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Rimbaud : Salut, c’est le printemps  ! C’est l’ange de tendresse !

Poésies

D 26 mars 2023     A par Albert Gauvin - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Ce florilège poétique (« comme la poésie la peinture »), choisi et illustré à ma guise, en contrepoint à l’immonde actualité qui nous révolte et nous bassine.

Ouverture


Poussin, Le Printemps ou le Paradis terrestre, 1660-1664.
Le Louvre. Photo A.G., 25 janvier 2017. ZOOM : cliquer sur l’image.
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Haydn, Le Printemps

avec Nikolaus Harnoncourt et l’Orchestre Philharmonique de Vienne du Festival de Salzbourg 2013.

Extrait

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Haydn, Les Saisons (l’intégrale) (le tableau de Nicolas Poussin illustre l’ouverture du concert) — Le livret (texte intégral)

VOIR SUR PILEFACE

"Les Saisons" (1801) sont, après "La Création" (1798), le deuxième grand oratorio en langue allemande de Joseph Haydn (1732-1809). Les saisons qui rythment sa vie sont décrites du point de vue du paysan : Le printemps est le temps des semailles et de l’espoir, l’été voit revivre toute la nature, l’automne apporte la récolte, la chasse et les vendanges, l’hiver le brouillard et l’obscurité. Cette œuvre populaire en quatre parties constitue un résumé de tout ce que Haydn pouvait représenter musicalement. Haydn dira plus tard que Les Saisons lui ont « cassé les reins » [1].

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Pour le 30e anniversaire de mai 1968, la République française reconnaissante...


Picasso, Le Printemps, 20 mars 1956.
Oblitération 1er jour à Villeurbanne le 15 mai 1998.

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Dans Tel Quel n°33, printemps 1968 (imprimé en mai)...

Francis Ponge
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L’AVANT-PRINTEMPS

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PLUIE FROIDE D’HIVER OU D’AVANT-PRINTEMPS.

Les Fleurys, 7 avril 1950.

L’adversité, la méchanceté élémentaire oblique perce de petits dards liquides plus souples encore que les mèches des fouets (la pluie, les fouets), pleuvant dru de haut en bas, et salubre (déchargeant, débridant, libérant, satisfaisant de noirs soucis ; libérant des soucis volumineux généralement venant d’Ouest).
La froide adversité, la méchanceté élémentielle refait du sable, du gravier, du lit de ruisseau avec les murs des maisons et avec les murs des enclos, salubre aussi par la lutte qu’elle oblige à mener contre elle, rafraîchissant ; refroidissant et revigorant par là-même. On n’en meurt pas. Ce n’est qu’un météore bénin ; peut pourtant causer des maladies, parfois graves.
Creuse en cupules et perce parfois et dégrade, crée de minuscules éboulis. Cette pluie froide, c’est bien. Il est bon que se produise cette dégradation élémentaire, ces petites déprédations élémentaires, cette dégradation des murs. Pour rendre à la terre ce qui vient d’elle, qui lui avait été pris, et obliger à reconstruire, à colmater ; pour nous faire jouir de ce petit gravier, de cette gravelle.
Pour remplir les citernes.
Pour ramollir les champs, les labours.
Bonne affaire pour le pied des arbres. Instillations au pied des arbres et des herbes, comme un collyre au coin de l’œil.
Rend aussi plastique la terre (fait de la boue).
Crée les nappes souterraines ; ruisseaux (ruissellement), douix, rivières, fontaines vauclusiennes.
Tout cela vient d’une aigreur, d’une petite (mauvais temps) méchanceté passagère (passage de volumineux soucis, provenant d’abord de l’extase, de l’évaporation de la mer).

*

Fouets, flèches, dards, épées, javelots, épines dont il ne reste rien ! Gifles, jets coléreux, crachats dont il ne restera rien ! Salubres déplaisirs, adversité, désagréments dont il ne restera rien ! Barreaux, grilles, cages, prisons humides dont il ne restera rien !

*

De quoi nous parlez-vous donc, des hommes, et croyez-vous que cela nous intéresse, alors qu’il nous faut redire avril, alors que toute la nature le redit encore (alors qu’il y a plus de mers que de terre et plus de champs encore que de villes, de rues)
... que toute la nature muette (intéressée et désintéressée) redit encore Avril.

*

DÉBUT DU POÈME D’AVANT-PRINTEMPS.

