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Prix Saint-Simon 2008

D 14 août 2008     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


La Ferté-Vidame

Fête des Livres le samedi 6 septembre 2008
Philippe Sollers recevra le Prix Saint-Simon

Pour « Un vrai roman / Mémoires »

Source : Radio Intensité http://www.intensite.net/

La « Fête des livres » de la Ferté-Vidame, le 6 septembre, mettra à nouveau la mémoire à l’honneur, en favorisant bien sûr la lecture, mais aussi le cinéma, le théâtre, la musique, la photographie... L’approche éclectique proposée ici et l’environnement aussi insolite de cette manifestation en font un salon unique en son genre.

Un après midi exceptionnel ...
Entièrement consacrée aux livres, aux histoires et aux mémoires, la manifestation se déroulera sur le site emblématique des jardins du château du Duc de Saint Simon.
60 auteurs de renom seront présents pour échanger avec le public, parmi lesquels le Prix Goncourt 2007, Gilles Leroy, mais aussi le tout nouvel académicien Philippe Beaussant, ou les auteurs de renom et de très grande qualité que sont Pierre Bergounioux, Eric Fottorino, Diane de Margerie, Philippe Sollers, André Velter et de nombreux autres.

Des rencontres surprenantes, des tables rondes, de nombreux ateliers artistiques et d’écriture, des animations et interventions ludiques à destination de tous notamment des plus jeunes, viendront ponctuer cet après-midi et trouver naturellement leur place au sein du « petit château », à l’ombre d’un arbre, des vestiges du château, ou encore au bord d’un étang.

Philippe Sollers, à cette occasion, recevra le Prix Saint-Simon, pour son ?uvre Un vrai roman : Mémoires.

... Jusqu’à la tombée de la nuit.
« Mon Beau miroir » spectacle poétique, éclairé et éclairant, de la compagnie Paradis Eprouvette, précédera le feu d’artifice qui viendra clore, et éclairer encore, si besoin était, ce bel après midi littéraire.

Rendez vous donc, de 14h à 23h le 6 Septembre 2008, au domaine de La Ferté-Vidame, pour une nouvelle aventure culturelle eurélienne.
Dîner sur réservation et dans la limite des places disponibles ou possibilité de restauration rapide sur place.

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Prix Saint-Simon

Prix littéraire fondé en 1975 à l’occasion du tricentenaire de la naissance du mémorialiste Louis de Rouvroy, duc de Saint Simon (1675-1755), sous les auspices de la Ville de La Ferté-Vidame, résidence d’élection de l’écrivain, du Conseil Général d’Eure et Loir et de l’Association des Amis de La Ferté-Vidame, avec la participation initiale de la Société Saint-Simon.
Le prix est attribué chaque année à un volume de mémoires (souvenirs, journal, récit autobiographique ou témoignage).
Il est remis à La Ferté-Vidame, au petit château, à l’occasion d’une journée culturelle.

- 2007Jean-Paul Kauffmann La maison du retour (Nil)
- 2005Alain Decaux Tous les personnages sont vrais (Perrin)
- 2004Philippe de Gaulle De Gaulle, mon père (Plon)

PDF - 3.6 Mo
Dossier de presse

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Nota

On peut ausssi se souvenir que Philippe Sollers a préfacé une édition des Mémoires de Saint-Simon (Ramsay, 1979)

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Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy - Stratégie de Philippe Sollers

A propos de Un vrai roman, Mémoires

Publié le 21/11/2007 N°1836 Le Point


Il ne faut jamais croire les écrivains sur parole.

Jamais.

Il ne fallait pas croire Proust quand il annonçait un roman (« Contre Sainte-Beuve ») qui était, en réalité, sa théorie de la littérature et de l’art.

Ni Sade quand il feignait de se passionner pour la mécanique des corps, leur physique secrète, leur érotique, alors qu’il ne s’intéressait qu’au théâtre.

Ni les adeptes du mentir-vrai quand ils déguisaient en fictions leurs véridiques autobiographies (Aragon).

Ni les mêmes quand, à l’inverse, ils travestissaient en autobiographie leur dernier, ou premier, grand roman (Malraux, Gary).

