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L’œuvre et la pensée de Philippe Sollers, par Stéphane Zagdanski

8 mai 2023, 21h

D 9 mai 2023     A par Albert Gauvin - C 2 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Stéphane Zagdanski, Sollers en spirale. Nouvelle édition.
ZOOM : cliquer sur l’image.
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J’avais publié, en avril 2011, dans mon article sur Le temps chinois et le temps français, de larges extraits de l’essai de Stéphane Zagdanski « Sollers en spirale ». C’est sur cet essai que Zagdanski a choisi de revenir le 8 mai à 21h dans ce qui ne veut pas être une conférence, mais une libre présentation de l’oeuvre de Sollers, une oeuvre qui l’a marqué très jeune, notamment la lecture de Femmes, en 1983, alors qu’il avait juste 20 ans. S.Z., s’appuyant d’entrée judicieusement sur l’un des tout premiers romans de Sollers Drame, insiste sur plusieurs thèmes qui reviennent dans tous les livres de Sollers : celui du double, de l’inceste (« inceste heureux »), et certaines influences, principalement celle de Georges Bataille (figure décidément très présente chez quelques écrivains actuels, je pense à Yannick Haenel et à Philippe Forest). Si le choix de S.Z. de se laisser interpeller et d’échanger avec les internautes rend son exposé parfois un peu décousu [1], si l’essai de Zagdanski, écrit en 1998, ne peut pas, par définition, aborder les livres que Sollers a publiés depuis cette date et jusqu’à son dernier roman Graal (2022), il n’en reste pas moins une bonne introduction, sans doute une des meilleures, à la lecture de l’ensemble de l’oeuvre de Sollers et de sa pensée. Ceux qui ne l’ont pas lu sur internet ou dans Fini de rire, peuvent — que dis-je : doivent — désormais se procurer le tiré-à-part à la couverture couleur lilas [2] en cliquant sur ce lien : https://py.pl/axI7c

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Dialogue autour de l’œuvre de Philippe Sollers (1936-2023).
00:44:56 Importance de Georges Bataille

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Pour mémoire

Ma présentation du 2 avril 2011 :

L’honnêteté oblige à rappeler que, outre les premières analyses de Philippe Forest sur la référence chinoise dans les romans de Sollers (notamment à propos de Drame et Nombres dans son Philippe Sollers, 1992), un autre écrivain s’est penché sur les rapports entre la pensée chinoise et les textes de Sollers : Stéphane Zagdanski. Zagdanski est un écrivain généreux. Sur son site paroles des jours, il met à disposition des lecteurs de nombreux textes et rend accessibles les siens. C’est dans Études (publié en 2003 chez Pauvert sous le titre Fini de rire) que l’on trouve « Sollers en spirale », un essai écrit au début de l’année 1998. Je crois avoir lu quelque part que Sollers considérait cet essai comme un des meilleurs qui ait été écrit sur son oeuvre. Stéphane Zagdanski s’y livre à une patiente et minutieuse, « talmudique », exégèse des livres. Le premier, il me semble, il montre comment Sollers s’emploie à «  rejoindre les temps chinois et français, à travers le catholicisme mais à son insu, masqué et marqué par la Grèce ».

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La note que je rédigeais le 17 mai 2013 :

En publiant le 2 avril 2011 de larges fragments de l’essai trop méconnu de Stéphane Zagdanski, Sollers en spirale, j’écrivais : « Je crois avoir lu quelque part que Sollers considérait cet essai comme un des meilleurs qui ait été écrit sur son oeuvre ». La preuve vient d’en être fournie par Zagdanski lui-même. Sur la page facebook de Paroles des jours, je lis ces précisions bien utiles :

« Sollers en spirale » de Stéphane Zagdanski, véritable essai autonome de 80 pages, écrit en 1998, longtemps resté inédit.
L’énigmatique exergue en hébreu est tiré de la Bible. Il indique que je rends le bien pour le mal (explications à venir un jour dans la suite de Mes Moires) .
La photo en couverture (et ci-dessous) est une reproduction de la lettre de Sollers à la lecture de cet essai jamais cité ni évoqué par aucun sollersien, à la notable exception de l’excellent Albert Gauvin.
Cette missive indique assez qu’au moins un « sollersien » apprécia mon étude, conçue alors que nous étions en grand froid.
Je la rédigeai cependant par honnêteté, d’une part pour m’expurger dignement de ma colère d’alors, et surtout pour tourner la page en rendant hommage à une œuvre qui avait eu pour moi une importance cruciale quand j’avais décidé à 20 ans de devenir écrivain.
Il faut savoir que dans les années 80, pour un jeune homme audacieux, solitaire et intelligent, offensé quotidiennement par l’immense vulgarité crétine de son temps (déjà !), le seul et dernier nom propre vivant irradiant encore une possibilité de transmission littéraire était celui de Sollers.
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Texte trop méconnu, disais-je... Les extraits que j’avais publiés avaient cependant attiré l’attention de Jean-Michel Lou qui écrira dans la bibliographie de Corps chinois, corps d’enfance — Sollers et la Chine (coll. L’infini, janvier 2012) :

« C’est seulement après l’écriture du présent livre que j’ai pris connaissance du brillant texte de Zagdanski, dans lequel il est également question de l’influence chinoise sur Sollers. Certaines de mes remarques recoupent les siennes, preuve que nous avons vu, parallèlement, les mêmes choses. » (p. 236)
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Pour les besoins de mon article qui traitait spécifiquement du « temps français » et du « temps chinois », je n’avais pas repris la première partie, capitale, de l’étude de Zagdanski... Voici le texte intégral : Sollers en spirale.