Ici, où l’homme, ramené à ses justes proportions...
Une ville, une grande capitale, dans un coin du paysage, comme un chaudron abandonné, ne fait pas plus de bruit qu’un chaudron aux ordures.
Les nuées de forteresses volantes peuvent passer. Il n’en reste bientôt pas plus que d’une chiquenaude. La nature impassible aux hommes, vous plaignez-vous risiblement (Lamartine, Vigny, Hugo).
Et tous ceux demaintenant, pour gagner argent et gloire, le disent encore (les "Justes", les ... ceci, cela).
Eh bien ! Heureusement qu’elle est impassible ! Tant mieux !
Cela fait des hommes impassibles, puisqu’elle est dans le cœur de certains hommes. D’ailleurs la nature en France c’est encore vous-même : industrialisée, commercialisée ; des jardins, des pâtis, des labours, des fabriques de bois. Pourtant, la liberté et le vent et les oiseaux y gambadent, y dansent à l’aise ;
La liberté par tous les pores (robinets) en jaillit.

[...] Les Fleurys, 8 avril 1950.

Ce qui nous avait attirés au P.C. c’était d’abord la révolte contre les conditions de la vie faite aux hommes, le goût de la vertu et la soif de dévouement à une cause assez grandiose. C’était ensuite le dégoût des aménagements sordides, des bêlements humanitaires, de la verbosité et des compromissions socialistes (S.F.I.O.)
Le sentiment qu’aux exactions du capitalisme devaient être opposées des méthodes à la fois énergiques et souples, réalistes, sans illusions. Nous trouvions ou croyions trouver cela chez les Bolcheviks. Sorte d’affranchis sérieux, nous semblaient-ils (affranchis à barbe courte) (celle de Lénine).
Les moyens de l’art... (en vue de la perfection).
Nous avons pensé que la critique marxiste donnait la clé pour l’explication de l’histoire passée et présente.
Nous avons trouvé des exemples merveilleux de vertu, de dévouement, d’enthousiasme et de capacité de travail, d’efficace, de désintéressement, d’affranchissement, dans les sections et les individus du parti. La froideur et la critique sans pitié nous attiraient aussi. Comme les sacrifices demandés aux goûts et sentiments, voire à l’intelligence individuelle. La critique a posteriori des conclusions de l’intelligence et de nos propres "textes" nous séduisait fort. Elle nous parut ressembler à la critique des textes par le Temps. Ce n’était qu’un des points de vue de l’artiste que nous sommes (L’artiste ne refuse aucun point de vue critique).
Mais nous nous sommes aperçus de plusieurs choses : que cette critique ad hominem (critique économistique) ne valait pas mieux que la critique psychologique, qu’elle engendrait une prétention grotesque et criminelle, qu’elle refoulait l’instinct, l’intelligence du coeur.
Tuait, le désir, l’élan.
2° Créait une prétention desséchante, un rigorisme ridicule et tuant. [...] (p.4-5)


Paul Cézanne, Trois poires, 1878.
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LES POIRIERS.

Les Fleurys, 10 avril 1950, après-midi.

