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Françoise Gilot, la femme qui a dit non à Picasso, est morte

suivi de la chronique de Philippe Dagen (Le Monde)

D 7 juin 2023     A par Viktor Kirtov - C 2 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Françoise Gilot, peintre et écrivaine française, ancienne compagne de Pablo Picasso, est décédée. (©PHOTOSHOT/MAXPPP)

Par Briac Trébert

7 Juin 23

Elle s’est imposée comme une écrivaine et une peintre de renom, après leur séparation. Compagne de PabloPicasso de1946 à1953, Françoise Gilot est morte, ce mardi 6 juin 2023, dans un hôpital de Manhattan aux États Unis. Elle avait 101 ans.

En juin 2021, l’une de ses peintures,Paloma à la Guitare (1965), s’était par exemple vendue pour 1,3 million de dollars lors d’enchères chez Sotheby’s. Une huile sur toile qui représente sa fille Paloma. En 2021, sa toile Living Forest (1977) s’était elle vendue 1,3 million de dollars chez Christie’s.

La « muse » de Picasso

Le couple Gilot-Picasso a eu deux enfants, Claude (né en 1947) et Paloma (née en 1949). Françoise Gilot était souvent décrite comme la « muse » du peintre Pablo Picasso, dont elle a été la compagne entre 1944 à 1953.

Malgré son talent, elle a longuement vécu son art « dans l’ombre » de Picasso, rappelle The New York Timesqui a annoncé sa mort.

Peintre accomplie, elle a longtemps été son amante jusqu’à ce qu’elle fasse ce qu’aucune autre de ses maîtresses n’avait jamais fait : elle est partie.

The New York Times

« Vivre avec Picasso », son livre à succès

Parmi ses mentors, figurait le surréaliste Endre Rozsda. Sa première exposition s’était déroulée dans une galerie parisienne au début des années 40. Elle a alors une vingtaine d’années lorsqu’elle rencontre Pablo Picasso. Lui avait 61 ans. Elle le quittera en 1953.

En1964, Françoise Gilot, née le 26 novembre 1921 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)avait publié un livre à succès,Vivre avec Picasso, sur sa vie avec l’artiste.

Elle le dépeignait comme un être tyrannique, superstitieux et égoïste. Pour elle, cette relation fut « un prélude à [sa] vie. Pas la vie ». Intellectuellement, « nous nous entendions bien, humainement, c’était un enfer », expliquera-t-elle.

Il n’était pas méchant mais cruel, c’était un sadisme masochiste. [...] À la fin, ma jeunesse lui devenait insupportable, et moi, je changeais aussi.

Françoise Gilot

Une séparation totale

Un best-seller qui avait exaspéré Picassoqui avait tenté en vain de faire interdire l’ouvrage. Le peintre avait depuis rompu tout contact avec Françoise Gilot et leurs deux enfants.

Devenue citoyenne américaine, elle ne s’était d’ailleurs pas rendue à ses obsèques, en 1973.

En 1970, Françoise Gilot avait épousé Jonas Salk, un éminent médecin et biologiste américain qui a développé le premier vaccin contre la poliomyélite, avec qui elle vivra jusqu’à sa mort en1995, en Californie.

https://actu.fr/

La chronique de Philippe Dagen, (Le Monde)

Compagne de Picasso de 1944à 1953, l’artiste française qui subit la violence du génie espagnol fut la seule à réussir à le quitter. Il lui fallut attendre la fin de sa vie pour être consacrée. Elle est morte à 101ans.

Par Philippe Dagen

Le Monde
6 juin 2023, modifié le 7 juin


Françoise Gilot (1921-2023), peintre française et compagne de Pablo Picasso, et sa fille Paloma Picasso (née en1949). A Cannes (Alpes-Maritimes), vers 1952. BORIS LIPNITZKI / STUDIO LIPNITZKI / ROGER-VIOLLET
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La peintre et écrivaine française Françoise Gilot est morte mardi 6juin dans un hôpital de Manhattan, à New Yor. Elle avait 101ans. Son décès a été confirmé au Monde par le musée Picasso – elle fut la compagne du peintre de 1944 à 1953.