Le site de Paroles des jours

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A.G., 9 mai 2023.




[1J’en profite pour corriger une inexactitude : si j’interviens bien sur Pileface depuis septembre 2006, le site a été fondé par Viktor Kirtov en mars 2005.

[2J’avais d’abord écrit « violette » (Cf. la vérité, en un sens, est violette). Stéphane Z. rectifie. Il a raison : ne lit-on pas dans Fleurs (Hermann, 2006, p. 54) : « Lilas, amitié » ?

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2 Messages

  • Albert Gauvin | 25 août 2023 - 10:13 1


    "Terminé le mois dernier la lecture du Sollers en spirale de Zagdanski. Une virtuosité rare et fine de compréhension profonde des grands axes sollersiens.
    Zagdanski parvient à balayer l’ensemble de l’œuvre en s’arrêtant toutefois à Éloge de l’infini. En nous montrant les différents fils d’Ariane qui constituent l’œuvre de Sollers, Zagdanski nous propose une lecture érudite mais fluide, pas handicapante du tout, pour un non latiniste de mon espèce, mais qui au contraire, à l’instar du sujet de son étude, nous détricote les grandes références : bibliques, grecques, littéraires (Bataille, Dante, Joyce, Proust, Artaud et Céline). Il nous prend par la main, par notre cerveau, par nos organes génitaux pour nous restituer les bonnes vieilles pseudo contradictions Sollersiennes. Celles du double, de la guerre des sexes, de la prétendue misogynie d’un homme aimant les femmes, de la société pour laquelle il a si souvent fait semblant de se donner en spectacle, ne lui offrant par là que son miroir d’abrutissements étalés. Sollers est épinglé par une main de maître, par un virtuose du mot, rapide, savant rabbinique assumé, mais analysant finement les modalités du sexe heureux, de l’inceste remis dans le contexte biographique sollersien, et non sous le couperet du sens dramatique évidemment entendu sorti de là. Il nous offre un Sollers digeste et efficace, léger pour gagner en profondeur, et ne se cantonnant jamais aux raccourcis par lesquels les médias et les non lecteurs ont systématiquement réduit son œuvre polymorphe, inaccessible aux rapides, échappant aux lents, déjouant les modérés… Zagdanski brouillé avec le crocodile de la NRF ? Qu’à cela ne tienne ! Il est pourtant bien le seul à lui avoir rendu le plus copieux et brillant hommage avec sa visio conférence de deux heures trente, exclusivement dédiée à Sollers, juste après le prétendu trépas du monstre des vignes. Car nous savons bien qu’il est là : derrière une rangée de roseaux, au coin de la 42e rue, sur la Giudecca, à la Closerie des Lilas (le livre de Zag est imprimé exprès couleur lilas), au fond du quartier gothique de Barcelone, à la Cité interdite de Pékin ou place des Quinconces, au pied de la statue des Girondins, admirant inlassablement la trop banalisée et empoisonnée de parisiens Bordeaux… et au cimetière d’Ars en Ré. La vraie question qui me vient : mineur ou majeur, ce Ré ? Je tenterai d’y répondre un jour. Ce sera une manière de replacer une telle œuvre, granuleuse et lisse, faussement fade pour illettrés et vraiment forte pour littéraires chiants. On ne peut que gagner à le lire, avec les plages, les montagnes, l’ignorance s’efface, l’érudition se dénude, l’analyse inconsciente, chuchotante, rote en nous. Merci. Ça suffit les yeux au ciel ! Un peu de tenue, un peu de relâchement aussi. La contradiction est un bonbon artistique épuisé par Céline et ranimé par Sollers. Autrement. Et alors ? On a jugé ses romans mauvais, ou n’en étant pas. On s’est trompé. On a pas su que les temps avaient changé, presque au bord de la logique, stupéfaite face à notre génération d’analphabètes énervés. Parle pour toi ! Oui oui… pour moi pour toi pour soi. Débloquons : « les hommes naissent ivres et dingos » (Paradis). Autre question : comment vont-ils vieillir, crever, ces hommes ?"


  • Bernard Goffe | 12 mai 2023 - 10:32 2

    Bonjour,
    Le plus bel hommage rendu à Philippe Sollers ! Pas narcissique pour un sou ! Et une excellente, savante, introduction à son oeuvre ! Merci à lui !