(Ce sont les poiriers qui en termes humains aujourd’hui par ma voix vous seront dits.)
Voici que les poiriers aujourd’hui veulent se dire. La partie basse du registre du verger est réglée. Les troncs et les branches maîtresses s’y écrivent lentement, avec application. La partie haute reste vierge, réservée à la liberté printanière.
Leur écriture (dans le verger) sur l’espalier est plutôt lente, un peu plus haute que ronde, fort appliquée, assez irrégulière, noueuse, torse et tremblée ; un peu appuyée, assez noire : voilà pour le tronc, les branches et branchettes. (Voilà qui suffit, pour etc.) De là s’élancent au printemps des baguettes (vergettes) (vecteurs) en pousses verticales beaucoup plus rapides, décidées ; jetant de droite et de gauche de courts projets de feuilles, rapidement menées à bien, réalisées ; tous pareils ; comme on poste des ailerons, des "et coetera", pour occuper l’air, en flancs-gardes (ou comme on occupe rapidement un espace dévolu, pour assurer sa respiration). Comme les merveilleuses ramures des rennes ou des cerfs. Les poiriers sont les cerfs du potager, du verger. Ce sont aussi à la fois de petits fanions et de petites cuillers (tournantes). Et coetera.
Ainsi agissent-ils des vergettes dans toutes les directions possibles, pendant que c’en est la saison. On verra celles sur lesquelles on repassera (reviendra à plusieurs reprises) pour grossir le trait, on verra cela plus tard. C’est l’affaire d’une autre saison.
Dans le même temps, tout au début de ladite saison, ils élèvent en plusieurs endroits (aussi bien du tronc même, que des branches maîtresses ou adventices) des bouquets, c’est-à-dire ce qui leur importe le plus — et cela dans le nombre exact, mais très variable, qui signifie leur pouvoir de production de l’année. Soigneusement, amoureusement, groupés et habillés et présentés en costumes blancs et roses de cérémonie, de ravissants, tentants, adorables, frêles (et pas si fragiles que ça) bouquets de tendrons rougissants. Manque la couleur (encre et pinceau de vert tendre, puis plus foncé.) Où alors, au moins dans quelques-uns, s’accomplit Dieu sait quoi, dans leurs petites culottes (corolles) ouvertes (à volants), Dieu sait quel mystérieux coït, baiser d’abeilles, ou simple orgasme nerveux individuel et solitaire, ou fécondation par l’air, par le frémissement des pétales ou pistils au zéphyr ou quelque déglutition automatique au soleil (ils sont si sensibles,si gonflés, ces petits clitoris, ces vulves si gonflées, la muqueuse à vif ! N’importe quoi peut les faire jouir, les féconder.) Ingénuité saisonnière.
Aussitôt toute la comédie des couleurs tendres cesse (jusqu’à nouvel ordre), les pétales sont ôtés, jetés sur les fauteuils, ou par terre, ou abandonnés à l’air. Il va s’agir de faire gonfler cela, lentement, soigneusement, sous la protection et la diversion (le ballet vulgaire de diversion) des feuilles, de plus en plus arrogantes et familières, en population de plus en plus nombreuse, en foule autour du kiosque à musique.
Faire gonfler cela ? Quoi, cela ? — La poire (dont il sera question une autre fois).
Elle a sa collerette au cul, la petite poire, etc. (paragraphe à gonfler, nourrir, à faire boire, à sucrer et jusqu’aux pépins à y mettre, qui vous donnent le vrai goût de l’arbre, un peu fade).
Et tout cela s’accomplit sérieusement au verger, dans l’atmosphère à rembrunissements bleuâtres des coups de vent, ou dans les grandes extases ou dans les grandes extases estivales momentanées d’un soleil qui ne badine pas, qui exécute plus ou moins ponctuellement, mais toujours brutalement, sa fonction.
Les arbres à gros fruits dans vos régions (gens du septentrion tempéré sont les plus noueux, courts, trapus, retors. Parbleu, c’est parce qu’ils ont été très souvent taillés, tronçonnés, amputés pour réserver la sève aux fruits. Ce sont des infirmes à moignons. Lents (à entrer) en fonction. Cuirassés comme des tortues ou certains animaux préhistoriques.
Quant à leurs fruits mêmes (poires, pommes, prunes), ce ne sont que des baies un peu plus réussies. (p. 9-10) [...]


Edouard Manet, Deux poires, 1880.
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DÉCLARATION
CONDITION ET DESTIN DE L’ARTISTE
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Les Fleurys, 14 avril 1950.

Novum organum.
I. Considérer l’artiste comme un chercheur (désireux, acharné, ravi) qui trouve parfois, un travailleur désintéressé.
_ (D’où l’esthétique du tâtonnement, des redites, etc. (Carnet du bois de pins). Transcender le magma analogique et l’allégorie même. Parvenir à la formule claire, sans trop de redites, sans trop d’explications.) Vertu de la recherche authentique donnée comme telle.
Qui trouve parfois, mais il ne s’intéresse pas à ses trouvailles comme telles : il continue à chercher. .
Homme de laboratoire : laboratoire de l’expression. A partir 1° de la matière brute, des émotions qu’elle donne, du désir qu’elle inspire 2° de son moyen d’expression.
C’est un homme (entier) comme un autre.
Il ne cherche pas non plus à être témoin : il l’est.
Il éduque son moyen d’expression.
Exprime face au monde (à propos des émotions qu’il en reçoit) son plus particulier.
Respecte son impression première : ce qu’il reçoit des objets du monde. Cela doit compter plus que tout : pas d’autre vergogne. Il est là pour exprimer la nature (le mystère, le secret, à l’égal du savant).