Prénommée à sa naissance Marie-Françoise, elle voit le jour le 26novembre1921 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) dans une famille bourgeoise d’ingénieurs et de marchands. Initiée à l’aquarelle par sa mère dès 1928, puis par la professeure de celle-ci à partir de 1934, elle dispose de son premier atelier dans l’appartement de sa grand-mère – tout en suivant des cours d’anglais et de philosophie, puis, en1939, de droit, à l’instigation de son père, peu enclin à la voir devenir artiste. Réticence vaine, puisqu’elle revient à la peinture l’année suivante, dans le Paris de l’Occupation. Le 11novembre1940, elle participe à une manifestation antinazie sous l’Arc de triomphe, et est brièvement arrêtée par la police allemande.

Tout en suivant encore, mollement, des cours de droit, elle poursuit sa formation artistique auprès du peintre et photographehongrois Endre Rozsda (1913-1999). Viennent alors les épisodes qui feront sa légende. En avril1943, elle rencontre, grâce à une amie d’enfance, l’acteur Alain Cuny. Le 8mai, elle fait sa première exposition dans une petite galerie parisienne et, le 12, Alain Cuny l’invite à dîner en compagnie de son amie au restaurant LeCatalan. Picasso et Dora Maar sont à la table voisine. Cuny et Picasso se connaissant, les présentations sont faites, et Picasso invite les deux jeunes femmes à visiter son atelier.

Quelques jours plus tard, Françoise Gilot apprend que Picasso est allé voir son exposition et, le 17mai, les deux amies se rendent chez lui, au 7, rue des Grands-Augustins. Durant l’été, Françoise annonce à ses parents sa décision de se consacrer exclusivement à la peinture et se voit privée de ressources par son père, en guise de rétorsion. Elle donne alors des leçons d’équitation au bois de Boulogne pour vivre, s’inscrit à l’Académie Julian, s’initie à la danse avec une élève d’Isadora Duncan et se rend de plus en plus souvent dans l’atelier de Picasso, où elle rencontre André Malraux, Pierre Reverdy ou Jean Cocteau. Puis, dans les mois qui suivent, elle se tient à distance de Picasso, préférant la compagnie des jeunes artistes du groupe Réalités nouvelles et se réclamant de Sonia Delaunay, Jean Arp, Brancusi et d’autres figures de la modernité.


Françoise Gilot avec Pablo Picasso, en 1948,à Paris. AFP
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Avec Picasso, « un dialogue intellectuel »

L’insistance de Picasso à la revoir finit cependant par l’emporter. En novembre, ils se retrouvent dans l’atelier de l’imprimeur Mourlot, où il lui révèle des lithographies qui sont, pour la plupart, des portraits d’elle. En février1946, ils se retrouvent à Golfe-Juan (Vallauris, Alpes-Maritimes) et Picasso la conduit à Nice, chez Matisse, qui lui propose de la peindre à son tour. En mars, ils rentrent ensemble à Paris et, en mai, elle finit par accepter de vivre avec lui.

Des décennies plus tard, en2016, dans un entretien au Guardian, elle en disait : « Ce n’était pas ce que l’on appelle en français l’amour fou ! Non, c’était un dialogue intellectuel. Je ne pourrais pas dire que c’était un amour sentimental. Un amour intellectuel ou physique, oui, mais pas sentimental. Mais de l’amour, parce que chacun d’entre nous avait de bonnes raisons d’admirer l’autre. »

Gilot devient ainsi, après Dora Maar, la deuxième femme artiste compagne de Picasso, et partage avec lui l’atelier installé à l’automne 1946 dans le château d’Antibes. Elle est alors son principal sujet, la Femme fleur étant l’archétype de ces figures allégoriques de l’amour. Le 15mai1947 naît leur fils, Claude, et, le 19avril1949, leur fille, Paloma. Ils habitent alors la villa La Galloise, à Vallauris, dont elle est propriétaire. Ces naissances n’interrompent pas son travail personnel, peintures et dessins que Kahnweiler, galeriste historique de Picasso, lui propose d’exposer.

