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Picasso, l’homme qui croquait ses femmes

Etude de "Buste de femme", Fernande et plus

D 18 janvier 2023     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


1 OEUVRE EN 1 MINUTE / Buste de femme (étude pour « Les Demoiselles d’Avignon ») de Pablo Picasso


Buste de femme (étude pour « Les Demoiselles d’Avignon »), Pablo Picasso, Paris, 1907, huile sur toile, 58,5 × 46,5 cm, Musée national Picasso-Paris, inv. (Adrien Didierjean / RMN-GP)
© Succession Picasso 2022
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À l’été 1907, le peintre espagnol Pablo Picasso (1881-1973) présente à ses amis Les Demoiselles d’Avignon, un tableau radical qui marque le début du cubisme. Pour réaliser cette œuvre phare dans l’histoire de l’art, qui a choqué à l’époque tant par son sujet que par le traitement géométrique des formes, l’artiste qui vivait alors au Bateau-Lavoir à Montmartre a réalisé de nombreuses études, dont ce Buste de femme.

Cette toile est volontairement inachevée. Le visage de la femme représentée est ovale, et fait songer aux masques africains, découverts par l’artiste au musée d’ethnographie du Trocadéro. Ses yeux en amande font penser au regard intense de la compagne de Picasso à l’époque, Fernande Olivier. Picasso mêle les genres, et lui dessine des seins évoquant des pectoraux. Les épaules sont carrées. Les couleurs ocres, roses, chaudes, sont celles de la période où le couple passa l’été 1906 à Gosol dans les Pyrénées espagnoles. L’art ibérique influença aussi le peintre qui prit dans les mois qui suivirent le virage vers le cubisme et la déconstruction des formes.
Mais dans cette étude, la jeune femme a encore un air doux que n’arboreront pas les prostituées dépeintes dans Les Demoiselles d’Avignon. (M-A.K.)

À voir dans l/i> l’exposition «  Fernande Olivier et Pablo Picasso, dans l’intimité du Bateau-Lavoir  », jusqu’au 19 février au musée de Montm artre, à Paris.

Crédit JDD

Peinture : Pablo Picasso et sa première compagne, Fernande Olivier, dans l’intimité du Bateau-Lavoir

Le musée de la Butte célèbre les 50 ans de la disparition du peintre espagnol avec une exposition sur la vie de sa première compagne.

Marie-Anne Kleiber 12/01/2023


Fernande Olivier par Kees Van Dongen, 1907. © ADAGP Paris
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Cette année 2023 verra surgir une floraison d’expositions consacrées à Pablo Picasso. Plus d’une quarantaine, en Europe surtout, et aux États-Unis  : Picasso et le Greco, le cubisme et l’invention du trompe-l’œil, l’œuvre du peintre espagnol et ses liens avec la préhistoire… Une série d’événements organisés pour marquer les 50 ans de la disparition de l’artiste emblématique du XXe siècle, le 8 avril 1973.

VOIR AUSSL
Ce tableau de Fernande Olivier

Le musée de Montmartre fait partie du flot d’institutions participant à cette «  Célébration Picasso  », mais tout en effectuant un pas de côté. Il consacre actuellement une exposition en format resserré à Fernande Olivier, première compagne de l’artiste, avec près de 80 œuvres de Picasso mais aussi d’amis du couple tels que Marie Laurencin, André Derain, Suzanne Valadon. Kees Van Dongen, par exemple, réalisa en 1907 un très beau portrait aux couleurs fauves très charnel de Fernande, aux yeux comme des fentes noires.

"Nous racontons leur amour partagé, même s’ils se sont mutuellement trompés"

Moins connue que toutes les autres femmes aimées, et maltraitées aussi, par le «  Minotaure  » – Olga Khokhlova, Marie-Thérèse Walter, Dora Maar, Françoise Gilot et Jacqueline Roque –, Fernande, née Amélie Lang en 1881, la même année que Pablo, a partagé les années de jeunesse, d’anonymat et de misère du peintre au Bateau-Lavoir à Montmartre.