Nouvelle conception de l’artiste, comme devant fournir des armes, des proverbes (proverbes du gratuit, de l’éternel) (Expression de Blin à propos d’Artaud : armes fulgurantes)

II. Cette idée de l’artiste est nouvelle.
Elle découle du progrès des sciences (théorie de la relativité), de la fonctionnarisation (Kafka), des nouvelles révolutions sociales (communisme, technocraties des nouvelles découvertes ethnologiques (civilisations nègres, primitives).
— du nouveau mythe de l’homme : de la notion de la relativité humaine (surréalisme, marxisme, freudisme). L’homme est un animal comme un autre. Sa fonction propre.
— de la mort de Dieu.
L’artiste résume la science, l’abolit, fait resurgir la vie, exprime le monde total.
Réjouit, récrée l’homme. Effet des catastrophes et bouleversements ; guerres, atrocités, nouvelle barbarie.

*

Le nouvel humanisme : Philosophie des philosophies.
Psychologie de l’art.
Les Musées. Le goût de l’ancien.
L’abhumanisme de l’artiste.

*

Il ne peut être que révolutionnaire,
mais ne peut non plus que maintenir les valeurs.

Doit transcender les partis philosophiques et religieux ((Rabelais, Montaigne, vers
1530,50 : non protestants, non abattus par les troubles : souriant ou riant.)

Une seule solution : exprimer la nature muette
en marquant son moyen d’expression, le traitant sans vergogne
(pour cela il faut en posséder les ressources)
Un certain gâtisme : naïveté retrouvée
repartir du balbutiement, du zéro.

*

Transcender classicisme et romantisme par le primat donné à la matière, à l’objet, aux qualités inouïes qui en sortent
ce que Braque nomme le fortuit (ou le fatal ?) ; par ce troisième terme : l’objet.

*

Ce que nous réclamons pour lui, pour cet ouvrier, ce chercheur : un nouveau Collège de France (rappeler les motifs de sa création par François 1er : laïcisation de la "recherche".)

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EXPLICATION A QUI M’IMPORTE
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(c’est-à-dire à ceux qui m’aiment ou m’aimeront...)
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Les Fleurys, 15 avril 1950.

Si, depuis un certain temps, j’ai pris l’habitude de dater en tête de chacun de mes manuscrits, au moment même que je les commence, c’est surtout parce que j’en suis venu à un tel doute quant à leur qualité, ou mettons quant à leur rapport avec la "vérité" ou la "beauté", à une telle incertitude quant au parti qui pourra en être tiré, que je les considère tous, sans exception, comme des documents, et veux pouvoir, si je ne parviens pas à en tirer une oeuvre "définitive" (il faudrait pouvoir expliquer ce mot, dire quelles qualités sont requérables d’une oeuvre qui mérite de n’être pas datée), les conserver par devers moi (ou même les publier) dans leur ordre chronologique exact. [...] (p. 13-16)

*

NIOQUE DE L’AVANT-PRINTEMPS.

Paris, 6 juin 1953.

C’est d’Ouest, c’est-à-dire de droite, que nous viennent par rafales les frais soucis, les rembrunissements bleuâtres. Et parfois jusqu’à des bourrasques de grêlons.
Nous regardons volontiers au midi.
Notre dramatique nous arrive d’Ouest.

Francis Ponge. (Tel Quel n°33, printemps 1968, p.17)

Commentaire : l’Ouest (la droite) est désormais partout. « Nous regardons volontiers au midi. » « Nous avons besoin du sud à tout prix... » Nietzsche.

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Claude Monet, La Liseuse ou Printemps, 1876.
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Salut, c’est le printemps  !

Chronique

Cécile Guilbert, La Croix, le 11/04/2018

Depuis qu’un ami me l’a signalé, il y a plusieurs années déjà, je ne me réjouis jamais de l’arrivée du printemps sans aller relire pour me mettre en train, à la hauteur et au diapason de cet événement considérable, le texte d’« Un faux printemps » dans Paris est une fête d’Hemingway dont l’incipit m’enchante :

« Quand le printemps venait, même le faux printemps, il ne se posait qu’un seul problème, celui d’être aussi heureux que possible. Rien ne pouvait gâter une journée, sauf les gens, et si vous pouviez vous arranger pour ne pas avoir de rendez-vous, la journée n’avait pas de frontières. C’étaient toujours les gens qui mettaient des bornes au bonheur, sauf ceux, très rares, qui étaient aussi bienfaisants que le printemps lui-même. »