Si, dans cette période, son style n’est pas exempt de réminiscences picassiennes, elle se montre tout aussi attentive aux gouaches découpées de Matisse et demeure attachée au principe de Réalités nouvelles d’une composition bidimensionnelle réglée par la géométrie. Ses portraits et natures mortes de cuisine aux motifs délibérément quotidiens lui valent une exposition chez Kahnweiler en mars 1951, bien accueillie, et des contrats avec le galeriste Curt Valentin à New York et les Leicester Galleries à Londres.

Lire aussi : Françoise Gilot, centenaire et muse de Picasso, enfin consacrée

Brillants débuts. Mais, simultanément, les relations entre Gilot et Picasso s’aigrissent vite, la jeune femme ne supportant pas les attitudes possessives et autoritaires d’un Picasso au plus haut de sa gloire, celui-ci acceptant très mal qu’elle exige d’être libre. Le 30 septembre 1953, elle quitte donc Vallauris et s’installe avec leurs deux enfants dans un appartement parisien. Picasso les rejoint, mais en vain, et revient seul dans le Midi, où il retrouve Jacqueline Roque, rencontrée en1952 dans la boutique de l’atelier de céramique Madoura, à Vallauris.


Françoise Gilot dans un atelier de peintre, en 1953. AFP
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Philippe Dagen

lemonde.fr/



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Françoise Gilot, Vivre avec Picasso

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2 Messages

  • Viktor Kirtov | 7 juin 2023 - 20:38 1

    Pendant dix ans, la peintre Françoise Gilot a partagé la vie de Pablo Picasso. Ce documentaire éblouissant replace en pleine lumière l’influence qu’eut cette relation sur leurs créations respectives.

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    Ils se sont rencontrés à Paris en mai 1943. Jeune peintre de 21 ans, Françoise Gilot expose ses toiles pour la première fois, tandis que Pablo Picasso, 61 ans, est déjà à l’apogée de sa célébrité. Chassé d’Espagne par Franco, l’artiste andalou vit quasiment reclus, sous la surveillance de l’occupant allemand. Depuis Guernica, son œuvre porte en elle la noirceur de l’époque et de sa relation orageuse avec Dora Maar. Pendant près d’une décennie, sous le soleil de la Méditerranée, cette nouvelle union va nourrir leur création artistique : alors que Françoise Gilot affirme son style figuratif, Picasso renouvelle ses thèmes (les arènes et leurs taureaux) et ses supports (la céramique). De leur amour naîtront aussi deux enfants, Claude et Paloma. Mais le maître sait se faire tyran, et Françoise, pour ne pas finir brisée comme celles qui l’ont précédée, mortes folles ou suicidées, se résout, en 1953, à le quitter. Quand, en 1965, elle publie Vivre avec Picasso, tous ceux qui comptent dans le monde communiste des arts et des lettres sont vent debout. Certains signent même dans Les lettres françaises une pétition pour demander l’interdiction du livre. Françoise Gilot en paiera le prix : aucune rétrospective ne lui a été consacrée en France. Celle que son ancien compagnon appelait "la femme qui dit non" aura aussi été la seule à braver son diktat : "On ne quitte pas Picasso."
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    Ce film a été tourné en 2021. En novembre 2021, Françoise Gilot fêta ses 100 ans à New York, où elle s’était exilée à la fin des années 1960,
    Ce documentaire permet de découvrir le travail d’une artiste injustement occultée, mais aussi de revisiter une période flamboyante de la carrière de Picasso, au travers de leur relation intime. Nourrie d’une iconographie exceptionnelle (toiles, photos, archives filmées, sonores et familiales) et d’interviews de Françoise Gilot, recueillies à différentes époques par Annie Maïllis, l’auteure du film, une plongée éblouissante dans un pan méconnu de l’histoire de l’art moderne.

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    Arte.tv


  • Viktor Kirtov | 7 juin 2023 - 15:00 2

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    Robert Doisneau, Françoise Gilot et Pablo Picasso, 1952
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