent choristes appartenant à quatre sociétés.

Prosper Mérimée rendit un hommage particulier au poète que fut Froissart : "Les érudits et savants et ses contemporains ont peut-être fait plus de cas de ses vers que de ses écrits historiques, déclara-t-il. Lui-même avait pour les poèmes une prédilection fort naturelle, car ils semblaient lui rappeler les plus doux souvenirs de sa jeunesse." Ainsi parla-t-il de celui que, par ailleurs, le secrétaire perpétuel de l’Académie française avait appelé "Hérodote du Moyen Age". »

Il existe également à Valenciennes un square Watteau qui fut aménagé à l’emplacement de la place Carpeaux transformée en jardin à l’occasion de l’érection du monument élevé à la mémoire du peintre Antoine Watteau :

« C’était l’aboutissement d’un projet longtemps nourri et dont le promoteur avait été le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux qui avait, dès 1860, formulé le désir de faire la statue de son illustre compatriote, ce qui qu’il ne devait réaliser qu’en 1869. En 1872, il soumettait aux autorités valenciennoises le projet de fontaine, dont elle devait être le motif principal. Mort en 1875, il ne put en voir l’exécution.

Sur une suggestion du sculpteur valenciennois, Ernest Hiolle, les édiles valenciennois acceptèrent que l’oeuvre fut coulée en bronze. L’Etat sollicité avait pris les deux tiers de la dépense à sa charge. En 1881, le choix de l’emplacement de la fontaine prévue se portait sur la nouvelle place Carpeaux.
L’inauguration eut lieu le 12 octobre 1884. »

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Le jardin aménagé et le monument élevé à la mémoire de Jehan Froissart, poète et chroniqueur
Photo Yves Huin, La voix du Nord. 1974.
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Le monument érigé en 1884 à la mémoire du peintre Antoine Watteau.
Photo Yves Huin, Petite histoire des rues de Valenciennes, 1974.

Aujourd’hui, vous pouvez voir des détails de la Fontaine Watteau de Jean-Baptiste Carpeaux ICI.

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Les Chroniques de Sire Jean Froissart, revues par Buchon, Tome III, 1835.
Extraite d’un manuscrit de Valenciennes. ZOOM : cliquer sur l’image.
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Et, en passant dans la rue Derrière-les-mur-de-Bavay, à la recherche d’un cinéma qui n’existe plus (« Le Familial »), quelle ne fut pas ma surprise de découvrir cette curieuse inscription rimbaldienne sur la porte d’une vieille maison !

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Photo A. Gauvin, 3 mars 2009
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Portfolio

  • Valenciennes. Square Froissart.

[1Sur wikipedia : Jean Froissart.

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1 Messages

  • Albert Gauvin | 14 février 2023 - 11:43 1

    Patricia Victorin, Froissart après Froissart. La réception des Chroniques en France du XVe siècle au XIXe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Interférences », 2022, 492 p.

    Cette étude propose une histoire de la réception française des Chroniques de Froissart du XVe siècle au XIXe siècle, explorant les processus de fabrique de Froissart et de son œuvre, entre érudition et fiction. L’analyse des usages historiographiques, idéologiques et littéraires souligne combien ces Chroniques représentent un riche terrain d’expérimentation, d’interrogation et un lieu commun à partir duquel penser la discipline historique et le roman historique.

    Si le nom de Froissart n’est que ponctuellement mentionné chez les auteurs de la fin du Moyen Âge, il bénéficie d’une surreprésentation au XIXe siècle, cette période romantique de redécouverte et d’invention du Moyen Âge. Froissart, sous l’impulsion de Walter Scott, accompagne le renouveau du discours historique au cours du XIXe siècle sur fond de rivalité entre les tenants de l’école narrative, l’école philosophique ou le courant positiviste.

    Ce livre esquisse une histoire littéraire, certes lacunaire, mais il donne une idée des goûts, des attentes selon les époques, et envisage les interpénétrations entre l’érudition et la littérature. Enfin, travailler sur la réception des Chroniques de Froissart est une invitation au voyage dans la littérature et les bibliothèques intérieures des auteurs, de Montaigne à Sollers, en passant par le marquis de Sade, Flaubert, Chateaubriand, Nerval, Michelet, Dumas, Giono ou Céline.

    LIRE : LA TABLE DES MATIERESL’INTRODUCTION

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    La mosaïque Froissart. De l’écrivain au personnage

    Les études sur la réception des œuvres du passé scrutées par le XIXe siècle sont légion depuis maintenant une quinze d’années, et Fabula se fait régulièrement l’écho des colloques et ouvrages consacrés à ce qui forme aujourd’hui une sorte de champ disciplinaire. Si l’ouvrage de Patricia Victorin relève pleinement d’un tel intérêt pour la réception d’un siècle par un autre, la médiéviste choisit de s’intéresser à un écrivain que notre xxie siècle a délaissé, pis : qu’il a oublié, comme elle le regrette dans sa conclusion (p. 444), regret somme toute nuancé grâce au travail de certains chercheurs (Peter Ainsworth et Godfried Crœnen) et à l’outil informatique. Ainsi, dans Froissart après Froissart. La réception des Chroniques en France du XVe siècle au XIXe siècle publié aux éditions des Presses Universitaires de Rennes, en 2022, Patricia Victorin montre le long cheminement, entre oubli et mise en fiction, des œuvres froissartiennes et de la figure de l’écrivain. Disons-le tout de suite, P. Victorin débordera légèrement la chronologie affichée par son titre, en proposant, en quelques pages passionnantes, un Froissart des XXe et XXIe siècles, celui de Céline, de Giono, de Philippe Sollers ou de Céline Minard dans Bastard Battle (2008). LIRE ICI.