Le printemps… combien de ritournelles poétiques, d’antiennes lyriques, de vers convenus, de clichés ? Ô Printemps, que de crimes de plume commis en ton nom ! Et pourtant, rien de plus simple, neuf, frais et renaissant que le printemps. « Revoir le printemps était pour moi ressusciter en paradis » écrit Rousseau. Quant à l’éternellement jeune Rimbaud, « Salut, c’est le printemps ! C’est l’ange de tendresse ! » s’écrie-t-il dans la spontanéité de ses dix-sept ans. Les livres savants ont beau vouloir m’apprendre sa définition astronomique, météorologique ou même calendaire, m’enseigner qu’il se situe précisément entre l’équinoxe portant son nom et le solstice d’été, le printemps est là quand je le sens, quand je le vois, quand de la fatigue et de la routine enkystées des jours mornes quelque chose soudain se réveille, se déverrouille, se libère. C’est un déclic d’air et de lumière, un pétillement discret aussitôt dilué en ondes de joie. C’est un vent frais mêlé à un soleil encore timide, une respiration qui s’élargit, un frisson qui désengourdit le corps tout étonné et ravi de se retrouver, corps de printemps déjà ivre de renouveau, d’espoir surtout, impérieux et impalpable. Même en ville la nature se ranime dans le vert frais, l’explosion subite de bourgeons blancs et roses dans les jardins et les squares. Il n’y avait rien de rien et hop, tout d’un coup la splendeur est là. Pure présence. Physique et métaphysique. Sève vernale, boutons floraux : émerveillement toujours recommencé, charmant entêtement d’une folle persévérance !

De l’ancien français prins (« prime ») et tempsprimus tempus signifiant en latin « la bonne saison » – le printemps dit tout en s’énonçant primavera chez les Espagnols et les Italiens : temps nouveau, natif, originaire, originel. Éternelle jeunesse du monde et des peuples – printemps d’une journée, d’un âge, d’une existence. Si toutes les saisons peuvent rappeler à chacun les souvenirs des précédentes, gageons que les émotions spéciales dispensées par le printemps sont uniques. Et que plus nous vieillissons, plus nous ressentons chaque printemps nous éloignant de celui de notre vie avec émotion et ferveur, dans le regain d’un désir que nous souhaitons éternel. « Le plus timide bourgeon est la preuve qu’il n’y a pas de mort réelle », disait William Blake.

Si c’est un lieu commun d’évoquer l’hiver symboliquement lié à la vieillesse et à la mort comme le printemps l’est à la naissance et à la jeunesse, reste que j’ai toujours profondément plaint les territoires qui sur la Terre ne connaissaient pas son climat et mes congénères qui mouraient en mars, avril ou mai sans l’espérance de la Résurrection. À l’inverse, chanceux et bienheureux m’apparaissent les natifs printaniers (printannal et printannin se disaient au XVIe siècle) : ceux dont l’anniversaire coïncide avec l’enthousiasme du renouveau annuel, garantie d’absence de tristesse. « La santé se mesure à l’amour du matin et du printemps », écrivait Thoreau. C’est aussi vrai que le printemps rappelle la création du monde en étant la plus saine et salubre des saisons. Splendide mais fragile, impatiemment attendu mais furtif, toujours trop court comme la floraison des jonquilles et des lilas qui l’incarnent, nous n’avons à vrai dire qu’un moyen pour qu’il dure toujours dans nos cœurs et nos âmes, nous qui sommes des êtres cosmiques et saisonniers comme la nature elle-même, livrés aux cycles des jours, des semaines, des mois et des années. C’est bien sûr de faire de chaque matin le point de départ d’un réveil et d’un souffle neufs. De chaque aurore l’aube inaugurale et limpide d’un nouvel enthousiasme. Celui de vivre et d’aimer. Afin qu’amour et fleurs fassent mentir Ronsard en ne durant pas qu’un printemps.

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Edouard Manet, Un coin du jardin de Bellevue, 1881.
SIK-ISEA, Zurich (J.-P. Kuhn). ZOOM : cliquer sur l’image.
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Friedrich Hölderlin
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Friedrich Hölderlin est né le 20 mars 1770. « Il est très attentif aux temps, Hölderlin, aux dates, aux saisons, surtout aux saisons », nous dit Sollers dans Studio. A quoi pense le poète, confiné dans la tour du menuisier Zimmer — « Monsieur Chambre donc » — à Tübingen, au bord du Neckar ? Entre 1807 et 1843, année de sa mort (le 7 juin), Hölderlin écrit quelques quarante-huit poèmes, certains (une vingtaine) datés du 3 mars 1648 au 9 mars 1940 (les années varient mais douze poèmes sont datés des mois d’avril ou mai). Il signe de divers pseudonymes dont, à partir de 1841, Scardanelli (ne dit-on pas qu’il est fou ?). Il y a cinq poèmes sur l’été, deux sur l’automne, six sur l’hiver et neuf sur le printemps (n’oublions pas qu’il est né le premier jour du printemps) et, par exemple ceux-ci, traduits par Jean-Louis Houdebine, que l’on peut méditer aujourd’hui (ne sommes-nous pas au printemps ?) :

Le printemps

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Il descend des lointaines hauteurs, le jour nouveau,
Le matin, qui s’est éveillé des crépuscules,
Il rit à l’humanité, paré, enjoué,
De dix mille joies l’humanité est doucement pénétrée.

