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Martin Heidegger : Le chemin vers la parole

Conférence, janvier 1959

D 7 décembre 2008     A par Albert Gauvin - C 2 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


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« Porter à la parole la parole en tant que parole. »
« Parler ce n’est pas en même temps écouter ;
parler est avant tout écouter. »

Martin Heidegger, Acheminement vers la parole, 1959, p. 228 et 241.

« Paradis est l’expérience qui consiste à amener la parole à la parole en tant que parole. C’est une étrange expérience que de faire venir la parole à la parole en tant que parole, en tant que cette parole est d’abord un écouter. »

Philippe Sollers, La Divine Comédie, Desclée de Brouwer, 2000, p. 425.

Note du 7 décembre 2015 : le lecteur aura intérêt à se reporter à la conférence de Sollers du 15 décembre 1992 intitulée « Parler la parole », prononcée à l’occasion des 20 ans de la revue art press et mise en ligne récemment.

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Après la lecture de textes de Bussy-Rabutin, ami de Mme de Sévigné, et de maître Eckhart, Sollers lit (18ème minute) deux extraits d’un texte de Heidegger, Le déploiement de la parole, qui se trouvent respectivement aux pages 144 et 167 de Acheminement vers la parole (tel/gallimard, 1976). Je cite le deuxième extrait lu par Sollers (c’est un joyau) :

Le résignement [1] du poète ne porte pas sur le mot, mais sur le rapport du mot à la chose — plus exactement sur ce qu’a de pleinement secret ce rapport, et qui se révèle comme secret justement là où le poète aimerait nommer un joyau qui repose dans sa main. Le genre de ce joyau, le poète ne le dit pas. Il est pourtant permis de penser au sens ancien de joyau — joiel, qui veut dire le joli cadeau destiné à un hôte ; ou bien aussi le cadeau comme signe de faveur particulière, et que le donataire désormais portera sur lui. Joyau — sa place est au milieu de tout ce qui tourne autour de la faveur et de l’hospitalité.

Suit (34ème minute) la lecture de la fin de Paradis II, Gallimard, 1986, p. 104-115 (autre joyau).

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La conférence Le chemin vers la paroleDer Weg zur Sprache — prend place dans la série de conférences organisée sous le titre Die Sprache en janvier 1959 par la Bayerische Akademie der Schönen Künste et l’Akademie der Künste de Berlin.


Zoom : 4ème de couverture. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Le texte a été publié dans le recueil de textes et conférences traduit en français en 1976 par François Fédier sous le titre de Acheminement vers la parole [2] (Untersweg zur Sprache, 1959 [3]).
Bien que les enregistrements sonores lui donnent la plupart du temps pour titre Die Sprache (La parole), on prendra garde de ne pas confondre avec la conférence qui porte ce titre dans Acheminement vers la parole et qui ouvre le recueil. L’enregistrement ci-dessous, Le chemin vers la parole (Der Weg zur Sprache), est en fait la dernière conférence du livre que Heidegger commence ainsi (p. 225-228) :

« Pour commencer écoutons un mot de Novalis. Il se trouve dans un texte intitulé Monologue. Le titre fait allusion au secret de la parole : elle parle uniquement et solitairement avec elle-même. Une phrase du texte dit :

"Précisément ce que la parole a de propre, à savoir qu’elle ne se soucie que d’elle-même, personne ne le sait." [4]