Crédit JDD

Picasso L’homme qui croquait ses femmes


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Technique de drague simple et efficace : « Mademoiselle, je voudrais faire votre portrait. » Fernande, Eva, Olga, Marie-Thérèse, Dora, Françoise, Jacqueline... la vie du maître est une collection de conquêtes. Il en fit des chefs-d’oeuvre

L’auteur des Demoiselles d’Avignon entretenait avec les femmes des relations aussi inspirantes que passionnées, toujours intenses [des femmes maltraitées aussi, par le « Minotaure »]. Bien qu’il fût un grand séducteur, il était également un véritable mufle. Il aurait un jour affirmé à l’une de ses maîtresses, Françoise Gilot, que pour lui il n’y a que deux catégories de femmes : "les déesses et les paillassons". Six femmes eurent néanmoins une influence essentielle sur son œuvre.

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Fernande Olivier (1904-1912)

Quelque temps seulement après son installation à Paris en 1904, Pablo Picasso rencontre Fernande Olivier. La française est modèle et deviendra sa muse pendant les sept années de leur relation. Tous les deux très jeunes, ils forment un couple d’amants extrêmement jaloux. Ce premier amour inspirera 60 toiles à l’artiste.
Un jour, Fernande Olivier rencontre un artiste italien. La séparation avec Pablo Picasso qui en résulte est déchirante. En 1930, elle finit par sortir un livre, Picasso et ses amis, qui revient en détail sur sa relation avec l’artiste, en dépit des tentatives du peintre de l’en empêcher.


Fernande Olivier
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Eva Gouel ( 1912-1915 )

Après avoir été trompé par Fernande Olivier, Pablo Picasso trouve le réconfort dans les bras de son amie, Marcelle Humbert, plus connue sous le nom d’Eva Gouel. On sait peu de choses de leur relation et elle est considérée comme une énigme dans la vie du peintre.

Il est intéressant de noter que s’il n’a jamais peint de portrait réaliste d’Eva Gouel, elle lui a inspiré plusieurs toiles, notamment des constructions semi-abstraites comme J’aime Eva, ou Ma jolie, son surnom.

Malheureusement, elle meurt en 1915 de la tuberculose et laisse derrière elle un Pablo Picasso désemparé. Même s’il a pris grand soin d’elle pendant sa maladie, cela ne l’a pas empêché d’entretenir une relation discrète avec une autre Parisienne, Gabrielle Lespinasse.


Eva Gouel
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Olga Khokhlova ( 1917-1935 )

Au milieu des années 1910, après la mort d’Eva Gouel, Pablo Picasso quitte Paris pour emménager à Rome, où il tombe amoureux d’une ballerine russe. De toutes ses relations, celle qu’il eut avec Olga Khokhlova est l’une des plus importantes de sa vie.

Elle sera sa première femme, et fera de lui un père en 1921, deux ans après leur mariage. Celui-ci durera dix ans, une période pendant laquelle il passe de l’abstrait à une forme de néoclassicisme. Olga Khokhlova influence l’artiste dans sa représentation de la femme, lui faisant opter pour une approche plus naturaliste.

Les infidélités répétées de Pablo Picasso auront raison de la tendresse des débuts de leur amour. Leur mariage se termine quand elle apprend qu’une autre femme est tombée enceinte de lui, en 1935. Après s’être vu refuser le divorce, Olga Khokhlova déménage avec son fils dans le Sud de la France. Malgré leur séparation, elle est restée mariée au peintre jusqu’à sa mort, en 1955.


Olga Khokhlova
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VOIR ICI « le Portrait d’Olga dans un fauteuil (détail, 1918) », photographié par Marc Lambron dans sa « Nuit avec Picasso »

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Marie-Thérèse Walter ( 1927-1936 )

En 1927, quand Pablo Picasso rencontre Marie-Thérèse Walter, il a 46 ans et la jeune Française 17. Leur histoire passionnelle donne naissance à une petite fille, Maya, et à une nouvelle ère dans la vie artistique du peintre, pour qui Marie-Thérèse Walter est la muse idéale.

En pleine période surréaliste, elle lui inspire la Suite Vollard, une série d’une centaine de gravures. Malgré le caractère enchanteur et tendre de leur relation, Pablo Picasso continue à aimer d’autres femmes et tombe amoureux de Dora Maar en 1935


Marie-Thérèse Walter
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Dora Maar (1935-1943)

Dora Maar était une peintre et photographe surréaliste qui collabora avec Jean Renoir, Paul Éluard et Georges Bataille. Dans les années 1930, elle rencontre Pablo Picasso et devient sa muse pour toute une décennie. L’impact créatif qu’elle a eu sur lui est remarquable.