Une vie nouvelle veut se dévoiler à l’avenir,
De fleurs il semble, en signe de jours joyeux,
Que s’emplisse la grande vallée, la terre,
Tandis qu’elle est partie très loin, au printemps, la plainte.

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le 3 mars 1648

Avec humilité, Scardanelli

Le printemps

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Le soleil brille, fleurissent les champs,
Les jours s’en viennent chargés de fleurs, et doux,
Le soir fleurit lui aussi, et de claires journées vont
Du ciel déclinant, de là où naissent les jours.

L’année se présente avec ses saisons
Comme un faste, des fêtes s’y déploient,
L’activité des hommes s’engage vers de nouvelles fins,
Tels sont les signes dans le monde, en merveille multiples.

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le 24 avril 1839

Avec humilité, Scardanelli

Friedrich Hölderlin, Le Printemps (traduit et lu par Pierre Jean Jouve).

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Le Printemps

Le soleil brille et la campagne est florissante,
Riches de floraisons tièdes viennent les jours,
Le soir fleurit en outre et de clairs jours descendent
Du ciel, de l’endroit où se forment les jours.

L’année paraît avec ses temps et ses saisons
Comme une gloire où seront répandues les fêtes,
Avec un nouveau but l’œuvre humaine reprend,
Tels sont les signes, les miracles manifestes.

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Gérard de Nerval
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Chanson gothique

Belle épousée,
J’aime tes pleurs !
C’est la rosée
Qui sied aux fleurs.

Les belles choses
N’ont qu’un printemps,
Semons de roses
Les pas du Temps !

Soit brune ou blonde
Faut-il choisir ?
Le Dieu du monde,
C’est le Plaisir.

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Cerisiers en fleurs.
Photo A.G., un jardin à Reims. ZOOM : cliquer sur l’image.
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Théophile Gautier
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Premier sourire de printemps

Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d’or.

Dans le verger et dans la vigne,
II s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
II sème aux prés les perce-neige
Et les violettes au bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.

Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
II met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
II dit : « Printemps, tu peux venir ! »

Au printemps

Regardez les branches
Comme elles sont blanches !
Il neige des fleurs.
Riant dans la pluie,
Le soleil essuie
Les saules en pleurs
Et le ciel reflète,
Dans la violette
Ses pures couleurs...
La mouche ouvre l’aile
Et la demoiselle
Aux prunelles d’or,
Au corset de guêpe
Dépliant son crêpe,
A repris l’essor.
L’eau gaîment babille,
Le goujon frétille
Un printemps encore !

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Théodore de Banville
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Le printemps

Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent.
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants.

Sous les rayons d’or éclatants
Les anciens lierres se flétrissent.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses de lilas fleurissent.

Couchons-nous au bord des étangs,
Que nos maux amers se guérissent !
Mille espoirs fabuleux nourrissent
Nos coeurs gonflés et palpitants.
Te voilà, rire du Printemps !

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Claude Monet, Champs au Printemps, 1901.
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Victor Hugo
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Printemps

Tout est lumière, tout est joie.
L’araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Les rondes dentelles d’argent.

La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l’étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux.

La rose semble, rajeunie,
S’accoupler au bouton vermeil
L’oiseau chante plein d’harmonie
Dans les rameaux pleins de soleil.

Sous les bois, où tout bruit s’émousse,
Le faon craintif joue en rêvant :
Dans les verts écrins de la mousse,
Luit le scarabée, or vivant.

La lune au jour est tiède et pâle
Comme un joyeux convalescent ;
Tendre, elle ouvre ses yeux d’opale
D’où la douceur du ciel descend !

Tout vit et se pose avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L’ombre qui fuit sur l’eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert !

La plaine brille, heureuse et pure ;
Le bois jase ; l’herbe fleurit.
— Homme ! ne crains rien ! la nature
Sait le grand secret, et sourit.

Printemps

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

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Claude Monet, Printemps, 1886.
ZOOM : cliquer sur l’image.
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Stéphane Mallarmé
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Renouveau

Le printemps maladif a chassé tristement
L’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide,
Et, dans mon être à qui le sang morne préside
L’impuissance s’étire en un long bâillement.

Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâne
Qu’un cercle de fer serre ainsi qu’un vieux tombeau
Et triste, j’erre après un rêve vague et beau,
Par les champs où la sève immense se pavane

Puis je tombe énervé de parfums d’arbres, las,
Et creusant de ma face une fosse à mon rêve,
Mordant la terre chaude où poussent les lilas,

J’attends, en m’abîmant que mon ennui s’élève…
– Cependant l’Azur rit sur la haie et l’éveil
De tant d’oiseaux en fleur gazouillant au soleil.

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Arthur Rimbaud
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12 mai...

Ne devinez-vous pas pourquoi je meurs d’amour ?
La fleur me dit : salut : l’oiseau me dit bonjour :
Salut ; c’est le printemps ! c’est l’ange de tendresse !
Ne devinez-vous pas pourquoi je bous d’ivresse ?
Ange de ma grand’mère, ange de mon berceau,
Ne devinez-vous pas que je deviens oiseau,
Que ma lyre frissonne et que je bats de l’aile
Comme hirondelle ?...

J’ai fait ces vers là hier, pendant la récréation ; je suis entré dans la chapelle, je me suis enfermé dans un confessionnal, et là, ma jeune poésie a pu palpiter et s’envoler, dans le rêve et le silence, vers les sphères de l’amour. Puis, comme on vient m’enlever mes moindres papiers dans mes poches, la nuit et le jour, j’ai cousu ces vers en bas de mon dernier vêtement, celui qui touche immédiatement à ma peau, et, pendant l’étude, je tire, sous mes habits, ma poésie sur mon cœur, et je la presse longuement en rêvant...


Edouard Manet, Guerre civile, 1871.
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Arthur Rimbaud
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Chant de guerre parisien

Le Printemps est évident, car
Du coeur des Propriétés vertes,
Le vol de Thiers et de Picard
Tient ses splendeurs grandes ouvertes !

Ô Mai ! quels délirants culs-nus !
Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
Ecoutez donc les bienvenus
Semer les choses printanières !

Ils ont shako, sabre et tam-tam,
Non la vieille boîte à bougies,
Et des yoles qui n’ont jam, jam…
Fendent le lac aux eaux rougies !

Plus que jamais nous bambochons
Quand arrivent sur nos tanières
Crouler les jaunes cabochons
Dans des aubes particulières !

Thiers et Picard sont des Eros,
Des enleveurs d’héliotropes ;
Au pétrole ils font des Corots :
Voici hannetonner leurs tropes…

Ils sont familiers du Grand Truc !…
Et couché dans les glaïeuls, Favre
Fait son cillement aqueduc,
Et ses reniflements à poivre !

La grand ville a le pavé chaud
Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle…

Et les Ruraux qui se prélassent
Dans de longs accroupissements,
Entendront des rameaux qui cassent
Parmi les rouges froissements !

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Edouard Manet, Le Printemps, 1881.
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Charles Baudelaire
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A celle qui est trop gaie

Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.

Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.

Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l’esprit des poètes
L’image d’un ballet de fleurs.

Ces robes folles sont l’emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t’aime !

Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J’ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;

Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j’ai puni sur une fleur
L’insolence de la Nature.

Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l’heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,

Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,

Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T’infuser mon venin, ma soeur !

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Auguste Rodin, L’Eternel Printemps, 1885.
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Correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

LIRE : LE PRINTEMPS DE BAUDELAIRE

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Omar Khayam
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« Libertin comme une tulipe ! à la fois infidèle et croyant ! »
Omar Khayam. Cité dans Philippe Sollers, Fleurs et Conversation infinie.
Photo A.G., un jardin à Reims, avril 2020. ZOOM : cliquer sur l’image.

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« Omar Khayam (1040-1125) vit à l’ombre de tulipes en fleurs, comme d’autres au soleil de femmes épanouies. Il les célèbre sans cesse à travers le vin. Si je n’ai pas bu de vin, dit-il, ma jolie est comme de l’herbe. Si j’en ai bu un peu, c’est une rose. Mais si j’en ai bu beaucoup, alors c’est une tulipe. »
«  Boire du vin, chatouiller des jolies comme des tulipes,
C’est mieux que des cafarderies, des hypocrisies,
S’ils sont damnés, ceux qui font l’amour et qui boivent du vin,
Qui donc voudra voir le Paradis ? Qui ?
 »
« Inutile de dire que, sauf prudence momentanée, on ne trouve Khayam ni à la mosquée, ni à la synagogue, ni à l’église, ni au couvent, ni au temple :
"Libertin comme une tulipe ! à la fois infidèle et croyant."
Il le dit explicitement : nous sommes comme des pièces jouées par le Ciel sur un échiquier, et qui sont rebasculées, une par une, dans le Néant. Il parle carrément à partir du néant des mathématiques, des galaxies, du vin, des fleurs et des filles. »

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Richard Galliano joue "Le Printemps", extrait des Quatre Saisons de Vivaldi, à l’Opéra National de Lorraine dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsations, édition 2014.