Ce que nous allons à présent tenter de dire, si nous le saisissons comme une suite d’énoncés sur la langue, ce ne sera jamais qu’une chaîne d’affirmations sans preuve, d’assertions impossibles à prouver scientifiquement. Si par contre nous expérimentons le chemin vers la parole à partir de ce qui se donne en chemin avec le chemin, alors il serait possible qu’en toute confiance s’éveille un pressentiment au sein duquel, désormais, la parole vienne nous toucher de son dépaysement.
Le chemin vers la parole — voilà qui sonne comme si la parole se trouvait bien loin de nous, quelque part vers où nous aurions d’abord à nous mettre en chemin. Mais faut-il un chemin vers la parole ? Suivant une ancienne doctrine, nous sommes bien nous-mêmes les êtres capables de parler, qui donc avons déjà la parole. La capacité de parler, d’ailleurs, n’est pas seulement une aptitude de l’être humain, qui serait au même rang que les autres. La capacité de parler signale l’être humain en le marquant comme être humain. Cette signature détient l’esquisse (der Aufriss) de sa manière d’être. L’homme ne serait pas homme s’il lui était interdit de sans cesse, depuis partout, en direction de chaque chose, sous de multiples avatars et la plupart du temps sans que ce soit exprimé — de parler en un « il est ». Dans la mesure où la parole accorde cela, l’être humain repose dans la parole.
Donc nous sommes avant tout dans la parole et auprès de la parole. Un chemin vers elle est inutile. Le chemin vers la parole est même impossible si tant est que nous sommes déjà là où il devrait mener. Cependant, sommes­-nous là ? Sommes-nous tellement dans la parole que nous expérimentions son déploiement, que nous la pensions en tant que parole, c’est-à-dire, portant écoute au propre de la parole, apprenions ce propre ? Avons-nous déjà séjour, sans que nous y soyons pour quelque chose, dans la proxi­mité de la parole ? Ou bien le chemin vers la parole en tant que parole est-il le chemin le plus long qui puisse être pensé ? Et pas seulement le plus long, mais aussi semé d’obstacles venant de la parole elle-même, dès que nous tentons de penser purement à la suite de la parole jusqu’à elle-même, sans coups d’œil à côté ?
Nous risquons ici quelque chose d’étrange, que nous aimerions circonscrire de la manière suivante : porter à la parole la parole en tant que parole [5]. Voilà qui sonne comme une formule. Sa fonction est de nous servir de fil conducteur sur le chemin qui va à la parole. La formule emploie trois fois le mot « parole » — les trois fois, ce mot dit quelque chose d’autre et pourtant il dit le Même. Ce Même, c’est cela qui, à partir de l’unité où repose le propre de la parole, tient en un seul tenant les uns pour les autres les trois que la distinction tient à l’écart les uns des autres. Tout d’abord, bien sûr, la formule renvoie à un entrelacement de relations à l’intérieur desquelles nous sommes d’avance compris. Avoir le dessein d’un chemin vers la parole est impliqué dans un parler qui aimerait justement présenter la parole en liberté afin de la représenter en tant que parole et, une fois représentée, de l’exprimer — ce qui du même coup atteste que la parole même nous a impliqués dans le parler.
Cet entrelacement qu’indique la formule du chemin nomme le domaine déterminé d’avance dans lequel non seulement la série de ces conférences, mais toute la linguis­tique, toute théorie de la langue et toute philosophie de la langue, toute tentative même de penser et songer à la suite de la parole nécessairement doivent se tenir.
Un entrelacement resserre, rétrécit et rend difficile une vision directe à travers ce qui s’entrelace. Mais en même temps l’entrelacement que nomme la formule de notre chemin est en propre ce dont il s’agit avec la parole. C’est pourquoi il n’est pas permis de détourner le regard de cet entrelacement — qui, apparemment, resserre tout ici, en quelque chose d’inextricable. La formule doit plutôt presser notre pensée afin qu’elle tente non, bien sûr de se débarrasser de l’entrelacement, mais de le dénouer ; de telle sorte qu’il laisse voir comment s’entre-appartiennent et vont ensemble les relations que nomme la formule. Peut-être l’entrelacement est-il lacé et traversé d’un lien qui, d’une manière sans cesse déconcertante, délie la parole jusqu’à ce qui lui est propre. Il s’agit d’expérimenter dans l’entrelacement de la parole le lien qui la délie.
La conférence qui se penche sur la parole comme infor­mation et, ce faisant, se voit contrainte de penser l’infor­mation comme parole [6] nomme « cercle » ce rapport de régression sur soi, et à la vérité un cercle inévitable mais en même temps plein de sens. Le cercle a un sens parce que la direction et le genre de la circulation sont gouvernés depuis la parole même, par un mouvement qui est en elle. L’allure et la portée de ce mouvement, nous aimerions en faire l’expérience à partir de la parole elle-même — en nous engageant pour entrer à fond dans l’entrelacement.
Comment cela peut-il réussir ? En suivant sans relâche ce qu’indique la formule de notre chemin : porter à la parole la parole en tant que parole.
Ce faisant, plus la parole elle-même se montre lisible­ment en son propre, plus significatif pour elle-même devient, en chemin, le chemin vers la parole, plus décisivement se transforme le sens de la formule du chemin.
Elle perd son caractère de formule, elle est inopinément une première résonance silencieuse qui nous fait entendre quelque peu de ce que la parole a en propre. »

