Michel Houellebecq vole déjà la vedette aux 662 autres fictions de la rentrée littéraire, dix jours avant la sortie de « La Possibilité d’une île », gros roman d’anticipation auquel est déjà accolé le mot « polémique ».
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Certains y verront une décapante méditation philosophique, d’autres une géniale dénonciation du prêt-à-penser contemporain et d’autres enfin les provocations d’un vieux râleur frustré, obsédé par les fellations.
Des voix, parmi les plus influentes de la république des lettres, soutiennent déjà ce roman pour le Goncourt. Après François Nourissier qui « l’a aimé » et votera pour lui le 3 novembre, c’est au tour de Philippe Sollers (qui n’est pas juré Goncourt) de juger « inévitable » qu’il remporte le prix, récompense ratée de peu en 1998 avec « Les particules élémentaires ».
« Le train Houellebecq est donc parti à vive allure. A part son étonnante plongée dans la cinglerie d’une secte, un des aspects les plus intéressants du livre a trait à la hantise du vieillissement, à la poursuite d’un rêve éternel de jeunesse, à la croyance éperdue dans la toute-puissance de la sexualité », résume Sollers qui qualifie le livre « d’excellent ».
Deux opinions qui contrebalancent les critiques de l’académicien Angelo Rinaldi, le jugeant « aride et obscur », et de Jacques-Pierre Amette (Goncourt 2003), qui le considère « assommant ».
Tageblatt 21/08/2005
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