Eh bien, de même Philippe Sollers donnant un nouveau livre qu’il présente malicieusement comme des « Mémoires » - et hop ! c’est la quasi-totalité de la critique qui tombe dans le panneau et, comme un seul homme, s’écrie : « ça y est ! il passe aux aveux ! nous crache enfin le morceau ! depuis le temps qu’on l’attendait, ce beau récit apaisé, serein, autocritique, bilan, oeil sur l’éternité, voilà comment j’ai vécu, je me suis bien amusé, au revoir et merci, addition, vestiaire... »

Le problème, c’est que ce livre n’est pas un livre de Mémoires.

Le problème, c’est que cet éternel joueur qu’est Sollers nous a, comme d’habitude, tendu un piège.

Ruse ? Facétie ? Désir de brouiller les pistes ? Goût du malentendu ? Prudence ? Façon, oui, de donner au Dieu-Cyclope qui règne dans l’Olympe du spectacle la came qu’il attend, qui va momentanément l’apaiser et permettra à l’écrivain de poursuivre, quelque temps encore, son chemin ? Je l’ignore. Mais la réalité est celle-là. Ce livre de prétendus Mémoires est un livre de combat, un vrai, pas apaisé du tout, pas le moins du monde en retrait, juvénile, enjoué - où un grand écrivain reprend, quoique sur un autre mode, la guerre de longue durée qu’il mène depuis « H », « Femmes », « La guerre du goût », et le reste.

Un livre pour rappeler, par exemple, que l’élection d’un pape polonais fut, avec le schisme sino-soviétique, l’événement majeur de la seconde moitié du siècle dernier.

Un livre pour dire, premièrement, que Dieu est mais n’existe pas - et, deuxièmement, que le Diable n’est pas le malin que l’on croit, qu’il est l’inintelligence même, la bêtise personnifiée, le mauvais goût, l’ignorance.

Un livre sur l’Eternel Retour entendu comme un test, juste un test, destiné à vérifier que nous désirons assez les choses pour vouloir qu’elles reviennent, à jamais, indéfiniment.

Un livre sur Venise qui, ici, s’écrit « Veni etiam » - viens encore, viens toujours, reviens.

Un livre du rire et de la mémoire.

Un livre anti-ressentiment, anti-mélancolie - un livre machine de guerre contre ce dépressionnisme, cette acédie, qui est la maladie du moment.

Le livre d’un écrivain détesté, insulté, traîné dans la boue, réprouvé - mais qui, de cette réprobation même, a fait un prodigieux levier pour soulever, penser, vouloir le monde.

Un livre qui ne pardonne rien et ne demande pardon de rien.

Un livre où, comme chez le Kant de « L’annonce de la prochaine conclusion d’un traité de paix perpétuelle en philosophie », l’on tient, non seulement la littérature, mais la métaphysique pour un champ de bataille ( Kampfplatz ) où se livre une guerre sans merci.

Un livre où on écrit comme on peint, à la chinoise.

Un livre où il est dit, comme chez Nietzsche, que la vie, sans la musique, serait une erreur.

Un livre qui revient, à plusieurs reprises, sur cet axe Vichy-Moscou qui fut, et reste, la source du mal français.

Un livre où l’on apprend que l’auteur, chaque année, le 14 juillet, accroche dans son jardin quatre drapeaux : le français, l’anglais, le chinois et celui du Vatican.

Le livre d’un « Européen d’origine française ».

Le livre d’un homme qui a entendu l’appel heideggérien à devenir cet « appelé » qui saute « hors du groupe de tous les autres ».

Le livre d’un pessimiste actif qui a compris, très tôt, que ce n’est pas lui qui sent le soufre mais l’époque qui sent le moisi.

Mourir ? Pas envie de mourir, dit l’auteur. Mais quitte à mourir, un jour, le plus tard possible s’il vous plaît, que la société sache qu’elle n’aura de moi que mes manuscrits et mes restes ; et, ces restes, qu’ils soient enterrés à l’île de Ré, près de ce carré des corps non réclamés où l’on inhuma, dans mon enfance, les corps des jeunes pilotes australiens venus libérer la France.

Un livre qui invite chacun à faire le tri entre ses bonnes étoiles (étymologiquement, ses astres) et ses mauvaises (celles qui le paralysent et, à la lettre, le sidèrent).

Un livre où il est dit qu’un écrivain, de toute façon, a plusieurs vies : l’officielle, la sociale et, surtout, la souterraine qui, tantôt continue après la vie, tantôt s’arrête avant - tant de morts parmi les vivants ! tant qui se croient encore en vie mais qui sont, en réalité, des cadavres !

Le livre d’un vivant définitif, et splendide.


Bernard-Henri Lévy

Extraits

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