*


Le chemin vers la parole

Il est arrivé à Philippe Sollers d’écrire :

« Joyce ? Il suffit d’entendre sa voix. Très précisément, son enregistrement d’un fragment de Finnegans Wake. Déclaration des droits de la liberté d’invention verbale. De sa liberté. De sa souplesse irréductible. Écoutez ça, vous en saurez plus en dix minutes qu’en dix ans de lecteurs ; écoutez ça, je vous en supplie, ou alors ne citez pas Joyce, ne faites pas semblant de vous intéresser à lui. » [7]

Dans Un vrai roman, Sollers évoque à nouveau, à propos des grands écrivains ou penseurs du XXe siècle, « la question des voix » et « à contre-courant, la très étrange et inquiétante voix intériorisée de Heidegger. » (p. 70)

Écoutons cette voix : "étrange", "inquiétante", énigmatique : elle est aussi posée, précise, claire.

Extrait (5’17)

*

Der Weg zur Sprache. Le chemin vers la parole (1h13)

Indisponible pour le moment...

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Le texte allemand

*

L’enregistrement est ici interrompu un peu avant la fin de la conférence. Heidegger achevait celle-ci en citant Guillaume de Humboldt :

« Sans changer la parole en ses sonorités et moins encore en ses formes et lois, c’est le temps qui souvent, par un développement croissant des idées, une élévations de la force de pensée et un approfondissement de la capacité de ressenti, introduit en elle ce qu’autrefois elle ne possédait pas. Alors, dans la même demeure un autre sens est placé, sous le même sceau quelque chose de différent est donné, en suivant les mêmes lois de liaison s’annonce un cours des idées autrement échelonné. Voilà qui est le fruit constant de la littérature d’un peuple, mais en cette dernière par excellence de la poésie et de la philosophie . » (Acheminement vers la parole, Gallimard, p. 257)

*


Le mot de Lao-tseu est Tao, et il signifie : chemin.

Acheminement vers la parole comporte un long entretien entre Heidegger et un interlocuteur japonais, premier dialogue avec l’"autre" asiatique qui date de 1953-1954. Dans Le déploiement de la parole, texte qui regroupe trois conférences prononcées les 4 et 18 décembre 1957 et le 7 février 1958, Heidegger se livre à une longue méditation sur ce qu’il en est du "chemin" (der Weg). Il y exprime cette fois la proximité entre son propre cheminement de pensée et la parole de Lao-tseu :

« Wëgen (frayer un chemin), be-wëgen (pourvoir de chemins), faire chemin et le chemin lui-même en tant qu’il fait atteindre - tous ces mots appartiennent au même domaine de source et de courant que les verbes : wiegen (balancer pour peser ou pour bercer, wagen (balancer dans l’audace du risque) et wogen (balancer sur les flots) [8]. Présumons que le mot Weg — le chemin — est un mot original de la parole, un mot qui parle en s’adressant à l’être humain en tant qu’il a le sens de la pensée. Le mot directeur de la pensée dictante de Lao-tseu est Tao, et il signifie « à proprement parler » : chemin. Mais comme on se représente facilement le chemin d’une manière extérieure, c’est-à-dire comme trajet de liaison entre deux lieux, on a inconsidérément trouvé notre mot « chemin » inapproprié pour nommer ce que dit Tao. C’est pourquoi on traduit Tao par Raison, Esprit, Sens, Logos.

Cependant, le Tao pourrait bien être le chemin qui met tout en chemins (der alles be-wëgende Weg), cela à partir de quoi seulement nous sommes en état de penser ce qu’aimeraient dire proprement, c’est-à-dire à partir de leur propre manière de se déployer, les mots Raison, Esprit, Sens, Logos. Peut-être est-ce à l’abri, dans le mot « chemin », Tao, le secret de tous les secrets du dire pensif, à condition que nous laissions retourner ces noms à leur indivulgué (in ihr Ungesprochenes) et que nous soyons capables d’un tel laisser. Peut-être l’énigmatique puissance, aujourd’hui, qui se déploie dans la domination de la méthode, provient-elle encore précisément du fait que les méthodes, sans vouloir diminuer leur efficacité, ne sont pourtant rien d’autre que les eaux basses d’un grand fleuve secret : le chemin qui met tout en chemins, le chemin qui à tout trace sa voie. Tout est chemin.