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[1Le musicien autrichien Nikolaus Harnoncourt, né en 1929, est issu d’une famille de la noblesse luxembourgeoise et lorraine. Il a étudié le violoncelle et a d’abord travaillé comme violoncelliste au sein de l’Orchestre symphonique de Vienne. Mais la pratique de l’exécution historique l’intéressait davantage que le service d’orchestre : en 1953, il fonda avec son épouse Alice l’ensemble "Concentus Musicus Wien" et s’intéressa de près à la musique ancienne.

Harnoncourt, un pionnier du son original, montrait au public médusé à quel point les œuvres de la Renaissance et de l’époque baroque pouvaient être passionnantes à écouter. Au fil des années, il a élargi son répertoire et s’est consacré, au pupitre d’orchestres "modernes", aux symphonies classiques, mais aussi à la valse viennoise ainsi qu’aux œuvres scéniques de Johann Strauss, Richard Wagner, Jacques Offenbach et George Gershwin.

Il a enseigné au Mozarteum de Salzbourg et a rédigé plusieurs ouvrages fondamentaux sur la musique. En 2012, il a été nommé officier de la Légion d’honneur française et a reçu la médaille d’or de la Royal Philharmonic Society de Londres. En 2014, il a reçu l’Echo Klassik pour l’ensemble de son œuvre.

"Maestro Harnoncourt est la star préférée de ceux qui n’aiment pas vraiment les stars. On croit à la formule du service à l’œuvre, au génie. Son enthousiasme et sa joie de découvrir réjouissent et enthousiasment" (FAZ 14.7.98).

Le 5 décembre 2015, un jour avant son 86e anniversaire, Nikolaus Harnoncourt a annoncé qu’il mettait fin à sa carrière ; il est décédé le 5 mars 2016.

LIRE : Nikolaus Harnoncourt, le pouvoir de la musique.
Les Saisons par Harnoncourt : époustouflant ! (sur la version de 2009).
Expérience métaphysique : Nikolaus Harnoncourt remet sur le métier Les Saisons de Haydn (sur la version de 2013).

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1 Messages

  • Albert Gauvin | 28 mars 2023 - 15:39 1

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    Botticelli, Le Printemps.

    “Le Printemps” de Botticelli : vous le connaissez, mais l’avez-vous vraiment regardé ?

    Au 15e siècle, Botticelli produit ce qui restera l’une des œuvres les plus célèbres de l’art occidental. Pourquoi "Le Printemps" a-t-il autant frappé les esprits ? Qu’y voit-on d’aussi fort ? Et pourquoi, sans même le savoir, tout ce que l’on regarde aujourd’hui est imprégné par cette œuvre ?

    Avec Ana Debenedetti, Historienne de l’art, spécialiste de l’art florentin de la Renaissance

    Ouvrez grand les yeux, car aujourd’hui, on vous parle de Botticelli, et on plonge dans son oeuvre célèbre Le Printemps...

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    Sons diffusés :
    Archive d’une publicité pour le Thé des familles, une tisane digestive
    Extraits de la série Les Médicis : Maîtres de Florence, de Frank Spotnitz et Nicholas Meyer
    Archive de l’historien de l’art René Huyghe dans Heure de culture française, 16/05/1952
    Chanson de Heinrich Isaac : Ne piu bella di queste, un chant datant du 15ème siècle
    Chanson d’Aldo Frank, T’as vu ce printemps ?
    Chanson de la Compagnie Rassegna, Vinni la Primavera

    Bibliographie :
    Sous la direction de Ana Debenedetti et Pierre Curie : catalogue de l’exposition Botticelli : artiste et designer au musée Jacquemart-André à Paris (septembre 2021 au 24 janvier 2022), co-éditions Fonds Mercator et Culture Espaces
    Morena Constantini, traduction de Ida Giordano : Sandro Botticelli, aux éditions Gallimard découvertes

    Sans oser le demander, 27 mars.