Elle stimule son imagination au point qu’il créera certains de ses plus grands chefs-d’œuvre de sa seconde période cubiste. Elle a notamment documenté, en photos, la réalisation du célèbre Guernica (1937), dans lequel elle apparaîtrait sous les traits de la femme agenouillée.

Toutefois, après sept ans de relation, Pablo Picasso quitte Dora Maar pour Françoise Gilot. Bien qu’il eût deux enfants avec cette dernière, la dernière grande muse de l’artiste fut Jacqueline Roque.


Dora Maar
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Jacqueline Roque ( 1953-1973)

Jacqueline Roque fut la seconde épouse de Picasso. Il passera le reste de sa vie avec elle, jusqu’à sa mort en 1973. À leur rencontre en 1953, il avait de 70 ans et elle 27. Leur mariage, prononcé en 1961, durera presque onze ans et la Française sera une grande source d’inspiration pour l’artiste. Il a ainsi réalisé 400 portraits d’elle, dont Jacqueline avec des fleurs (1954), Jacqueline dans le studio (1956), ou Femme assise (1971).

Malheureusement, elle s’entendait très mal avec les quatre enfants de son époux. À la mort du peintre, elle s’est battue contre eux avec acharnement au sujet de l’héritage, au point qu’elle ne les a pas laissés assister aux funérailles de leur père.


Jacqueline Roque
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Cet article a été rédigé par Yannis Kostarias du site d’actualité The Art Gorgeous, à Hong Kong et traduit de l’anglais par Sophie Janinet

Crédit : expertisez.com


Sollers et Picasso


Signalons, notamment, le livre de Sollers sur Picasso :
Picasso le héros

Et aussi son choix de tableaux de Picasso en illustration pour la version Folio de deux autres de ses livres :
Femmes avec Les Demoiselles d’Avignon
Carnet de nuit avec Le Jeune Peintre


Gallimard, Folio n° 1620
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Et aussi cette vidéo sur Les Demoiselles d’Avignon  :
Texte et voix Philippe Sollers
Réalisation ; Laurène L’Allinec, 1988

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Crédit philippesollers.net

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Picasso, Le Jeune Peintre [1] ( en couverture de Carnet de Nuit, Folio, 2006), une de ses dernières toiles, 1972. Pénis bien décalotté pinceau bras doigt ongle, Sexe beaucoup plus grand que jeune cavalier malin sachant se servir de son corps comme pinceau. A rapprocher du visage pré-mort émacié de la même année. Peu importe, message identique : phallus-jeunesse-toujours.
Picasso a toujours dit que ses tableaux étaient des exorcismes. Aucune raison de ne pas le croire


Carnet de nuit, p.98, Folio


[1Succession Picasso, 2006. Musée Picasso, Paris.

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1 Messages

  • Max Régnier | 12 novembre 2023 - 12:33 1

    En 1953, au Grand Café de Céret, Pablo Picasso dessinait pour ses amis, en quelques traits rapides, avec une plume, de l’ encre et une feuille de papier Canson, ce dessin sublime devenu "La Sardane de la Paix". C’ était il y a soixante dix ans. Ce dessin si simple rayonne pourtant de tout le génie de l’ artiste ; aujourd’ hui plus encore toute sa lumière, toute la beauté de cette harmonie des hommes et des femmes unis dans la danse catalane nous émeut quand la haine et la guerre grondent à nouveau dans une terrible menace pour le monde. Ces quelques vers sont un hommage à ce dessin de Picasso mais un hommage également à la danse Catalane, cette ronde si belle qui symbolise à merveille la concorde des peuples et la paix dans le monde.

    A ses gracieux contre-pas légers
    A ses mains fraternelles enlacées
    La Sardane pareille à la rotation des mondes
    Dans la grande lumière forme ses rondes
    Dont la sage harmonie des danseurs
    Dans un seul cœur
    Pour une seule humanité
    Embrasse toute la terre le ciel et son éternité

    Régnier Max. Villeneuve de la Raho
    Régnier Max. Aniche

    Voir en ligne : En 1953 La Sardane de la Paix à Céret.