Les conférences sont en chemin au coeur du voisinage de la poésie et de la pensée, en chemin avec, en vue, l’échappée sur une possibilité de faire une expérience avec la parole. »

Martin Heidegger, Le déploiement de la parole (p. 183), in Acheminement vers la parole.

*

Dans Déroulement du Dao, Philippe Sollers cite ces phrases (sans nommer leur auteur) [9] :

« L’émerveillement ouvre ce qui est fermé. »
« L’attente sereine et confiante. »
« Dans la pensée, toute chose devient solitaire et lente. »
« La pensée heureuse trouve sa voie. » [10]

Dans l’enregistrement de Déroulement du Dao [11], Sollers ajoute :

« C’est de Heidegger... mais enfin c’est très chinois. »

*


Martin Heidegger et l’art chinois

Siegfried Bröse (1895-1984) a tout d’abord étudié les sciences naturelles, le droit et les sciences politiques, puis a fait carrière dans l’administration. A partir de 1934, il a suivi les cours de philosophie de Martin Heidegger à l’Université de Fribourg-en-Brisgau. Il fut également président de la Kunstverein de cette ville de 1947 à 1971.

A l’occasion de son 70ème anniversaire et de l’exposition d’art chinois réalisée dans le cadre de cette association, Martin Heidegger a fait une lecture publique dont voici le résumé traduit de l’allemand. Inédit.


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Crédit : jmsauvage

Lire aussi : Heidegger, gnostique ? — Évidemment (note du 24-02-09).

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A propos de La parole dans l’élément du poème [12]

Heidegger et Trakl : le site occidental et le voyage poétique

par Françoise Dastur

Heidegger a consacré dès les années trente de nombreux textes à la question du « voisinage » entre poésie et pensée, et cette réflexion s’est d’abord concentrée sur ce poète de la poésie qu’est à ses yeux Hölderlin. Et il est vrai que Hölderlin est le poète par excellence pour Heidegger, qui l’a lu très tôt, dès ses années d’études. Mais à la même époque, il avait déjà également lu trois autres poètes qui feront l’objet plus tard de ses « commentaires », de ses Erläuterungen : Rainer Maria Rilke , bien qu’il le considère comme un poète qui demeure pris dans la métaphysique, auquel il consacrera en 1946 un texte magnifique, « Pourquoi des poètes en temps de détresse ? », Stefan George, poète qui fut très admiré à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, et qui réunit autour de lui un grand nombre d’écrivains, de poètes et de penseurs dans le cadre du George-Kreis, du cercle Stefan George, auquel s’intéressa le jeune Heidegger, et enfin Georg Trakl, qui est né et a vécu en Autriche et qui est sans doute après Hölderlin le poète dont Heidegger se sent le plus proche et auquel il voue la plus grande admiration. Bien que Heidegger l’ait découvert dès la première publication de ses poèmes en 1919, cinq ans après sa mort, il ne lui consacrera pourtant que beaucoup plus tard deux textes, le premier qui reprend le texte d’une conférence donnée en 1950, le second qui fut publié en 1953. Ces deux textes seront réunis en 1959 dans le volume intitulé Unterwegs zur Sprache, Acheminement vers la parole, lui-même dédié à un autre poète vivant, le français René Char, dont Heidegger avait fait la connaissance quelques années auparavant.

la suite ICI.

*

[1« Le résignement est un dire, le dire du détachement », précise Heidegger, p. 152.

[2Tel, Gallimard.

[3

UNTERWEGS ZUR SPRACHE (pdf)

La traduction de François Fédier a fait l’objet d’une contestation parfois hâtive. Dans une note (la première du livre) Fédier expliquait son choix dans ce termes :

« Die Sprache. Ce mot allemand sert à désigner ce que nous nommons la langue. Ce n’est pas sans de longues hésitations que j’ai pris le parti de traduire globalement die Sprache par "la parole". La raison principale en est qu’il n’existe en français aucun verbe proche du substantif "langue" — alors que die Sprache est au contraire le substantif qui dérive du verbe sprechen : parler.
Il faudra donc garder en mémoire, chaque fois qu’on lira dans la traduction le mot "parole", que le mot allemand a un sens plus large : la parole, telle qu’elle est parlée au sein de la langue.
Il va de soi qu’aucune notion, définition ou distinction de la linguistique n’est ici à sa place. »

Heidegger dit d’ailleurs explicitement dans Le chemin vers la parole (p. 229) : « La formule du chemin nomme le domaine déterminé d’avance dans lequel non seulement la série de ces conférences, mais toute la linguistique, toute la théorie de la langue et toute la philosophie de la langue, toute tentative même de penser et songer à la suite de la parole, nécessairement doivent se tenir. »

[4Je rappelle que Philippe Sollers cite longuement Novalis dans Illuminations (Folio, p. 93 à 97), livre où Heidegger est présenté comme l’un des quatre cavaliers de l’Apocalypse aux côtés de Hölderlin, Rimbaud et Nietzsche. Novalis (dont Henrik Steffens disait : « Il était tout entier poète et rien d’autre que poète. ») écrivait : « L’homme parfaitement lucide s’appelle le voyant ».

[5La locution allemande très courante : etwas zur Sprache bringen signifie à peu près « mettre quelque chose à l’ordre du jour, en faire le thème de la discussion ». Heidegger l’entend littéralement, ce qui force le traducteur à traduire littéralement.

[6Cf. les Références, p. 260. Dans la série de conférences en question, C. Fr. v. Weizsäcker prit la parole sur le thème : La Parole comma infor­mation. (N.d.A.)

[8Tous les mots mentionnés sont les dérivés germaniques de la racine uegh qui a donné en latin vehere (transporter) et via (la voie). Chemin est un mot celtique.

[9L’Infini n°90.

[10Je souligne.

[11Éditions Frémeaux. Voir la présentation.

[12Dans Acheminement vers la parole, p. 39 à 83.

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2 Messages

  • Albert Gauvin | 10 juin 2018 - 16:05 1

    Les travaux du philosophe allemand Martin Heidegger publiés en chinois

    BEIJING, 9 juin (XINHUA) - Une collection de 30 volumes en chinois de l’oeuvre bien connue du philosophe allemand Martin Heidegger a été lancée samedi.

    Cet ensemble de livres a été publié par The Commercial Press, avec un financement du Fonds national des sciences sociales de Chine.

    Jusqu’à présent, 93 volumes des œuvres de Heidegger ont été publiés en allemand, avec un plan de 102 volumes au total, selon l’éditeur.

    L’éditeur a déclaré qu’ils prévoient d’étendre la collection actuelle de 30 volumes de Martin Heidegger en chinois à 40 volumes dans le futur.

    Source : Xinhua


  • A.G. | 24 février 2009 - 15:49 2

    Hasard objectif :

    « Amener la parole à la parole en tant que parole, cette proposition de Heidegger a une résonance évidente avec la gnose. L’intrication extatique entre temps et parole, voilà l’expérience dont il est ici question. Le temps résurrectionnel suppose que vous soyez rejoint par le langage. Ce qui ne mobilise aucune volonté. Il s’agit plutôt de répondre à l’appel de la parole. On retrouve ici le Sauveur Sauvé dont parlent les manichéens. " Je suis la voix du réveil dans la nuit éternelle ", disent les textes. Alors, vous répondez ou non. Il y a des moments où ce n’est pas le cas. Je me le reproche souvent. L’essentiel consiste à être à l’écoute de ce qui appelle dans une parole. Et puis, d’un coup, de répondre, en son propre nom. Il est impossible d’être toujours à une hauteur aussi exigeante, mais on peut rester sur le chemin d’une telle hauteur.

    Heidegger, gnostique ? - Evidemment. C’est même le point qui achoppe pour le clergé philosophique. Ce qu’on fait payer à Heidegger. Avoir été gnostique et catholique. Mais chut ! Même les heideggeriens n’ont pas envie d’en savoir si long. »

    Philippe Sollers, La Connaissance comme Salut, Ligne de risque n°24, février 2009, p. 44.